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24.05.2022

Jalalle Essalhi, lauréat de "Shake the Law", le challenge étudiant de Gide

Jalalle Essalhi
Jalalle Essalhi

Comment est née votre envie de participer au challenge Shake the Law 2022 ?

J’ai découvert la proposition de participer au challenge étudiant via la newsletter de l’École de droit, ce qui a d’emblée suscité ma curiosité. En effet, la perspective de mener une réflexion sur le droit et l’innovation, d’abord dans l’envie d’en apprendre davantage, ensuite en tant qu’étudiant de la spécialité Droit de l’innovation, m’a semblé être une occasion idéale. En cas d’intérêt pour le sujet, cela va sans dire que la récompense donne encore plus de motivation.

L’étude de cas pour cette édition portait sur les éventuelles régulations dont pourraient faire l’objet NFTs et Métavers. Des applications de la technologie qui présagent de l’Internet du futur : d’aucuns parlent de "Web 3.0" ; dont les acteurs évoluent en toute sérendipité ; et au sujet desquels il n’existe pas de réglementation propre : on parle de zone grise. En plus, c’est tout à fait un sujet d’actualité puisque le projet de règlement européen "Markets in Crypto-Assets>", dit "MiCA", aborde la phase de réunions tripartites entre le Parlement, le Conseil et la Commission.

Pour autant, le numérique n’a presque pas été un sujet de l’élection présidentielle 2022. À défaut de quoi il appartient sans doute à la société civile de s’en approprier les enjeux et les implications et faire remonter les doléances aux pouvoirs publics et au régulateur. De ce point de vue, j'ai pensé que contribuer au sujet par une parole étudiante était à la fois un exercice universitaire et aussi citoyen.

Quelle a été votre préparation ? Comment se sont déroulées les différentes phases de sélection ?

La participation au challenge étudiant consiste en la réalisation d’une vidéo de présentation du sujet en même temps qu’une sélection sur dossier est effectuée par le cabinet d’avocats : c’est sur la base de ces deux critères que les finalistes sont retenus. D’une année à l’autre, c’est toujours la même procédure. Cette année, cinq binômes ont été retenus pour participer à la finale parmi la centaine de candidats.

Aussi, j’avais proposé à une camarade de lycée d’y participer ensemble. Pour ce qui est de nos profils, j’ai la chance d’être étudiant à Sciences Po et elle de poursuivre un cursus d’ingénieur. Nous sommes tous deux issus de classes REP, cette référence à nos origines est loin derrière nous en tant qu’étudiants de niveau Master et pourtant nous avons observé avec amusement à certaines étapes de la préparation des restes du syndrome de l’imposteur. Comme quoi, à force de travail vraiment tout est possible.

Dans un premier temps, il a fallu s’improviser des compétences sur les logiciels de montage pour la réalisation de la vidéo de présentation.

Passé l’étape de sélection, tous les binômes ont reçu un même sujet, à savoir, la préparation d’une note de position favorable au développement des NFTs et des Métavers, commandée par l’Adan (l’Association pour le Développement des Actifs Numériques), dans le contexte de la Présidentielle.

Pour ce faire, nous avons essayé de faire preuve de la rigueur attendue pour un travail universitaire, cela passe notamment par la lecture des textes de loi, de la littérature spécialisée et le suivi de l’actualité.

Enfin, nous avons présenté notre pitch devant un jury d’experts et c’est avec beaucoup de fierté et autant d’humilité que nous avons remporté la victoire !

Quels conseils donneriez-vous à celles et ceux qui souhaiteraient participer à Shake the Law 2023 ?

La perspective de légiférer par des temps incertains est consubstantielle à l’avènement des sociétés modernes : c’est le sens d’une réflexion sur le droit et l’innovation telle que nous avons été amené à la porter.

À cet égard, je pense qu’il faut faire preuve d’humilité face aux savoirs et se rappeler que nous ne sommes que des nains sur des épaules de géants.

Dès lors, je conseillerais à n’importe quel candidat ou candidate futur de se plonger dans la lecture du Discours préliminaire au premier projet de Code civil de Portalis, ce grand avocat à qui il avait incombé la lourde responsabilité d’élaborer la loi au gré des bouleversements induits par la Révolution française ; dont les enseignements sont toujours d’actualité.

Et surtout, pas d’autocensure !

EN SAVOIR PLUS

Clap de fin de la troisième édition de Shake the Law, le challenge étudiant de Gide