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06.04.2022

Demi-finalistes du Frankfurt Investment Arbitration Moot Court 2022

Eden Chua, Renaud Grenier, Katherine Krudys et Romy Khoneisser
Eden Chua, Renaud Grenier, Katherine Krudys et Romy Khoneisser

Le Frankfurt Investment Arbitration Moot Court (FIAM) est la plus ancienne des compétitions étudiantes portant sur l’arbitrage d’investissement. C’est un concours international de plaidoiries portant sur un dossier fictif et historique d’arbitrage d’investissement, qui se tient chaque année à Francfort (mais en distanciel depuis deux ans). L’équipe de L’École de droit engagée cette année est arrivée jusqu’en demi-finale. Nous les avons rencontrés. 

Comment est née votre envie de participer au Frankfurt Investment Arbitration Moot Court 2022 ?

Romy Khoneisser (RK) : J’ai toujours été grandement attirée par les concours d’éloquence et de plaidoirie, et l’arbitrage international est un domaine juridique qui m’intéresse fortement. Le Frankfurt Investment Arbitration Moot Court était donc la parfaite opportunité d’allier ces deux passions, raison pour laquelle j’ai candidaté.

Eden Chua (EC) : Depuis quelques années, participer à un moot court était sur ma ‘bucket list’. J’étais particulièrement intéressée par l’opportunité de pouvoir traiter et plaider un cas inspiré par des problématiques courantes dans le monde du droit. En particulier, j’étais surtout intéressée par le FIAM en raison de son focus sur le domaine d’arbitrage d’investissement, un domaine d’arbitrage dans lequel je voulais approfondir mes connaissances et compétences.

Renaud Grenier (RG) : Les candidatures étaient en octobre 2021 et je faisais alors du droit depuis moins de deux mois : il me semblait tout naturel de toucher au plus de choses possibles. J’ai alors postulé et ma curiosité a été récompensée par une aventure humaine et juridique (je vous promets que c’est amusant à vivre) hors du commun.

Katherine Krudys (KK): J’étais intéressée par l’arbitrage d’investissement, et je savais que participer à un moot court serait l’un des meilleurs moyens (et le plus amusant) d’approfondir mes connaissances en la matière. Par ailleurs, je suis étudiante du double diplôme entre Sciences Po et l'University of Virginia aux États Unis, et le moot court m’a semblé être un bon moyen d’accroître mes liens avec Sciences Po.

QUELLE A ÉTÉ VOTRE PRÉPARATION ?

Nous avons eu la chance d’être suivis par un coach extrêmement investi, Dano Brossmann, qui avait lui-même déjà participé à l’édition précédente de la compétition. Nous avions ainsi un calendrier bien précis des diverses échéances : le plan de notre plaidoirie (skeleton argument) dans un premier temps, puis la rédaction des mémorandums vers la période de Noël, et enfin des entraînements bi-hebdomadaires de plaidoiries, et ce durant deux mois. A ce titre, nous avons participé à deux pre-Moots officiels, au cours desquels nous avons pu plaider devant divers panels de trois arbitres, contre d’autres universités, le tout dans des conditions identiques à celles du Moot final.

Par ailleurs, nous avons organisé plusieurs plaidoiries officieuses avec d’autres équipes, via Zoom. Ces entraînements ont été primordiaux pour nous car cette compétition est essentiellement orale. Nous avons ainsi affiné nos arguments et développé notre aisance à plaider, avons appris à nous faire interrompre sans être décontenancés, et à répondre aux questions - dont certaines étaient, parfois, pour le moins déroutantes.

Comment se sont déroulées les différentes phases de sélection ?

Le Moot officiel, qui a eu lieu du 28 février au 4 mars 2022, s’est déroulé en plusieurs étapes. La première consiste en une phase de poule : chaque université participe à trois manches différentes, lors desquelles elle accumule plus ou moins de points, attribués par les arbitres. >Suite à ces tournois, seules les seize équipes ayant recueilli le plus de points passent à l’étape suivante : les huitièmes de finale.

Notre équipe, après avoir affronté l’Université d’Amsterdam, la National Law University of Jodhpur et la Pepperdine Caruso School of Law, a donc progressé jusqu’en huitièmes de finale, où nous avons plaidé - et remporté la manche - contre la Gujarat National Law University. C’est ainsi que nous sommes arrivés en quart de finale, contre la University of Malaya, étape que nous avons également remportée, nous propulsant ainsi en demi-finale.

QUELS CONSEILS DONNERIEZ-VOUS À CELLES ET CEUX QUI SOUHAITERAIENT PARTICIPER AU FRANKFURT INVESTMENT ARBITRATION MOOT COURT 2023 ?

RK : Je recommanderai aux futurs participants d’être ouverts aux remarques et critiques que l’on peut formuler à l’encontre de vos arguments ou style de plaidoirie ; de ne pas hésiter à jouer avec les arguments et à en tester de nouveaux, même si vous êtes déjà à un stade avancé de la compétition ; et de participer à un maximum d’entraînements de plaidoiries, car c’est ce qui, in fine, est le plus formateur.

EC : Soyez préparé à faire beaucoup de recherches, en utilisant des outils de recherches spécifiquement liés au domaine d’arbitrage international. Il faut également être préparé à changer vos arguments au fil des séances d’entraînement, afin de trouver les arguments les plus forts et les plus indestructibles possibles.

RG : Il faut être conscient de la charge de travail importante qu’implique la participation au Moot et prendre de l’avance sur les autres équipes. Pour cela : beaucoup lire, beaucoup plaider et écrire un peu pour connaître le dossier sur le bout des doigts, pouvoir se détacher de ses notes, avoir une vision globale et répondre aux questions des arbitres. Et surtout s’amuser !

KK : Il faut commencer tôt. Vos arguments changent pendant la préparation et vous avez besoin de temps pour expérimenter. Vous avez également besoin de temps pour trouver et affiner votre style de plaidoirie. Tout le monde ne plaide pas de la même manière. Entre nous quatre, nous avions des styles différents, qui ont fonctionné pour chacun d’entre nous.