Marché aux légumes, Da Lat, Vietnam : Hoxuanhuong/Dreamstime.com, https://goo.gl/mjvVuc

Chapitre 1 Comment un marché concurrentiel fonctionne-t-il ?

1.1 Sensibilisation générale

Les conséquences de la guerre de Sécession aux États-Unis sur le prix mondial du coton

La guerre de Sécession a déchiré les États-Unis de 1861 à 1865. Elle a opposé les États confédérés du Sud qui ont déclaré leur indépendance après l’élection d’Abraham Lincoln à la présidence de l’Union. Elle s’est achevée par la fin de l’esclavage aux États-Unis. Ce grand événement historique fournit aussi une leçon en économie.

Illustration 1.1 Le grand serpent de Scott.

Division de la géographie et de la cartographie de la Bibliothèque du Congrès, Washington, D.C. Entrée en 1861 conformément à la loi du Congrès par J. B. Elliott de Cincinnati. Notes : Cette carte animée illustre le plan du général Winfield Scott pour écraser économiquement la Confédération pendant la guerre civile. On l’appelle parfois le « Plan Anaconda » . Cette carte décrit de manière humoristique le « Plan Anaconda »  de Winfield Scott : il se traduit à partir de 1862 par un blocus global des ports du Sud et cible non seulement les principaux points d’entrée pour les esclaves mais aussi les exportations de coton brut.

Lors du déclenchement de la guerre, le 12 avril 1861, le président Abraham Lincoln ordonna à la marine américaine de bloquer les ports des États confédérés.

offre
Quantité de biens ou de services que les producteurs vendent sur un marché. Voir également : demande.
marché
Lieu réel ou fictif où se rencontrent l’offre et la demande d’un bien ou service particulier (mais aussi d’un facteur de production) ; cette rencontre détermine un prix de marché ainsi que la quantité échangée à ce prix. Voir également : institutions.

En conséquence du blocus naval, les exportations de coton brut américain à destination des filatures de textile du Lancashire en Angleterre, qui représentaient trois quarts de leurs approvisionnements de cette matière première essentielle, s’arrêtèrent quasiment. Naviguant de nuit, quelques navires parvinrent à échapper aux patrouilles de Lincoln, mais 1 500 d’entre eux furent détruits ou capturés. Le blocus conduisit à un large excès de demande, c’est-à-dire que, au prix en vigueur, la quantité de coton demandée dépassait largement l’offre disponible, ce qui, par le jeu des mécanismes de marché, conduisit à une augmentation du prix du coton.

Le coton fut alors vendu à des prix six fois plus élevés qu’avant la guerre, ce qui permit aux marchands chanceux qui parvenaient à contourner le blocus de poursuivre leurs affaires. La consommation de coton chuta de moitié par rapport aux niveaux d’avant-guerre, faisant perdre leur emploi à des centaines de milliers de personnes qui travaillaient dans les filatures de coton britanniques.

profit
Différence entre les recettes et le coût total d’une entreprise. Il se calcule en faisant la différence entre le chiffre d’affaires (quantité vendue x prix de vente) et le coût total.
demande
Quantité de biens ou de services que les agents économiques achètent sur un marché. Voir également : offre.

Les propriétaires de filatures réagirent. La hausse des prix du coton représentait en effet pour eux une augmentation de leurs coûts de production. Certaines entreprises firent faillite et cessèrent cette activité du fait de la réduction de leur profit. Les propriétaires des filatures se tournèrent alors vers l’Inde pour trouver une alternative au coton américain, ce qui fit ainsi fortement augmenter la demande de coton indien. Les vendeurs sur le marché indien profitèrent de cette hausse de la demande pour augmenter leur prix, ce qui entraîna une hausse générale du prix du coton en Inde.

Du fait des revenus plus élevés qu’ils pouvaient désormais obtenir en cultivant et vendant le coton, les agriculteurs indiens abandonnèrent les autres cultures au profit de la culture du coton. Le même phénomène se produisit partout où le coton pouvait être cultivé, au Brésil ou en Égypte, par exemple. Dans ce dernier pays, les agriculteurs qui s’étaient empressés d’accroître leur production de coton en réponse à la hausse des prix commencèrent à employer des esclaves, capturés en Afrique subsaharienne (à l’instar des esclaves américains pour la libération desquels Abraham Lincoln se battait).

Toutes ces décisions furent prises en quelques mois, par des millions d’agents économiques qui pour la plupart ne se connaissaient pas, chacun cherchant à tirer le meilleur parti d’une toute nouvelle situation économique.

Nous allons voir dans ce chapitre que le prix de marché d’un bien tel que le coton est déterminé par le jeu des mécanismes de marché, c’est-à-dire par l’interaction entre l’offre et la demande du bien (ou du service) considéré (ici le coton).

Exercice 1.1 Questions sur la sensibilisation

  1. Quels étaient les objectifs d’Abraham Lincoln en bloquant les ports des États confédérés du Sud ?
  2. Pourquoi certaines filatures britanniques firent-elles faillite ou changèrent-elles d’activité ?
  3. Pourquoi le prix du coton augmenta-t-il aussi en Inde ?
  4. Quelles ont été les conséquences de cette variation de prix ?
marché
Lieu réel ou fictif où se rencontrent l’offre et la demande d’un bien ou service particulier (mais aussi d’un facteur de production) ; cette rencontre détermine un prix de marché ainsi que la quantité échangée à ce prix. Voir également : institutions.
institutions
Ensemble des organisations et des règles qui encadrent les relations économiques et sociales. Voir également : marché.
degré de concurrence
Intensité de la concurrence sur un marché. Voir également : concurrence parfaite, monopole, preneur de prix.
concurrence parfaite
Situation de concurrence qui respecte les conditions de transparence de l’information sur le marché et de mobilité des facteurs de production (travail et capital). Dans ce chapitre, la concurrence parfaite s’assimile à la concurrence pure et parfaite. Aux deux conditions de la concurrence parfaite, il convient donc d’ajouter les trois conditions de la concurrence pure. À savoir : l’atomicité du marché, l’homogénéité du produit et la libre entrée ou sortie du marché des demandeurs comme des offreurs. Voir également : degré de concurrence, monopole, preneur de prix.
monopole
Structure de marché caractérisée par deux éléments, à savoir un seul producteur sans concurrent sur le marché qui vend un produit unique indifférencié. Voir également : concurrence parfaite, degré de concurrence, preneur de prix.
offre
Quantité de biens ou de services que les producteurs vendent sur un marché. Voir également : demande.
demande
Quantité de biens ou de services que les agents économiques achètent sur un marché. Voir également : offre.
équilibre sur un marché
Quantité et prix qui permettent d’égaliser l’offre et la demande sur un marché. Voir également : offre, demande, marché.
preneur de prix
En situation de concurrence, en vertu de l’atomicité, aucun offreur ou demandeur n’est en mesure d’influencer le prix qui se fixe sur le marché. Connu également sous le terme : price taker. Voir également : concurrence parfaite, degré de concurrence, monopole.
taxe forfaitaire
Taxe prélevée sous la forme d’un montant fixe par unité de bien ou de service produite ou consommée.
profit
Différence entre les recettes et le coût total d’une entreprise. Il se calcule en faisant la différence entre le chiffre d’affaires (quantité vendue x prix de vente) et le coût total.
coût marginal
Coût qu’occasionne la production d’une unité supplémentaire pour une entreprise. Il se calcule par la différence entre le coût total pour (Q + 1) et le coût total pour (Q).
surplus du consommateur
Différence entre la disposition à payer (prix maximal accepté) du consommateur (unité par unité) et la dépense effectuée (prix payé). Voir également : surplus du producteur, surplus total.
surplus du producteur
Différence entre le coût marginal (prix minimal accepté) du producteur (unité par unité) et la recette obtenue (prix). Voir également : surplus du consommateur, surplus total.
surplus total (ou gains à l’échange)
Gain lié à la différence entre les attentes des participants à un échange marchand et le prix d’équilibre. Connu également sous le terme : gains à l’échange. Voir également : surplus du consommateur, surplus du producteur.
Objectifs d’apprentissage (programme) Plan du chapitre
Savoir que le marché est une institution et savoir distinguer les marchés selon leur degré de concurrence (de la concurrence parfaite au monopole). Section 1.2 : Pourquoi le marché est-il une construction sociale ?
Savoir interpréter des courbes d’offre et de demande ainsi que leur pente, et comprendre comment leur confrontation détermine l’équilibre sur un marché de type concurrentiel où les agents sont preneurs de prix. Section 1.3 : Comment la confrontation de l’offre et de la demande d’un bien ou d’un service détermine-t-elle l’équilibre sur un marché concurrentiel ?
Savoir illustrer et interpréter les déplacements des courbes et sur les courbes, par différents exemples chiffrés, notamment celui de la mise en œuvre d’une taxe forfaitaire. Section 1.4 : Comment interpréter les variations des quantités offertes et des quantités demandées ?
Savoir déduire la courbe d’offre de la maximisation du profit par le producteur et comprendre que, en situation de coût marginal croissant, le producteur produit la quantité qui permet d’égaliser le coût marginal et le prix ; savoir l’illustrer par des exemples. Section 1.5 : Comment le producteur maximise-t-il son profit ?
Comprendre les notions de surplus du producteur et du consommateur. Comprendre la notion de gains à l’échange et savoir que la somme des surplus est maximisée à l’équilibre. Section 1.6 : Quels sont les gains à l’échange sur un marché concurrentiel ?

Tableau 1.1 Objectifs d’apprentissage et plan du chapitre.

1.2 Pourquoi le marché est-il une construction sociale ?

En quoi le marché est-il une institution ?

institutions
Ensemble des organisations et des règles qui encadrent les relations économiques et sociales. Voir également : marché.


Objectif : Montrer que le marché nécessite l’existence d’institutions.

Dans le cadre des institutions traditionnelles, un marché réunit de nombreux acheteurs et vendeurs au même endroit. La plupart des grandes villes du monde se développent autour de marchés et de bazars, le long d’anciennes routes commerciales, telles que la route de la soie entre la Chine et la Méditerranée. Dans le Grand Bazar d’Istanbul, l’un des plus grands et des plus anciens marchés couverts du monde, des magasins vendant des tapis, de l’or, du cuir et des textiles se regroupent dans différentes zones. Dans les villes et cités médiévales, il était courant que les fabricants et les vendeurs d’un type de produit spécifique établissent des magasins à proximité des autres magasins offrant le même produit, afin que les clients sachent directement où les trouver. La ville de Londres est aujourd’hui un centre financier, mais des traces des transactions effectuées jadis subsistent dans les noms de rue : allée du Pudding, rue du Pain, rue du Lait, rue du Filet, rue du Cordonnier, rue de la Volaille et rue de la Soie.

Les règles qui encadrent le fonctionnement des marchés peuvent varier d’un marché à l’autre. Prenons l’exemple de deux marchés aux poissons :

Exercice 1.2 Les marchés et les institutions

  1. En vous appuyant sur le texte, identifiez les éléments caractéristiques d’un marché.
  2. Relevez à travers ces deux exemples les différentes modalités de la fixation du prix qui permet l’échange.
  3. Identifiez les acteurs en présence et montrez qu’il existe des règles préétablies sur ces marchés.


Objectif : Montrer que les droits de propriété sont au fondement de l’échange.

Question 1.1 Choisissez la bonne réponse

Lequel des exemples suivants est une propriété privée ?

  • Les ordinateurs installés dans votre lycée et que vous utilisez.
  • La terre cultivée par un agriculteur en ex-URSS.
  • Les actions d’une entreprise.
  • Les compétences d’un salarié.
  • Bien que de nombreux élèves puissent utiliser des ordinateurs du lycée, ils restent la propriété de l’établissement ou celle de la collectivité de rattachement (la région).
  • À l’époque de l’URSS, la terre cultivée par un agriculteur n’était pas une propriété privée, elle était une propriété collective gérée par l’État.
  • Les actions d’une entreprise représentent un droit sur les profits futurs de cette entreprise (sous la forme de dividendes). Ce titre de propriété peut être vendu ou cédé ; seuls les actionnaires (propriétaires des actions) peuvent prétendre au versement de dividendes.
  • Les compétences, qu’elles soient intellectuelles ou manuelles, ne peuvent pas être la propriété de l’employeur, quand bien même il dispose de leur usage dans le cadre d’un contrat de travail.

Chaque fois que vous vous engagez à payer une certaine somme d’argent à un vendeur en échange d’un bien, par exemple une paire de chaussures, vous concluez implicitement un contrat avec lui. Lorsque vous rentrez chez vous, si vous vous apercevez qu’elle présente un défaut, vous pouvez la faire remplacer ou être remboursé : des règles juridiques vous protègent. Le droit, un ensemble de règles déterminées par les pouvoirs publics, encadre l’échange sur le marché.

Les contrats régissent les relations qui doivent être maintenues sur une période donnée, notamment en matière d’emploi. Sur le marché du travail, les droits du travailleur de ne pas travailler plus que le nombre d’heures imparties et de recevoir le salaire convenu sont garantis par le droit du travail. Il existe un tribunal qui permet de gérer les litiges (exemple présenté dans la vidéo de l’Exercice 1.3).

Autre exemple, les contrats de baux locatifs (meublés, non meublés, etc.) fixent un cadre juridique de manière durable en précisant un certain nombre d’informations obligatoires avant signature comme les noms des parties (bailleur et locataire), la description du bien immobilier, l’état des lieux, la durée et le loyer. Sur le marché immobilier, le contrat de location (bail) assure effectivement au locataire l’usage d’un logement pour trois ans et le contraint à payer régulièrement un loyer et à ne pas détériorer le logement ou en changer la nature. Un juge peut expulser le locataire ou, à l’inverse, obliger un propriétaire à reloger le locataire en cas de non-respect du bail.

Synthèse

Un marché peut être défini comme un lieu (réel ou virtuel) où la rencontre d’une offre et d’une demande permet la détermination d’un prix et d’une quantité vendue et achetée. Mais au-delà de cette définition générale, ce concept renvoie à des réalités concrètes très différentes. D’hier à aujourd’hui, des foires du Moyen Âge aux plateformes d’achats en ligne, on trouve de très nombreux échanges organisés sous la forme de marchés. Ces relations marchandes peuvent concerner des biens, des services ou des facteurs de production (travail et capital). Ne parle-t-on pas de marchés réels ou fictifs ? Comme c’est le cas dans l’exemple sur les foires et les achats en ligne.

L’analyse de ces réalités très diverses montre que l’existence de marché repose sur des organisations ainsi que sur des règles économiques et sociales, appelées institutions, sans lesquelles les échanges marchands ne peuvent avoir lieu. C’est par exemple le cas des droits de propriété (qui définissent « qui possède quoi », autrement dit la possibilité reconnue et garantie de consommer, d’obtenir un revenu et de céder un bien ou un actif) comme les brevets ou les droits d’auteurs. Les droits de propriété rendent possibles les transactions mutuellement profitables sur les marchés.

En définitive, le marché est un terme qui peut prendre plusieurs significations : un endroit où ont lieu les échanges, une relation contractuelle entre deux agents économiques (« passer un marché »), mais aussi une forme d’organisation des échanges considérée comme une institution à part entière.

Pour en savoir plus : pas d’économie sans confiance

On entend souvent dire que l’économie souffre d’une « crise de confiance » mais, concrètement, quel est le lien entre l’économie et la confiance ? En quoi la confiance est-elle indispensable au bon fonctionnement de tout système économique ? C’est ce que nous vous proposons d’explorer dans cet épisode de Dessine-moi l’éco.

Exercice 1.3 Pas d’économie sans confiance

Après avoir regardé la vidéo « Pas d’économie sans confiance », répondez aux questions suivantes :

  1. Pourquoi les échanges ne peuvent-ils avoir lieu si les agents économiques se méfient les uns des autres ?
  2. Pourquoi une promesse, un serment ou la réputation ne suffisent-ils pas toujours pour que les agents économiques se fassent confiance ?
  3. Que sont les institutions en économie et comment assurent-elles la confiance entre les agents économiques ?
  4. Que se passe-t-il en cas de défaillance des institutions économiques ?

Comment distinguer les marchés selon leur degré de concurrence ?


Objectif : Montrer qu’il existe différentes structures de marché.

concurrence parfaite
Situation de concurrence qui respecte les conditions de transparence de l’information sur le marché et de mobilité des facteurs de production (travail et capital). Dans ce chapitre, la concurrence parfaite s’assimile à la concurrence pure et parfaite. Aux deux conditions de la concurrence parfaite, il convient donc d’ajouter les trois conditions de la concurrence pure. À savoir : l’atomicité du marché, l’homogénéité du produit et la libre entrée ou sortie du marché des demandeurs comme des offreurs. Voir également : degré de concurrence, monopole, preneur de prix.
monopole
Structure de marché caractérisée par deux éléments, à savoir un seul producteur sans concurrent sur le marché qui vend un produit unique indifférencié. Voir également : concurrence parfaite, degré de concurrence, preneur de prix.
oligopole
Marché ne comptant que quelques offreurs (entreprises).

Dans ce questionnement, nous allons présenter les trois modèles principaux de structures de marché : la concurrence parfaite, le monopole et l’oligopole. Une quatrième structure de marché appelée la concurrence monopolistique (situation dans laquelle de nombreux producteurs vendent chacun un produit différencié) ne sera pas étudiée dans ce chapitre.

La notion de structure de marché repose sur deux critères : le nombre de producteurs sur le marché (un, deux ou plusieurs) et la différenciation ou non-différenciation des produits.

degré de concurrence
Intensité de la concurrence sur un marché. Voir également : concurrence parfaite, monopole, preneur de prix.

Nous allons chercher à classer les trois structures de marché présentées dans ce questionnement en fonction de leur degré de concurrence.

Concurrence parfaite

Cette vidéo servira de support dans le Chapitre 2 (Comment les marchés imparfaitement concurrentiels fonctionnent-ils ?) pour expliquer les situations de monopole et d’oligopole ainsi que le rôle des pouvoirs publics au niveau de la régulation de la concurrence.

Exercice 1.4 La concurrence parfaite

  1. Présentez et expliquez les quatre conditions de la concurrence parfaite.
  2. Donnez un exemple pour chacune des structures de marchés présentées dans cette vidéo.

Synthèse

Dans le cas des marchés concurrentiels en concurrence parfaite, les acheteurs tout comme les vendeurs sont preneurs de prix.

Les participants sont preneurs de prix sur un marché lorsqu’il y a de nombreux agents vendant un bien ou un service aux caractéristiques identiques (homogénéité du produit) et de nombreux agents désireux de l’acheter (atomicité). Les vendeurs sont contraints d’être preneurs de prix du fait de la présence d’autres vendeurs et de celle des acheteurs qui choisiront toujours le vendeur proposant le prix le plus bas. Si un vendeur essayait de fixer un prix plus élevé, les acheteurs ne participeraient pas à l’échange puisque d’autres vendeurs proposent exactement le même bien ou le même service, à un prix inférieur. Précisons que, dans cette situation particulière, les consommateurs comme les producteurs ont connaissance de l’ensemble des conditions qui prévalent sur le marché (transparence de l’information). De ce fait, ils connaissent les prix les plus bas comme les plus élevés.

équilibre sur un marché
Quantité et prix qui permettent d’égaliser l’offre et la demande sur un marché. Voir également : offre, demande, marché.

De la même manière, les acheteurs sont preneurs de prix quand il y a de nombreux autres acheteurs et que les vendeurs sont prêts à vendre à celui qui payera le prix le plus élevé. De part et d’autre du marché, la concurrence élimine le pouvoir de négociation. Nous appelons l’équilibre sur un tel marché « équilibre concurrentiel ».

Le modèle de concurrence parfaite décrit une structure de marché fictive, dans laquelle l’hypothèse d’agents tous preneurs de prix qui sous-tend notre modèle d’offre et de demande est valide.

Concurrence parfaite

Un modèle de base de marché pour lequel :

  • Le bien ou le service échangé d’une catégorie donnée est identique et ne diffère pas d’un vendeur à l’autre (homogénéité du produit).
  • Il existe un grand nombre d’acheteurs et de vendeurs potentiels de ce bien ou de ce service, chacun agissant indépendamment des autres (atomicité de l’offre et de la demande).
  • Les acheteurs et vendeurs peuvent aisément connaître les prix auxquels d’autres acheteurs et vendeurs échangent le bien ou le service (transparence de l’information).
  • Les acheteurs et vendeurs peuvent entrer et sortir librement du marché (fluidité du marché) et donc il y a une parfaite mobilité des facteurs de production.

Les marchés pour les produits agricoles, tels que le blé, le riz, le café ou les tomates, se rapprochent de ce marché idéal, bien que les biens ne soient pas parfaitement identiques et qu’il soit peu probable que chacun des agents économiques présents ait connaissance de tous les prix auxquels les transactions se concluent. Cependant, il est clair que les acteurs de ces marchés n’ont que très peu, voire pas du tout, d’influence sur les prix auxquels ils échangent.

Ce modèle a grandement influencé la manière dont nombre d’économistes conçoivent les marchés. En pratique, les économies sont composées d’un ensemble de marchés plus ou moins concurrentiels.

Oligopole

L’oligopole correspond à une structure de marché caractérisée par deux éléments, à savoir un petit nombre de producteurs face à une infinité de demandeurs et qui vendent des produits identiques ou différenciés. En situation d’oligopole, le degré de concurrence peut être plus ou moins important.

À titre d’exemples, on peut citer une situation d’oligopole caractérisée par une concurrence réduite quand les producteurs s’entendent, sur les prix de vente notamment (comme entre les opérateurs de téléphonie mobile), ou au contraire une situation d’oligopole caractérisée par une concurrence intense, comme sur le marché des chaînes d’hypermarchés.

Monopole

Le monopole correspond à une structure de marché caractérisée par deux éléments, à savoir un producteur qui vend un produit unique indifférencié et une absence de concurrence.

Ces deux structures de marché seront présentées dans le Chapitre 2 (Comment les marchés imparfaitement concurrentiels fonctionnent-ils ?) sur le fonctionnement des marchés imparfaitement concurrentiels.

Question 1.2 Complétez le tableau

Dans le tableau suivant, choisissez les caractéristiques exactes pour chacune des structures de marché en fonction des quatre critères sélectionnés. La structure de marché appelée concurrence pure et parfaite s’apparente à la concurrence parfaite. La condition de la mobilité des facteurs de production est incluse dans la concurrence pure et parfaite.1

  Concurrence pure et parfaite Oligopole Monopole
Nombre de firmes
Degré de différenciation du produit
Degré de concurrence
Capacité à influencer le prix

Nous venons de démontrer que le degré de concurrence est inégal selon les structures de marché : forte en concurrence parfaite, faible en situation d’oligopole et nulle dans le cas d’un monopole.

1.3 Comment la confrontation de l’offre et la demande d’un bien ou d’un service détermine-t-elle l’équilibre sur un marché concurrentiel ?

Quelle est la relation entre le prix et l’offre ?


Objectif : Comprendre pourquoi l’offre est une fonction croissante du prix et représenter graphiquement une courbe d’offre.

Pour un modèle simple d’un marché comptant de nombreux acheteurs et vendeurs (on parle ici d’atomicité), prenons l’exemple d’une ville où un grand nombre de petites boulangeries fabriquent du pain et le vendent directement aux consommateurs. La courbe d’offre de marché indique la quantité totale produite par l’ensemble des boulangeries à chaque niveau de prix donné.

L’offre (dans notre exemple, l’offre quotidienne totale de pains de la part de l’ensemble des boulangers de la ville) est une fonction croissante du prix : plus le prix est élevé, plus les boulangers (offreurs) sont disposés à produire et à vendre, car cela constitue une perspective de gain plus élevé, augmentant l’offre de marché. L’offre de marché est donc la somme des offres de tous les producteurs. De plus, ces prix plus élevés incitent de nouveaux individus à devenir boulangers, augmentant le nombre d’offreurs et l’offre totale.

Voici les déterminants qui influencent les quantités offertes : les coûts de production (par exemple, l’évolution du prix des matières premières ou bien le changement de prix des facteurs de production), le nombre d’offreurs, les évolutions technologiques, un changement des anticipations des producteurs.

Exercice 1.5 L’offre et le prix

  1. Qu’est-ce que l’offre ?
  2. Qu’est-ce que l’offre de marché ?
  3. Pourquoi l’offre est-elle une fonction croissante du prix ?

Le Tableau 1.2 et le Graphique 1.1 montrent les quantités offertes en fonction du prix du pain qui vont permettre de construire la courbe d’offre.

Prix en euro Quantité de pains offerte
1,1 1 000
1,5 3 000
2 5 000
2,35 6 000
3,77 9 000

Tableau 1.2 Prix et quantité de pains offerte.

Graphique 1.1 La courbe d’offre sur le marché du pain.

Adapté de la Figure 8.7 de L’équipe Core, L’Économie, 2018. Paris : Eyrolles.

Faites une phrase avec les données suivantes : pour un prix du pain de 1,50 euro et pour un prix du pain de 2,35 euros.

Si le prix du pain était de 1,50 euro alors 3 000 pains seraient mis en vente par les offreurs, alors que pour un prix de 2,35 euros les quantités mises en vente seraient de 6 000 pains.

On peut interpréter la pente de la courbe d’offre.

Objectif : Interpréter la pente de la courbe d’offre.

La pente d’une courbe d’offre nous renseigne sur la sensibilité de l’offre par rapport aux variations des prix.

Quand une variation des prix entraîne une variation plus que proportionnelle des quantités offertes, on dit que l’offre est très sensible à la variation des prix (pente de la courbe peu importante). Quand une variation des prix entraîne une variation moins que proportionnelle des quantités offertes, on dit que l’offre est peu sensible à la variation des prix (pente de la courbe très importante). Enfin, si une variation des prix n’entraîne pas de modification des quantités offertes, on dit que l’offre est insensible à la variation des prix.

Notons que plus une pente est verticale et plus elle est importante.

Question 1.3 Choisissez les bonnes réponses

Pour quelles raisons les offres n’ont-elles pas la même sensibilité d’un marché à l’autre et les courbes d’offre sont-elles plus ou moins pentues ?

  • Parce que les coûts de production sont différents d’un marché à l’autre.
  • Parce que la demande varie beaucoup d’un marché à l’autre.
  • Parce que les capacités de production sont limitées sur certains marchés.
  • Parce qu’il est très facile de devenir offreur sur certains marchés.
  • Selon l’évolution des coûts d’un marché à l’autre, les perspectives de gains sont plus ou moins élevées et, donc, l’offre varie.
  • Non, la demande provient d’autres acteurs, les consommateurs ; elle doit être étudiée séparément de l’offre.
  • Si les capacités de production sont limitées, la quantité offerte ne pourra pas augmenter, même si les prix augmentent (manque de main-d’œuvre, par exemple).
  • S’il est facile de devenir offreur sur certains marchés (vente de glaces sur la plage, par exemple), alors l’offre augmente beaucoup lorsque les prix s’élèvent.

Question 1.4 Choisissez les bonnes réponses

Les graphiques suivants représentent quatre courbes d’offre, à savoir la relation entre le prix et la quantité offerte.

D’après ces graphiques, parmi les propositions suivantes, lesquelles sont correctes ?

  • La courbe d’offre n° 1 décrit une offre insensible au prix.
  • La courbe d’offre n° 2 décrit une offre insensible au prix.
  • La courbe d’offre n° 3 décrit une offre peu sensible au prix.
  • La courbe d’offre n° 4 décrit une offre peu sensible au prix.
  • La courbe d’offre n° 1 est verticale. Une hausse ou une baisse du prix laisse la quantité offerte inchangée.
  • La courbe d’offre n° 2 est peu pentue. Par conséquent, elle décrit une offre très sensible au prix.
  • La courbe d’offre n° 3 est pentue. Une variation du prix est associée à une variation assez faible de la quantité offerte. Par conséquent, l’offre est peu sensible au prix.
  • La courbe d’offre n° 4 est horizontale. Elle décrit une situation théorique où pour un prix supérieur ou égal à un niveau donné, la quantité offerte est illimitée. En dessous de ce niveau, la quantité offerte est nulle.

Question 1.5 Choisissez les bonnes réponses

Les graphiques suivants représentent quatre courbes d’offre, à savoir la relation entre le prix et la quantité offerte.

D’après ces graphiques, parmi les propositions suivantes, lesquelles sont correctes ?

  • La courbe d’offre n° 1 est une bonne description à court terme de l’offre de chambres d’hôtel dans un parc d’attractions comme Disneyland Paris ou Parc Astérix.
  • La courbe d’offre n° 2 est une bonne description de l’offre de beurre en France à court terme.
  • La courbe d’offre n° 3 est une bonne description de l’offre de pizzas à court terme dans une petite ville.
  • La courbe d’offre n° 4 est une bonne description de l’offre d’une application mobile sur une plateforme de téléchargement, comme Play Store ou App Store.
  • À court terme, une hausse ou une baisse du prix laisse la quantité offerte inchangée, car un parc d’attractions ne peut pas offrir de nouvelles chambres d’hôtel du jour au lendemain.
  • La courbe d’offre n° 2 décrit une offre très sensible aux variations des prix alors que l’offre de beurre dépend de la production laitière qui est limitée, à court terme, par le nombre de vaches laitières. Même si le prix augmentait fortement l’offre ne pourrait pas augmenter beaucoup.
  • La courbe d’offre n° 3 décrit une offre peu sensible aux variations des prix, or il est très facile de produire des pizzas, les quantités offertes devraient donc augmenter fortement si les prix augmentaient.
  • Pour un prix supérieur ou égal à un niveau donné, il n’y a pas de limite à la quantité de téléchargements offerte au prix déterminé par la plateforme. On peut donc dire qu’il n’y a pas d’offre au-dessus de ce prix. En dessous de ce niveau, la quantité offerte est nulle.

Synthèse 

L’offre détermine les quantités que les vendeurs sont prêts à offrir sur le marché pour chaque niveau de prix donné. L’offre de marché s’obtient en additionnant les offres individuelles. L’offre est une fonction croissante des prix, car plus le prix augmente et plus les perspectives de profit sont importantes pour les vendeurs. La pente d’une courbe d’offre nous renseigne sur la sensibilité de l’offre à la suite d’une variation des prix.

Quelle est la relation entre le prix et la demande ?


Objectif : Comprendre que la courbe de demande est une fonction décroissante du prix et représenter graphiquement une courbe de demande.

La demande (dans notre exemple, la demande quotidienne totale de pains de la part de l’ensemble des consommateurs de la ville) est une fonction décroissante du prix. Plus le prix est élevé, moins les consommateurs (demandeurs) sont disposés à acheter du pain. La demande de marché, qui correspond à la somme des demandes individuelles, baisse donc. Un prix plus élevé réduit le pouvoir d’achat des consommateurs et diminue la quantité demandée. En effet, un prix plus élevé annule ou reporte la demande de certains consommateurs et réduit la quantité consommée des autres.

De même, ce phénomène est plus marqué pour certains biens ou services qui ont des proches substituts : lorsque le prix du bien ou du service augmente alors que celui d’un proche substitut reste inchangé, les consommateurs peuvent consommer une quantité moins importante du bien ou du service dont le prix relatif s’est accru (par exemple, les fraises et les framboises, la viande blanche et la viande rouge, une place de cinéma et une vidéo à la demande via une box).

Les déterminants de la demande sont les suivants : le prix, le nombre d’acheteurs, les anticipations de ces acheteurs, la variation du prix d’un bien ou d’un service substituable ou complémentaire, le revenu, les goûts des consommateurs.

Exercice 1.6 La demande et le prix

  1. Qu’est-ce que la demande ?
  2. Qu’est-ce que la demande de marché ?
  3. Pourquoi la demande est-elle une fonction décroissante du prix ?

Le Tableau 1.3 et le Graphique 1.2 montrent les quantités demandées en fonction du prix du pain qui vont permettre de construire la courbe de demande.

Prix en euro Quantité de pains demandée
0,85 9 000
1,7 6 000
2 5 000
2,5 4 000
3,25 2 000
4,25 0

Tableau 1.3 Prix et quantité de pains demandée.

Graphique 1.2 La courbe de demande sur le marché du pain.

Adapté de la Figure 8.4 de L’équipe Core, L’Économie, 2018. Paris : Eyrolles.

On peut interpréter la pente de la courbe de demande.

Objectif : Interpréter la pente de la courbe de demande.

La pente d’une courbe de demande nous renseigne sur sa sensibilité par rapport aux variations des prix. Quand une variation des prix entraîne une variation plus que proportionnelle des quantités demandées, on dit que la demande est très sensible à la variation des prix (pente de la courbe peu importante). Quand une variation des prix entraîne une variation moins que proportionnelle des quantités demandées, on dit que la demande est peu sensible à la variation des prix (pente de la courbe très importante). Enfin, si une variation des prix n’entraîne pas de modification des quantités demandées, on dit que la demande est insensible à la variation des prix.

Question 1.6 Choisissez la bonne réponse

Les graphiques suivants représentent quatre courbes de demande, à savoir la relation entre le prix et la quantité demandée.

D’après ces graphiques, parmi les propositions suivantes, laquelle est correcte ?

  • La courbe de demande n° 1 décrit une demande sensible au prix.
  • La courbe de demande n° 2 décrit une demande insensible au prix.
  • La courbe de demande n° 3 décrit une sensibilité normale de la demande au prix.
  • La courbe de demande n° 4 décrit une demande moins sensible au prix que la courbe de demande n° 2.
  • La courbe de demande n° 1 est verticale. Une hausse ou une baisse du prix laisse la quantité demandée inchangée. La courbe de demande n° 1 est une bonne description de la demande pour un bien ou un service dont on ne peut se passer d’une quantité donnée.
  • La courbe de demande n° 2 est pentue. Une variation du prix est associée à une variation de la quantité demandée. Par conséquent, elle décrit une demande sensible au prix.
  • La courbe de demande n° 3 est croissante. Elle décrit une situation paradoxale où la demande varie dans le même sens que les prix, elle augmente lorsque les prix s’accroissent et elle diminue lorsque les prix baissent.
  • La courbe de demande n° 4 est plus pentue que la courbe de demande n° 2. Par conséquent, elle décrit une demande moins sensible au prix que la courbe de demande n° 2.

Question 1.7 Choisissez la bonne réponse

Les graphiques suivants représentent quatre courbes de demande, à savoir la relation entre le prix et la quantité demandée.

D’après ces graphiques, parmi les propositions suivantes, laquelle est correcte ?

  • La courbe de demande n° 1 est une bonne description de la demande d’insuline par des personnes diabétiques de type 1.
  • La courbe de demande n° 2 est une bonne description de la demande de cigarettes à court terme.
  • La courbe de demande n° 3 est une bonne description de la demande de baguettes dans une grande ville.
  • La courbe de demande n° 4 est une bonne description de la demande de carburant dans une grande ville.
  • La courbe de demande n° 1 est verticale. Une hausse ou une baisse du prix laisse la quantité demandée inchangée. En effet, l’insuline constitue un bien dont une personne diabétique de type 1 ne peut se passer d’une dose donnée.
  • La courbe de demande n° 2 décrit une demande très sensible au prix, or la demande de cigarettes à court terme est peu sensible au prix, car les fumeurs peuvent difficilement arrêter de fumer du jour au lendemain.
  • La courbe de demande n° 3 est croissante. Elle décrit une situation paradoxale où la demande varie dans le même sens que les prix, elle augmente lorsque les prix s’accroissent et elle diminue lorsque les prix baissent. Or, plus le prix est élevé, moins les demandeurs sont disposés à acheter des baguettes.
  • La courbe de demande n° 4 décrit une demande peu sensible au prix alors que la demande de carburant dans une grande ville varie en fonction du prix, car les consommateurs peuvent substituer la voiture aux transports en commun plus facilement que dans un village isolé.

Synthèse

La demande correspond aux quantités que les acheteurs sont prêts à acheter sur un marché pour chaque niveau de prix. La demande de marché correspond à la somme des demandes individuelles. La courbe de demande est une fonction décroissante des prix : plus les prix augmentent, plus la demande diminue du fait de la baisse du pouvoir d’achat et du moindre intérêt pour le produit (et inversement dans le cas d’une baisse du prix). Ainsi, quand les prix augmentent les consommateurs préfèrent se passer du produit, d’autant plus si ce produit a des substituts (et inversement en cas de baisse du prix). La pente de la courbe de demande nous renseigne donc sur la sensibilité de la demande à la suite d’une variation des prix.

Quel est le résultat de la confrontation entre l’offre et la demande ?


Objectif : Comprendre comment se forme l’équilibre sur un marché concurrentiel.

Nous connaissons maintenant la courbe d’offre et la courbe de demande (voir Graphique 1.1 et Graphique 1.2) sur le marché du pain. Le Graphique 1.3 montre que le prix d’équilibre est exactement de 2 euros. À ce prix, le marché est à l’équilibre : les consommateurs demandent 5 000 pains par jour et les entreprises en fournissent 5 000 par jour.

Si de nombreuses entreprises (offreurs) fabriquent des produits identiques et si les clients (demandeurs) peuvent choisir n’importe quelle entreprise pour effectuer leurs achats, alors les entreprises sont preneuses de prix à l’équilibre. Elles n’auraient aucun avantage à vendre à un prix différent de celui en vigueur.

Graphique 1.3 Équilibre sur le marché du pain.

Adapté de la Figure 8.8 de L’équipe Core, L’Économie, 2018. Paris : Eyrolles.

Exercice 1.7 La confrontation entre l’offre et la demande

  1. Que signifie le fait que les entreprises soient preneuses de prix ?

  2. Pour un prix de 1,50 euro
    1. Quelle est la quantité offerte ?
    2. Quelle est la quantité demandée ?
    3. Que constatez-vous ?
    4. Comment dès lors atteindre l’équilibre ?
  3. Que se passerait-il si une entreprise décidait de pratiquer un autre prix que le prix de marché ?

Synthèse

L’interaction entre l’offre et la demande détermine un équilibre de marché tel que les acheteurs et les vendeurs sont preneurs de prix et réalisent l’échange à la quantité qui correspond au prix du marché ; on parle d’équilibre concurrentiel. Si la demande est supérieure à l’offre (situation de pénurie) le prix va augmenter et si l’offre est supérieure à la demande (situation de surproduction) le prix va baisser pour que l’équilibre soit de nouveau atteint.

Question 1.8 Choisissez les bonnes réponses

L’offre :

  • est une fonction croissante du prix.
  • dépend du revenu des consommateurs.
  • dépend du coût des facteurs de production.
  • est la quantité que les offreurs sont prêts à vendre sur un marché.
  • Plus les prix augmentent plus les perspectives de profits sont élevées.
  • C’est la demande qui dépend surtout du revenu des consommateurs.
  • Plus les coûts de production sont élevés et moins l’entreprise offrira de produits.
  • L’offre correspond à la quantité que les vendeurs sont prêts à offrir sur le marché.

Question 1.9 Choisissez les bonnes réponses

La demande :

  • est une fonction croissante des prix.
  • dépend des anticipations des offreurs.
  • est la quantité de biens et de services que les consommateurs sont prêts à acheter.
  • d’un bien A diminue si le prix du bien B qui lui est substituable baisse.
  • C’est une fonction décroissante du prix.
  • Elle dépend des anticipations des demandeurs.
  • La demande correspond à la quantité que les consommateurs sont prêts à acheter sur le marché.
  • Prenons un exemple. Si vous aimez aussi bien boire du thé que du café le matin, ces deux boissons sont pour vous substituables. Si le prix du thé baisse alors votre demande de thé va augmenter : votre demande de café va donc baisser.

Question 1.10 Choisissez les bonnes réponses

Le Graphique 1.3 montre les courbes de demande et d’offre sur le marché du pain. Si le prix de vente du pain est de 1 euro, lesquelles des affirmations suivantes sont correctes ?

  • La quantité de pain demandée est de 8 000.
  • La quantité de pain offerte est de 1 000.
  • La quantité demandée est supérieure à celle offerte.
  • Le prix de vente va baisser.
  • La quantité de pain demandée est égale à 8 000.
  • La quantité de pain offerte est égale à 0.
  • La quantité demandée est bien supérieure à celle offerte.
  • Le prix de vente va augmenter, car il existe une pénurie.

1.4 Comment interpréter les variations des quantités offertes et des quantités demandées ?

Comment interpréter les déplacements des courbes ?


Objectif : Montrer qu’une variation de l’offre (de la demande) indépendamment de la variation du prix provoque un déplacement de la courbe d’offre (de demande).

Appuyons-nous de nouveau sur l’exemple du marché du pain, envisagé à la Section 1.3. Supposons que le coût de la farine qui entre dans la composition du pain baisse en raison d’une situation climatique favorable à la production de blé : cela incite les boulangers à produire davantage, à tous niveaux de prix du pain, parce que leurs perspectives de profit augmentent. On parle alors de choc d’offre (modification des conditions de l’offre, ici du coût de production) positif (puisque l’offre augmente alors que le niveau général des prix reste constant). Graphiquement, cette hausse de l’offre se traduit par le déplacement de la courbe d’offre vers la droite, parallèlement à la courbe d’offre initiale.

Graphique 1.4a Effet d’un choc d’offre positif sur le marché du pain.

Adapté de la Figure 8.12 de L’équipe Core, L’Économie, 2018. Paris : Eyrolles.

Exercice 1.8 Effet d’un choc d’offre positif sur le marché du pain

  1. À la suite du choc d’offre positif, quelles sont la quantité demandée et la quantité offerte de pains à l’ancien prix d’équilibre ?
  2. Comment qualifie-t-on ce déséquilibre ?

Un choc positif peut également concerner la demande, indépendamment de la variation du prix du pain.

Exercice 1.9 Effet d’un choc de demande positif sur le marché du pain

  1. Appuyez-vous sur les acquis de la Section 1.3 sur les déterminants de la demande pour proposer une explication d’un choc de demande positif sur le marché du pain.
  2. Représentez graphiquement le déplacement de la courbe pour tous niveaux de prix.
  3. Quel déséquilibre apparaît sur le marché du pain en cas de choc de demande positif ?

Les chocs d’offre et de demande peuvent être négatifs s’ils conduisent à leur baisse, indépendamment de la variation du prix du marché.

Exercice 1.10 Effet d’un choc négatif sur le marché du pain

  1. Comment les courbes d’offre et de demande se déplacent-elles en cas de chocs négatifs ?
  2. Quel déséquilibre apparaît en cas de choc d’offre négatif ? En cas de choc de demande négatif ?

Synthèse

L’offre et la demande augmentent ou baissent, indépendamment de la variation du prix de marché, sous l’effet de chocs positifs ou négatifs (modifications des conditions d’offre et de demande). Ces variations se traduisent graphiquement par un déplacement des courbes d’offre et de demande vers la droite (en cas de choc positif) ou vers la gauche (en cas de choc négatif). Ce déplacement des courbes se traduit lui-même par un déséquilibre (une surproduction ou une pénurie) à l’ancien prix d’équilibre.

Comment interpréter les déplacements sur les courbes ?


Objectif : Montrer qu’un déséquilibre se résorbe par la variation du prix et un déplacement sur les courbes d’offre et de demande.

Puisque les chocs se traduisent par l’apparition de déséquilibres, la question qui se pose dès lors concerne le retour à l’équilibre.

Dans le cas du choc d’offre positif sur le marché du pain étudié précédemment, une surproduction apparaît, car l’offre (6 800 pains) est supérieure à la demande (5 000 pains) à l’ancien prix d’équilibre de 2 euros. Vous avez compris dans la Section 1.3 que, dans ce cas, le prix baisse sur le marché du fait de la concurrence entre les offreurs souhaitant tous écouler leur production. En raison de cette baisse du prix du pain, l’offre de pain baisse et la demande de pain augmente. Le Graphique 1.4b montre que cette situation se traduit par un déplacement sur les courbes d’offre et de demande.

Graphique 1.4b Déplacements sur les courbes d’offre et de demande à la suite d’un choc d’offre positif.

Adapté de la Figure 8.12 de L’équipe Core, L’Économie, 2018. Paris : Eyrolles.

Exercice 1.11 L’effet d’une baisse des prix sur l’offre et la demande

  1. Appuyez-vous sur les acquis de cette section pour expliquer pourquoi, lorsque le prix baisse, l’offre de pain baisse et la demande de pain augmente.
  2. Décrivez les variations de l’offre et de la demande à la suite de la baisse du prix du pain.
  3. Quels sont le nouveau prix et la nouvelle quantité d’équilibre ?

Vous allez désormais envisager le cas inverse à partir de la conséquence d’un choc de demande positif pour tous niveaux de prix.

Graphique 1.5 Déplacements sur les courbes d’offre et de demande à la suite d’un choc de demande positif.

Adapté de la Figure 8.8 de L’équipe Core, L’Économie, 2018. Paris : Eyrolles.

Question 1.11 Complétez le texte

À l’équilibre initial, représenté par le point A, le prix est de euros et pains sont échangés. En raison d’une modification des conditions de la demande, par exemple (choc positif), pour tous niveaux de prix, la courbe de demande se déplace vers (déplacement de la courbe). À l’ancien prix d’équilibre de euros, apparaît : la demande est à l’offre. Ce déséquilibre provoque une des prix ; elle-même conduit à un déplacement sur les courbes (La quantité offerte et la quantité demandée ). Finalement, le nouvel équilibre est représenté par le point B, avec un prix de euros et pains échangés. L’augmentation de la demande a conduit à une de la quantité et du prix d’équilibre.

Synthèse

Lorsque le marché est à l’équilibre, un changement du prix et de la quantité d’équilibre ne peut être dû qu’à un choc : la variation (baisse dans le cas d’un choc négatif, hausse dans le cas d’un choc positif) de l’offre ou de la demande provoque le déplacement des courbes à tous niveaux de prix. Cette variation de l’offre ou de la demande induit l’apparition d’un déséquilibre (surproduction ou pénurie). Celui-ci se traduit par une variation du prix (à la baisse en cas de surproduction, à la hausse en cas de pénurie), qui donne elle-même lieu à un ajustement des quantités offertes et demandées (déplacement sur les courbes), permettant le retour à l’équilibre (nouveau prix et nouvelle quantité d’équilibre). Grâce à la flexibilité des prix, des quantités offertes et demandées, le marché est ainsi autorégulateur : il revient spontanément à l’équilibre.

Question 1.12 Complétez le schéma

On dit que le marché est autorégulateur (revient spontanément à l’équilibre) en cas de déséquilibre. Appuyez-vous sur les réponses indiquées pour montrer par quels mécanismes cette autorégulation est possible.

Études de cas (notamment l’exemple de la taxe forfaitaire)

taxe forfaitaire
Taxe prélevée sous la forme d’un montant fixe par unité de bien ou de service produite ou consommée.


Objectif : Montrer que la mise en œuvre d’une taxe forfaitaire provoque un déplacement des courbes et sur les courbes d’offre et de demande, modifiant ainsi les incitations des offreurs et des demandeurs.

Les pouvoirs publics, dans de nombreux pays, utilisent la fiscalité pour dissuader la consommation de produits nocifs pour la santé. La France, par exemple, a augmenté en 2018 la taxe spécifique forfaitaire sur le tabac fixée désormais à 59,90 euros pour 1 000 cigarettes vendues. Cette taxe est qualifiée de forfaitaire, car elle est prélevée sous la forme d’un montant fixe par unité de bien vendue (ici 1 000 cigarettes).

Une telle taxe forfaitaire représente donc un montant de 1,20 euro environ par paquet de 20 cigarettes. Cette taxe est imposée par les pouvoirs publics aux producteurs : elle représente un coût supplémentaire pour ceux-ci.

Déterminez le prix et la quantité d’équilibre avant l’instauration de la taxe forfaitaire.

Avant la mise en place de la taxe, le prix du paquet des cigarettes est de 6,80 euros et les quantités offertes et demandées sont de 50 milliards de cigarettes. Le point A est le point d’équilibre du marché avant l’instauration de la taxe.

Essayons de comprendre ce qui se passe lorsque l’État décide de mettre en place une taxe forfaitaire d’un montant de 1,20 euro par paquet.

Sur le Graphique 1.6, on observe que, avant l’instauration de la taxe forfaitaire, les producteurs étaient prêts à produire 40 milliards de cigarettes au prix de 6,40 euros le paquet. À la suite de l’instauration de la taxe forfaitaire, ils n’accepteront de produire cette même quantité que si le prix du paquet est de 7,60 euros (point bleu sur le graphique) : ils percevront ainsi toujours 6,40 euros par paquet (prix du paquet 7,60 euros − 1,20 euro de taxe forfaitaire versés à l’État).

Graphique 1.6 Effet d’une taxe forfaitaire sur les cigarettes

En vous appuyant sur l’exemple ci-dessus (Prix du paquet de cigarettes = 6,40 euros et Quantité de cigarettes = 40 milliards) avant la mise en place de la taxe et (Prix du paquet de cigarettes = 7,60 euros et Quantité de cigarettes = 40 milliards) après la mise en place de la taxe, déterminez le prix du paquet pour que les producteurs offrent 50 milliards de cigarettes avant l’instauration de la taxe forfaitaire. Même question après l’instauration de la taxe forfaitaire (tracez le nouveau point en bleu).

Avant l’instauration de la taxe, les producteurs offrent 50 milliards de cigarettes pour un prix de 6,80 euros. Après l’instauration de la taxe, ils accepteront d’offrir 50 milliards de cigarettes pour un prix de 8 euros.

En vous appuyant sur l’exemple ci-dessus (Prix du paquet de cigarettes = 6,40 euros et Quantité de cigarettes = 40 milliards) avant la mise en place de la taxe et (Prix du paquet de cigarettes = 7,60 euros et Quantité de cigarettes = 40 milliards) après la mise en place de la taxe, déterminez le prix du paquet pour que les producteurs offrent 80 milliards de cigarettes avant l’instauration de la taxe forfaitaire. Même question après l’instauration de la taxe forfaitaire (tracez le nouveau point en bleu).

Avant l’instauration de la taxe, les producteurs offrent 80 milliards de cigarettes pour un prix de 8 euros. Après l’instauration de la taxe, ils accepteront d’offrir 80 milliards de cigarettes pour un prix de 9,20 euros.

Reliez les points bleus pour tracer la nouvelle courbe d’offre. Indiquez comment la courbe d’offre se déplace, de quel montant, et à quel choc cela correspond.

La courbe d’offre se déplace vers le haut et la gauche de 1,20 euro (montant de la taxe). Il s’agit d’un choc d’offre négatif.

Quel déséquilibre apparaît à l’ancien prix d’équilibre à la suite de ce choc d’offre négatif ?

Une pénurie apparaît à l’ancien prix d’équilibre (les quantités offertes sont inférieures aux quantités demandées).

Comment ce déséquilibre se résorbe-t-il ?

Le prix augmente, la quantité offerte augmente et la quantité demandée baisse.

Quel est le nouveau point d’équilibre ?

Nous allons maintenant envisager les effets de la taxe forfaitaire pour les consommateurs et les producteurs.

Question 1.13 Complétez le tableau

  Prix payé par les consommateurs Prix effectivement perçu par les producteurs
Avant la taxe forfaitaire
Après la taxe forfaitaire

Qui, des consommateurs ou des producteurs, supporte l’essentiel de la taxe ?

Les consommateurs supportent l’essentiel de la taxe : sur les 1,20 euro de taxe, ils en supportent 0,80 euro, soit 66,7 %.

Calculez la variation de la quantité consommée à la suite de l’instauration de la taxe forfaitaire.

La quantité consommée à la suite de la mise en place de la taxe forfaitaire est passée de 50 à 40 milliards de cigarettes : elle a donc diminué de 25 %.

La taxe forfaitaire sur le prix des cigarettes a été progressivement augmentée par les pouvoirs publics depuis l’année 2000, d’où une hausse du prix du paquet de cigarettes.

Graphique 1.7 Prix annuel moyen du paquet de cigarettes de la marque la plus vendue (en euro) et nombre de cigarettes vendues (en milliards) en France métropolitaine (2000–2018).

Direction générale des douanes et des droits indirects, « Tabagisme et arrêt du tabac en France », Observatoire français des drogues et des toxicomanies, février 2019.

Exercice 1.12 La mise en œuvre d’une taxe forfaitaire

  1. La hausse progressive de la taxe forfaitaire sur le prix des cigarettes atteint-elle son objectif ? Justifiez en caractérisant les relations entre le prix annuel moyen du paquet de cigarettes et le nombre de paquets vendus.
  2. Comment l’État peut-il utiliser les recettes publiques tirées de la taxe pour atteindre son objectif de réduction de la consommation de tabac ?

Les exemples de telles taxes pesant sur les producteurs, mais supportées essentiellement par les consommateurs, sont nombreux. Les taxes sur les boissons sucrées ou sur les produits composés d’huile de palme ont été instaurées en France pour dissuader la consommation d’aliments considérés comme nocifs, à des fins de santé publique et de lutte contre l’obésité. La TICPE (Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) est un montant fixe perçu par litre vendu qui s’applique à tous les produits pétroliers (essence, gazole, fioul, etc.) : elle vise à dissuader l’achat de ces produits, donc à encourager l’utilisation de modes de transport ou de chauffage respectueux de l’environnement.

La taxation forfaitaire peut également prendre une autre forme : elle est dite « négative » quand elle consiste à attribuer une subvention à l’achat ou à la production de certains produits.

En France, les pouvoirs publics (État et certaines collectivités locales) attribuent un bonus (sous certaines conditions, de revenus entre autres) pour l’acquisition d’un vélo électrique. Appuyons-nous sur l’exemple de la ville de Bordeaux qui attribue un tel bonus de 100 euros. Ce bonus provoque-t-il une variation de l’offre ou de la demande de vélos électriques ?

Exercice 1.13 La mise en œuvre d’une taxe forfaitaire

  1. Dessinez les courbes d’offre et de demande de vélos électriques dans un même repère puis :
    1. Représentez l’effet de cette subvention sur la courbe de demande.
    2. Représentez le prix et la quantité échangée avant l’instauration du bonus. Même question après l’instauration du bonus.
  2. Malgré la hausse du prix des vélos électriques, la subvention atteint-elle son objectif ?

Exercice 1.14 La mise en œuvre d’une subvention

Des États ou des collectivités locales peuvent aussi subventionner les compagnies de transports publics.

  1. Dessinez les courbes d’offre et de demande de trajets dans un même repère puis représentez l’effet de cette subvention sur la courbe d’offre.
  2. Quel déséquilibre apparaît à l’ancien prix d’équilibre ?
  3. Appuyez-vous sur les acquis de la section Comment interpréter les déplacements des courbes ? pour montrer graphiquement et expliquer comment ce déséquilibre se résorbe.
  4. Quel objectif les pouvoirs publics poursuivent-ils en instaurant une telle subvention ?
  5. Cette subvention atteint-elle son objectif ? Justifiez en présentant les gains réalisés par les passagers et par les compagnies de transports publics.

Synthèse

La mise en œuvre d’une taxe forfaitaire permet d’illustrer les déplacements des courbes et sur les courbes d’offre et de demande.

En renchérissant les coûts de production, l’instauration d’une taxe forfaitaire payée par les producteurs provoque un choc d’offre négatif et un déplacement de la courbe d’offre vers la gauche. L’offre est alors inférieure à la demande : une pénurie apparaît. Celle-ci provoque une hausse du prix, d’où un déplacement sur les courbes (l’offre augmente et la demande baisse).

La taxation forfaitaire dite « négative » consiste à verser des subventions aux consommateurs ou aux producteurs. Subventionner l’achat de certains produits provoque un choc de demande positif (déplacement de la courbe), d’où une pénurie qui renchérit le prix du produit ; subventionner certaines productions provoque un choc d’offre positif (déplacement de la courbe), d’où une surproduction qui fait baisser le prix du produit. Dans les deux cas, les pouvoirs publics atteignent leur objectif : à la suite des variations des quantités offertes et demandées (déplacement sur les courbes), la quantité finalement échangée augmente.

Dans tous les cas, du fait de la hausse ou de la baisse des prix, les producteurs et les consommateurs supportent ou bénéficient d’une partie du montant de la taxe forfaitaire. Les pouvoirs publics s’appuient ainsi sur le rôle des incitations permises par les mécanismes de marché : l’instauration de ces taxes forfaitaires vise à dissuader la production et la consommation de produits nocifs ou à encourager la production et la consommation de produits vertueux.

Question 1.14 Choisissez la bonne réponse

Un choc d’offre positif sur le marché du cacao peut être dû à :

  • l’utilisation d’un nouvel équipement qui permet des gains de productivité faisant baisser les coûts de production.
  • une modification des préférences des consommateurs.
  • une catastrophe d’origine climatique (tornade).
  • la hausse des salaires des ouvriers agricoles.
  • La baisse des coûts, à prix du cacao inchangé, incite les offreurs à produire davantage (choc d’offre positif).
  • Les préférences agissent sur la demande et non sur l’offre.
  • Une tornade détruit les récoltes et provoque un choc d’offre négatif.
  • Les salaires des ouvriers agricoles sont un coût pour les producteurs qui peuvent donc être conduits à réduire leur offre (choc d’offre négatif).

Question 1.15 Choisissez la bonne réponse

Un choc de demande positif sur le marché du pétrole peut être dû à :

  • l’essor de l’achat de voitures particulières dans les pays émergents.
  • la découverte de nouveaux gisements de pétrole.
  • un embargo (restriction des exportations) vis-à-vis des pays producteurs.
  • la hausse de l’achat de véhicules hybrides et électriques dans les pays développés.
  • L’essor de l’achat de voitures provoque un choc de demande positif sur le marché du pétrole.
  • La découverte de nouveaux gisements de pétrole provoque un choc d’offre positif.
  • Un tel embargo provoque un choc d’offre négatif.
  • Elle provoque un choc d’offre négatif.

Question 1.16 Choisissez les bonnes réponses

Un choc d’offre négatif se traduit par :

  • un déplacement de la courbe d’offre vers la gauche.
  • une situation de pénurie.
  • un déplacement sur la courbe d’offre.
  • une baisse de la demande.
  • La courbe d’offre se déplace vers la gauche.
  • Du fait de la baisse de l’offre, celle-ci devient inférieure à la demande, d’où une pénurie.
  • Un choc provoque un déplacement de la courbe.
  • Un choc d’offre négatif se traduit par une baisse de l’offre pour tous niveaux de prix.

Question 1.17 Choisissez les bonnes réponses

Une pénurie provoque :

  • une hausse du prix.
  • un déplacement de la courbe de demande.
  • une situation de déséquilibre persistant.
  • un déplacement sur les courbes d’offre et de demande.
  • Du fait de la concurrence entre les acheteurs, le prix augmente.
  • La courbe de demande reste identique, c’est le prix qui varie.
  • Le marché s’autorégule grâce à la variation du prix et des quantités offertes et demandées.
  • La hausse du prix provoque un déplacement sur les courbes d’offre et de demande.

Question 1.18 Choisissez la bonne réponse

Une taxe forfaitaire imposée aux producteurs :

  • est supportée uniquement par les producteurs.
  • provoque un choc d’offre négatif.
  • provoque un choc de demande négatif.
  • n’a aucun effet incitatif pour les consommateurs.
  • Une partie de la taxe forfaitaire, même si elle est imposée aux producteurs, engendre une hausse du prix, supportée en partie par les consommateurs.
  • Les producteurs ne produisent la même quantité qu’à un prix plus élevé ; autrement dit, ils produisent une quantité inférieure au même prix.
  • Elle n’a pas d’effet immédiat sur la demande. C’est à la suite du choc d’offre négatif qui provoque une pénurie et la hausse des prix que la demande baisse (déplacement sur la courbe et non de la courbe de demande).
  • Puisque le montant de la taxe forfaitaire est en partie supporté par les consommateurs sous la forme d’une hausse du prix, ils sont incités à réduire leur demande.

1.5 Comment le producteur maximise-t-il son profit ?

Quelle quantité le producteur produit-il pour maximiser son profit ?


Objectif : Découvrir la notion de coût de production et comprendre quelle quantité le producteur décide de produire pour un niveau de prix donné.

La notion de coût de production

Prenons l’exemple du marché des avions privés et imaginons une entreprise fictive qui produit des avions similaires à ceux des grandes marques, comme Cessna, Bombardier, Gulfstream ou encore Dassault. Nous appellerons cette entreprise Supers Jets. Si cette entreprise produit des avions identiques à ses concurrents, rappelez-vous qu’elle est preneuse de prix : elle ne peut pas vendre un avion, de la même gamme, à un prix supérieur à celui de ses concurrents.

Pensez aux coûts de production et de vente des avions. Tout d’abord, l’entreprise a besoin de mettre en œuvre un processus de recherche et développement pour concevoir son appareil. Elle a également besoin de locaux (une usine) équipés de machines pour la confection des appareils. Elle peut les louer à une autre entreprise ou rassembler le capital financier nécessaire pour investir dans ses propres locaux et équipements. Ensuite, elle doit acheter les matières premières et les composants, et rémunérer les salariés (des ouvriers notamment) qui font fonctionner les équipements. Elle a aussi besoin d’autres salariés (des cadres, des professions intermédiaires ou des employés) pour gérer le processus d’achat et de production ainsi que pour vendre les avions.

Pour produire, l’entreprise fait donc face d’une part à des coûts fixes qui ne dépendent pas de son activité ou encore des quantités produites, d’autre part à des coûts variables qui dépendent des quantités produites. Les coûts fixes sont donc à acquitter même si aucune quantité n’a été produite et aucun chiffre d’affaires n’a été réalisé.

Question 1.19 Choisissez les bonnes réponses

Dans le cas présent, cochez les coûts fixes de l’entreprise Supers Jets.

  • Les loyers éventuels de la location des locaux.
  • La masse salariale des ouvriers.
  • Les dépenses en matières premières.
  • Les dépenses initiales en recherche et développement.
  • À long terme, ce coût peut varier, mais c’est un coût fixe à court terme.
  • Pour produire plus, il faut embaucher de nouveaux ouvriers ou payer des heures supplémentaires : ce coût est donc variable.
  • Les matières premières intégrées dans chaque jet doivent être achetées pour chaque avion : ce sont des coûts variables.
  • Les dépenses en recherche et développement pour un modèle d’avion sont faites avant sa commercialisation : ce sont des coûts fixes, les mêmes quel que soit le nombre d’avions vendus.

Le coût total noté CT se compose de l’ensemble des coûts supportés par l’entreprise.

Le coût moyen (CM) de production de Supers Jets correspond au coût total pour une quantité d’avions produits CT divisé par cette quantité (Q).

coût marginal
Coût qu’occasionne la production d’une unité supplémentaire pour une entreprise. Il se calcule par la différence entre le coût total pour (Q + 1) et le coût total pour (Q).

Le coût marginal (Cm) correspond au coût de production d’une unité supplémentaire (ici l’unité est l’avion) ; la quantité produite passe alors de Q à Q+1.

Tracez les courbes de coût marginal et de coût moyen de production des avions privés sur un graphique, en plaçant les coûts sur l’axe des ordonnées et la quantité des avions sur l’axe des abscisses.

Adapté de la Figure 8.5 de L’équipe Core, L’Économie, 2018. Paris : Eyrolles.

Question 1.20 Complétez le tableau

Le tableau suivant décrit les fonctions de coût total, le coût moyen et marginal de production de Supers Jets, pour différentes quantités d’avions produits.

Quantité produite Coût total
(CT, €)
Coût moyen
(CM, €)
Coût marginal
(Cm, €)
0 450 000 - -
1 750 000 750 000 300 000
2 950 000 200 000
3 1 101 000 367 000 151 000
4 1 222 000 305 500 121 000
5 1 365 000 273 000
6 1 539 000 256 500 174 000
7 250 000 211 000
8 2 000 000 250 000
9 2 295 000 255 000 295 000
10 2 635 000 263 500 340 000
11 3 025 000 275 000 390 000
12 3 465 000 288 750
13 3 965 000 305 000 500 000
14 4 536 000 324 000 571 000
15 346 000 654 000
16 5 928 000 370 500 738 000
17 6 766 000 398 000 838 000
18 7 704 000 938 000
19 8 759 000 461 000
20 9 940 000 497 000 1 181 000

Question 1.21 Complétez le texte

On observe sur le graphique que, lorsque la quantité est faible, les coûts marginaux sont . Une fois les équipements installés, des salariés embauchés, le coût additionnel associé à la production d’un seul avion est relativement , mais le coût moyen d’un avion est . En effet, trop peu d’avions sont produits pour pouvoir rentabiliser l’ensemble des coûts mis en œuvre pour produire. Lorsque le nombre d’avions produits augmente, le coût moyen logiquement. Mais au-delà d’une certaine quantité produite, les coûts marginaux progressivement. Plusieurs raisons peuvent être avancées pour expliquer cela. Parmi celles-ci, on peut citer les dépenses d’encadrement d’un personnel plus nombreux. Lorsque la quantité produite est très élevée, le coût marginal devient au coût moyen ; ce dernier alors de nouveau.

Quelle quantité le producteur décide-t-il de produire en situation de « preneur de prix » ?

Supposez maintenant que vous soyez le chef d’entreprise de Supers Jets et que vous deviez déterminer la quantité d’avions à produire. Comme tout chef d’entreprise, vous avez comme objectif non seulement de faire des profits, mais également de maximiser votre profit. Le profit d’une entreprise est la différence entre ses recettes et ses coûts totaux.

De manière équivalente, le profit est le nombre d’unités produites multiplié par le profit unitaire, qui est la différence entre le prix et le coût moyen.

preneur de prix
En situation de concurrence, en vertu de l’atomicité, aucun offreur ou demandeur n’est en mesure d’influencer le prix qui se fixe sur le marché. Connu également sous le terme : price taker. Voir également : concurrence parfaite, degré de concurrence, monopole.

On suppose que compte tenu de l’offre et de la demande globale d’avions privés le prix d’équilibre du marché est de 340 000 euros. On rappelle que vos principaux concurrents produisent des avions strictement identiques aux vôtres. Si vous choisissiez un prix plus élevé, les clients potentiels se tourneraient vers d’autres concurrents. Vous êtes donc preneur de prix.

Question 1.22 Choisissez les bonnes réponses

Pour un prix de 340 000 euros et en vous aidant pour certaines questions de la Question 1.20. Lesquelles de ces affirmations sont correctes ? Quelle est la recette totale si deux avions sont produits ?

  • Si deux avions sont produits, la recette totale est 340 000 euros.
  • Si deux avions sont produits, le profit est - 270 000 euros.
  • Si dix avions sont produits, la recette totale est 3 400 000 euros.
  • Si dix avions sont produits, le profit est 1 584 000 euros.
  • Si deux avions sont produits, la recette totale est 680 000 euros.
  • Si deux avions sont produits, le profit est - 270 000 euros.
  • Si dix avions sont produits, la recette totale est 3 400 000 euros.
  • Si dix avions sont produits, le profit est 765 000 euros.

Pour un prix de marché de 340 000 euros, quelle quantité allez-vous accepter de produire ? Déterminez la quantité à produire pour laquelle votre profit est maximal.

Prix du marché
(€)
Quantité produite Coût moyen
(€)
Coût marginal
(€)
Chiffres d’affaires
(€)
Coût total
(€)
Profit
(€)
340 000 1 750 000 300 000 340 000 750 000 −410 000
340 000 2 475 000 200 000 680 000 950 000 −270 000
340 000 3 367 000 151 000 1 020 000 1 101 000 -81 000
340 000 4 305 500 121 000 1 360 000 1 222 000 138 000
340 000 5 273 000 143 000 1 700 000 1 365 000 335 000
340 000 6 256 500 174 000 2 040 000 1 539 000 501 000
340 000 7 250 000 211 000 2 380 000 1 750 000 630 000
340 000 8 250 000 250 000 2 720 000 2 000 000 720 000
340 000 9 255 000 295 000 3 060000 2 295 000 765 000
340 000 10 263 500 340 000 3 400 000 2 635 000 765 000
340 000 11 275 000 390 000 3 740 000 3 025 000 715 000
340 000 12 288 750 440 000 4 080 000 3 465 000 615 000
340 000 13 305 000 500 000 4 420 000 3 965 000 455 000
340 000 14 324 000 571 000 4 760 000 4 536 000 224 000
340 000 15 346 000 654 000 5 100 000 5 190 000 −90 000
340 000 16 370 500 738 000 5 440 000 5 928 000 −488 000
340 000 17 398 000 838 000 5 780 000 6 766 000 −986 000
340 000 18 428 000 938 000 6 120 000 7 704 000 −1 584 000
340 000 19 461 000 1 055 000 6 460 000 8 759 000 −2 299 000
340 000 20 497 000 1 181 000 6 800 000 9 940 000 −3 140 000

On observe que l’entreprise réalise un profit si le prix de vente est supérieur au coût moyen. Le profit est maximal pour Q = 9 ou Q = 10.

On suppose désormais que compte tenu de l’offre et de la demande globale le prix d’équilibre du marché soit de 500 000 euros.

Pour un prix de marché de 500 000 euros, quelle quantité allez-vous accepter de produire ? Déterminez la quantité à produire pour laquelle votre profit est maximal.

Prix du marché
(€)
Quantité produite Coût moyen
(€)
Coût marginal
(€)
Chiffres d’affaires
(€)
Coût total
(€)
Profit
(€)
500 000 1 750000 300000 500 000 750 000 −250 000
500 000 2 475000 200000 1 000 000 950 000 50 000
500 000 3 367000 151000 1 500 000 1 101 000 499 000
500 000 4 305 500 121 000 2 000000 1 222 000 778 000
500 000 5 273 000 143 000 2 500 000 1 365 000 1 135 000
500 000 6 256 500 174 000 3 000 000 1 539 000 1 461 000
500 000 7 250 000 211 000 3 500 000 1 750 000 1 750 000
500 000 8 250 000 250 000 4 000 000 2 000 000 2 000000
500 000 9 255 000 295 000 4 500 000 2 295 000 2 205 000
500 000 10 263 500 340 000 5 000 000 2 635 000 2 365 000
500 000 11 275 000 390 000 5 500 000 3 025 000 2 475 000
500 000 12 288 750 440 000 6 000 000 3 465 000 2 535 000
500 000 13 305 000 500 000 6 500 000 3 965 000 2 535 000
500 000 14 324 000 571 000 7 000 000 4 536 000 2 464 000
500 000 15 346 000 654 000 7 500 000 5 190 000 2 310 000
500 000 16 370 500 738 000 8 000 000 5 928 000 2 072 000
500 000 17 398 000 838 000 8 500 000 6 766 000 1 734 000
500 000 18 428 000 938 000 9 000 000 7 704 000 1 296 000
500 000 19 461 000 1 055 000 9 500 000 8 759 000 741 000
500 000 20 497 000 1 181 000 10 000 000 9 940 000 60 000

On observe que l’entreprise réalise un profit si le prix de vente est supérieur au coût moyen. Le profit est maximal pour Q = 12 ou Q = 13.

Prix du marché
(€)
Quantité produite Coût moyen
(CM, €)
Coût marginal
(Cm, €)
Chiffres d’affaires
(€)
Coût total
(CT, €)
Profit
(€)
340 000 8 250 000 250 000 2 720 000 2 000 000 720 000
340 000 9 255 000 295 000 3 060000 2 295 000 765 000
340 000 10 263 500 340 000 3 400 000 2 635 000 765 000
340 000 11 275 000 390 000 3 740 000 3 025 000 715 000
340 000 12 288 750 440 000 4 080 000 3 465 000 615 000

Tableau 1.4 La maximisation du profit pour un niveau de prix donné (P* = 340 000 euros)

Prix du marché
(€)
Quantité produite Coût moyen
(CM, €)
Coût marginal
(Cm, €)
Chiffres d’affaires
(€)
Coût total
(CT, €)
Profit
(€)
500 000 10 263 500 340 000 5 000 000 2 635 000 2 365 000
500 000 11 275 000 390 000 5 500 000 3 025 000 2 475 000
500 000 12 288 750 440 000 6 000 000 3 465 000 2 535 000
500 000 13 305 000 500 000 6 500 000 3 965 000 2 535 000
500 000 14 324 000 571 000 7 000 000 4 536 000 2 464 000
500 000 15 346 000 654 000 7 500 000 5 190 000 2 310 000

Tableau 1.5 La maximisation du profit pour un niveau de prix donné (P* = 500 000 euros)

Que constatez-vous à la fois pour Q = 10 (lorsque P* = 340 000 euros), mais aussi pour Q = 13 (lorsque P* = 500 000 euros), quantités pour lesquelles le profit est maximal ? Pour répondre à cette question, vous devez vous aider des Tableaux 1.4 et 1.5.

Dans le Tableau 1.4, on constate que pour un prix de 340 000 euros et la quantité Q = 10 le profit est maximal lorsque le prix du marché P* est égal au coût marginal. Dans le Tableau 1.5, on constate également que pour un prix de 500 000 euros et la quantité Q = 13 le profit est maximal lorsque le prix du marché P* est égal au coût marginal.

Question 1.23 Complétez le tableau

Prix du marché
(€)
Quantité produite Recette Totale
(€)
Coût total
(€)
Profit total
(€)
Recette marginale
(€)
Coût marginal
(€)
Profit marginal
(€)
340 000 6 2 040 000 1 539 000 501 000 340 000 174 000 166 000
340 000 7 2 380 000 1 750 000 630 000 340 000 211 000 129 000
340 000 8 2 720 000 2 000 000 720 000 340 000 250 000
340 000 9 3 060 000 2 295 000 765 000 340 000 295 000 45 000
340 000 10 3 400 000 2 635 000 765 000 340 000 340 000 0
340 000 11 3 740 000 3 025 000 715 000 340 000 390 000 −50 000
340 000 12 4 080 000 3 465 000 615 000 340 000 440 000

Notes : (1) Le profit total est égal à la recette totale moins le coût total ; (2) La recette marginale est équivalent au prix de marché ; (3) Le profit marginal est égal à la recette marginale moins le coût marginal.

Question 1.24 Complétez le texte

Le profit est maximal lorsque l’entrepreneur décide de produire pour un prix de marché donné la quantité de biens ou de services pour laquelle le est égal au prix. En effet, le producteur est incité à produire toute quantité supplémentaire à partir du moment où celle-ci lui rapporte qu’elle ne lui coûte. Dans le cas ci-dessus et pour un prix de marché de P*= 340 000 euros, on observe que la 8e unité produite rapporte euros et ne coûte que euros à produire. Le producteur est incité à produire cette unité supplémentaire et réalise sur celle-ci un profit marginal de euros. Son profit global passe donc de euros (pour Q =7) à euros (pour Q = 8), il augmente donc bien de euros. De même, on observe que la 9e unité produite rapporte 340 000 euros et ne coûte que euros à produire. Le producteur est donc incité à produire cette unité supplémentaire et réalise sur cette dernière un profit marginal de euros. Ainsi, son profit global passe de euros (pour Q = 8) à euros (pour Q = 9), il augmente donc de euros. On observe également que la 10e unité produite rapporte 340 000 euros et coûte également 340 000 euros. Le producteur est incité à produire cette 10e unité puisqu’elle n’occasionne ni profit mais ni perte et lui permet d’accroître sa part de marché. À ce niveau, le profit reste inchangé entre Q = 9 et Q = 10, à savoir euros. En revanche, on observe que la 11e unité produite rapporte 340 000 euros et coûte euros. Le producteur n’est pas incité à produire cette unité supplémentaire, car il réaliserait une perte de euros sur cette unité supplémentaire et son profit marginal serait négatif à savoir euros. Le profit global passerait alors de euros (pour Q = 10) à euros (pour Q = 11).

Synthèse

Le profit total augmente tant que le coût marginal est inférieur au prix de marché, car le producteur réalise un profit marginal (le solde « prix de marché – coût marginal » est positif). À la quantité pour laquelle le coût marginal égalise le prix de marché, le profit total est à son maximum.

Une entreprise preneuse de prix produit donc une quantité telle que Cm = P* (ou P* est le prix de marché). En effet, si l’entreprise augmentait sa production jusqu’à un niveau où Cm > P*, le coût de fabrication de la dernière unité produite serait supérieur à P*, de telle sorte que l’entreprise réaliserait une perte sur cette unité. Si l’entreprise produisait à un niveau où Cm < P*, elle pourrait produire davantage, tant qu’elle réalise un profit marginal positif. À la quantité pour laquelle Cm = P*, le profit total est maximal.

Comment déduire la courbe d’offre du producteur de la maximisation du profit ?


Objectif : Comprendre que la courbe d’offre détermine, pour tous niveaux de prix, la quantité à produire par l’entrepreneur afin que son profit soit maximal.

Rappel : le producteur cherche à faire du profit et à le maximiser. Le profit est maximal lorsque la dernière unité produite rapporte autant que ce qu’elle coûte.

Imaginez de nouveau que vous êtes le propriétaire de l’entreprise Supers Jets.

Question 1.25 Complétez le tableau

Prix de marché P* (€) Quantité maximisant le profit Coût moyen pour cette quantité qui maximise le profit (€) Profit unitaire (€) Quantité que vous décidez de produire
1 181 000 20 497 000 684 000
1 055 000 19 461 000 594 000
938 000 18 428 000 510 000
838 000 17 398 000 440 000
738 000 16 370 500 368 000
654 000 15 346 000 308 000
571 000 14 324 000 247 000
500 000 13 305 000 195 000
440 000 12 288 750 151 000
390 000 11 275 000 115 000
340 000 10 263 500 77 000
295 000 9 255 000 40 000
250 000 8 250 000 0
211 000 7 250 000 -39 000
174 000 6 256 500 -83 000
143 000 5 273 000 -130 000
121 000 4 305 500 -185 000

Notes : (1) Le profit total est maximisé à la quantité pour laquelle P* égalise le coût marginal ; (2) Le profit unitaire est égal à P* moins le coût moyen.

On observe dans la Question 1.24, que lorsque les prix baissent (du fait de la concurrence que se livrent les entreprises présentes sur le marché), vous choisissez de produire des quantités différentes. Vous choisissez la quantité pour laquelle Cm = prix de marché ; en effet, nous avons vu que pour un prix de marché donné (P*) le profit est maximal pour P* = Cm.

On remarque néanmoins que si le prix baissait jusqu’à devenir inférieur à 250 000 euros, votre entreprise Supers Jets accuserait des pertes. En effet, le coût moyen minimal est de 250 000 euros, ce qui suppose qu’en deçà de ce prix votre entreprise ferait forcément des pertes. Vous refuseriez alors de produire au-dessous de ce prix. D’autres entreprises, plus compétitives, pourraient continuer à produire. Le Graphique 1.8 représente les courbes de coût marginal et de coût moyen de l’entreprise Supers Jets.

Graphique 1.8 La représentation graphique de la courbe d’offre de Supers Jets.

Adapté de la Figure 8.5 de L’équipe Core, L’Économie, 2018. Paris : Eyrolles.

Sur quelle courbe la courbe d’offre est-elle représentée ? Déterminez ensuite quelle partie de la courbe choisie représente la courbe d’offre.

La courbe d’offre est représentée sur la courbe de coût marginal. La courbe d’offre est la partie croissante de la courbe de coût marginal qui est située au-dessus de la courbe de coût moyen.

Adapté de la Figure 8.5 de L’équipe Core, L’Économie, 2018. Paris : Eyrolles.

Synthèse

Pour une entreprise en situation de preneuse de prix, la courbe d’offre débute au minimum du coût moyen et se confond avec la courbe de coût marginal. La courbe d’offre détermine donc à partir du coût moyen minimal la quantité à produire pour laquelle le profit est maximal.

1.6 Quels sont les gains à l’échange sur un marché concurrentiel ?

Dans la Section 1.4, nous avons vu que l’interaction entre l’offre et la demande détermine un équilibre de marché tel que les acheteurs et les vendeurs sont preneurs de prix et réalisent l’échange à la quantité qui correspond au prix de marché. Dans l’exemple du marché du pain, tous les consommateurs payaient leur pain 2 euros et tous les producteurs recevaient 2 euros pour chaque pain ; il y avait un prix unique sur ce marché.

Que sont le surplus du producteur et le surplus du consommateur ?

preneur de prix
En situation de concurrence, en vertu de l’atomicité, aucun offreur ou demandeur n’est en mesure d’influencer le prix qui se fixe sur le marché. Connu également sous le terme : price taker. Voir également : concurrence parfaite, degré de concurrence, monopole.

Les participants à ce marché sont preneurs de prix, les acheteurs et vendeurs sont bien sûr libres de choisir un autre prix, mais ils n’en tireraient aucun avantage.

Cependant, dans l’exemple du marché du pain, même si tous les agents acceptent le prix de 2 euros par pain, certains vont tirer plus de gains de cet échange. En effet, certains consommateurs (la demande) étaient prêts à payer plus de 2 euros et certains producteurs (l’offre) étaient prêts à vendre moins cher que 2 euros.

Le surplus du consommateur


Objectif : Comprendre ce que le consommateur gagne à l’échange.

Souvenez-vous que la courbe de demande indique la disposition à payer de chaque client potentiel. Un client disposé à payer plus que le prix de vente achètera le pain et gagnera à cet échange un surplus, car la valeur qu’il attribue au pain est supérieure au prix qu’il doit payer pour l’acquérir. Le Graphique 1.9a illustre le surplus du consommateur.

Graphique 1.9a Le surplus du consommateur.

Adapté de la Figure 8.9a de L’équipe Core, L’Économie, 2018. Paris : Eyrolles.

Surplus du consommateur

Au prix d’équilibre de 2 euros sur le marché du pain, les consommateurs qui seraient prêts à payer 2,40 euros obtiennent ainsi un surplus de 0,40 euro (indiqué par la ligne verticale rouge au niveau de quantité 4 000), qui constitue un gain à l’échange. Il en va de même pour tous les cas de consommateurs disposés à payer plus que le prix de marché.

Des surplus individuels différents

D’auteurs acheteurs auraient été prêts à payer plus : ainsi au niveau du 1 000e pain, un consommateur prêt à payer 3,70 euros obtient un surplus de 1,70 euro, car il ne paye que 2 euros.

Combien le client achetant le 2 000e pain serait-il prêt à payer ?

Ce client est prêt à payer 3,20 euros et obtient donc un surplus de 1,20 euro.

Surplus du consommateur

Afin de trouver le surplus total obtenu par les consommateurs, nous additionnons le surplus de chaque acheteur. Nous l’avons représenté par le triangle coloré entre la courbe de demande et la ligne du prix P*. Cette mesure des gains à l’échange des consommateurs est le surplus du consommateur.

Le surplus total des consommateurs est l’aire colorée qui représente le gain à l’échange des consommateurs au prix de marché donné, c’est-à-dire la différence entre ce que ces consommateurs étaient disposés à payer et le prix (ce qu’ils payent vraiment).

surplus du consommateur
Différence entre la disposition à payer (prix maximal accepté) du consommateur (unité par unité) et la dépense effectuée (prix payé). Voir également : surplus du producteur, surplus total.

Exercice 1.15

Pourquoi les compagnies aériennes parviennent-elles à vendre des places à des prix différents dans le même avion sur le même trajet (dans la même classe de service) ? Utilisez la notion de surplus du consommateur pour répondre à cette question.

Le surplus du producteur


Objectif : Comprendre ce que le producteur gagne à l’échange

surplus du producteur
Différence entre le coût marginal (prix minimal accepté) du producteur (unité par unité) et la recette obtenue (prix). Voir également : surplus du consommateur, surplus total.

Souvenez-vous que la courbe d’offre correspond à la courbe de coût marginal, c’est-à-dire le coût de la dernière unité produite. Un producteur supportant un coût marginal inférieur au prix continue à produire pour vendre à un prix qui lui permet de gagner un profit, le surplus du producteur.

Comme le prix d’équilibre est unique et que le coût marginal est croissant, le surplus du producteur va être de plus en plus réduit. Il est même nul lorsque le coût marginal a rejoint le niveau du prix. Le Graphique 1.9b illustre le surplus du producteur.

Graphique 1.9b Le surplus du producteur

Adapté de la Figure 8.9a de L’équipe Core, L’Économie, 2018. Paris : Eyrolles.

Surplus du producteur

L’entreprise qui produit le 2 000e pain le vend 2 euros, or il lui a coûté 1,25 euro (il s’agit de son coût marginal, car les pains précédents ont un coût encore plus bas). Le surplus du producteur de ce pain est donc de 0,75 euro. Il est représenté par la ligne verticale entre P* et la courbe de coût marginal.

Coût différent = surplus différent

Le coût marginal du producteur du 4 000e pain est de 1,75 euro, il est plus élevé car les coûts marginaux sont croissants. Étant donné que le pain est vendu 2 euros, le producteur obtient un surplus de 0,25 euro.

Surplus du producteur

Afin de trouver le surplus du producteur, nous additionnons le surplus individuel du producteur de chaque pain produit : c’est l’aire colorée comprise entre la ligne pointillée du prix (2 euros) et la courbe d’offre : c’est ce que l’ensemble des producteurs gagnent à l’échange.

Le surplus total du producteur est l’aire colorée qui représente le gain à l’échange des producteurs au prix de marché donné, c’est-à-dire la différence entre le prix payé pour chaque pain et le coût marginal de chacun de ces pains.

Exercice 1.16

Pourquoi tous les producteurs n’obtiennent-ils pas le même surplus individuel sur un marché concurrentiel où il n’existe qu’un seul prix ? Demandez-vous si les entreprises ont toutes les mêmes coûts de production.

Pourquoi le surplus est-il maximisé à l’équilibre ?

Le surplus total et la maximisation des gains à l’échange


Objectif : Comprendre qu’à l’équilibre le gain à l’échange est maximal.

surplus total (ou gains à l’échange)
Gain lié à la différence entre les attentes des participants à un échange marchand et le prix d’équilibre. Connu également sous le terme : gains à l’échange. Voir également : surplus du consommateur, surplus du producteur.

Les consommateurs (demandeurs) et les producteurs (offreurs) de pain qui décident volontairement d’échanger tirent tous des gains de cet échange. Les consommateurs qui sont prêts à payer un prix supérieur ou égal au prix du marché gagnent le surplus du consommateur. Les producteurs qui ont des coûts marginaux inférieurs ou égaux au prix du marché gagnent le surplus du producteur. Le surplus total mesure les gains à l’échange ou gains générés par le commerce pour tous les agents économiques qui y participent.

Le Graphique 1.9c montre comment calculer le surplus total (les gains tirés de l’échange) à l’équilibre concurrentiel du marché du pain.

Graphique 1.9c Surplus total à l’équilibre

Adapté de la Figure 8.9a de L’équipe Core, L’Économie, 2018. Paris : Eyrolles.

Surplus du consommateur

La zone colorée au-dessus de 2 euros correspond au surplus total des consommateurs – la somme de tous les gains issus de l’échange des consommateurs. Si les consommateurs consommaient moins, le surplus du consommateur serait réduit.

Surplus du producteur

La zone colorée en dessous de 2 euros correspond à la somme des surplus réalisés par les boulangeries sur chaque pain produit. Si les producteurs produisaient moins, le surplus du producteur serait réduit.

Gains à l’échange ou surplus total

La zone colorée prise dans son ensemble correspond à la somme de tous les gains issus de l’échange sur ce marché, appelée surplus total. C’est à ce point d’équilibre (A) que le surplus total est le plus élevé, il est maximisé.

perte sèche
Perte du surplus total du consommateur et du producteur qui découle d’une situation de monopole. Voir également : monopole, surplus du consommateur, surplus du producteur.

Si le point d’équilibre du marché n’est pas atteint, le surplus total est réduit : il y a une perte sèche et le gain à l’échange est réduit.

La perte sèche en l’absence de prix d’équilibre


Objectif : Comprendre que le surplus total est réduit si l’équilibre du marché n’est pas atteint.

Graphique 1.9d La perte sèche.

Adapté de la Figure 8.9b de L’équipe Core, L’Économie, 2018. Paris : Eyrolles.

Prix plancher

Si les pouvoirs publics imposent un prix plancher (prix minimal) de 2,40 euros pour protéger les producteurs de céréales, certains consommateurs consommeront moins de pain et d’autres y renonceront complètement : les quantités vendues diminuent et passent à 4 000 pains.

La perte sèche

Le surplus du producteur est accru, mais celui du consommateur est très réduit. Au total, le surplus est diminué du triangle ABC qui représente la perte sèche.

Prix plafond

Si, à l’inverse, les pouvoirs publics imposent un prix plafond (prix maximal) de 1,75 euro parce qu’ils considèrent, par exemple, que le pain est un bien vital auquel tout le monde doit avoir accès, les boulangers produiront moins de pains, car le prix deviendra inférieur au coût marginal : les quantités produites diminuent et passent à 4 000 pains.

La perte sèche

Le surplus du consommateur s’est accru, mais celui du producteur est très réduit. Au total, le surplus est diminué du triangle ABC qui représente la perte sèche.

Ces deux exemples de perte sèche montrent que le surplus total est réduit s’il s’éloigne du prix d’équilibre de 2 euros et de la quantité d’équilibre de 5 000 pains. Pour un prix supérieur (prix plancher), les producteurs sont prêts à vendre plus de pains, mais il y a moins de demandes. Pour un prix inférieur (prix plafond), les consommateurs sont disposés à acheter plus de pains, mais les boulangers en offrent moins.

Synthèse

Quand le marché du pain est à l’équilibre avec la quantité de pains offerte sur le marché égalisant la quantité demandée, le surplus total est représenté par l’aire sous la courbe de demande et au-dessus de la courbe d’offre.

La quantité d’équilibre de 5 000 pains en situation de concurrence est telle que le surplus total est maximisé. Si une quantité inférieure à 5 000 pains était produite, les gains totaux issus de l’échange seraient plus faibles.

À l’équilibre, tous les gains potentiels à l’échange sont exploités. Cette propriété – le fait que le surplus combiné des consommateurs et des producteurs soit maximisé au point où l’offre égale la demande – est vraie de manière générale dans ce modèle : si les acheteurs comme les vendeurs sont preneurs de prix, la quantité d’équilibre maximise la somme des gains issus de l’échange sur le marché.

Question 1.26 Choisissez les bonnes réponses

Sur le Graphique 1.9d, la quantité et le prix d’équilibre du marché du pain sont représentés par le point A de coordonnées (Q* ; P*) = (5 000 ; 2). Supposez que les boulangers s’organisent et parviennent, bien que ce soit illégal, à s’entendre sur un prix du pain de 2,50 euros au moins et, donc, supérieur au prix d’équilibre de marché. Lesquelles de ces affirmations sont correctes ?

  • Les surplus du consommateur et du producteur augmentent tous deux.
  • Le surplus du producteur augmente, mais le surplus du consommateur diminue.
  • Le surplus du consommateur augmente, mais le surplus du producteur diminue.
  • Le surplus total est plus faible qu’à l’équilibre de marché.
  • Le surplus du producteur s’est accru, car la baisse des quantités demandées a été compensée par un prix supérieur au coût marginal. Mais le surplus du consommateur est nettement plus faible, car ce prix a dépassé le prix que certains demandeurs étaient prêts à payer (ils ne consomment donc plus) et s’est rapproché du prix que les autres consommateurs étaient disposés à payer.
  • Le surplus du producteur s’est accru, car la baisse des quantités demandées a été compensée par un prix supérieur au coût marginal. Le surplus du consommateur est nettement plus faible, car le prix a dépassé ce que certains demandeurs étaient prêts à payer (ils ne consomment donc plus) et s’est rapproché de la disposition à payer des autres.
  • Les producteurs bénéficient du prix accru, mais les consommateurs perdent une partie de leur surplus, car le prix accru s’approche de leur disposition à payer, voire la dépasse pour certains consommateurs.
  • Il y a une perte sèche, mesurée par l’aire entre les courbes d’offre et de demande et la droite verticale à droite du point d’équilibre.

Question 1.27 Choisissez les bonnes réponses

Lesquelles de ces affirmations concernant le prix et la quantité d’équilibre concurrentiel sont correctes ?

  • Ni le surplus du consommateur ni celui du producteur ne peuvent être augmentés sans diminuer le surplus d’un agent.
  • Le surplus total de l’échange n’est pas maximisé.
  • Le surplus du producteur est égal au profit de l’entreprise.
  • Le surplus du consommateur est la différence entre la disposition à payer des consommateurs et le prix qu’ils payent.
  • Cela est nécessairement vrai, car le surplus total est maximal à ce niveau de prix et pour cette quantité échangée.
  • Il s’agit d’une propriété générale de l’équilibre concurrentiel.
  • Le surplus du producteur est la différence entre les recettes et le coût marginal de l’entreprise. Ce n’est pas la même chose que le profit, qui ne prend pas en compte les coûts fixes de production. Le profit est égal à la différence entre le surplus du producteur et ses coûts fixes.
  • Pour être plus précis, chaque consommateur reçoit un surplus égal à la différence entre sa disposition à payer et le prix. Le surplus du consommateur (total) est la somme des surplus de chaque consommateur.

1.7 Conclusion

Sur un marché concurrentiel, les offreurs et les demandeurs n’ont pas le pouvoir de fixer le prix auquel l’échange aura lieu : ils sont en situation de « preneurs de prix ». Un marché est à l’équilibre concurrentiel si tous les acheteurs et vendeurs sont preneurs de prix, et si au prix de marché en vigueur, la quantité offerte et la quantité demandée sont égales (le marché s’équilibre).

Les entreprises preneuses de prix choisissent la quantité à produire de telle sorte que leur coût marginal soit égal au prix de marché. À l’équilibre, l’allocation est telle que tous les gains possibles issus de l’échange sont exploités.

Le modèle de concurrence parfaite décrit un ensemble de conditions de marché permettant l’existence d’un équilibre concurrentiel. Dans la réalité, les marchés ne sont pas exactement conformes au modèle. Cependant, le modèle concurrentiel, en posant l’hypothèse d’agents preneurs de prix, présente les courbes d’offre et de demande qui permettent de comprendre les mécanismes de marché, et d’envisager les effets d’une taxe ou d’un choc d’offre ou de demande.

Concepts introduits dans le Chapitre 1

Avant de continuer, revoyez ces définitions :

1.8 Références bibliographiques

  1. David Begg, Stanley Fisher et Rudiger Dornbush, Microéconomie, Dunod, 2002.