(Re)Imagining the good economy: Economic ideals in the age of globalized, financialized, digitalized, and de-carbonized capitalism

With Lisa Suckert (MPIfG) and Daniel Benamouzig discutant
AxPo and CSO seminar - 6 mars de 15h à 16h30
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You are invited to the next AxPo seminar in collaboration with the CSO on Monday 6 March.

Lisa Suckert , Senior Researcher in Economic Sociology and Political Sociology, Max Planck Institute for the Study of Societies (MPIfG)

(Re)Imagining the good economy: Economic ideals in the age of globalized, financialized, digitalized, and de-carbonized capitalism.

Discussion by Daniel Benamouzig, CNRS Research Director, Associate Professor, Centre for the Sociology of Organizations (CSO), Sciences Po

When: Monday, 6 March 2023, 15:00-16:30 (Paris time)
Location: Room K.011, 1 Place Saint Thomas d'Aquin 75007 Paris. (There will also be a Zoom option to enable a hybrid seminar.)

Registration required.   

Abstract:

What does a desirable economic future look like? By which economic ideal and traditions should it be governed? Based on Lisa Suckert’s previous work on economic imaginaries of the future, national economic identity and economic critique, she provides first insights into a new project. It explores how four major capitalist developments - globalization, financialization, digitalization and de-carbonization - have been discussed as opportunity or threat in different national European contexts. By capturing and comparing the explanations about why these developments need to be enabled or constraint, the analysis reveals the underlying economic ideals (e.g. growth, equality, employment, innovation, stability, national autonomy) that serve to evaluate, what a good economy is. As it depicts how these economic ideals have changed or remained stable over time and to what extent we can observe national varieties of “the good economy”, the analysis contours the potential and challenges for not only re-imagining but re-making the economy on a European scale. In this vein, the presented research contributes to understanding the ideational infrastructure of capitalism in the 21st century.

Lisa Suckert is a Senior Researcher at the Max Planck Institute for the Study of Societies, working at the intersection between economic sociology and political sociology. Her research explores the political and social constitution of contemporary capitalism. Currently, Suckert's main research focus is on temporal orientations and the dynamics of crises.

Recrutement : un.e assistant professor (tenure track) en sociologie de l’environnement et de la transition écologique

Dossier à soumettre avant le 15 février 2023
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Profil général du poste

La transition écologique engage des transformations dans les organisations publiques, marchandes et non gouvernementales. Ces transformations touchent à leurs objectifs, leurs moyens d’action, leurs interactions et leurs modes de régulation. Mais elles sont encore mal connues et constituent souvent un impensé des politiques de transition. Le recrutement d’un·e assistant professor en sociologie renforcera les recherches du laboratoire sur l’environnement et la transition écologique, à la croisée des sociologies économique, des organisations, de l’action publique, des mobilisations, du travail, du droit et de l’expertise.

Fonctions

Recherche

La nouvelle recrue conduira des recherches empiriques approfondies, assises sur la production de données originales. Les terrains d’étude porteront, à titre d’exemple, sur :

  • la construction et la mise en œuvre des politiques publiques de transition nationales et territoriales ; le rôle des instruments, des régulations et du droit ;
  • les politiques de transition dans les organisations et les entreprises, les nouveaux modèles économiques, les instruments de l’évaluation environnementale ;
  • les mobilisations collectives dans la crise écologique ; les enjeux de justice sociale et environnementale ;
  • la production et la diffusion des savoirs et de l’expertise sur le réchauffement climatique, la soutenabilité et la transition (modèles) ;
  • la construction des instruments de régulation et de pilotage de la transition (scénarios prospectifs, instruments et mesures) ;
  • les controverses autour de la transition écologique ; les définitions et prises en charge de la crise écologique ;
  • les enjeux sur le travail, l’emploi, la formation, les professions et les relations professionnelles.

Les travaux de la nouvelle recrue devront s’inscrire dans les différentes démarches collectives autour de l’environnement à Sciences Po :

  • l’Initiative transformations environnementales,
  • l’Atelier interdisciplinaire de recherches sur l’environnement (AIRE),
  • l’axe Politiques environnementales du LIEPP,
  • la Chaire européenne sur le développement durable et la transition climatique,
  • le Centre des Politiques de la terre,
  • l’Institut du Développement Durable et des Relations Internationales.

Un investissement soutenu dans la vie collective du laboratoire est également attendu.

Enseignement

Le service d’enseignement est de 128h/an, soit 3 cours magistraux de 24 heures et 56 heures de services pédagogiques complémentaires, aux deux niveaux d’enseignement proposés par Sciences Po : collège et écoles (y compris le parcours doctoral). Le service est allégé à 88h/an pendant les 3 premières années de la tenure track (2 cours de 24 heures et 48 heures de service pédagogique complémentaire).

Il est attendu de la future recrue qu'il ou elle assure des cours en collège dans l’un des sept campus de Sciences Po, ainsi que des cours au niveau master dans l'une ou plusieurs des écoles de Sciences Po. Les candidat.e.s devront être en mesure d'enseigner la sociologie générale comme les approches organisationnelles de la transition.

La capacité des candidat·es à enseigner en anglais et en français, et sur des domaines et des objets qui dépassent les strictes limites de leurs intérêts de recherche sera particulièrement appréciée.

Profil

Les candidat·es devront avoir soutenu une thèse en sociologie ou en science politique au moment de la prise de poste et témoigner d’une excellente connaissance d’un ou de plusieurs champs dans lesquels s’inscrivent les recherches du CSO.

Leurs recherches devront se caractériser par un fort ancrage empirique, avec le recours à une combinaison de : méthodes qualitatives (entretiens, observation, analyse documentaire) ; méthodes quantitatives (méthodes statistiques, analyse longitudinale, analyse dynamique des réseaux ou analyse textuelle) ; méthodes numériques.

Les recherches devront également témoigner de ses capacités d’inscription dans des débats plus généraux en sociologie sur le capitalisme, l’État, le marché, l’action collective, les politiques publiques, les sciences et les techniques, ou la régulation.

Les candidat·es doivent être inscrit·es dans une démarche d’internationalisation à travers leurs publications et une insertion dans des réseaux scientifiques internationaux.

Un excellent niveau d’anglais est indispensable, un bon niveau de français est attendu.

Sciences Po est un employeur qui respecte l’égalité des chances et s’engage à assurer une représentation équilibrée des sexes, des zones géographiques et des minorités. Les candidatures de femmes sont particulièrement bienvenues.

Procedure de recrutement

Les candidat·es, titulaires d’une thèse au moment du dépôt de leur candidature, soumettront leurs dossiers électroniquement avant le 15 février 2023 à Sophie Dubuisson-Quellier, présidente du comité de recrutement. Ce dossier sera constitué des documents suivants :
- Une lettre de candidature avec un projet de recherche ;
- Un CV avec une liste complète des publications ;
- 3 publications marquantes ;
- Un syllabus de cours proposé en collège ou en master et, si possible, les évaluations d’enseignements déjà dispensés.

Examen des dossiers

Le comité de sélection examinera les candidatures en mars 2023 et procèdera à une sélection des candidats qui seront auditionnés.
Voir la composition des membres du comité.

Auditions

Les auditions auront lieu à Paris entre avril et mai 2023. Elles se dérouleront en deux parties. La première partie, ouverte au public, comprendra une présentation des travaux du candidat, suivie d’une discussion avec les membres du comité de sélection et les membres du public. La seconde partie consistera en un entretien avec le seul comité de sélection.

Décision, prise de fonction

La décision de recrutement sera prise au plus tard en juin 2023.

La prise de fonction est prévue le 1er septembre 2023.

Contact

Sophie Dubuisson-Quellier, sophie.dubuissonquellier@sciencespo.fr

Fiche de poste (PDF) 

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L'expropriation par le droit. Propriété intellectuelle, valeur et travail

Christian Bessy, IDHES, Ens-Paris Saclay
Séance de l'axe droit, normes et régulation - 3 février
  • ©shutterstock-Den Rise©shutterstock-Den Rise

La séance de l'axe droit, normes et régulation reçoit Christian Bessy, directeur de recherche au CNRS, IDHES, Ens-Paris Saclay qui fera une présentation de son ouvrage paru en 2022 intitulée :

L'expropriation par le droit. Propriété intellectuelle, valeur et travail.

Résumé :

De quoi la prolifération des droits de propriété intellectuelle est-elle le nom? Telle est la question à laquelle tâche de répondre Christian Bessy en se plaçant au croisement de l’économie, du droit et de la sociologie. Fort d’un important travail d’enquête, il montre comment des choses jugées jusqu’ici inappropriables, y compris des éléments du vivant, sont devenues des « biens», des valeurs, objet d’un droit de propriété, au moyen d’une codification juridique rampante. Mais aussi combien cette extension donne lieu à de nouvelles formes d’expropriation de la richesse produite.

Les brevets sont en effet au cœur du développement économique des multinationales, des start-ups et de l’essor des nouvelles technologies. Cette croissance entraîne la naissance d’une vaste compétition où l’on croise inventeurs, souvent salariés, investisseurs, intermédiaires, avocats et juges qui bataillent sur le terrain flottant d’une juridiction internationale soumise à d’intenses contradictions.

En dessinant les contours de l’appropriation de la création intellectuelle et de la nouvelle classe de juristes qui y participe, l’auteur dresse le portrait en creux du capitalisme contemporain, où l’emprise du droit menace les travailleurs de l’innovation.

La séance se tient le 20 janvier de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, sur le campus Saint-Thomas, salle K.011 et en distanciel sur zoom.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

Entretien avec Sarah Gensburger, nouvelle chercheuse au CSO

Politiste, sociologue et historienne sur les politiques de mémoire contemporaines
  • JANUARY 18, 2015 - PARIS: "Je suis Charlie" - mourning at the 10 Rue Nicolas-AppJANUARY 18, 2015 - PARIS: "Je suis Charlie" - mourning at the 10 Rue Nicolas-App

Entretien avec Sarah Gensburger 

Sarah Gensburger rejoint le Centre de sociologie des organisations en ce début d’année 2023 en tant que directrice de recherche CNRS, politiste, sociologue et historienne. 

" J’ai fait le constat que les politiques de mémoire contemporaines, axées sur le rappel des passés violents, n’atteignent pas l’objectif de promotion de la tolérance et de pacification des sociétés que leur donnent leurs artisans et promoteurs dans les sociétés démocratiques ou de sortie de conflit. "

 


Quelles motivations vous ont poussé à choisir le CSO ?

Après douze ans à l’Institut des Sciences sociales du Politique (UMR 7220), j’ai souhaité changer d’environnement pour pouvoir renouveler mon travail et explorer de nouveaux domaines. Le CSO s’est alors imposé à moi pour plusieurs raisons.

Je souhaitais intégrer un laboratoire dans lequel les questions de mémoire - dont je suis spécialiste - ne soient pas traitées, mais dans lequel les chercheurs travaillent, de manière originale et créative, sur des enjeux transversaux de la sociologie et de la science politique contemporaines comme ceux liés aux mutations de l’Etat, à la gouvernance, à l’administration ou encore à la redéfinition du travail et à la mobilisation de l’expertise. Ce sont des enjeux que je rencontre sans cesse lorsque je prends pour objet les rapports entre mémoire et politique. M’inscrire dans le collectif du CSO est une façon d’enrichir mon travail personnel en me nourrissant des travaux et méthodologies de mes collègues comme de construire de nouvelles collaborations.

J’ai également choisi le CSO car je suis convaincue par la manière dont on y pratique la recherche, c'est-à-dire collective, collégiale et interdisciplinaire avec un juste équilibre entre dialogue avec le monde académique hexagonal et insertion dans un univers international qui est celui de la recherche contemporaine.

Vos travaux portent sur l’action publique et les transformations de l’État à travers l’étude des « politiques de mémoire ». Comment êtes-vous arrivée à vous intéresser à cette question ?

Cela fait maintenant plus de quinze ans que je travaille, en sociologue et politiste, sur les questions de mémoire donc ce serait, c’est le cas de le dire, une longue histoire à vous raconter. Pour résumer, je me suis intéressée à cette question à partir de deux constats.

D’une part, après ma thèse qui portait sur la manière dont la catégorie commémorative de “Juste parmi les Nations” s’est diffusée en France, j’ai conduit une enquête ethnographique au sein de l’Etat et de ses administrations pour dépasser la seule lecture des commémorations en termes d’usages politiques du passé. J’ai essayé de comprendre ce que constituent ces politiques de mémoire pour les administrations et les fonctionnaires qui les mettent en oeuvre. Pour ce faire, j’ai transformé la manière dont ces questions étaient abordées jusqu’ici, le plus souvent par thème historique et segmentée ici “la mémoire de la Shoah”, là “la mémoire de l’esclavage” ou encore “la mémoire de la guerre d’Algérie”, pour m’intéresser à la mémoire de manière transversale comme une catégorie d’action publique. J’ai analysé de manière critique les fausses évidences contemporaines de “concurrence des mémoires” ou de “questions mémorielles”. Une partie de ces recherches sera publiée en septembre prochain au CNRS Editions sous la forme d’un ouvrage intitulé Qui pose les questions mémorielles ?.

D’autre part, et cette fois-ci en aval, j’ai fait le constat que les politiques de mémoire contemporaines, axées sur le rappel des passés violents, n’atteignent pas l’objectif de promotion de la tolérance et de pacification des sociétés que leur donnent leurs artisans et promoteurs dans les sociétés démocratiques ou de sortie de conflit. Cela m’a amenée à essayer de comprendre les effets sociaux de ces politiques de mémoire : ce que font effectivement les gens de ces politiques, qui s’y intéressent (ou pas) et donc les feedbacks de ces politiques, au-delà de la transmission de récits sur le passé. Ce deuxième axe occupe une large part de mes travaux en cours.

Au prochain semestre, vous assurez un cours sur « La Shoah à Paris : nouvelles approches » au Collège universitaire. Que souhaitez-vous transmettre aux étudiants ?

Je suis très impatiente de commencer cet enseignement. Je suis une chercheuse avant tout et je souhaite transmettre aux étudiants la curiosité et le plaisir de l’enquête. Dans ce cours, mon objectif est non tant de transmettre des connaissances que des savoir-faire. Nous allons ainsi collectivement aborder l’ensemble des dimensions sociales et politiques qui ont rendu la Shoah possible à Paris, où vivaient les deux tiers des Juifs de France en 1940, à partir d’une étude spatialisée de l’événement. Le cours est construit autour d’un objectif : retracer, à partir d’une multitude d’archives, l’histoire de la Shoah dans l’espace de ce que j’ai appelé “le quartier de Sciences Po”. J’espère que nous pourrons produire un podcast pour raconter cette histoire à partir du travail des étudiants et étudiantes et la partager avec la communauté pédagogique de Sciences Po plus largement.

Depuis plusieurs années, je m’intéresse aux podcasts comme une nouvelle manière de raconter la recherche en français (La mémoire dans la peau) comme en anglais (The Connecting Memories), et notamment en histoire sociale dans l’espace de la ville. J’ai par exemple co-créé la série de podcast “Ça s’est passé ici” qui raconte l'Histoire à l'endroit où elle a eu lieu, en explorant un quartier, une rue, un bâtiment et en donnant la parole - grâce aux archives - à ceux qui l'ont vécue.
Plus largement, ces dernières années, j’ai considéré l’espace parisien comme un lieu de recherche privilégié. En sociologue cette fois-ci, j’ai, par exemple, conduit une enquête ethnographique très singulière dans le quartier des attentats de 2015 à Paris dont j’ai rendu compte dans un blog d’abord puis dans un livre illustré d’une centaine d’images de terrain (https://lup.be/products/108162).

Le 18 janvier, vous publiez avec Sandrine Lefranc « La mémoire collective en question(s) », ouvrage collectif en hommage à l’œuvre de Marie-Claire Lavabre, directrice de recherche émérite CNRS au Centre d’études européennes et de politique comparée à Sciences Po.
Que retenez-vous des contributions apportées dans cet ouvrage ?

L'ouvrage La mémoire collective en question(s) est une première dans le paysage éditorial. Il rassemble une quarantaine de contributions des plus importants spécialistes de la mémoire, en France comme ailleurs, qui ont toutes en commun de poser une question iconoclaste. En effet, les débats publics sur la mémoire reposent aujourd’hui sur de nombreux présupposés comme par exemple le fait qu’“il faut se souvenir des victimes”, que “transmettre la mémoire de violence de masses est toujours une bonne chose” ou encore, parmi d’autres, que “la mémoire est toujours une question d’identité”.
Cet ouvrage composé de courts chapitres de 6 à 7 pages chacun, écrits pour un large public, questionne ces fausses évidences non à partir de prises de position politiques ou normatives mais à partir de recherches empiriques et méthodologiquement maîtrisées. Il montre également ce que peuvent apporter la sociologie et la science politique sur ces sujets le plus souvent abordés par les seuls historiens, même si évidemment ces derniers participent également à l’ouvrage.

Quels sont vos projets à venir ? 

Mes projets à venir relèvent de différentes disciplines. En sociologue, je travaille depuis un an, dans le cadre de l’ANR ArchiCOVID à l’étude de la centaine d’intiatives de collectes d’archives participatives lancées en France suite au déclenchement de la pandémie du Covid-19. J’étudie les transformations de la profession d’archiviste comme le rapport de la population française à un événement “historique” et au fait d’en garder les “traces”.

Au-delà de ce projet centré sur la France, je coordonne également, avec ma collègue Orli Fridman de Singidunum University à Belgrade, un ouvrage comparatif, à paraître chez Palgrave, The Covid-19 Pandemic: A New Memory Era ? Remembrance, commemoration and archiving in crisis.
Dans la suite de l’ANR ArchiCOVID, avec Marta Severo, Professeur des Universités à l’Université paris Nanterre, et avec Louis Gabrysiak post-doctorant sur ce projet, nous poursuivons nos réflexions en faisant une sociologie des archives du web construites pour garder trace du Covid, par la Bibliothèque Nationale de France et l’Institut National de l’Audiovisuel.

Au-delà, le travail sur les archives participatives m’a conduite à commencer à étudier d’autres configurations : dans les années à venir je compte analyser le programme d’archives participatives mis en oeuvre par le Museum National d’Histoire Naturelle qui vise à collecter les traces du changement environnemental comme celui mis en place par les archives de France qui lancent prochainement une grande collecte sur le thème du “sport”. Il s’agit de cerner les rapports ordinaires à la mémoire et à la documentalité contemporaine et m’intéresser à la façon dont l’incitation à raconter son histoire ou à témoigner du passé peut être utilisée comme un outil de gouvernement des crises et des transitions.

Ces travaux rejoignent ceux que je mène plus largement sur les effets des politiques de mémoire, cette fois-ci davantage en politiste. Avec Sandrine Lefranc, nous continuons notre réflexion (https://www.cairn.info/a-quoi-servent-les-politiques-de-memoire--9782724621259.htm) et essayons de penser des moyens méthodologiques d’évaluer les effets des politiques de mémoire.
Nous travaillons actuellement à la rédaction d’une revue de littérature. Par ailleurs, avec des collègues européens, j’ai construit un panel de l’European Social Survey pour mesure l’attitude des populations à l’égard non du contenu de ces politiques mais au fait même de leur existence. Nous devrions recevoir les données au printemps.

Enfin, en historienne, je continue seule ou avec mes collègues, Isabelle Backouche et Eric Le Bourhis, de conduire des travaux sur l’histoire localisée de la Shoah à l’échelle de la ville de Paris qui croisent sociologie des administrations, histoire urbaine et histoire de la Shoah. Nous avons publié un numéro spécial de la revue Histoire Urbaine sur ce sujet et continuons nos travaux.

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L’ANR (re)mise en perspective historique

Jérôme Aust
S'inscrire au Séminaire Enseignement Supérieur du Jeudi 2 février -en ligne
  • ANRANR

Le séminaire "Enseignement supérieur et recherche" a pour objectif de permettre la présentation et la discussion de recherches menées en France, mais aussi en Europe et dans d'autres régions du monde, sur l'enseignement supérieur et la recherche.

Le 2 février de 12h30 à 14h, Jérôme Aust, Chargé de recherche FNSP, Sciences Po, CSO, fera une intervention intitulée :

L’ANR (re)mise en perspective historique


Formulaire pour vous inscrire au séminaire et recevoir le lien de connexion

 

Résumé : 

L’Agence nationale de la recherche est souvent appréhendée comme une rupture dans l’histoire des politiques scientifiques françaises. Incontestablement, la création de cette nouvelle organisation fait significativement évoluer le gouvernement de la recherche : renouvelant son architecture, elle y insuffle aussi de nouvelles pratiques.

Ces changements sont soulignés par les réformateurs qui mettent en place cette nouvelle organisation et sont dénoncés par celles et ceux qui la critiquent. Ils sont cependant rarement interrogés. En remettant en perspective historique la création de l'ANR, la présentation en dévoilera l’historicité en montrant que la nouvelle agence insuffle de neuf, mais prolonge aussi des dynamiques de réforme et des pratiques gouvernementales bien plus anciennes.

Retrouvez le programme de l'année sur ce lien

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A lire page 38 : le dossier sur La société des organisations paru dans la Lettre de L'INSHS du CNRS

Comportements individuels, travail et numérique, création organisationnelle, inégalités et droit
  • La société des organisationsLa société des organisations

En quête de respectabilité. Ethnographie du travail du “petit personnel” municipal au croisement des rapports sociaux de classe et de genre

Suzanne Quintin, Doctorante à Arènes / Université de Rennes 2 / CSO
Séminaire doctoral du 27 janvier 2023
  • Shutterstock-sdecoretShutterstock-sdecoret

Le 27 janvier, Suzanne Quintin, doctorante à Arènes / Université de Rennes 2 et au CSO fera une présentation intitulée :

En quête de respectabilité. Ethnographie du travail du “petit personnel” municipal au croisement des rapports sociaux de classe et de genre.

Résumé :

Le séminaire présentera l’état d’avancement d’une thèse qui prend pour objet la respectabilité des agent·e·s municipaux du bas de l’échelle. Ces dernier·ère·s se rejoignent sur leur position d’exécutant·e et leur appartenance aux fractions stables-modestes des classes populaires. Mais ils/elles sont aussi faiblement doté·e·s en capitaux et constamment exposé·e·s à des interactions et des jugements de classe. Cette recherche entend ainsi montrer comment la scène professionnelle est investie par les agent·e·s comme un espace de négociation et de redéfinition de leur valeur.

À partir d’une sociologie du travail, elle s’appuie sur une enquête ethnographique doublement comparative : entre trois services municipaux – les jardins, l’État civil, les sports – et deux grandes municipalités françaises (opposées politiquement et géographiquement). Une attention particulière est portée sur l’articulation des rapports de classe et de genre qui conditionnent le déploiement des conduites « respectables » ; et sur la manière dont elles sont façonnées par les organisations de travail.

La séance se tient le 20 janvier de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, sur le campus Saint-Thomas, salle K.011 et en distanciel sur zoom.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

Comment mobiliser des salariées isolées ? Le cas des femmes de ménage

Camille Peugny, Printemps, UVSQ
Séminaire DomesticitéS - 14 mars
  • Actualité Sciences PoActualité Sciences Po

Nous vous convions à la prochaine séance du séminaire « DomesticitéS dans l’espace et dans le temps » le mardi 14 mars de 10h à 12h avec Camille Peugny, professeur des universités à Printemps, UVSQ :

Comment mobiliser des salariées isolées ? Le cas des femmes de ménage. 

 Afin que vous puissiez accéder aux locaux, merci de remplir ce formulaire d’inscription.

La séance aura lieu dans les locaux de Sciences Po, salle C.S12 sur le campus de Saint-Thomas d'Aquin.

Et pour avoir accès à nos actualités, vous pouvez vous inscrire à notre mailing-list ! C’est ici.

 

Au plaisir de vous retrouver, Alizée Delpierre (CSO) et Hélène Malarmey (IRISSO)

Former (et se former) à et par la recherche : une analyse de la socialisation des doctorants en sciences humaines et sociales

Irene Ondarcuhu, doctorante au CSO
Séminaire doctoral du 20 janvier 2023
  • Actualité CSOActualité CSO

Pour la prochaine séance du séminaire doctoral, nous accueillons Irene Ondarcuhu, doctorante au CSO dont l'intervention a pour titre :Former (et se former) à et par la recherche : une analyse de la socialisation des doctorants en sciences humaines et sociales.

Résumé :

Le doctorat est historiquement pensé comme un temps d’apprentissage des normes et des méthodes scientifiques nécessaires aux futurs chercheurs pour être ensuite intégrés et qualifiés par leurs pairs. Il constitue aujourd’hui un prérequis règlementaire pour prétendre à la qualification de maître de conférences ou pour candidater au concours des chercheurs du CNRS.
Pourtant, ce n’est même pas la moitié des docteurs qui exercent dans le secteur académique trois ans après avoir soutenu leur thèse. Autrement dit, on forme des futurs chercheurs … qui ne deviendront pas nécessairement chercheurs.
La thèse propose donc l’analyse d’une socialisation professionnelle, celle des doctorants en sciences humaines et sociales. En comparant deux disciplines, l’histoire et les sciences de gestion, elle vise à comprendre comment les doctorants se positionnent au sein de la profession académique et comment ils s’approprient les savoirs et techniques scientifiques. Plus largement, l’enjeu de cette recherche est de préciser ce que signifie et implique une formation doctorale en sciences humaines et sociales, tant du point de vue de ceux qui forment que de ceux qui sont formés.

La séance se tient le 20 janvier de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, sur le campus Saint-Thomas, salle K.011 et en distanciel sur zoom.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

Giuseppe Cugnata, doctorant invité de la Scuola Normale Superiore

  • Giuseppe Alberto CugnataGiuseppe Alberto Cugnata

Le CSO a le plaisir d'accueillir Giuseppe Cugnata en ce début d'année.

Depuis novembre 2020, il est doctorant en Sciences politiques et sociologie sous la direction de Donatella Della Porta à la Scuola Normale Superiore à Florence, et il est également membre du Centre on Social Movement Studies (Cosmos) à Florence et membre du collectif de recherche Quantité Critique à Paris.

Il prépare une thèse en science politique et en sociologie intitulée : Working title: Living differently and changing society. A comparative analysis of ecological practices of climate protesters in Italy and France.

Giuseppe réalise un séjour de visiting PhD Student au CSO de janvier à juin 2023 où il est accueilli entre autre par Sophie Dubuisson-Quellier puisqu'il travaille sur les pratiques écologiques des militants des mouvements pour le climat, avec une comparaison entre la France et l'Italie, à l'articulation entre sociologie de la consommation et sociologie des mouvements sociaux.

Abstract

Emerging as a reaction to the failure of the ecological modernization paradigm, the wave of climate protests started in 2018 has re-focused the attention on governmental inaction on climate issues and on the need to pursue a political and collective transformation rather than attributing the responsibility for the climate crisis to individuals and consumers. In this sense, this wave of protests can be interpreted as an attempt to re-politicize the climate debate after a period of depoliticization of environmental issues. However, despite this re- centralization of political and collective action, everyday ecological practices (such as boycott, zero-waste consumption, vegetarianism, etc.) do not seem to be eradicated in the daily life of protesters. Starting from this point, the research aims at analyzing the social determinants and the meanings that everyday ecological practices have for climate protesters. Based on quantitative protest surveys and qualitative interviews, the research will explore the links between individual practices, collective repertoires of action and ideological orientations of climate protesters in two countries with different mobilization contexts, i.e. Italy and France.

Keywords: climate protests, everyday ecological practices, protest survey, semi-structured interview

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Parution : La mémoire collective en question(s)

Sarah Gensburger, Sandrine Lefranc
  • La mémoire collective en question(s)La mémoire collective en question(s)
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Universities and Regions: the 'hinterland' issue in European higher education

Michael Shattock (Oxford University) and Aniko Horvath (Oxford Centre)
Séminaire Enseignement Supérieur et Recherche - En ligne 17/01/23
  • ShutterstockShutterstock

Le séminaire "Enseignement supérieur et recherche" a pour objectif de permettre la présentation et la discussion de recherches menées en France, mais aussi en Europe et dans d'autres régions du monde, sur l'enseignement supérieur et la recherche.

Le 17 janvier de 12h30 à 14h, Michael Shattock (Visiting Professor of Higher Education Studies at UCL and Honorary Research Fellow in the Centre for Global Higher Education at Oxford University) et Aniko Horvath (Assistant Professor at V R Amsterdam Associate of the Oxford Centre) feront une présentation intitulée :

Universities and Regions: the 'hinterland' issue in European higher education

Résumé :

We have become accustomed when reviewing national HE systems to employ implicit historical criteria to assess institutions and their performance; ranking systems are geophysically neutral. In this project we have approached the theme of 'universities and regions', therefore, not from the position of evaluating the impact of universities on their regions—the usual approach-- but rather the impact of regions on institutions and on the HE policy process.

This has uncovered a common feature in HE policymaking in Europe, how to deal with the 'hinterland' problem, the efforts to open up higher education in so-called 'left behind' areas, in other words in localities and regions away from the dominant urban centres which house the historically most prestigious universities. European countries have approached this question in different ways.

The result has been to differentiate system architectures; indeed, responding to 'hinterland' pressures has been a determinant of much national European HE policymaking. Our examination of the issues in six widely contrasting European countries, Germany, Hungary, Ireland, Norway, Portugal and the UK, suggests that insufficient attention has been paid to regions as constituting key factors in the way HE systems are being structured and re structured.

Formulaire pour vous inscrire au séminaire et recevoir le lien de connexion

Retrouvez le programme de l'année sur ce lien

Sophie Dubuisson-Quellier,

nouvelle directrice du CSO
  • Sophie Dubuisson-QuellierSophie Dubuisson-Quellier

Le 1er janvier 2023, le Centre de sociologie des organisations change de direction :Sophie Dubuisson-Quellier succède à Olivier Borraz, en poste depuis juillet 2013.

Sophie Dubuisson-Quellier, Mathias Vicherat, directeur de Sciences Po, Olivier Borraz et Marie-Hélène Papillon, Déléguée régionale de la délégation Île-de-France Villejuif du CNRS.

Entretien avec la nouvelle directrice du laboratoire.

Vous êtes chercheuse au CSO depuis 2003, et vous vous apprêtez à en prendre la direction. Quels sont vos liens et votre histoire avec ce laboratoire ?

A la différence des précédents directeurs et précédentes directrices, je ne suis pas un "pur" produit du CSO. J'ai été formée au Centre de sociologie de l'Innovation à l'Ecole des Mines de Paris. J'y ai fait une thèse en sociologie économique qui a contribué à mettre en évidence le rôle des dispositifs matériels dans la coordination économique. Mais j'ai vite souhaité développer une approche plus politique des relations marchandes, en mettant en évidence les rapports de force, entre l'offre et la demande, mais aussi entre les offreurs, et enfin entre les différents acteurs cherchant à cadrer l'action économique, comme les organisations militantes par la consommation engagée, ou encore l'Etat par le gouvernement des conduites. Lorsque j'ai candidaté au CNRS en 2003, après avoir été maître de conférence à l'Ecole des Mines de Nantes, le CSO m'est apparu assez logiquement comme un laboratoire où je pouvais développer mes recherches, à la fois parce que le marché y était déjà perçu comme un espace organisé et parce que la notion de pouvoir est fondamentale dans l'approche de sociologie des organisations.

En outre, j'ai découvert un centre de recherche profondément collectif. Et vingt ans après y être entrée, je trouve que cette dimension s'est encore renforcée, comme en témoignent les nombreux projets et ouvrages collectifs que nous y produisons, comme dernièrement avec la publication “La société des organisations”. L’ouvrage, dirigé par Olivier Borraz, mon prédécesseur à la tête du laboratoire, a mobilisé les 28 chercheurs du CSO. Cette qualité du CSO est essentielle à mes yeux, la recherche est une activité collective, même si aujourd'hui les politiques publiques valorisent davantage les carrières individuelles.
Au-delà des bénéfices que nous en tirons pour la production scientifique et l'enseignement, cela signifie aussi que le CSO est un lieu de forte solidarité, d'entraide et de respect mutuel entre toutes ses composantes. Ce sont des valeurs auxquelles je tiens, et que partage Patrick Castel qui sera à mes côtés en tant que directeur adjoint.

Quels sont les projets que vous souhaitez mener au sein du CSO ?

Le CSO est constitué autour de 5 axes de recherche qui permettent de rendre lisibles les objets que nous interrogeons et nos questions de recherche sur les sociétés contemporaines. Je souhaite que nous puissions également mettre en évidence le sens des transformations qui bouleversent aujourd'hui nos sociétés : la multiplication du risque pandémique, les tensions sur l'énergie, la digitalisation des sociétés, la financiarisation des économies domestiques, la multiplication des dynamiques inégalitaires, ... La crise écologique est l’un des bouleversements majeurs. Elle doit être éclairée sous ses multiples dimensions sociales, politiques, économiques. Les différents travaux que le laboratoire conduit sur les enjeux environnementaux peuvent faire de notre laboratoire un acteur fort du paysage institutionnel de la recherche en sciences sociales sur le climat et l'environnement. Il s'agit de recherches dont nos sociétés ont besoin pour répondre à des questions essentielles telles que : d'où vient la crise écologique et comment en sortir ?
Nous pouvons aussi apporter des ressources pédagogiques à la formation, au collège, dans les écoles et en formation continue sur ces questions environnementales, à l'heure où Sciences Po s'empare de ces enjeux de formation.

Quels seront les faits marquants, ces prochains mois ?

Nous aurons très vite un recrutement à mener dans les prochains mois, sur un poste de professor assistant en sociologie de l'environnement et de la transition écologique (voir la fiche de poste). Les recrutements sont des étapes importantes pour nous, car si nous sommes exigeants sur l'excellence scientifique et l'ouverture internationale, nous le sommes tout autant sur les dispositions des candidat.e.s à travailler en collectif.

Nous allons également faire vivre notre partenariat avec la Copenhagen Business School, à travers des accueils croisés de chercheur.e.s et de doctorant.e.s et l'organisation de workshops. La thématique environnementale y sera en bonne place, mais nous avons d'autres centres d'intérêts communs, notamment sur les organisations ou encore la gouvernance économique.

Enfin, plusieurs importants projets sont en cours de dépôt, dans lesquels nous serons associés aux sciences dures. Nous avons déjà des expériences de coopération avec d'autres disciplines que les sciences sociales (physiciens, médecins, épidémiologistes) et nous savons qu'elles sont essentielles pour saisir la complexité de problématiques contemporaines telles que la santé publique ou l'environnement.

 

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Une administration centrale façonnée par l’action publique. La constitution de la direction des hôpitaux au ministère de la Santé dans les années 1970

Renaud Gay, Université de Bourgogne
Séminaire de l'axe Action publique et transformation de l'Etat - 13/01
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La prochaine séance de l'axe Action publique et transformation de l'Etat est fixée au vendredi 13 janvier avec l'intervention de Renaud Gay, post-doctorant à l’Université de Bourgogne et membre associé du laboratoire Arènes:

Une administration centrale façonnée par l’action publique. La constitution de la direction des hôpitaux au ministère de la Santé dans les années 1970.

Résumé :

Notre intervention s’intéresse aux interactions entre structuration de l’administration centrale et politique publique à partir du cas de la direction des hôpitaux (DH).

Cette dernière est créée au ministère de la Santé en 1970 au moment où est adoptée une réforme d’envergure du système hospitalier qui vise à intervenir sur plusieurs de ses dimensions (financement, gestion des établissements, planification). Notre démarche consiste à analyser les effets retours de la réforme (policy feedbacks) sur l’émergence et la stabilisation de cette organisation administrative au cours des années 1970. Elle met ainsi au jour trois mécanismes étroitement liés (de concentration de bureaux, de constitution de clientèle et d’intégration culturelle) qui éclairent le processus de création organisationnelle et la fragilité de celle-ci.
Ces résultats sont tirés d’une recherche doctorale en science politique, soutenue en 2018, qui étudie les effets des réformes hospitalières successives sur l’administration depuis les années 1960.

La séance se tient de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, sur le campus Saint-Thomas, salle K.011 et en distanciel sur zoom.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

Faire le ménage des autres. Quel rapport au travail des aides-ménagères ?

Nicolas Moens, UC Louvain
Séminaire « DomesticitéS dans l’espace et dans le temps » - 10-01-23
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Nous vous convions à la prochaine séance du séminaire « DomesticitéS dans l’espace et dans le temps ». Nous sommes heureuses de recevoir le mardi 10 janvier 2023 :
Nicolas Moens (UC Louvain)
« Faire le ménage des autres. Quel rapport au travail des aides-ménagères ? » 

Afin que vous puissiez accéder aux locaux, merci de remplir ce formulaire d’inscription
La séance aura lieu dans les locaux de Sciences Po au 28 rue des Saints Pères, bâtiment H, salle H405 (Paris 6).

Et pour avoir accès à nos actualités, vous pouvez vous inscrire à notre mailing-list ! C’est ici.
Au plaisir de vous retrouver,

Sarah Gensburger rejoint le CSO

  • Arrivée de Sarah Gensburger au CSOArrivée de Sarah Gensburger au CSO
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Ethnographie du rapport au travail au sein de collectifs néo-paysans autogérés

Madeleine Sallustio, post-doctorante CNRS au CSO
Séminaire doctoral du 6 janvier 2023
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Le 6 janvier, le séminaire reprendra avec Madeleine Sallustio, post-doctorante CNRS au CSO qui fera une présentation intitulée :
L'écologie temporelle à l'épreuve des rapports de domination. Ethnographie du rapport au travail au sein de collectifs néo-paysans autogérés.

Résumé :

Les initiatives collectives néo-paysannes endossent des enjeux d'émancipation au travail. Pourtant, une ethnographie approfondie du quotidien dans une dizaine de collectifs libertaires en France et en Italie révèle la persistance de rapports de domination sexistes, classistes et validistes.
Ceux-ci prennent racine dans le défaut de formalisation des projets politiques défendus, embrassant le "trouble" comme horizon temporel.

La séance se tient de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, sur le campus Saint-Thomas, salle K.011 et en distanciel sur zoom.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

Les frontières de la santé publique

Journées d’étude les 16 et 17 janvier 2023 à Sciences Po
Programme et inscription...
  • Illustration : Noémie MorizeIllustration : Noémie Morize

Les frontières de la santé publique

Journées d’étude les 16 et 17 janvier 2023

Sciences Po, Salle Goguel, 13 rue de l’Université 75007 Paris

Lien d’inscription : https://forms.gle/961L62BiotLYm2AM7

Voir le programme de ces deux journées [PDF- 182Ko]

COMITE D’ORGANISATION

Les journées d’étude sont organisées par une équipe de doctorant·e·s du Centre de Sociologie des Organisations: Crystale Aounit, Damien Garcia, Clara Jacquot, Lucie Kraepiel, Cécile Lavier (également membre du réseau doctoral de l’INCA), Stéphane Lavoipierre et Noémie Morize (également chercheuse associée à l’Irdes).

Les dynamiques du capitalisme. Regards organisationnels sur l’économie

Journée d’étude de l’Axe « Gouvernance et Organisations Économiques »
11 janvier 2023 à Sciences Po
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Les dynamiques du capitalisme. Regards organisationnels sur l’économie

Journée d’étude de l’Axe « Gouvernance et Organisations Économiques » du Centre de Sociologie des Organisations

Mercredi 11 janvier 2023 de 10h à 17h30 à Sciences Po, 13 rue de l’Université, Paris 7, Salle du Conseil

Lien d’inscription : https://forms.gle/78mR3csp4UTAZXht5

Programme [PDF - 117 Ko]

 

Cette journée d’étude se propose de mettre en lumière les travaux développés au sein de l’axe « Gouvernance et Organisations Économiques » du Centre de Sociologie des Organisations autour des ressorts organisationnels du capitalisme.

Si les travaux d’économie politique et de sociologie économique ont clairement identifié les dynamiques macro- et micro-sociologiques du développement du capitalisme, nous aimerions ici centrer notre approche sur les organisations et les instruments qui, à un niveau méso-sociologique, contribuent à maintenir, subvertir ou stimuler ces dynamiques.

Celles- ci sont aujourd’hui marquées par une antinomie. D’un côté, les représentations d’une saturation des marchés, des ressources exploitées, des logiques de consommation, etc. se diffusent toujours plus largement. De l’autre, les perspectives apparemment infinies de croissance et de plus-value sont préservées en fixant une valeur nouvelle à des produits anciens, en étendant les règles et dispositifs économiques usuels à de nouveaux marchés ou à de nouveaux segments de consommation, en recourant à l’innovation ou en accroissant l’intensité capitalistique.

 

La contestation sociale et ses futurs. Pour une approche temporelle de l’action politique

Appel à communication - Propositions à envoyer avant le 15/01/23
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Appel à communication pour la Journée d’ Étude

La contestation sociale et ses futurs. Pour une approche temporelle de l’action politique

Accèder au programme au format PDF [123 Ko]

Dans quelles temporalités futures s’inscrivent les mobilisations contemporaines ? En matière de contestation sociale, le futur gonflé d'espoir et la conviction qu’un avenir meilleur est à portée de main ont longtemps marqué la rhétorique révolutionnaire et l'engouement politique progressiste (Koselleck, 2016: 87-105). Aujourd’hui, pourtant, le « jusqu’auboutisme » enthousiaste et stratégique semble être une temporalité qui appartient au passé. En effet, pour de nombreux historiens, philosophes et sociologues, c’est une approche du futur tout autre qui domine les représentations sociales de l'occident depuis plusieurs décennies : celle de la « crise de l’avenir » (Dubar, 2011: 2), de la « crise du futur » (Leccardi, 2011), de la « perte du futur » (Anderson, 2017: 466). Nous vivrions des temps « apocalyptiques » (Foessel, 2012; Carey, 2019), « dystopiques » (Díaz, 2017: 5) ou encore « catastrophistes » (Dupuy, 2002; Chateauraynaud et Debaz, 2017).

Tous ces travaux font référence à une approche défaitiste de la lutte sociale et à l’effacement des temporalités futures à long terme dans les discours politiques progressistes. Il n’est plus question de se projeter dans un avenir lointain, tout particulièrement lorsqu'il est question du réchauffement climatique et de la dégradation de l'environnement, de la récession économique ou du sentiment de manque de prise démocratique face au démantèlement de l’État social et de l’organisation du monde du travail, mais dans un présent catastrophique.

Et pourtant, des luttes sociales continuent de s’organiser à travers le monde et dans des contextes variés (Semal, 2019). Que disent nos ethnographies à ce sujet ? La vision optimiste et enthousiaste du futur n’a-t-elle plus de place dans l’imaginaire politique contemporain ? Quels rapports à l’avenir sont compris dans les mobilisations sociales qui continuent malgré tout de s’organiser ? L’idée, paradoxale (Revault d’Allonnes, 2012 ; Vigh, 2008), d’une crise globale et permanente a-t-elle des répercussions sur la nature et la forme de cette contestation sociale ? Quels conflits de temporalités existent entre les revendications de la société civile, le fonctionnement de l’action publique et les agissements des entreprises ? Les acteurs sur le terrain sont-ils cantonnés à une temporalité de « réaction » ou font-ils malgré tout exister des horizons temporels lointains ? L’aspiration à plus de justice et le souhait d’émancipation collective creusent-ils encore le sillon de projets utopiques ou, au contraire, est-ce que la perspective d’un « effondrement » (voir Allard et al., 2019 ; Tasset, 2022) contribue à une démobilisation et un individualisme sans précédent ? Le « présentisme » (Baschet, 2018 ; Hartog, 2013) s’imposerait-il alors comme un horizon temporel dominant ?

En partant des postulats selon lesquels 1) les temporalités qui entourent la vie sociale sont nécessairement multiples et parfois antagonistes (Grossin, 1996 ; Pels, 2015) ; 2) que les projections des individus vers les horizons temporels futurs cohabitent avec celles d’autres rapports au temps, qu’il s’agisse des horizons temporels passé et présent ou des rythmes, des échéances, des sentiments d’urgence (Anderson, 2017) ou d’ennui ; et 3) que les imaginaires du futur façonnent des états émotionnels (individuels ou collectifs) qui orientent le contenu des pratiques visant à transformer le monde (Persoon et van Est, 2000 ; Adam, 2009 ; Appadurai, 2013 ; Chateauraynaud, 2013); cet appel à communication souhaite regrouper des chercheur·euses travaillant sur les aspects temporels des contestations sociales contemporaines.

À travers une discussion transdisciplinaire et sur base de travaux reposant aussi bien sur des terrains européens qu’internationaux, cette journée d’étude souhaite prendre acte de la diversité des temporalités qui existent dans la contestation sociale contemporaine. Il s’agira d’apporter des éléments empiriques permettant d’appréhender concrètement quels facteurs influencent (ou non) l’élaboration des horizons temporels futurs, qu’il s’agisse des caractéristiques socio-biographiques, des idéologies politiques, des cadres culturels ou religieux, des volontés de filiations à des mouvements de luttes passés ou encore des évènements marquants l’actualité.

Sans prétention d’exhaustivité, les travaux axés sur les réseaux internationaux d’action pour le climat, le phénomène de « retour à la terre », qu’il soit porté par des aspirations autonomes (Sallustio, 2022) ou des pratiques survivalistes (Barker, 2020), les pratiques de boycott, des formes contemporaines de résistance et de luttes dans le cadre du travail, les stratégies militantes au sein de partis ou d’associations politiques, ou encore les initiatives d’aides d’urgence déployées dans le cadre de migrations, conflits armés ou catastrophes naturelles seront les bienvenus.

Organisatrice

Madeleine Sallustio, post-doctorante CNRS au Centre de sociologie des organisations (CSO), Sciences Po.

Calendrier et modalités

Les propositions peuvent être rédigées en français ou en anglais et contiendront, sans compter la bibliographie, +/- 1200 mots (1 page).
Accompagnées d'une brève biographie (150 mots max.), elles devront être envoyées avant le 15 janvier 2023 aux adresses mail suivantes : madeleine.sallustio@sciencespo.fr et simon.cordonnier@sciencespo.fr.

Veillez à nommer votre document, ainsi que l’objet du mail comme suit : JE_CSO_Nom_Prénom.

Les communications pourront se dérouler en français ou en anglais. Toutes les disciplines sont les bienvenues.

Le programme de la journée d’étude sera élaboré de manière à ce que les communications soient complémentaires et entrent en dialogue.

La journée d’étude aura lieu en juin 2023 sur le site de Sciences Po, Place Saint Thomas d’Aquin, 75007 Paris.

Replay du débat sur "L'inclusion bancaire est-elle une politique sociale?"

Avec M. Béguery-Banque de France, M. Jeantet-Ministère des solidarités et de la santé, J-L. Kiehl-CRÉSUS, J. Lazarus-CSO, P-A. Rosental-CHSP et A. Martin-Alternatives Economiques
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Débat petit-déjeuner autour de l'ouvrage : Les politiques de l'argent de Jeanne Lazarus (collection PUF)

l'inclusion bancaire est-elle une politique sociale?

Le mardi 22 novembre 2022 

De gauche à droite : Jean-Louis Kiehl, Jeanne Lazarus, Mark Béguery, Aude Martin, Marine Jeantet et Paul-André Rosental.

De gauche à droite : Jean-Louis Kiehl, Jeanne Lazarus, Mark Béguery, Aude Martin, Marine Jeantet et Paul-André Rosental.

 => Écouter le débat (1h30)

Si la protection sociale semble reculer, l’État n’a pas pour autant renoncé à protéger ses citoyens. Cet ouvrage analyse un périmètre d’action publique qui prend une importance croissante : les politiques publiques de l’argent des ménages, terme construit pour décrire d'une part une série de dispositifs destinés d'une part à protéger l’argent des citoyens et de leurs capacités de consommation, et d'autre part lutter contre la pauvreté. De la réglementation du compte en banque jusqu’à l’éducation budgétaire, en passant par l’inclusion bancaire ou la procédure de surendettement, l’ouvrage décrit les enjeux de l’intégration du monde bancaire aux politiques sociales.


Ce livre déplace le regard par rapport aux analyses classiques de la protection sociale : ces politiques publiques de protection ne sont pas collectives et s’appuient sur des dispositifs et des institutions marchandes. Elles illustrent la transformation profonde des modes de protection et de solidarité des sociétés contemporaines.

Nos invités :

Mark Béguery, Directeur des particuliers à Banque de France,

Marine Jeantet, Déléguée interministérielle à la lutte contre la pauvreté, Ministère des solidarités et de la santé,

Jean-Louis Kiehl, Président de la fédération française des associations CRÉSUS,

Jeanne Lazarus, Directrice de recherche CNRS, sociologue et auteure de l'ouvrage, 

Paul-André Rosental, Directeur du Centre d’Histoire de Sciences Po.

Modératrice : Aude Martin, journaliste à Alternatives Economiques.

 

Carte bancaire : l’argent n’a pas de matière

Podcast de France Culture avec Jeanne Lazarus
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La Réforme capitaliste : Une sociologie des circuits de la Finance à Impact

Vincent Himmer, doctorant au CSO
Séminaire doctoral du 16 décembre 2022
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Le vendredi 14 décembre, Vincent Himmer, doctorant au CSO, présentera ses travaux relatifs à sa thèse :
La Réforme capitaliste : Une sociologie des circuits de la Finance à Impact.

Résumé :

Le capitalisme change – il se moraliserait, se responsabiliserait – et exprime en creux les mutations en cours dans nos sociétés : notre rapport au temps, au marché, à l’État. La finance à impact incarne cette volonté de réforme, portée par une des professions souvent considérées parmi les plus hégémoniques de notre époque. Cette nouvelle modalité de finance engagée cherchant à conjuguer le profit marchand avec l’intérêt général porte ainsi un projet qui ne vaudrait pas simplement pour les financiers, mais pour les mondes marchands en général. Cette recherche doctorale a pour objectif central de discuter les modalités de cette réforme et ce qu’elle nous dit des mutations à l’œuvre dans nos sociétés de marché.

Par cette enquête, nous souhaitons contribuer à enrichir les études sur le thème classique de l’évolution du capitalisme. En adoptant une perspective plus matérialiste que celle habituellement mobilisée dans la littérature sociologique, nous souhaitons remettre au cœur du matériau empirique les structures économiques et les transferts monétaires. Ainsi, grâce à l’étude concrète des circuits monétaires d’un fonds à Impact leader du marché français, allant de l’épargnant individuel qui abonde en amont ces circuits, au consommateur engagé qui achète la production de ces startups à impact en aval, et en passant par les méandres des multiples intermédiaires financiers, nous souhaitons restituer les conséquences concrètes de cette nouvelle finance engagée sur l’ensemble des mondes économiques qu’elle traverse. Cette perspective nous a amené à analyser trois fronts de réforme majeurs du capitalisme contemporain français : la finance, la régulation marchande et la protection sociale. Le principal résultat de cette recherche illustre en quoi la profession financière et les circuits traditionnels du capital préemptent la gestion de la nouvelle question sociale de notre époque : l’écologie.

La séance se tient de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, sur le campus Saint-Thomas, salle K.011 et en distanciel sur zoom.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

Amélie Marissal, docteure en sociologie :

Faire carrière au rythme des procès ? Structuration et restructuration du marché du travail des juristes pénaux internationaux à La Haye
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Le 13 décembre 2022, Amélie Marissal a soutenu une thèse de sociologie intitulée :
Faire carrière au rythme des procès ? Structuration et restructuration du marché du travail des juristes pénaux internationaux à La Haye.

La thèse est dirigée par Claire LEMERCIER (Directrice de recherche).

Jury :

Gilles BASTIN, Sara DEZALAY, Léonie HENAUT, Claire LEMERCIER (Directrice de recherche), Sophie POCHIC, Laurent WILLEMEZ

Résumé de la thèse

En articulant une analyse qualitative et quantitative de différentes sources (entretiens, sources écrites, base de données de carrières), cette thèse prend pour objet le développement d’un marché du travail de juristes intervenant au sein des tribunaux pénaux internationaux à La Haye. Il s'agit tant de la Cour pénale internationale, premier de ces tribunaux ayant vocation à exercer de manière permanente, que de nombreux autres tribunaux tels que le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, qui, depuis les années 1990, exercent de manière plus temporaire. Dans ces organisations judiciaires, les relations d’emploi se nouent au gré des affaires, des fluctuations de leur nombre, de leur rythme et de leur durée.

Dans un tel contexte, ce sont les phénomènes de régulation et de stabilisation des marchés du travail et des carrières de professionnels à la fois emblématiques de la mondialisation et relevant d'une fonction publique qui sont étudiés. Les analyses mettent au jour le développement d’un mode de régulation bureaucratique de relations d’emploi pourtant largement envisagées par les parties prenantes comme temporaires, à l’interface de bureaucraties internationales localisées, de marchés du travail juridiques nationaux et de processus biographiques individuels.

La thèse démêle les effets multiples d’une telle organisation du marché sur la stabilisation des parcours professionnels des juristes et l’activité des tribunaux. Ces effets se manifestent dans la manière dont ces juristes envisagent la longévité de leur carrière et dans leurs stratégies de délimitation et de franchissement de frontières géographiques et professionnelles au cours de la carrière.

 

Sommes-nous saturés d’organisations ?

Par Olivier Borraz
COGITO, magazine de Sciences Po
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L’assistance en activité. Des départements français au coeur des reconfigurations de l’Etat social

Julie Oudot, doctorante au CSO
Séminaire doctoral du 9 décembre 2022
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Le vendredi 9 décembre, Julie Oudot, doctorante au CSO, fera une présentation intitulée :
L’assistance en activité. Des départements français au coeur des reconfigurations de l’Etat social.

Résumé :

La mise en place du Revenu de Solidarité Active (RSA) a marqué un tournant important dans le système de protection sociale français. Mis en place en 2008, il signale une rupture avec les approches assistantielles, notamment par son volet insertion, destiné à accompagner les allocataires vers le marché de l’emploi. En ce sens, il s’inscrit dans une tendance plus générale d’activation des politiques sociales, qui rapproche son rôle à celui du chômage, et la place de ses allocataires à celle des assurés inscrits et gérés par Pôle Emploi.

Pourtant, plusieurs caractéristiques contribuent à l’en différencier. D’abord, il reste un dispositif fondamental de lutte contre la pauvreté, qui couvre une population sensiblement différente de celle des assurés. Ensuite, illimité dans le temps, il pose la question du maintien, parfois très durable, d’allocataires dans son dispositif. Enfin, il se décline localement par les départements, autant chargés de son financement que de sa mise en œuvre.

Julie Oudot analyse plusieurs dimensions de la mise en œuvre du RSA à partir d’une étude ethnographique multi-située : au sein de plusieurs départements, auprès d’allocataires du RSA, et par des entretiens réalisés en administration centrale. Aussi, son travail de thèse s'intéresse à l'organisation du déploiement local du RSA, aux activités d'un ensemble hétérogène d’acteurs y prenant part, ainsi qu'à la circulation de plus grande ampleur de principes et d’outils de l’activation des politiques sociales.

La séance se tient de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, sur le campus Saint-Thomas, salle K.011 et en distanciel sur zoom.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

Petites et grandes résistances dans les domesticités

Collectif d'autrices et auteurs du numéro L’Homme et la Société
Séminaire DomesticitéS du 13 décembre 2022
  • L'Homme & la SociétéL'Homme & la Société

Pour cette troisième séance du séminaire DomesticitéS, l’ensemble des autrices et auteurs du numéro spécial "Petites et grandes résistances dans les domesticités", paru dans l’Homme et la Société, seront présent·es pour une présentation collective du numéro et des article qui y figurent.

Nous aurons le plaisir d’écouter Isabelle Puech, Caroline Ibos, Dominique Memmi, Julien Debonneville, Margot Beal, Dalia Zein, Marion Tertre, et les coordinatrices du numéro, Ranime Alsheltawy et Alizée Delpierre.

Ce travail collectif traite de la diversité des formes de (micro)résistances et de luttes, individuelles comme collectives, déployées par les employé·es domestiques et parfois leurs employeuses, à travers l’histoire et le monde, pour négocier leurs droits ».

Date : le 13 décembre de 10 à 12h.

Lieu : Sciences Po, Campus Saint Thomas, salle KOO8

Lien d’inscription vers le formulaire : https://form.jotform.com/223263804329354

[Canceled] From the Basement to the Dome: How MITs Unique Culture Created a Thriving Entrepreneurial Community

Jean-Jacques Degroof, MIT Entrepreneurship - 06/12
Séminaire Enseignement Supérieur et Recherche - En ligne
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Le séminaire Enseignement supérieur et recherche de ce jour est annulé. 

 

Le séminaire "Enseignement supérieur et recherche" a pour objectif de permettre la présentation et la discussion de recherches menées en France, mais aussi en Europe et dans d'autres régions du monde, sur l'enseignement supérieur et la recherche.

Le 2 décembre de 12h30 à 14h, Jean-Jacques Degroof, Conseiller pour des spin-offs, membre du Advisory board de la Sloan School of Management et du Martin Trust Center for MIT Entrepreneurship, fera une présentation intitulée :
From the Basement to the Dome: How MITs Unique Culture Created a Thriving Entrepreneurial Community (livre paru au MIT Presse en 2021)

Résumé :

MIT is world-famous as a launching pad for entrepreneurs. MIT alumni have founded at least 30,000 active companies, employing an estimated 4.6 million people, with revenues of approximately $1.9 trillion. In the 2010s, twenty to thirty ventures were spun off each year to commercialize technologies developed in MIT labs (with intellectual property licensed by MIT to these companies); in the same decade, MIT graduates started an estimated 100 firms per year. How has MIT become such a hotbed of entrepreneurship? In From the Basement to the Dome, Jean-Jacques Degroof describes how MIT's problem-solving ethos, multidisciplinary approach, and experimental mindset nurture entrepreneurship.

Degroof explains that, at first, the culture of entrepreneurship sprang from such extracurricular activities as forums, clubs, and competitions. Eventually, the Institute formally supported these activities, offering courses in entrepreneurship. Degroof describes why entrepreneurship is so uniquely aligned with MIT's culture: a history of bottom-up decision-making, a tradition of academic excellence, a keen interest in problem-solving, a belief in experimentation, and a tolerance for failure on the way to success. Entrepreneurship is the logical outcome of MIT's motto, Mens et Manus (mind and hand) ), translating theories and scientific discoveries into products and businesses—many of which have the goal of solving some of the world's most pressing problems. Degroof maps MIT's current entrepreneurial ecosystem of students, faculty, and researchers; considers the effectiveness of teaching entrepreneurship; and outlines ways that the MIT story could inspire conversations in other institutions about promoting entrepreneurship.

Formulaire pour vous inscrire au séminaire et recevoir le lien de connexion

Retrouvez le programme de l'année sur ce lien

Infrastructures de stockage à très long terme

Valérie November -29 novembre
Séminaire médialab et CSO
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« La sobriété ne peut pas reposer seulement sur les individus »

Sophie Dubuisson-Quellier dans CNRS Le Journal
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Orienter vers des pratiques écologiques : le marché de la prescription de consommation durable sur les réseaux sociaux numériques

Marion Michel, doctorante au CSO
Séminaire doctoral du 2 décembre 2022
  • ©shutterstock-Production Perig©shutterstock-Production Perig

Le vendredi 2 décembre, Marion Michel, doctorante au CSO, fera une présentation sur :
Orienter vers des pratiques écologiques : le marché de la prescription de consommation durable sur les réseaux sociaux numériques.

 

 

Résumé :

Dans cette thèse, Marion Michel étudie la prescription marchande de consommation écoresponsable sur les réseaux socionumériques (RSN) ainsi que la configuration d'actrices qui pratiquent cette activité et les relations qu'elles entretiennent entre elles. Elle s'intéresse notamment à la façon dont ces actrices exercent une activité sous de multiples contraintes (algorithmiques, critiques des consommateurs) et déploient un ensemble de stratégies pour se maintenir sur le marché. Dans cette optique, Marion Michel porte une attention particulière à des personnes spécifiques à cet espace, les créatrices de contenus, en étudiant les stratégies qu'elles déploient pour faire reconnaitre leur activité comme une profession.

La séance se tient de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, sur le campus Saint-Thomas, salle K.011 et en distanciel sur zoom.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

In the Name of Transparency: Organizing European Pharmaceutical Markets through Post-Political Struggles

Séance de l'axe Gouvernance et organisations Economiques et AxPo with Susi Geiger & Etienne Nouguez
Friday 25 November 2022
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CSO/AxPo joint seminar 

Susi Geiger on Friday, November 25, 2022 from 10:00 a.m. -12:00 p.m. in Salle Goguel (27 rue Saint-Guillaume) :
In the Name of Transparency: Organizing European Pharmaceutical Markets through Post-Political Struggles.

Susi Geiger is Professor of Marketing & Market Studies at the UCD Smurfit School of Business, Dublin, Ireland.

Discussion by: Etienne Nouguez, Centre for the Sociology of Organisations (CSO), Sciences Po

When: Friday 25 November 2022, 10:00-12:00 (Paris time)

Location: Salle Goguel, 27 rue Saint-Guillaume, 75007 Paris
There will also be a Zoom option to enable a hybrid seminar. Registration required.
Registration required at the link below: https://docs.google.com/forms/d/11xfEHPsxdzP4MJi98sKwaNMTitIJlqHvlJz6VCKYUBo/edit?pli=1

Abstract:

The controversies surrounding the heavily redacted contracts between the European Commission and COVID-19 vaccine producers have highlighted ‘transparency’ as a hotly debated concept in the European pharmaceutical market.

In this presentation, we show that the intersection between the pharmaceutical market and concerns about affordable medicines has come to depend on variable meanings of the notion of transparency, as mobilized by diverse market organizers. While being a guiding principle behind the construction of the European pharmaceutical sector, market transparency was implemented through devices that enacted specific definitions of transparency and thus produced distinct market organizations over time.

We identify three visions of transparency that became translated into distinct organizational arrangements of the pharmaceutical market: transparency for states (until 1990), transparency for corporations (1990-2010), and transparency for state coalitions (since 2010). Our article sheds light on how struggles over the definition of transparency play a crucial role in the organization of markets.

We also discuss why engaging in such controversies has become increasingly important for those contesting the market status quo in a post-political context, emphasizing the ‘not-so-post-political’ potential of these debates.

Contact: samia.ben@sciencespo.fr

PODCAST - “POURQUOI NOUS CONSOMMONS TANT. POUR UNE ÉCONOMIE POLITIQUE DE L'ABONDANCE“

Avec Sophie Dubuisson-Quellier
Centre d’études européennes et de politique comparée de Sciences Po
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Dans le contexte des appels à la sobriété portés par les experts du climat, la consommation est un levier majeur de la transition écologique. A la suite de nombreuses études en sciences sociales, Sophie Dubuisson-Quellier suggère que la croyance selon laquelle une telle transition écologique pourrait reposer sur les seules épaules des consommateurs est illusoire. Elle met en évidence les fortes interdépendances, au sein d'une économie politique de la consommation d'abondance, entre les politiques publiques, les modèles économiques des entreprises et les pratiques des consommateurs. En adoptant une perspective sociologique économique et foucaldienne, elle développe un agenda de recherche pour explorer comment la consommation d'abondance devient une norme légitimée et institutionnalisée. La consommation d'abondance, qui est hautement intensive en ressources, est structurelle à la fois dans les politiques économiques des gouvernements et dans les modèles d'affaires des entreprises et est donc constamment organisée et gouvernée. Cependant, elle n'est pas imposée aux individus par la force. Le gouvernement de la consommation repose sur des technologies de pouvoir qui façonnent et orientent la conduite des consommateurs, les amenant à adopter les normes de la consommation d'abondance en activant et en jouant sur leurs dispositions acquises par la socialisation marchande. Un article pour aller plus loin : https://bristoluniversitypressdigital.com/view/journals/consoc/1/1/article-p31.xml Sophie Dubuisson-Quellier est directrice de recherche au CNRS et directrice adjointe du Centre de sociologie des organisations à Sciences Po. Ses travaux portent sur la fabrique sociale de l'action économique à l'articulation des interventions des politiques publiques, des mobilisations collectives et des organisations marchandes. Elle est co-directrice de la Revue française de sociologie, membre du Haut conseil pour le climat et présidente du Conseil scientifique de l'Ademe. ­ Séance du 8 novembre 2022 du séminaire général du CEE, présidée par Philippe Bezes, directeur de recherche CNRS au CEE. Présentation discutée par Arno Lizet, doctorant au CEE. Retrouvez tous les enregistrements du séminaire général du CEE sur Soundcloud.

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Structuration et restructuration de l'emploi international à La Haye

Soutenance de thèse de Amélie Marissal - 13 décembre 2022
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Le 13/12/2022 à 14h, Amélie Marissal soutient une thèse de sociologie qui a pour titre "Structuration et restructuration de l'emploi international à La Haye" et sa directrice de thèse est Claire Lemercier.

Composition du jury 

M. Gilles Bastin, professeur à l’IEP de Grenoble (laboratoire Pacte),
Mme Sara Dezalay, reader à l’Université de Cardiff (School of Law and Politics)
Mme Léonie Hénaut, chargée de recherche au CNRS (CSO)
Mme Claire Lemercier, directrice de recherche au CSO (directrice de thèse)
Mme Sophie Pochic, directrice de recherche au CNRS (laboratoire CMH, ENS, Paris)
M. Laurent Willemez, professeur à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines
(laboratoire Printemps)

 

Contact : amelie.marissal@sciencespo.fr

Minorités sexuelles et de genre dans les services publics

Emilie Biland-Curinier, Lus Prauthois (Dauphine, IRISSO / CSO) et Jérémie Gauthier (Strasbourg, Dyname)
Séminaire du département de sociologie de Sciences Po 18/11
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Le prochain séminaire du département de sociologie de Sciences Po accueille Emilie Biland-Curinier (CSO), Lus Prauthois (Dauphine, IRISSO / CSO) et Jérémie Gauthier (Strasbourg, LinCS) qui feront une intervention sur :
Minorités sexuelles et de genre dans les services publics.

Résumé 

De l’école aux forces de l’ordre, des procédures d’asile aux démarches administratives du quotidien, en passant par la santé et la représentation politique, ce dossier publié en juillet 2022 dans la revue Gouvernement et Action publique [ https://www.cairn.info/revue-gouvernement-et-action-publique-2022-1.htmarticule la sociologie de l’État et de l’action publique et la sociologie des minorités sexuelles et de genre afin d’analyser l’évolution de leurs conditions sociales et politiques. Les États occidentaux ont construit leur pouvoir sur les populations à partir d’identifications et de classements fondés sur le sexe et la sexualité.

Au cours des dernières décennies, le déclin du répertoire fondé sur la répression, l’exclusion et l’invisibilisation au profit des normes d’égalité des droits et de lutte contre les discriminations conduit à ce que la citoyenneté des personnes LGBTI soit désormais prise en tension entre indifférence et exigence de dévoilement, entre discrimination et reconnaissance.
Par conséquent, leurs expériences des services publics – en tant que personnels comme en tant que publics – varient fortement selon les contextes organisationnels et relationnels. En effet, l’incomplétude de leurs droits et l’incertitude quant à la visibilité du stigmate nourrissent le pouvoir discrétionnaire des administrations à leur égard.

La séance se tient le vendredi 18 novembre de 12h30 à 14h30 à la fois en présentiel à Sciences Po, sur le campus Saint-Thomas, dans les salons scientifiques B.103 - B.108 et en distanciel sur zoom.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

Les sens de l’environnement Des sociologues face à la diversité des préoccupations environnementales

Journée d'étude du Département de Sociologie de Sciences Po
Lundi 21 novembre 2022
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Les sens de l’environnement.
Des sociologues face à la diversité des préoccupations environnementales

Journée d’étude du Département de Sociologie,

À Sciences Po, Campus Saint-Thomas, 1, place Saint-Thomas d’Aquin 75 007 Paris

 Lundi 21 novembre 2022

Voir le programme (présentation courte)

L’émergence d’enjeux globaux au cours des cinquante dernières années, tels que le changement climatique ou la fragilisation de la biodiversité, s’est accompagnée du besoin de repenser les activités humaines en relation avec notre monde en mutation — dans ce que Bonneuil et Fressoz (2013) ont appelé “l’événement anthropocène”. Ces enjeux s’imposent peu à peu dans de nombreuses sphères de la société comme dans la sociologie contemporaine. Les notions d’environnement ou d’écologie sont néanmoins associées à un ensemble de significations plurielles et parfois contradictoires. L’objet de cette journée d’études est de s’interroger sur la pluralité des sens donnés à ces notions, par les acteur.ices comme par les sociologues qui les observent.

Par les acteur.ices du terrain, d’abord : comment les acteur.ices individuel.les ou collectif.ves donnent-iels un sens “environnemental” à leurs pratiques quotidiennes comme à leurs engagements politiques ? Quels autres registres de sens les acteur.ices utilisent-iels pour qualifier des pratiques considérées comme écologiques par les sociologues ? Par les sociologues, ensuite : comme le soulignent Kalaora et Vlassopoulos (2013), l’environnement ne constitue pas un champ d’étude homogène de la sociologie française. C’est un objet abordé depuis différentes traditions épistémiques existantes qui souvent se croisent : sociologie des sciences et des techniques (Callon et al. 2001 ; Jouzel, 2019), de l’action publique (Lascoumes, 1989 ; Charvolin, 2003 ; Borraz, 2008), des mobilisations (Ollitrault, 2008 ; Pruvost, 2015), de la consommation (Dubuisson-Quellier, 2018 ; Lamine, 2008), sociologie pragmatique (Akrich, Barthe et Rémy, 2013), sociologie économique, sociologie rurale (Jollivet et Mathieu, 1989) … Lors de cette journée d’études, la rencontre de chercheur.es porteur.se.s de traditions différentes engagera une réflexion sur les cadres théoriques et méthodes d’enquête mobilisés pour traiter de questions environnementales - des pratiques de consommation et controverses environnementales, à la redéfinition des marchés et des identités professionnelles.

Cette journée d’études se déroulera en deux temps. La première partie sera consacrée à la présentation d’enquêtes en cours ou achevées. Ensuite, une table-ronde confrontera les différentes approches théoriques et méthodologiques des chercheur.es du département de sociologie qui reviendront sur leurs enquêtes passées et en cours.

— Matinée : salle K.027 —

9h - 9h30. Accueil et discours de présentation – Jeanne Lazarus

Axe 1. Verdir les marchés et les problèmes publics. Mondes professionnels et expertises à l’épreuve des questions environnementales

Session 1. 9h30 - 10h40

Les ressources idéologiques des promoteurs de l’impact investing à Genève : comment l’hybridation de catégories environnementales et financières cadre des pratiques d’investissement durable – Noé Kabouche, CSO (20 mn)

Cette communication s’appuie sur un travail de thèse portant sur l’impact investing dans la région de Genève. L’impact investing est une sous-catégorie de la finance dite durable, dont les objectifs affichés sont la réalisation d’investissements qui génèrent des impacts sociaux et/ou environnementaux positifs, tout en garantissant un rendement financier satisfaisant. En étudiant cette pratique au sein de la région genevoise, nous cherchons à mettre en lumière les modes de moralisations du marché à l’œuvre dans ce champ de la finance durable. L’un des aspects de cette moralisation concerne les ressources idéologiques permettant aux promoteurs de l’impact investing de justifier leur approche, mais aussi de cadrer leur pratique. Si l’impact investing est clairement un projet recourant à des catégories morales classiquement observées par la sociologie économique, telles que les enjeux environnementaux ou sociaux, il est utile d’examiner leur hybridation avec des catégories traditionnelles de la finance, ce qui offre aux acteurs des cadrages qui supportent leurs actions, tout en justifiant les limites auxquelles elles se confrontent.

Financer l’écologie par le marché ? Le cas des entreprises à impact environnemental – Vincent Himmer, CSO (20 mn)

Ma communication s’inscrit dans le prolongement de celle de Noé Kabouche. J’étudie la finance à impact dans le contexte français, en me concentrant sur les entreprises financées par ces fonds. A partir d’une étude menée sur la centaine d’entreprises financées par un fonds pionnier de la finance à Impact en France, je souhaite analyser les modèles économiques de ces entreprises d’un genre particulier, qui hybrident la recherche du profit et de l'intérêt général. En d’autres termes, nous nous demanderons qui contribue à intégrer les questions écologiques aux marchés (l’Etat, les consommateurs, les entreprises) et par quels moyens (la loi, la subvention, l’acte d’achats, etc.). Dans un second temps, nous verrons que même si les marchés concernés (mode éthique, cosmétiques Bio, alimentation durable) semblent relever en première instance du phénomène de la consommation engagée, ce sont bien les entrepreneurs et leurs investisseurs avant tout qui définissent la manière dont la cause environnementale se voit intégrée aux échanges marchands. Nous conclurons en identifiant les problématiques provoquées par une réforme écologique des marchés menée par des financiers. 

Discussion (30 mn) : Elise Penalva-Icher (Université Paris-Dauphine, IRISSO)

— Pause-café —

Session 2. 10h50 - 12h

Le carbone, la biodiversité et les forestiers. L’action publique forestière comme objet de définitions antagonistes – Charlotte Glinel, CSO (20 mn)

Cette communication analyse les interactions de politiques publiques contradictoires autour d’un même objet : les forêts françaises. Suivant une approche au croisement de l’étude de la définition des problèmes publics et de la sociologie du travail, nous chercherons à comprendre comment le cadrage climatique de l’action publique forestière génère des politiques publiques contradictoires relatives aux questions climatiques et de biodiversité. Comment ces contradictions sont-elles mises à l’épreuve dans le travail des gestionnaires de terrain ? Surtout, sous quelles formes ces contradictions font-elles l’objet de négociations entre les échelles d’action publique locales, nationale et européenne, par la circulation de savoirs et d’acteurs ? Nous suivrons les premières traces d’un cadrage climatique favorisant l’intensification de la gestion forestière avant d’analyser l’émergence progressive d’un cadrage de l’action publique forestière fondé sur l’adaptation des forêts au réchauffement climatique.

Comment les données environnementales transforment-elles la grammaire des problèmes publics ? Le cas de la pollution de l’air dans la Vallée de l’Arve (2000-2020) – Jean-Baptiste Garrocq, Médialab (20 mn)

A partir de documents (articles de presse et archives d’associations) et d’entretiens je souhaite explorer les manières dont la mise en place d’infrastructures produisant des données sur la pollution de l’air ont transformé les règles d’énonciations (grammaire) des problèmes publics environnementaux dans le cas de la vallée de l’Arve. Cette étude analysera les règles, mais aussi les contenus et controverses liés à l’introduction des données environnementales.

Discussion (30 mn) : Léo Magnin (CNRS, LISIS)

— Repas. 12h – 13h30 —

Axe 2. Verdir les modes de vie. L’étiquetage des pratiques au nom de préoccupations environnementales

Session 3. 13h30 - 14h40

La trajectoire des prescriptions éco-citoyennes – Maël Ginsburger, CRIS (20 mn)

A partir de données issues du site de l’ADEME (avril 2020), de l’Enquête sur les Pratiques Environnementales des Ménages 2016 et d’entretiens, je propose d’étudier les contours et la circulation de la norme d’écocitoyenneté depuis le principal organisme émetteur en France (l’Ademe) jusqu’aux individus qui en sont la cible. Pour cela, j’analyse quantitativement les contenus textuels de l’ensemble des documents de la rubrique “Particuliers et éco citoyens" du site de l’ADEME et les met en relation avec les 4077 réponses à une questions ouverte préliminaires de l’EPEM 2016 portant sur “les pratiques que les individus seraient susceptibles de faire de plus au quotidien” et avec des extraits d’entretiens portant sur la réception de cette norme par les personnes interrogées.

Comment parler d’écologie sur les réseaux sociaux ? Entre militantisme, petits pas et police des écolos – Marion Michel, CSO (20 mn)

A partir de données issues d’un scraping du web, d’ethnographie en ligne sur différents réseaux sociaux (Instagram majoritairement) et d’entretiens, je propose d’analyser comment la mobilisation du registre écologique structure l’espace de la prescription écoresponsable sur les RSN. Pour ce faire, j’analyse comment différents discours émanant de différentes actrices (créatrices de contenus, firmes, consommateurs), en lien avec des visions de pratiques écologiques, entrent en opposition et imposent des positionnements spécifiques de la part des actrices. C’est cet ensemble de tensions, de positionnements et de re-positionnements que nous présenterons dans cette communication.

Discussion (30 mn) : Océane Sipan (EHESS, Iris)

— Changement de salle (salle K.031) —

Session 4. 14h50 - 16h

Faire durer ses objets, des pratiques distinctives ? L’enjeu environnemental comme outil de légitimation – Julie Madon, CSO (20 mn)

D’après l’histoire de la consommation, faire durer ses objets est une pratique ancienne. Or, la question de la durée de vie a émergé de nouveau depuis quelques années. Les pratiques de longévité, celles qui consistent à faire durer les objets, sont relabellisées par les discours associatifs, médiatiques, gouvernementaux, qui mettent en avant l’impact environnemental de la production et de la consommation de biens. Les individus sont confrontés à une double-injonction, entre celle (des acteurs marchands, mais aussi de certains membres de l’entourage) qui incite à acheter et renouveler son matériel, et les discours publics qui invitent à préserver ses objets, notamment pour des raisons écologiques. À partir d’entretiens menés avec une soixantaine d’individus cherchant à faire durer leurs objets, j’étudierai comment ces individus présentent leurs pratiques de longévité à leur entourage. Ces pratiques peuvent encore, de nos jours, être dévalorisées par l’entourage, car associées à des pratiques d’économie ou à de la négligence. Mais les discours environnementaux apportent à ces individus des ressources pour justifier et assumer leurs pratiques de longévité, en plus de les inciter à les développer. Dans certains cas, les pratiques de longévité peuvent même devenir sources de distinction.

« Le régime naturel » : les différents usages des recours à l’environnement dans la légitimation du végétarisme (années 1870-années 1930) – Alexandra Hondermarck, CSO (20 mn)

À partir de sources écrites issues de membres du mouvement végétarien (correspondances et publications), cette communication se propose d’étudier les manières dont la nature ou l’environnement sont invoqués dans la légitimation du régime végétarien. Nous verrons notamment que si l’appellation de “régime naturel” et la recherche d’un retour à la nature fait consensus au sein du mouvement végétarien, les définitions de la nature mobilisées varient au sein du mouvement, notamment selon des lignes de fracture politique. Nous verrons également que malgré ces dissensions, c’est ce qualificatif qui est le plus utilisé pour promouvoir des produits végétariens sur le marché. (dernier point pas forcément abordé)

Discussion (30 mn) : Ana Perrin-Heredia (CNRS, CURAPP-ESS)

— Pause-café —

Table ronde. 16h15 - 17h45

Saisir les sens de l'environnement : quelles méthodes pour les sociologues ?

[Enjeux et défis de la recherche en sociologie de l'environnement]

Discussion animée par Damien Garcia (CSO) 

Comment faire de l’environnement un objet sociologique ? L’objet de cette table-ronde est de discuter des coulisses de la recherche des un.es et des autres, autour de plusieurs questions méthodologiques et théoriques communes. Chercheur.es titulaires et doctorant.es partageront les méthodes de leurs recherches et les difficultés rencontrées.

  • Buffet cocktail – 18 heures —

Lien pour vous inscrire : https://forms.gle/TWhNizZLwXFSQy8n9

Mobiliser les forêts françaises face au réchauffement climatique. Une redéfinition de la gouvernance et des techniques de travail du vivant

Charlotte Glinel, doctorante au CSO
Séminaire doctoral du 28 octobre 2022
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Le vendredi 28 octobre, Charlotte Glinel, doctorante au CSO, fera une présentation sur :
Mobiliser les forêts françaises face au réchauffement climatique. Une redéfinition de la gouvernance et des techniques de travail du vivant.

 

 

 


Résumé :

Depuis une vingtaine d'années, les forêts françaises sont affectées par le réchauffement climatique autant qu'elles apparaissent comme potentielles alliées pour l'atténuer. Dans ce cadre, l'action publique forestière tend à se "climatiser", mais les voies à suivre font débat dans un contexte de forte incertitude. La mobilisation des forêts implique la mobilisation des gestionnaires forestiers, écosystème composite d'acteurs professionnels publics et privés qui les façonnent au quotidien. Ces derniers adaptent et confrontent leurs activités et leurs expertises au nouveau régime climatique, entre les injonctions des politiques publiques à exploiter davantage les ressources forestières, et celles du terrain à adapter les forêts aux menaces climatiques, biotiques et abiotiques.

Au croisement de la sociologie de l'action publique, du travail et des techniques, et des humanités environnementales, ce séminaire proposera de discuter à partir de trois ans d'enquête des ressorts de transformation du travail forestier qui modèle les forêts de demain. Il reviendra sur les dynamiques de constitution du problème public forestier, et sur les transformations techniques qui s'y articulent.

La séance se tient de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, sur le campus Saint-Thomas, salle K.011 et en distanciel sur zoom.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

Analyse relationnelle de l’emploi des domestiques migrantes au Liban

Avec Lina El Soufi, Cresppa-GTM
Séminaire DomesticitéS - 8/11/2022
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Séminaire DomesticitéS dans l’espace et dans le temps

Cet atelier de recherche propose d’interroger les domesticités contemporaines – définies en tant qu’activités qui consistent à être rémunéré en faisant des tâches domestiques pour des ménages autres que le sien – en portant l’attention sur les formes qu’elle prend dans différents espaces nationaux (l’Argentine, la Jordanie, l’Égypte, la France, les États-Unis, le Japon…) et en situant ces variations nationales dans l’histoire de chacun des pays concernés.

En fonction des aires géographiques, les domestiques sont salarié.e.s ou non ; ils/elles vivent ou non chez leurs employeurs/ses ; certain.e.s ont un.e seul.e employeur/se, d’autres plusieurs ; ils/elles ont des profils sociaux variés ; certain.e.s sont migrant.e.s, d’autres quittent des zones rurales pour travailler dans les grandes métropoles de leur pays....

Mardi 8 novembre , salle de réunion CSO, 1 place Saint Thomas d’Aquin 75007 Paris

Intervention de Lina El Soufi (Cresppa-GTM, Paris 8) :

« De l’exploitation institutionnalisée à la domination privée. Une analyse relationnelle de l’emploi des domestiques migrantes au Liban. »

Liudvika Leisyte, professeure invitée à l'Université de Dortmund

  • TU Dortmund / Liudvika LeysiteTU Dortmund / Liudvika Leysite

Le CSO a le plaisir d'accueillir Liudvika Leysite, professeure de Higher education à l'Université de Dortmund où elle dirige le centre de recherche sur l'enseignement supérieur. 

Son parcours est international : après des études en Lituanie, elle a obtenu un MPhil degree à l'université d'Oslo (2002) et soutenu une thèse à L'université de Twente en 2007, avant d'effectuer un post-doctorat au CES de Harvard de 2008 à 2009. Elle a effectué des séjours comme visiting fellow dans plusieurs pays (UK, Japon et USA) et dans les meilleures institutions américaines (Stanford, Ann-Arbor, Penn State...). 

Liudvika Leysite est reçue avec le soutien de Christine Musselin; elle sera au CSO du 1er novembre au 20 décembre 2022.

Voir son CV

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La longue marche des universités françaises de Christine Musselin (Presses de Sciences Po)

Une lecture sociologique de 200 ans des universités françaises à nouveau disponible en ebook et impression à la demande
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Hommage à Bruno Latour, professeur des universités émérite à Sciences Po

  • Bruno Latour ©Manuel Braun / Sciences PoBruno Latour ©Manuel Braun / Sciences Po

C’est avec une immense émotion que nous avons appris le décès de Bruno Latour.

Les liens entre Bruno et le CSO sont anciens. Dès la décennie 1980, il est un invité régulier du
séminaire de Werner Ackermann dans le DEA de sociologie fondé par Michel Crozier et
Erhard Friedberg, où des générations d’étudiants découvrent avec excitation son approche
inédite et originale pour saisir les objets techniques, comme la fameuse clef de Berlin.

A la suite de ces interventions, un article intitulé « La science est-elle une sociologie ? »
paraît dans la toute nouvelle revue Politix. Il initie les nouvelles générations de politistes à
l’œuvre de Bruno Latour et Michel Callon.

Quelques années plus tard, nous organisons une dispute entre le CSO et le CSI (Centre de
Sociologie de l’Innovation), animée par Laurent Bibard (transfuge du CSO au CSI), qui permet
de confronter des approches différentes mais souvent complémentaires.

Les relations se poursuivent durant les années qui suivent, jusqu’à ce moment, en 2006 où
Erhard Friedberg invite Bruno à rejoindre le CSO et Sciences Po. C’est à cette occasion qu’a
lieu la rencontre avec Richard Descoings, qui lui confie la direction scientifique de Sciences
Po, depuis laquelle il a impulsé tant de changements dans notre institution. Si ses obligations
à la DS ne lui permettent pas de partager notre vie de laboratoire, il n’en est pas moins un
invité régulier de notre séminaire hebdomadaire et encadre plusieurs thèses.

Nous garderons le souvenir d’un compagnon de recherche brillant, provocateur, se
renouvelant sans cesse et ô combien stimulant. Son œuvre nous a marqués et continuera
longtemps à influencer les chercheuses et les chercheurs du CSO de toutes les générations.

Nous adressons à sa famille nos plus sincères condoléances.

Olivier Borraz, directeur du CSO

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Les frontières de la santé publique

Appel à communication pour les Journées d’Études - 16 et 17 janvier 2023
Date limite de soumission : 21 octobre
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Appel à communication pour les Journées d’Études 

LES FRONTIÈRES DE LA SANTÉ PUBLIQUE

Les 16 et 17 janvier 2023 – Paris / Date limite de soumission : 21 octobre 2022

Dans sa définition classique (Winslow, 1920), la santé publique est « la science et l’art de prévenir les maladies, de prolonger la vie et de promouvoir la santé et l’efficacité physique ». Contrairement à la santé curative, les champs d’intervention de la santé publique s’étendent aux conditions matérielles de vie au sens large (assainissement de l’environnement, développement des dispositifs sociaux), à la prévention (éducation à la santé, contrôle des infections, diagnostic précoce), et à l’organisation des soins. Elle représente ainsi « toute mesure susceptible de garantir et d’optimiser la santé des populations et des individus » (Bergeron et Castel, 2014).

De nombreux travaux documentent une extension du domaine de la santé publique principalement d’un point de vue critique, au travers de notions variées telles que le biopouvoir (Foucault, 1976), la médicalisation (Conrad, 1992), la moralisation (Massé, 2003) ou encore la sanitarisation (Fassin, 1998). Ces notions ont en commun de montrer un lien entre le recadrage médical des problèmes publics et l’accroissement du contrôle des groupes sociaux, des individus ou des comportements. Dans cette perspective, de nombreux travaux ont documenté la diffusion de nouveaux savoirs, instruments, normes organisationnelles ou pratiques à de nouveaux domaines, acteur·rices ou lieux (Nikolas, 2001 ; Peretti-Watel, 2004; Saguy, 2014 ; Loretti, 2020).

Des travaux nuancent ce constat en s’intéressant au manque de ressources financières, matérielles et humaines auquel le système de santé est confronté (Tabuteau, 2007). Plus récemment, l’épidémie de Covid-19 illustre les tensions autour des contenus et des contours de l’extension de la santé publique. L’impossibilité des hôpitaux à faire face à l’afflux de patient·es ou encore la délégation par l’ARS de missions de tracing des cas contacts à des entreprises privées (Bergeron et al., 2020 ; Gaudillière et al., 2021) et questionne les frontières de la santé publique. L’objet de ces Journées d’Études consistera précisément à documenter empiriquement et discuter ces frontières, au-delà de l’épidémie du Covid-19.

L’originalité de cette approche réside dans la focale donnée à ces frontières, entendues comme espace de démarcation et d’intermédiation entre des institutions, des instruments, des normes et des savoirs (Courlet, 1988). Ces frontières sont questionnées dans une acception large de la santé publique, ouvrant la porte aux thématiques traditionnellement traitées dans la littérature (gestion collective des maladies, prévention, intersection avec le domaine social, etc.), mais également à d’autres enjeux comme la santé au travail, la santé sexuelle, la santé mentale ou la santé environnementale. Les frontières entre différentes organisations ou secteurs d’activités peuvent être formelles ou plus symboliques. Plusieurs échelles d’analyse peuvent être adoptées : relations interpersonnelles, relations entre et au sein de groupes d’acteur·rices capables d’importer les logiques et savoirs d’un espace à l’autre, d’institutions et de champs organisationnels (Aust et Benamouzig, 2022).

Plutôt que d’interroger ses effets, cet appel invite à documenter empiriquement les frontières de la santé publique en termes de cadrage d’une part et de capacité de contrôle de l’autre. Pour y parvenir, nous proposons trois axes de réflexions s’articulant autour des limites des ressources disponibles pour construire les problèmes publics et les politiques de santé censées les prendre en charge (axe 1), les concurrences entre acteur·ices autour de leur définition (axe 2), et les réappropriations dont ces politiques peuvent faire l’objet par les différent·es acteur·ices concerné·es (axe 3). Les contributions pourront intégrer des réflexions autour d’un ou plusieurs de ces axes.

Axe 1 : Ressources

Dans cet axe, nous proposons de s’intéresser aux situations où l’extension ne s’accompagne pas de l’allocation de ressources qu’un recadrage comme problème de santé publique pourrait supposer (Fassin, 2005). Il invite ainsi à interroger la diversité des contraintes issues de ce déficit, et ses effets à toutes les étapes de l’élaboration et du déploiement des politiques de santé publique.

La santé publique apparaît comme un champ d’intervention professionnelle particulièrement sous-doté en contraste avec la santé curative (Mariette et Pitti, 2021), limitant sa mise en œuvre. En effet, l’ambition de recadrer l’action publique est régulièrement confrontée à un manque chronique d’ordre budgétaire (Loncle, 2009), mais également institutionnel (Loncle, 2009) et cognitif (Clavier, 2009). L’étude de la mise en œuvre de ces politiques a aussi mis en évidence les tensions autour de l’appropriation de dispositifs qui transforment les logiques locales (Mariette, 2017) ou des pratiques professionnelles existantes (Bloy, Adhéra, Rigal, 2015 ; Defossez, 2020). L’absence de ressources s’incarne ici dans un manque de moyens disponibles pour contrôler l’action des acteur·rices chargé·es de déployer ces politiques. Quels sont les effets de ce manque de ressources sur le déploiement des politiques de santé publique, tant sur le travail des acteur·rices chargé·es de les mettre en œuvre, que sur les publics ciblés par les politiques ?

Si l’extension de la santé publique s’accompagne d’une promotion de savoirs de gouvernement (Foucault, 1976), leurs points aveugles constituent autant de limites pour les acteur·rices étudié·es. La sociologie politique des sciences étudie notamment l’épidémiologie, discipline reine de la santé publique (Boudia et Bergeron, 2015 ; Porter, 2005) et met en évidence la place croissante occupée par l’épidémiologie des facteurs de risque dans la construction des politiques de santé (Peretti Watel, 2004). Les communications pourront interroger comment, dans un contexte de faiblesse des ressources attribuées, la favorisation de savoirs centrés sur la responsabilisation individuelle et la modification des conduites légitime la mise en œuvre de politiques peu coûteuses économiquement et politiquement. Comment ce paradigme s’articule-t-il avec des lectures contradictoires ou concurrentes des problèmes soulevés par la santé publique ?

L’imposition du paradigme épidémiologique pourra également être discuté, en analysant ses restrictions théoriques (Parascandola, 2011 ; Henry, 2017) et matérielles (Counil, 2019). En s’appuyant sur la littérature sociologique des problèmes publics (Blumer, 1971), les contributions pourront ainsi s’intéresser aux difficultés dans la construction de certains problèmes publics liés à des manques de techniques et de connaissances (Ollitrault, Le Bourhis, 2018). Ces difficultés découlent également de problématisations déjà existantes, effectuées par les acteur·rices dominant·es du champ, qui réduisent les possibilités de nouvelles constructions des problèmes publics (Gilbert, Claude, Henry, 2009). Comment les acteur·rices et les organisations agissent-ielles malgré ces manques ? Quels bricolages mettent-ielles en œuvre ? Où vont-ielles chercher d’autres ressources ?

Axe 2 : Concurrences

La santé publique a toujours été sujette à des concurrences autour de la définition de ses objets et des acteur·ices responsables de sa mise en œuvre (Murard, Zylberman, 2003 ; Berlivet, 2013). Cependant, le mouvement d’extension du domaine de la santé publique nous encourage à poursuivre les réflexions classiques de la sociologie de l’action publique sur les luttes définitionnelles (Gusfield 1981). Dans ce deuxième axe, les propositions pourront interroger la stabilisation de cette extension, en étudiant les luttes entre acteur·rices qui peuvent contester les principes organisationnels qui leur sont nouvellement imposés, et les savoirs associés.

Cette approche autour de la concurrence invite ainsi à discuter les conflits engendrés autour de la propriété de problèmes dont la gestion n’est pas traditionnellement assurée par le secteur de la santé publique, comme la santé au travail (Ponge, 2021), l’alimentation (Bergeron et al., 2011) ou encore le sport (Sallé et al, 2021). À quels secteurs et dans quelle mesure s’étendent ces logiques de santé publique ? Les travaux portant sur la santé environnementale, la santé au travail, la santé mentale ou d’autres secteurs à la frontière de la santé publique seront particulièrement bienvenus.

Les communications s’inscrivant dans cet axe pourront également conduire des réflexions similaires sur des secteurs historiquement dominés par une logique de santé publique, pour lesquels les auteur·rices notent que la multiplication des organisations et des niveaux d’action publique entraîne des concurrences autour d’institutions, de réglementations ou d’objets (Benamouzig, et Besançon, 2005 ; Hauray, 2005). Comment les différent·es acteur·rices et organisations travaillent-ielles ensemble ? Quels sont les objets de ces coopérations et de ces concurrences ?

Au-delà de l’arrivée de ces acteur·rices, nous pourrons questionner un mouvement plus large de promotion de nouvelles normes organisationnelles au sein du système sanitaire, notamment via l’imposition largement constatée des logiques du New Public Management dans les administrations ou à l’hôpital (Bezes et al., 2011). Il s’agira de questionner les résistances des différents domaines de la santé publique et l’opposition de ces nouvelles pratiques, outils et savoirs avec des logiques professionnelles plus anciennes (Crespin, 2016 ; Bertillot, 2014). Quels sont les effets de ces normes, spécifiquement dans le secteur de la santé publique ? Comment s’y confrontent les acteur·rices de ce champ ?

Axe 3 : (Ré)appropriations

Plutôt que de présenter l’extension de la santé publique comme un mouvement sans heurt à sens unique, explorer ses frontières autorise à penser les hybridations, recyclages et assemblages qui se jouent à ses frontières. On peut définir l’appropriation comme un processus dynamique, par lequel un groupe donne du sens à un objet, l’interprète et le transforme afin qu’il lui appartienne de façon singulière et innovante (Lapoujade, 1997). Cette acception a le mérite d’être suffisamment large pour l’appliquer aux savoirs et dispositifs de santé publique, les acteur·rices chargé·es de leur mise en œuvre, et le public visé. Les propositions s’inscrivant dans cet axe pourront ainsi interroger la réception par les patient·es, professionnel·les et autres acteur·ices de santé des normes et savoirs associés à l’extension de la santé publique, et discuter leur capacité à les adapter à leurs domaines et problématiques (Coutant, 2012 ; Verdier, 2012). Les propositions pourront également étudier la façon dont ces acteur·rices s’approprient stratégiquement ce recadrage pour légitimer des secteurs d’action divers (Lonceint 2017).

Alors que des travaux ont documenté combien la valorisation de nouveaux savoirs ne s’accompagnait pas automatiquement d’une évolution des rapports de pouvoir (Henry 2011), les propositions pourront s’intéresser aux processus de « domestication » visant à maintenant les déséquilibres déjà existants (Dedieu, Jouzel, 2020). À l’inverse, l’étude des associations de lutte contre le VIH/Sida (Epstein, 1995 ; Barbot, 2001), de lutte contre les addictions (Jauffret-Roustide, 2009) ou des mobilisations en santé environnementale (Coburn, 2005) a mis en évidence les effets de la construction d’une expertise de terrain et sa capacité à influencer la recherche et les prises de décisions (Rabeharisoa, 2013). Comment les acteur·rices travaillant à la santé publique ou visé·es par ces politiques s’approprient-ielles ces savoirs, voire participent à leur production et à l’orientation des politiques de santé publique? Dans quelle mesure la santé publique permet-elle de légitimer certaines revendications pour ces acteur·rices ?

Cet axe s’intéresse également au développement des savoirs profanes qui nous semble constituer des résistances individuelles et collectives vis-à-vis du pouvoir des institutions et du contrôle médical. En prenant appui sur le cadre théorique proposé par Isabelle Baszanger à propos des maladies chroniques (1986), la gestion individuelle des symptômes par les malades et leur entourage peut être analysée comme un travail de soins devant composer avec des normes et pratiques concurrentes (Seear, 2009). Cette perspective invite notamment à questionner les appropriations différenciées des recommandations de santé publique par les patient·es selon leur positionnement dans les structures sociales (Boulet, 2018 ; Cardon, 2018). Pour renouveler les approches existantes, les communications s’inscrivant dans une perspective intersectionnelle seront ici particulièrement valorisées.

Modalités de participation 

Les Journées d’Études auront lieu sur deux jours le 16 et le 17 janvier 2023.

Cet appel à communication encourage particulièrement les participations de jeunes chercheur·ses (masterant·e, doctorant·e, post-doctorant·e).

Les propositions de communication peuvent être rédigées en français ou en anglais. Une longueur d’environ 300 mots (+/– 10 %) est attendue, et les propositions seront transmises par courriel à l’adresse suivante : lucie.kraepiel@sciencespo.fr.

Vous pouvez joindre une bibliographie si vous le souhaitez, de manière facultative. Merci d’indiquer dans le corps du mail les noms, prénoms, et affiliations universitaires des auteur·rices. Le résumé transmis en pièce jointe devra être anonymisé. 

La date limite de soumission est le 21 octobre 2022.

 

  • Comité d’organisation composé de doctorantes et doctorants du CSO :

Crystale AounitDamien GarciaClara JacquotLucie KraepielCécile LavierStéphane LavoipierreNoémie Morize également chercheuse associée à l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (Irdes).

CONCOURS CNRS 2022

A l'attention des candidats des sections 36, 40, 52 et 53
Date limite : 20 novembre
  • Siège du CNRS, campus Gérard-Mégie Paris © Nicole TIGET/CNRS PhotothèqueSiège du CNRS, campus Gérard-Mégie Paris © Nicole TIGET/CNRS Photothèque

Le Centre de sociologie des organisations, UMR 7116, soutient les docteurs et docteures qui souhaitent se présenter au concours de chargé·e de recherche 2022 du CNRS dans les sections 36, 40, 52 et 53.

Si vos recherches s'inscrivent dans les domaines de la sociologie économique, des organisations, de l’action publique, des professions, du travail, des sciences, des mouvements sociaux ou du droit, vous pouvez adresser votre demande de soutien accompagnée d’un C.V., d'une liste de publications et d’un projet de recherche répondant aux critères des sections du comité national du CNRS, par mail au directeur du centre, Olivier Borraz (olivier.borraz@sciencespo.fr).

Votre demande doit impérativement lui être adressée avant le 20 novembre 2022. Toute demande reçue après cette date ne sera pas examinée. Votre projet sera étudié par les membres du Conseil de laboratoire pour décision de soutien, et un retour vous sera fait courant décembre sur le projet.

En savoir plus

Rapport d'activité 2021 du CSO

Rapport d'activité 2020

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The promise and the ‘dark side’ of platform capitalism in higher education: the use of platforms in university performance management systems

Séminaire "Enseignement supérieur et recherche" - 17 novembre
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Le séminaire "Enseignement supérieur et recherche" a pour objectif de permettre la présentation et la discussion de recherches menées en France, mais aussi en Europe et dans d'autres régions du monde, sur l'enseignement supérieur et la recherche.

Le 17 novembre de 12h30 à 14h, Liudvika Leišytė, Professor of Higher Education, Deputy Director of the Center for Higher Education (zhb), Faculty of Management and Economics, TU Dortmund University fera une présentation intitulée :

The promise and the ‘dark side’ of platform capitalism in higher education: the use of platforms in university performance management systems

Résumé :

Digitalization of higher education sector has been accelerated by the COVID-19 pandemic, aided by the usage of a variety of online platforms. The increased usage of digital platforms, however, is a rather new phenomenon in higher education systems and deeply understudied. While some authors point to the positive effects that platform services bring to higher education, others warn that higher education’s public stature, principles and values may be eroded by the EdTech industry. It is argued that EdTech companies are ‘designed not only to reduce public investments in education but also to provide potentially lucrative domains for capital, including the EdTech industry’ (Mirrless & Alvi, 2020, p. x- xi).

In this talk, I aim to characterize the usage of platforms in performance management systems, drawing on the ongoing data collection from the Dutch higher education system, that is quite advanced in terms of the digitalization of higher education. I build on the notion on platform capitalism (Cottom, 2020, Srnicek, 2017) to understand the types of platforms that are used in performance management in higher education, characterize the adoption of their products in higher education institutions and reflect on the transformation of performance management processes using digital footprints of users.

Drawing on national digital audit reports from the public sector, website analysis as well as interviews with the users of the platforms at Dutch universities, I will discuss the platform promises as well as reflect on the dubious implications for personal data protection and the emerging ‘dark’ side of platform capitalism in higher education.

Ce séminaire s'adresse et est ouvert à tous les experts, praticiens, chercheurs, enseignants-chercheurs, doctorants, intéressés par ces questions. Cette année, le séminaire prendra la forme d'un webinaire de 12h30 à 14h.

Formulaire pour vous inscrire au séminaire et recevoir le lien de connexion

Voir le programme du séminaire pour l'année 2022/2023

Contacts : Jérôme Aust ; Christine Musselin.

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Accompagner. La réorganisation du social au tournant du XXIe siècle

Nicolas Henckes, chargé de recherches CNRS au CERMES3
Séminaire doctoral du 21 octobre 2022
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Au prochain séminaire doctoral, nous accueillons Nicolas Henckes, Chargé de recherches CNRS au CERMES3 qui fera une présentation consacrée à :

Accompagner. La réorganisation du social au tournant du XXIe siècle.

Résumé :

Comment rendre compte du paysage institutionnel émergeant dans les mondes des politiques sociales depuis la fin du XXe siècle ?

Cette présentation basée sur deux chantiers de recherche que Nicolas Henckes mène depuis plusieurs années sur la santé mentale d’une part et le logement social et très social de l’autre proposera une série de pistes d’analyse pour répondre à cette question. Il suggère qu’à rebours de l’idée du déclin des institutions ou de la désinstitutionnalisation mise en avant par de nombreux analystes, l’accompagnement a été au centre d’une série de modèles institutionnels et organisationnels qui se sont durablement implantés, bien que de façon ambivalente, dans les politiques sociales contemporaines.

La séance se tient le vendredi 21 octobre de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, sur le campus Saint-Thomas, salle K.011 et en distanciel sur zoom.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

Vivre et gouverner le délogement dans deux espaces populaires en attente de rénovation urbaine

Charles Reveillere, Docteur en sociologie
  • Marseille, France - January 19 2021: An excavat©shutterstock-Obatala-photographyMarseille, France - January 19 2021: An excavat©shutterstock-Obatala-photography

Le 22 novembre à 14h, Charles Reveillere a soutenu une thèse de sociologie intitulée :

Demain c'est loin, et aujourd'hui c'est déjà trop tard. 
Vivre et gouverner le délogement dans deux espaces populaires en attente de rénovation urbaine.

Thèse co-dirigée par Claire Lemercier, directrice de recherche au CNRS (Centre de sociologie des organisations, Paris) et Jérôme Pélisse, professeur à Sciences Po Paris (Centre de sociologie des organisations, Paris)

Jury : 

M. Renaud Epstein, professeur à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye (laboratoire Cesdip, Saint Quentin en Yvelines) 
Mme Claire Lemercier, directrice de recherche au CNRS (CSO)
M. Jérôme Pelisse, Professeur des Universités à Sciences Po (CSO)
Mme Yasmine Siblot, professeure à l’Université Paris-8 (laboratoire Cresppa, Paris) 
Mme Robin Stryker, professeure à l’Université Purdue (Indiana, Etats-Unis) 
M. Julien Talpin, chargé de recherche HDR au CNRS (laboratoire Ceraps, Lille) 
Mme Sylvie Tissot, professeure à l’Université Paris-8 (laboratoire Cresppa, Paris) 

Résumé : 

Ce travail porte sur deux espaces populaires du parc privé et social marseillais ciblés par des projets de rénovation urbaine. Le quotidien des habitant·es est mis en suspens : vont-iels devoir déménager, quand, où et comment ?
Au nom d’une éventuelle démolition à venir, la gestion courante est minorée, laissant se dégrader bâtiments et espaces publics.

La thèse analyse le délogement comme un processus dont la brutalité se déploie au long cours. Elle commence par une description de l’attente vécue par les habitant·es, si éprouvante qu’elle fabrique souvent leur consentement au départ avant même que les administrations aient à les en contraindre. Après avoir identifié quelle forme d’action publique produit ce phénomène, l’auteur s’intéresse aux rapports de pouvoir qui déterminent les règles de distribution des biens symboliques et matériels en jeu dans le délogement.

En articulant cadre d’analyse processuel et comparaison spatiale, la démonstration identifie deux modes de gouvernement des espaces populaires, associés à un horizon plus ou moins ouvert de négociation. Trois angles d’analyse se dégagent.
Tout d’abord, la relation entre pouvoir et prévisibilité : comment se distribue la maîtrise du temps et que fait-elle aux rapports entre des habitant·es et des administrations qui les délogent ?
Ensuite, les pratiques d’intermédiation : dans l’attente des guichets officiels, des voies d’accès alternatives aux biens sont érigées, produisant des règles de distribution structurées par des rapports de domination différents de ceux habituellement observés.
Enfin, les liens entre fragmentation interne de l’espace populaire et pratiques des administrations : la comparaison de formes plus ou moins rapprochées de domination permet de voir ce que les pratiques plus ou moins familières des agent·es font aux rapports sociaux localisés.

La thèse étudie plus spécifiquement les différentes faces du gouvernement clientélaire, entre réappropriation populaire des rapports aux administrations, levier de maintien de la paix sociale et instance de politisation conflictuelle. Elle repose sur l’analyse longitudinale de données produites par deux ethnographies des espaces populaires, des entretiens (avec habitant·es, agent·es administrations et intermédiaires) et des recueils de sources écrites.

Contact : charles.reveillere@sciencespo.fr

À la charnière de l’État et du monde académique. Financements sur projets, organisations et élites dans le gouvernement de la recherche en biomédecine en France (1955-2015)

Habilitation à diriger des recherches de Jérôme Aust
Jeudi 20 octobre 2022
  • ©shutterstock-Olga52©shutterstock-Olga52

Jérôme Aust a soutenu son habilitation à diriger des recherches ce jeudi 20 octobre à Sciences Po. 

Titre du mémoire original 

À la charnière de l’État et du monde académique. Financements sur projets, organisations et élites dans le gouvernement de la recherche en biomédecine en France (1955-2015)

Jury

Madame Delphine Dulong, Professeure des universités en science politique, Université Paris I Panthéon Sorbonne, CESSP (rapportrice)

Monsieur William Genieys, Directeur de recherche CNRS, Sciences Po, CEE, CNRS (garant et rapporteur)

Monsieur Patrick Hassenteufel, Professeur des universités en science politique, Université Paris Saclay (UVSQ), Printemps (rapporteur)

Monsieur Jean-Philippe Leresche, Professeur ordinaire en science politique, Institut d’Etudes Politiques, Faculté des sciences sociales et politiques, Université de Lausanne (examinateur)

Madame Christine Musselin, Directrice de recherche CNRS, Sciences Po, CSO, CNRS (examinatrice)

Résumé du mémoire original 

Le financement sur projets est aujourd’hui au cœur du gouvernement des sciences. En France, l’omniprésence de cet instrument est souvent ramenée à la création de l’Agence nationale de la recherche (ANR). Il a cependant une histoire bien plus longue, largement antérieure aux réformes des années 2000. Elle débute dans la France gaullienne : en 1961, le premier fonds dédié au financement sur projets est créé pour outiller l’intervention croissante de l’État dans les politiques scientifiques. 

En adoptant une perspective longitudinale qui fait l’histoire des réformes et des usages de cet instrument de 1955 à 2015 en biomédecine, le mémoire montre que les réformes récentes ne constituent pas, en tous points, des ruptures, mais qu’elles poursuivent aussi des transformations au long cours. Pour les analyser, le mémoire original considère que le financement sur projets, les organisations et les groupes sociaux qui l’utilisent ne permettent pas seulement de gouverner les sciences. Ils constituent aussi les supports d’une différenciation progressive de l’État et de la communauté académique. En définissant les règles de la mise en compétition et de la sélection des projets de recherche, en déterminant qui est habilité par l’État à les choisir, en réglant la division du travail à l’intérieur du monde gouvernemental, le financement sur projets fixe les frontières de l’État et les relations qu’il entretient avec la profession académique. Ce sont alors des définitions différentes de ce que doivent être les politiques scientifiques, du rôle de l’État et de la place que doivent y tenir les scientifiques qui se succèdent au fil du temps. Derrière cette apparente mobilité, des processus au long cours travaillent cependant les frontières de l’État. Elles sont de plus en plus organisées par des dynamiques de bureaucratisation, de mise en compétition et de spécialisation qui fixent le périmètre de l’État en même temps qu’elles organisent ses relations avec la communauté professionnelle.

Replay du webinaire : Santé publique : quelles politiques pour quelles crises ?

Poli(cri)tique de l'AFSP avec Henri Bergeron et Patrick Castel
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Avoir prise sur la déforestation? Le travail de la preuve dans le procès Casino

Pierre Louis Choquet, post-doctorant au CSO
Séance organisée par l'axe Savoirs, Science et Expertise - 14/10
  • ©shutterstock-PARALAXIS©shutterstock-PARALAXIS

L'axe Savoirs, Science et Expertise organise la séance du 14 octobre avec Pierre-Louis Choquet, post-doctorant au CSO qui fera une communication sur :

Avoir prise sur la déforestation? Le travail de la preuve dans le procès Casino.

Résumé :

La présentation de Pierre-Louis Choquet a pour contexte une action en justice lancée en France à l’automne 2020 par une coalition d’ONG françaises et brésiliennes à l’encontre du groupe Casino, accusé de contribuer à la déforestation du bassin amazonien via les achats en viande bovine de sa filiale brésilienne.

Lors du séminaire, il soumettra à la discussion un projet d'article scientifique: celui-ci vise à décrire et à analyser le travail de production des preuves dans lequel s’est engagée la coalition afin de mettre en évidence le défaut de vigilance du groupe Casino, et mobilise à cette fin les outils méthodologiques et conceptuels des STS et de la sociologie du droit.

La séance se tient le vendredi 14 octobre de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, sur le campus Saint-Thomas, salle K.011 et en distanciel sur zoom.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

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