Amaéna Guéniot

ATER 2022/2023
  • Amaéna GuéniotAmaéna Guéniot
  • Amaéna GuéniotAmaéna Guéniot

Amaena Guéniot, agrégée de philosophie et ancienne élève de l’ENS Ulm, est attachée temporaire

d’enseignement et de recherche en théorie politique à Sciences po Paris. Elle a enseigné la philosophie

à l’Université Paris Nanterre de 2018 à 2022, en tant qu’allocatrice monitrice normalienne et

doctorante contractuelle puis en tant qu’ATER à temps plein. En parallèle de sa thèse qui porte sur le

concept de projet, elle a écrit un livre paru en mai 2022 aux éditions Double ponctuation : Terre

brisée, Pour une philosophie de l’environnement.

 

Amaena Guéniot dispense une conférence de méthode rattachée au cours magistral d’Astrid von

Busekist « ABCdaire Politique ». Elle est également chargée de deux conférences de lecture sur le

thème de la responsabilité, rattachées au cours d’Humanités politiques de Frédérique Leichter-Flack.

Elle donnera, au semestre de printemps, un séminaire à la croisée de l’histoire de la philosophie et des

questions politiques et sociales du travail et de l’environnement.

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Appel à communications - « Enseigner avec l’IA : enjeux techniques, pédagogiques et éthiques »

Date limite : 8 avril 2024
Pour la journée d’étude du Département de Science Politique
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Dans le cadre de la journée d’étude du Département de Science Politique - Enseigner avec l’IA : enjeux techniques, pédagogiques et éthiques

Retour d’Expérience Pédagogique (RETEX)

Les développements récents de l’intelligence artificielle (IA), et son accessibilité à un public large, semblent poser un vrai défi à l’enseignement supérieur. En tant qu’enseignants en sciences sociales, il nous paraît important de nous interroger sur l’effet que ces innovations technologiques produisent sur nos pratiques pédagogiques. Trois aspects retiennent notre attention. D’une part, le phénomène « ChatGPT » pose inévitablement la question de la fiabilité de nos modes d’évaluation. Comment s’assurer qu’une copie ne soit pas générée par une IA ? Faut-il s’efforcer de démasquer les utilisateurs d’IA ? Comment imaginer des exercices qui permettent d’encadrer son utilisation ? D’autre part, il nous faut aussi envisager la possibilité d’une intégration de ces outils dans nos pratiques d’enseignants. Comment profiter de ce développement technologique dans un souci d’innovation et de créativité ? Plutôt que de réprimer ses usages, ne pourrait-on pas profiter de l’IA pour imaginer de nouvelles pratiques pédagogiques ? De nouvelles modalités d’évaluation ? Enfin, se pose la question des effets de l’IA sur l’espace public, sur les métiers du journalisme et de la recherche, sur le marketing politique : en particulier, les usages politiques manipulatoires de l’IA (création de discours, d’images, de vidéos, etc.) soulèvent des interrogations sur la notion de “vérité” dans l’espace médiatique et posent des enjeux de repérage et de régulation dans un contexte d’expansion du capitalisme numérique, sur lesquels nos étudiants doivent apprendre à réfléchir et à se positionner. Nous vous proposons de réfléchir à ces questions à partir de deux axes principaux.

1. Le développement de l’IA : défis éthiques et pédagogiques

Dans un premier axe, nous accueillerons des communications centrées sur les enjeux éthiques et pédagogiques du développement de l’intelligence artificielle. Pistes de réflexion :

- L’apprentissage par l’IA peut-il nuire aux capacités analytiques des étudiants ? - Quel effet l’apprentissage par l’IA peut avoir sur les inégalités entre les étudiants ? - La maîtrise de l’IA, ou des enjeux relatifs à sa régulation publique, peut-elle devenir une compétence professionnelle distinctive à enseigner à nos étudiants ?

2. Pratiques pédagogiques : exemples d’innovation

Dans un deuxième axe, nous aimerions partager et discuter de pratiques et d’innovations pédagogiques concrètes. Pistes de réflexion :

- Comment utiliser l’IA pour animer son cours ?

- Concevoir de nouvelles modalités d’évaluations en intégrant l’utilisation de l’IA - Comment utiliser l’IA pour préparer son cours ?

- Comment mobiliser les controverses autour de l’IA pour faire débattre les étudiants ? - Comment s’appuyer sur des exemples liés à l’IA pour inviter les étudiants à se poser des questions d’économie politique, de théorie politique, de sociologie politique, de politique comparée, de politique publique ou de relations internationales ? - Qu’est-ce que le cas de l’IA nous permet de dire (et donc d’enseigner) sur les recompositions du capitalisme, sur la notion de “vrai” dans l’espace public médiatisé, sur les stratégies de communication politique, sur les inégalités entre et au sein des sociétés, sur les relations entre États ?

Informations pratiques

La demi-journée RETEX est pensée comme un temps d’échange et de réflexion sur nos pratiques pédagogiques individuelles et collectives. La diversité des candidatures (doctorants, enseignants vacataires, enseignants titulaires) sera très appréciée.

Les communications pourront être réalisées en français ou en anglais. Date et heure : Mercredi 29 mai, 14h-18h

Lieu : salle K008 (Campus Saint-Thomas)

Si vous souhaitez proposer une communication, merci de nous faire parvenir un court résumé (300 mots maximum) avant le 8 avril à l’adresse mailretexsciencespo2024@gmail.com.

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IAST-OxPo Conference in Political Science and Political Economy

Paris, May 15-16, 2023
Sorel et Leroy Beaulieu rooms, 27 rue Saint-Guillaume, 75007 Paris
  • Political science, Economy, crédit @ CanstockPolitical science, Economy, crédit @ Canstock
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Déjeuner pédagogique

Séance #1 - Faire lire les étudiants
24 mars - 12h30 - via Zoom
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Les déjeuners pédagogiques ont vocation à être un espace informel d'échanges et de retours d'expériences entre enseignant.e.s de Sciences Po. Ils consistent en séances d’une heure, sur le temps du déjeuner, pour discuter collectivement d'enjeux relatifs à la pratique pédagogique. Enseignants débutants et confirmés, sur tous les campus et à tous les niveaux, y sont les bienvenus !

Un sondage auprès des membres du département de science politique a permis d'identifier les thèmes à aborder en priorité. La première séance sera consacrée à un sujet largement plébiscité : faire lire les étudiants ! Notre collègue David Recondo (CERI) a accepté de lancer la discussion. Nous vous attendons donc nombreux et nombreuses pour ce premier moment d'échange.

David Recondo est chargé de recherche FNSP au CERI. Ses recherches portent sur l'autonomie des communautés autochtones et le pluralisme juridique en Amérique latine. Il enseigne actuellement au niveau du Collège sur le campus de Poitiers, avec deux cours consacrés aux politiques de la diversité et aux conflits socio-environnementaux en Amérique latine, ainsi qu'au niveau du Master à PSIA avec un cours sur les droits autochtones et les politiques environnementales en Amérique latine. Il lancera la discussion sur le rapport des étudiants aux lectures que nous leur proposons.

Lien Zoom : https://sciencespo.zoom.us/j/97284704600

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Journée d'étude RETEX - Retour d'expériences pédagogiques 2022

18 Nov. 2022
14h30/16h30 - Salle du Conseil - 13 rue de l'Université
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Journée orgnisée par Sixtine Deroure, Amaena Guéniot, Amandine Le Bellec, Pablo Barnier-Khawam et  Frédéric Ramel.

Du “wokisme” au “délire décolonial”, l'actualité politique récente de notre pays a été marquée par les polémiques s’attaquant à un certain nombre de théories ou approches développées au sein des milieux académiques. Dans ce contexte, il est parfois devenu de plus en plus difficile, pour les enseignant·es chercheur·ses en particulier, de ne pas prendre position pour défendre la solidité scientifique ou la rigueur pédagogique de leur travail ou de celui de leurs collègues. Cette tentation entre en tension avec la nécessité, bien souvent soulignée par les travaux des mêmes chercheur·ses, de faire entendre et d’analyser tous les points de vue inhérents à une controverse, ce afin d’en démêler au mieux les logiques discursives et stratégiques...Lire plus(pdf, 151Ko)

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Sixtine Deroure

ATER 2022/2023
  • Sixtine DeroureSixtine Deroure

Sixtine Deroure, doctorante en sociologie politique à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, rejoint

l’équipe de Sciences Po cette année en tant qu’ATER pour enseigner la Conférence de

Méthode d’Introduction à la science politique sur le campus de Menton, en français et en

anglais.

 

Sa thèse, intitulée, « L’État et ses martyrs : deuil public, institutionnalisation du martyre

et luttes politiques dans l’Égypte postrévolutionnaire » porte sur différentes catégories

de martyrs reconnues officiellement par l’État égyptien depuis 2011 : les « martyrs de la

Révolution », mais aussi les « martyrs du devoir », policiers et militaires qui meurent

dans la « guerre contre le terrorisme ». Elle étudie notamment les procédés

d’institutionnalisation et de prise en charge de ces différentes catégories de martyrs et

de leurs familles, et interroge la production actuelle du deuil public autour des « martyrs

du devoir », au détriment des « martyrs de la Révolution ».

Sixtine Deroure est rattachée à l’UMR Développement et Sociétés, et associée au CEDEJ

au Caire.

 

Thèmes de recherche :

Sociologie de l’État, sociologie de l’action publique, sociologie des mobilisations,

martyrologies et deuil public, imaginaires collectifs et nationaux

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Amandine Le Bellec

ATER 2022/2023
  • Amandine Le BellecAmandine Le Bellec

Amandine Le Bellec est jeune chercheuse au Centre de Recherches Politiques de Sciences Po

(CEVIPOF) et à l’Ecole des Etudes Internationales de l’Université de Trente (Italie). Ses

recherches portent sur les réformes du Régime d’Asile Européen Commun et sur la prise en

compte progressive des enjeux de genre et de sexualité au sein des textes négociés au niveau

communautaire. Elle examine en particulier le rôle joué par les processus de politisation et de

dépolitisation dans la fabrique des normes européennes. Diplômée du master Human Rights

and Humanitarian Action de PSIA, Amandine Le Bellec s’intéresse plus largement aux

questions de droits fondamentaux, de politiques d’égalité, et de politiques migratoires en

Europe. Elle enseigne depuis plusieurs années des cours portant sur ces thématiques à

Sciences Po (programmes de bachelor et de master).

Pour l’année 2022-2023, elle assurera sur le campus de Nancy un électif en science politique

au prisme du genre et plusieurs conférences de méthodes d’introduction à la science politique.

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Classement universitaire QS 2021

Encore 2e en Science politique et Relations internationales
  • 2e place dans le classement universitaire QS de 2021 ©Sciences Po2e place dans le classement universitaire QS de 2021 ©Sciences Po

Les derniers résultats produits par QS attestent de la vitalité et de la reconnaissance de nos travaux scientifiques mais aussi de l'attractivité des étudiants pour nos formations à l'échelle globale. En Science politique et en Relations internationales, nous maintenons notre deuxième rang pour la deuxième année consécutive. Le département ne peut que se réjouir de tels résultats, lesquels nous invitent à maintenir notre cap en tant qu'universitaires : contribuer à une meilleure compréhension du monde et transmettre celle-ci de manière ouverte et lucide.

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Un exemple de cours de Science politique

Les cours de politique comparée
  • Cours en amphithéatre ©Sciences PoCours en amphithéatre ©Sciences Po
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Hommage à Jean-Louis Quermonne

1927-2021
  • Jean-Louis Quermonne dans les années 1960 (Photo de l'Université Grenoble Alpes)Jean-Louis Quermonne dans les années 1960 (Photo de l'Université Grenoble Alpes)

Suite à la disparition de Jean-Louis Quermonne, le Département de Science politique rend hommage à l'une des figures de la discipline ayant exercé un rôle de pionnier dans l'étude de l'intégration européenne. Christian Lequesne revient sur son itinéraire entièrement consacré aux savoirs et aux institutions universitaires ainsi que sur sa personnalité hors du commun. Le département adresse à sa famille et à ses proches ses plus sincères condoléances

C’est un grand nom de la science politique française qui nous a quitté le 17 janvier 2021 à l’âge de 93 ans. Derrière sa parfaite courtoisie, Jean-Louis Quermonne a été un homme profondément engagé dans toutes les missions qui ont jalonné sa vie. Comme nous le rappelons avec François d’Arcy, Jean Leca et Yves Schemeil dans l’hommage rédigé pour Le Monde, il y eût trois engagements majeurs dans la vie de Jean-Louis Quermonne : la décolonisation, la réforme de l’université, et la construction européenne.

Jean-Louis Quermonne naît le 3 novembre 1927 à Caen. Son père y est médecin ORL. En 1944, le jeune homme de 17 ans participe aux équipes de volontaires chargés de déblayer une ville particulièrement touchée par les bombardements du Débarquement de Normandie. Jean-Louis Quermonne faisait parfois remonter son engagement européen à cette expérience difficile. Les débris et les morts lui ont donné pour toujours la conviction qu’il ne fallait plus jamais cela et que la construction de l’Europe était la solution. Jean-Louis Quermonne passe une licence en lettres et en droit dans sa ville natale, puis obtient à Paris le diplôme de Sciences Po et le titre de docteur en droit. Reçu à l’agrégation de droit public en 1952 (il a à peine 25 ans), il est nommé à la Faculté de Droit d’Alger où il enseigne principalement à l’Institut d’études politiques. Il y est le professeur de Jean Leca. Les deux hommes, si différents, garderont tout au long de leur vie une estime et une amitié profonde l’un pour l’autre.

Les années algéroises sont marquées par la guerre d’indépendance. Jean-Louis Quermonne comprend rapidement que la décolonisation est un processus inévitable et se lie d’amitié avec Pierre Mendès-France. Nommé à Grenoble en 1957, il continue à s’engager en faveur d’une solution pacifique pour l’Algérie. Au début des années soixante, il anime avec Pierre Mendès-France et Georges Lavau des colloques sur le sujet. Il écrit sur la décolonisation et sur les sociétés multicommunautaires. Grenoble devient pour l’universitaire normand et sa famille un port d’attache pour le reste de sa vie. A Grenoble, Jean-Louis Quermonne devient directeur du nouvel institut d’études politiques (IEP), développant les liens institutionnels avec la FNSP et le CNRS. Il crée le Centre de recherche sur l’aménagement du territoire (CERAT) devenu aujourd’hui le PACTE.

Croyant en une université réformée et prenant au sérieux le mouvement de mai 1968, Jean-Louis Quermonne entame son deuxième combat qui est la réforme de l’université française. Après la loi Edgar Faure, il préside l’université de Grenoble 2 et poursuit toute sa vie la quête d’une université autonome et pluridisciplinaire. Etant lui-même passé du droit public à la science politique, Jean-Louis Quermonne n’aime pas les frontières trop strictes entre les disciplines. Il croit aussi dans un rapport moderne avec les étudiants faisant du professeur un être disponible et non un mandarin prêchant du haut de sa chaire. Ce sont ces changements qu’il a sentis dans 1968. Un souvenir amusant : participant au début des années 2000 avec Jean-Louis à une soutenance de thèse en droit dans une université française qui pratiquait encore le port de la toge, le collègue invitant s’approcha de Jean-Louis Quermonne pour lui glisser : « Monsieur le Président, je suis certain que vous avez votre propre toge et qu’il n’y a pas besoin de vous en prêter une ? ». Jean-Louis Quermone répondit avec sa voix douce: « Non, on me la brûlée à Grenoble en 1968 et je n’ai jamais estimé utile d’en racheter une ! ». Il y eut un léger flottement !

Les années soixante-dix marquent l’engagement de Jean-Louis Quermonne au service de l’université. Il est en 1974 vice-président de la nouvelle CPU avant que Jean-Pierre Soisson ne l’appelle à être directeur des enseignements supérieurs et de la recherche. N’approuvant guère la politique d’Alice Saunié Seïté qui a remplacé Jean-Pierre Soisson, Jean-Louis Quermonne préfère démissionner.

C’est alors que commence en 1977 sa carrière de professeur à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris qui dure jusqu’en 1989. Jean-Louis Quermonne consacre son travail de recherche à l’Etat en France. Il publie sur les institutions et les administrations sous la Vème République, mais aussi sur la haute fonction publique et l’ENA (avec Jean-Luc Bodiguel). Avec Alfred Grosser, Georges Lavau et Jean Leca, son bureau mansardé se trouve au 5 ème étage du 56 rue des Saints Pères. C’est le siège du Cycle supérieur d’études politiques dont la coordination administrative est assurée par Françoise Kempf et de la bibliothèque de science politique. Nous sommes beaucoup à nous souvenir d’être allé voir Jean-Louis Quermonne dans son bureau pour discuter d’un papier de recherche ou d’une question de cours et d’être toujours reçu avec la même sérénité et amabilité. A Sciences Po Paris, Jean – Louis Quermonne devient Vice-Président de la FNSP. Il est aussi élu président de l’Association française de Science Politique.

Mais Jean-Louis Quermonne est grenoblois et il reprend un poste de professeur à l’IEP de Grenoble en 1989 pour y terminer sa carrière en 1996. A soixante ans passés, il décide de réorienter ses recherches vers la construction européenne, dans le contexte des grandes réformes institutionnelles que sont l’Acte unique européen et le traité de Maastricht. Jean-Louis Quermonne développe une relation d’estime et d’amitié avec Jacques Delors et participe à la création de l’Institut Notre Europe, devenu depuis Institut Jacques Delors. Aucune réforme institutionnelle de l’Union européenne jusqu’au traité de Lisbonne de 2009 n’échappe à l’analyse et aux notes de Jean-Louis Quermonne. Attaché à l’idée d’une gestion harmonieuse entre le centre et les périphéries dans les systèmes politiques, Jean-Louis Quermonne est fédéraliste. Mais réaliste sur l’action des Etats-membres, il défend l’idée d’une Fédération d’Etats-nations plutôt que celle de l’Etat fédéral européen. Ses relations avec les fédéralistes européens plus « classiques », comme Dusan Sidjanski à Genève, n’en sont pas moins très fortes. A soixante ans passés, Jean-Louis Quermonne publie chez MontchrestienLe Système politique de l’Union européenne, régulièrement réédité , ou encore L’Europe et le fédéralisme, avec Maurice Croisat. Outre ses enseignements à l’Institut d’études politiques de Grenoble, Jean-Louis Quermonne devient un professeur régulièrement invité au Collège d’Europe, à Bruges, où il se lie d’amitié avec Wolfgang Wessels qui dirige la « dominante politique et administration ».

En 1996, Richard Descoings lui demande de reprendre pour une période transitoire le Centre européen de Sciences Po créé l’année précédente par Alain Lancelot. Avec Pierre Muller, nous sommes chargés de l’assister dans la mise en œuvre du Cycle supérieur d’études européennes et des bourses Europe qui permettent de soutenir de jeunes thésards travaillant sur la construction européenne, comme Sabine Saurugger et Emiliano Grossman qui feront rapidement leur chemin. La mission est délicate car il ne faut pas froisser les laboratoires de recherche existants. Je retiens de cette époque quelques phrases cultes de Jean-Louis Quermonne qui ne m’ont jamais quittées, bien que je ne sois pas du tout certain d’avoir été capable de complètement les appliquer. Par exemple, « Evitons toujours les rancoeurs inutiles ! », ou encore « dans le monde universitaire, les réunions collectives ne suffisent pas pour convaincre les collègues ; il faut déjeuner avec eux en bilatéral ! ». C’était aussi Jean-Louis Quermonne, un homme qui avait un profond sens de la politique sans jamais avoir cédé d’ailleurs à l’attraction des mandats politiques. Des offres lui ont été faites plusieurs fois, disait-il, mais son goût de l’indépendance l’a toujours amené à refuser. L’Association française d’études européennes décerne depuis cinq ans le Prix Jean-Louis Quermonne de la meilleure thèse de science politique sur l’intégration européenne. En décembre 2020, il fut heureux d’apprendre que le dernier prix avait été décerné à une doctorante de Sciences Po Paris. C’était la dernière fois que je lui parlais.

Au-delà de son travail scientifique et de ses engagements, Jean-Louis Quermonne laisse le souvenir d’une personnalité attachante. Beaucoup d’entre nous relirons ses lettres toujours pleines d’humanité, formulées de sa belle écriture ronde à l’encre bleue. Jean-Louis Quermonne était un homme fidèle à ses amis, notamment lorsqu’ils étaient dans la détresse. Pendant des années, il rendit visite dans un établissement spécialisé à un ancien collègue souffrant d’une grave dépression. Ce sens profond de l’amitié restera ancré dans nos mémoires.

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2022, liberté pour Fariba !

Soutien à notre collègue retenue à Téhéran
  • Liberté pour Fariba AdelkhahLiberté pour Fariba Adelkhah

Fariba Adelkhah a été arrêtée le 5 juin 2019, de pair avec Roland Marchal. Roland a été échangé en mars 2020 contre un ressortissant iranien détenu en France ; Fariba, condamnée à cinq ans de prison sous des allégations fallacieuses qui ne trompent personne. Deux ans après son arrestation, on ne sait toujours pas pourquoi elle a été arrêtée : comme moyen de pression sur la France et de chantage pour faire libérer des Iraniens détenus en Europe ? Dans le cadre de règlements de comptes internes à la République islamique ? Pour faire taire des voix discordantes, pour faire un exemple contre la liberté d’expression ?

Fariba Adelkhah n’a jamais eu d’activité politique. C’est une prisonnière scientifique, privée de liberté sur la seule base de ses travaux universitaires. À moins qu’elle ne soit une prisonnière poétique pour les traductions en persan de poèmes mystiques français qu’elle publiait sur un site littéraire iranien ? En tout cas, ses chefs d’inculpation semblent indiquer qu’en Iran c’est la recherche en elle-même qui est vue comme une menace pour la sécurité nationale. En octobre 2020 Fariba Adelkhah est sortie de la prison d’Evin pour être assignée à résidence à son domicile sans pouvoir s’en éloigner de plus de 300 mètres. Elle est assujettie au port d’un bracelet électronique, jour et nuit, soumise à un contrôle administratif quotidien, avec des gardes qui viennent chez elle, à heures non régulières, lui faire signer son acte de présence.

Vu de loin, cela peut sembler être un régime de privation de liberté moins sévère. Vécu de près, tel n’est pas forcément le cas : c’est sortir des murs d’une prison pour retrouver ceux d’un périmètre de 300 mètres qu’elle ne pourra pas franchir pendant trois ans encore. C’est continuer de subir la torture psychologique des autorités qui, sans cesse, exercent des pressions sur elle, émettent de fausses accusations, lui font miroiter des espoirs sans lendemain. Les grâces auxquelles elle aurait pu prétendre (pour la fête de Norouz par exemple) ou la liberté conditionnelle qu’elle aurait pu obtenir (après avoir purgé un tiers de sa peine) ne lui ont pas été accordées. Mais c’est surtout, pour Fariba, être encore privée de sa vie affective et professionnelle depuis deux ans pour la seule et unique raison qu’elle a exercé son métier d’anthropologue en toute intégrité scientifique.

À travers elle c’est chacune et chacun d’entre nous qui est attaqué(e) car, comme l’écrit Fariba Adelkhah dans l’un de ses derniers papiers, « la recherche est l’abreuvoir de la liberté ».

Aujourd'hui, au 1er janvier 2022, cela fait 941 jours, 2.5 années, 31 mois, 135 semaines, 22 560 heures, 1 353 600 minutes que Fariba est retenue à Théran, d'abord en prison, puis assignée à résidence avec interdiction de sortir d'un périmètre de 300 mètres autour de son domicile.

Libérez Fariba ! #Free Fariba !

Le comité de soutien

Pour plus d'informations, voir le site dédié

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Pablo Barnier-Khawam

ATER 2022/2023
  • Pablo Barnier-KhawamPablo Barnier-Khawam

Pablo Barnier-Khawam est diplômé du master de recherche en relations internationales de Sciences Po Paris et actuellement doctorant en science politique, mention relations internationales, au CERI. Dans le cadre de sa thèse, il étudie l’évolution historique de la revendication du droit à l’autodétermination par les Aymaras en Bolivie et les Mapuche au Chili de 1970 à 2019. Il co-organise également le Séminaire sur les approches postcoloniales (SAP) partagé entre le Centre de recherches internationales (CERI/CNRS) et le Centre Population et Développement (CEPED/IRD).

Pour l’année universitaire 2022-2023, il assurera quatre conférences de méthode pour le cours Espace mondial sur le campus de Paris et Reims.

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Bénédicte Laumond

  • Bénédicte LaumondBénédicte Laumond

Docteure en science politique (Université Paris-Saclay, Europa-Universität Viadrina), Bénédicte a développé deux principaux intérêts de recherche. D'une part, elle a rédigé une thèse sur la régulation du radicalisme de droite en France et en Allemagne qui a obtenu le prix de thèse allemand FORENA et qui a notamment donné lieu à la publication d'un ouvrage (Routledge, 2020). D’autre part, Bénédicte finit actuellement un post-doctorat au sein d'un programme de recherche franco-allemand (ANR-DFG) s'intéressant aux représentations du crime et de la justice. Certains résultats sont d'ores et déjà parus dans des revues telles que Déviance et Société et le Bulletin de Méthodologie Sociologique.

En 2020, Bénédicte rejoint le département de science politique de Sciences Po en tant qu’ATER où elle donnera un cours de politique comparée (Campus de Paris) et un cours d'introduction à la science politique (Campus de Nancy).

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Journée d'études RETEX 2020

  • RETEX 2020 - 20 novembre, 9h30-16h30RETEX 2020 - 20 novembre, 9h30-16h30

JOURNÉE D'ÉTUDE «RETOUR D'EXPÉRIENCE PÉDAGOGIQUE» RETEX 2020

Enseigner constitue un des pivots du métier d’universitaire. Si la production scientifique et les activités de recherche sont particulièrement investies tant pour la carrière académique que dans la formation des doctorants, la formation à l’enseignement l’est beaucoup moins. Elle révèle un paradoxe non des moindres puisque l’une des missions premières de l’université consiste à former des étudiants.

Eu égard à ses fonctions premières, le département de science politique offre un cadre approprié pour mener une réflexion de fond à cet égard, à la fois entre pairs mais aussi et surtout à destination des doctorants qui assurent des conférences de méthode au sein de l’établissement (que ce soit en tant que contractuels, vacataires ou Aters). Cette journée a eu lieu le vendredi 20 novembre 2020 (Programme, PDF, 162Ko), avec la collaboration du Laboratoire d'Innovation pédagogique.

L’objectif de cette journée organisée par le Département de Science politique est double :

  1. Favoriser les échanges d’expériences sur les manières de former les étudiants aux fondamentaux de la discipline mais aussi aux domaines de spécialisation
  2. Offrir aux jeunes collègues, en particulier les doctorants, un espace de discussion en vue de les accompagner au mieux dans leur pratique d’enseignants

Les séances et comptes rendus des différents séminaires sont disponibles intégralement en ligne:

Comité d’organisation : Frédéric Ramel, Nabila Abbas, Camille Escudé, Adrien Estève, Emilien Fargues, Bénédicte Laumond, Louise Perrodin, Arianna Sforzini.

Contactadrien.esteve@sciencespo.fr

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Hugo Meijer

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Nabila Abbas

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Natasha Wunsch

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Émilien Fargues

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Bertrand Badie

Plus de 45 ans au service de la Science politique et des Relations internationales
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Pascal Perrineau

Une figure de l’analyse de la vie politique française
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The Department of Political Science

The main function of the Political Science Department is to coordinate the various teaching activities related to the discipline within Sciences Po. In close collaboration with the three research centres (CEE, CERI, CEVIPOF), the department is responsible for the teaching programme at the undergrad level and at the different faculties. It also defines the guidelines for the recruitment of teachers and participates in career management. Its missions are carried out taking into account the representativeness and balance of the different sub-sectors of the discipline.

The Department of Political Science currently has around 90 members within the Permanent Faculty.

After the elections held in November 2019, the elected members of the bureau are 

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Positionnements du département de Science politique

Soutien à Fariba Adelkhah 

Le département de science politique demande la libération immédiate de notre collègue Fariba Adelkhah emprisonnée en Iran et partage les activités du Comité international de soutien

Soutien à Nonna Mayer 

Les membres du Bureau du Département s'associent pleinement au communiqué du CEE en date du 16 mars 2021. Ils dénoncent fermement les attaques politiques contre notre collègue Nonna Mayer dont les travaux sont reconnus en France et à l'étranger et rappellent que la discussion de la recherche doit être menée de manière sereine, rigoureuse et non polémique.

Motion du département de science politique relative aux libertés académiques

Suite aux propos de la Ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation quant à la volonté de lancer une enquête consacrée à la distinction entre "ce qui relève de la recherche académique et ce qui relève du militantisme et de l'opinion", les membres du Département de Science politique sont stupéfaits et manifestent leur opposition totale à cette démarche ainsi qu'à son esprit. Ils tiennent plus que jamais à rappeler leur attachement inconditionnel au principe des libertés académiques tel qu'énoncé dans leur motion motion adoptée le 27 novembre 2020 (PDF, 41Ko). Ils ont le droit et le devoir de sélectionner de façon critique et en toute indépendance les outils et les ressources nécessaires à un enseignement éclairé et informé. La priorité est d'accompagner au mieux les étudiants traversant une terrible crise sanitaire plutôt que de s'engager dans une "polémique stérile" pour reprendre l'expression employée dans la déclaration de la CPU du 16 février 2021, déclaration à laquelle les membres du département souscrivent pleinement.

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Marlène Rosano-Grange

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Marlène Rosano-Grange est diplômée de l’IEP de Bordeaux en droit public, de la faculté de sciences politiques et sociologie de Grenade et de l’IEP de Paris en relations internationales. Sa thèse revisite l’histoire de l’intégration européenne en analysant le poids des structures et des conjonctures internationales à l’aide d’une approche de sociologie historique. Elle a enseigné la sociologie des relations internationales dans le master éponyme et elle a créé un cours-séminaire portant sur l’articulation multi-scalaire des politiques publiques européennes dans le cadre du collège universitaire. Elle participe également à un projet de recherche en économie politique portant sur les récits de la mondialisation entre le Centre d'études internationales de Sciences Po (CERI) et l'Université de Princeton.

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