Avoir prise sur la déforestation? Le travail de la preuve dans le procès Casino

Pierre Louis Choquet, post-doctorant au CSO
Séance organisée par l'axe Savoirs, Science et Expertise - 14/10
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L'axe Savoirs, Science et Expertise organise la séance du 14 octobre avec Pierre-Louis Choquet, post-doctorant au CSO qui fera une communication sur :

Avoir prise sur la déforestation? Le travail de la preuve dans le procès Casino.

Résumé :

La présentation de Pierre-Louis Choquet a pour contexte une action en justice lancée en France à l’automne 2020 par une coalition d’ONG françaises et brésiliennes à l’encontre du groupe Casino, accusé de contribuer à la déforestation du bassin amazonien via les achats en viande bovine de sa filiale brésilienne.

Lors du séminaire, il soumettra à la discussion un projet d'article scientifique: celui-ci vise à décrire et à analyser le travail de production des preuves dans lequel s’est engagée la coalition afin de mettre en évidence le défaut de vigilance du groupe Casino, et mobilise à cette fin les outils méthodologiques et conceptuels des STS et de la sociologie du droit.

La séance se tient le vendredi 14 octobre de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, sur le campus Saint-Thomas, salle K.011 et en distanciel sur zoom.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

Former l’État par sa privatisation. Sociologie des agencements et des usages entre secteurs public et privé au sein des prisons françaises

Nathan Rivet, doctorant au CSO
Séminaire doctoral du 7 octobre
  • Centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan - CC BY-SA 3.0-Jibi44 Centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan - CC BY-SA 3.0-Jibi44

Nathan Rivet, doctorant au CSO, présentera son travail de thèse avec pour titre :
Former l’État par sa privatisation. Sociologie des agencements et des usages entre secteurs public et privé au sein des prisons françaises.


Résumé : 

Ce séminaire présentera l’état d’avancement d’une thèse dédiée à l’étude de la gestion déléguée et des partenariats public-privé (PPP) au sein des prisons françaises. Depuis 1987, l’administration pénitentiaire délègue à des entreprises privées plusieurs missions dites « non-régaliennes » à l’instar de la maintenance, la restauration, la buanderie, le travail pénal, la cantine, le transport des détenus ou encore l’accueil des familles.

A partir de l’étude de la mise en oeuvre de cette privatisation partielle au sein des différents échelons de l’administration et des multiples liens entretenus entre secteurs public et privé, cette thèse entend montrer comment les divers agencements et usages autour de la privatisation participent à former l’Etat, tant dans ses limites, son organisation que dans le sens que lui donnent les acteurs qui le côtoient ou le font exister. 

La séance se tient le vendredi 7 octobre de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, sur le campus Saint-Thomas, salle K.011 et en distanciel sur zoom.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

Auprès d’elle

Projection et discussion avec Chiara Giordano réalisatrice du film (Germe, ULB)
Séminaire « DomesticitéS dans l’espace et dans le temps » 04/10
  • Affiche du film "Auprès d'elle" Affiche du film "Auprès d'elle"

Pour la cinquième année, le séminaire « DomesticitéS dans l’espace et dans le temps » reprend ses activités.

Ses organisatrices, Alizée Delpierre (CSO, Sciences Po /CNRS) et Hélène Malarmey (IRISSO, U. Dauphine) sont heureuses de vous communiquer le programme de cette année universitaire 2022-2023.

Les séances, mensuelles, ont lieu les mardis matins de 10h à 12h, dans les locaux de Sciences Po Paris.

Le mardi 4 octobre 2022 : Chiara Giordano (Germe, ULB) projetera son film, « Auprès d’elle », autour duquel une discussion est prévue.

Lieu : Sciences Po, Salle Goguel, 56 rue des Saints-Pères, 75007 Paris

Afin que vous puissiez accéder aux locaux, merci de remplir ce formulaire d’inscription. Et pour avoir accès aux actualités du séminaire, vous pouvez vous inscrire à la mailing-list .

Deux podcasts pour comprendre les politiques alimentaires en France

Quels enjeux de régulation de l’alimentation ? Et quels enjeux de biodiversité et de changement climatique ?
Issus du colloque POLAL
  • Colloque ANR : Les Politiques Alimentaires en France 2022Colloque ANR : Les Politiques Alimentaires en France 2022

Nous revenons sur le colloque organisé en juin dernier sur les politiques alimentaires en France et vous proposons de revoir deux tables rondes qui continuent de faire écho à l'actualité d'aujourd'hui; l’alimentation cristallisant de nombreux débats : gaspillage, prix des produits, rémunération des producteurs, effets sur la santé, le climat et la biodiversité, végétarisme, précarité…:

Table ronde : étiquetage et score, quels enjeux de régulation de l’alimentation ?

 Voir la vidéo

Table ronde - Les politiques alimentaires face aux enjeux de biodiversité et de changement climatique

 Voir la vidéo

 

En savoir plus

La fabrique de l'excellence. Sociologie d'une politique de mise en compétition des universités : l'Exzellenzinitiative allemande (2004-2017)

Aliénor Balaudé, doctorante au CSO
Séminaire doctoral du 30 septembre 2022
  • @Shutterstock@Shutterstock

Au prochain séminaire doctoral du 30 septembre, Aliénor Balaudé, doctorante au CSO fera une présentation sur :
La fabrique de l'excellence. Sociologie d'une politique de mise en compétition des universités : l'Exzellenzinitiative allemande (2004-2017)


Résumé :

En matière de politiques dites « pour l’excellence », l’Allemagne est pionnière en Europe, avec le lancement de son Exzellenzinitiative en 2005. Fondée sur un accord Bund-Länder conclu au terme de négociations longues et conflictuelles, cette politique, de manière inédite, met en compétition les universités sur le fondement de projets tant organisationnels que scientifiques.

Débutée en 2018, la recherche doctorale présentée porte sur sa genèse, sa mise en œuvre et les processus de sélection qui l’ont émaillée. Dans le cadre d’une approche mêlant sociologie de l’État, de l’action publique et du jugement, elle s’intéresse à la construction et aux usages des instruments d’action publique qui caractérisent l’Exzellenzinitiative et analyse les recompositions des modes de gouvernement du secteur de l’ESR allemand observés.

La séance se tient le vendredi 30 septembre de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, salle du Conseil, 13 rue de l'Université et en distanciel sur zoom.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

De l’ouverture sociale à Parcoursup. L’accès dans l’enseignement supérieur entre politisation, moralisation et rationalisation.

Annabelle Allouch, Maîtresse de conférences à l'Université Jules Verne
Séminaire "Enseignement supérieur et recherche" - 18 octobre 2022
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Le séminaire "Enseignement supérieur et recherche" a pour objectif de permettre la présentation et la discussion de recherches menées en France, mais aussi en Europe et dans d'autres régions du monde, sur l'enseignement supérieur et la recherche.

Le 18 octobre de 12h30 à 14h, Annabelle Allouch, Maîtresse de conférences en sociologie à l'Université Jules Verne (Amiens) interviendra sur l'accès dans l'enseignement supérieur : De l’ouverture sociale à Parcoursup. L’accès dans l’enseignement supérieur entre politisation, moralisation et rationalisation.

Résumé : 

A partir de plusieurs enquêtes empiriques sur l’accès dans l’enseignement supérieur, on souhaite revenir sur les logiques sociales et institutionnelles qui ont pu caractériser sur le long terme le changement des pratiques d’admission dans les établissements français sélectifs depuis les années 2000.
On se concentrera en particulier sur les effets des dispositifs d’ouverture sociale mis en œuvre à partir de l’année 2000/2001 sur les pratiques liées aux admissions et leurs résonances avec la loi ORE de 2018 instaurant la plateforme d’appariement Parcoursup.

Ce séminaire s'adresse et est ouvert à tous les experts, praticiens, chercheurs, enseignants-chercheurs, doctorants, intéressés par ces questions. Cette année, le séminaire prendra la forme d'un webinaire de 12h30 à 14h.

Formulaire pour vous inscrire au séminaire et recevoir le lien de connexion

Voir le programme du séminaire pour l'année 2022/2023

Contacts : Jérôme Aust ; Christine Musselin.

Publicité en ligne et économie de l’attention

Une conversation entre Tim Hwang et Rémi Douine, Guilhem Fouetillou et Laurent Nicolas
Chaire Good In Tech - 6/10 en ligne
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La Chaire Good In Tech vous invite à son prochain webinaire :

Publicité en ligne et économie de l’attention

Une conversation entre Tim Hwang et Rémi Douine, Guilhem Fouetillou et Laurent Nicolas

qui aura lieu le Jeudi 6 octobre 2022, 17h00 - 18h30 (séminaire en ligne en anglais)

Lien d’inscription : https://www.goodintech.org/index.html?anchor=events

Descriptif de l’événement :

Dans un livre accessible et engagé, Le grand krach de l’attention (2021, C&F éditions), Tim Hwang défend l’idée que l'industrie de la publicité en ligne a poussé la financiarisation et la marchandisation de notre attention à un niveau de sophistication extrême, mais que l'infrastructure de la publicité en ligne, le paysage « adtech », est construite sur une bulle qui risque de s'effondrer et d'emporter avec elle une bonne partie de l'économie numérique.

Ce livre, écrit par un insider, mais destiné à un public plus large, interpelle les professionnels, les chercheurs et le grand public.

L'objectif de ce webinaire est de présenter les arguments de Tim Hwang, et de les mettre en dialogue avec des spécialistes, à la fois penseurs, et praticiens, de l'économie de l'attention :

- Rémi Douine, fondateur de The Metrics Factory, agence média, et enseignant à Sciences Po 2

- Guilhem Fouetillou, co-fondateur et chief evangelist officer chez Linkfluence (Groupe Meltwater), enseignant et chercheur associé au Medialab de Sciences Po

- Laurent Nicolas, pionnier de la mesure d'audience en ligne et de la visibilité publicitaire, co-fondateur d'Alenty (qui fait désormais partie d'AppNexus) et co-fondateur d'Implcit, un outil de ciblage publicitaire respectueux de la vie privée

Ce webinaire prendra la forme originale d'une table ronde (en anglais). Elle sera animée par Kevin Mellet, assistant professor de sociologie (Sciences Po / CSO). Il poursuit le cycle de webinaires organisés par la chaire Good in Tech sur le développement d'une industrie publicitaire en ligne plus responsable.

Ce webinaire est organisé en partenariat avec C&F éditions, qui a récemment publié la traduction française de Subprime Attention Crisis, sous le titre : Le grand krach de l'attention. La publicité, une bombe au coeur de l’internet.

Pour vous inscrire, rendez-vous sur notre page Good In Tech

L'équipe Good In Tech

La Chaire Good in Tech a pour objectif de repenser l’innovation et la technologie comme moteurs d’un monde meilleur pour et par l’humain. Notre ambition est de développer un écosystème d’interactions entre la recherche, les entreprises, la société civile et les décideurs politiques afin de sensibiliser tous les acteurs à ce nouveau paradigme sur les technologies et l’innovation numérique responsables.

Rendez-vous sur notre site web : goodintech.org

 

Travailler en sociologue sur la "mémoire"

Sarah Gensburger, Institut des Sciences sociales du Politique
Séminaire doctoral du 23 septembre 2022
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La séance du séminaire doctoral du 23 septembre accueille Sarah Gensburger, directrice de recherche CNRS et directrice adjointe de l'Institut des Sciences sociales du Politique.

Son intervention s'intitule : Travailler en sociologue sur la "mémoire".

 

Résumé :

Revenant sur sa trajectoire de recherche, Sarah Gensburger présentera plusieurs enquêtes sociologiques qui, à partir de méthodologies et de lieux d’observation variés, cherchent à comprendre qui pose « les questions mémorielles » et comment les enjeux liés à l’évocation publique des « passés violents », à leur transmission comme à leur mise en archives sont construits en France et ce dans une perspective comparative. Ce faisant, elle dialoguera, notamment, avec les sociologues de l’Etat, de la culture ou des professions comme avec celles et ceux qui tentent de saisir les rapports ordinaires aux politiques publiques.


La séance se tient le vendredi 23 septembre de 10h à 12h à la fois en présentiel à Sciences Po, en salle Goguel et en distanciel sur zoom. Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.


A paraître : Servir les riches. Les domestiques chez les grandes fortunes" de Alizée Delpierre

Aux Editions La Découverte
  • Servir les richesServir les riches

Le 22 septembre, les Editions La Découverte publient "Servir les riches. Les domestiques chez les grandes fortunes" de Alizée Delpierre qui présente le travail de sa thèse de doctorat de sociologie menée au CSO sous la direction de Didier Demazière et soutenue le 29 mai 2020.

En s’appuyant sur une enquête immersive de plusieurs années, ce livre lève le voile sur les relations quotidiennes entre ceux qui servent et ceux qui sont servis. Depuis mars 2020, Alizée Delpierre est chercheuse en contrat post-doctoral au CSO, sur le projet européen H2020 « Hecat » sur le chômage et l’emploi en Europe, collaboration internationale composée de membres issu·e·s de neuf institutions : https://cordis.europa.eu/project/id/870702/fr.

Publications de la rentrée : Alizée Delpierre, Hadrien Clouet et Madeleine Sallustio

  • Actualité CSOActualité CSO

La rentrée marque la parution de plusieurs ouvrages dont "Servir les riches. Les domestiques chez les grandes fortunes" de Alizée Delpierre (sortie le 22 septembre) qui présente le travail de sa thèse de doctorat de sociologie menée au CSO sous la direction de Didier Demazière et soutenue le 29 mai 2020. En s’appuyant sur une enquête immersive de plusieurs années, ce livre lève le voile sur les relations quotidiennes entre ceux qui servent et ceux qui sont servis.
Depuis mars 2020, Alizée Delpierre est chercheuse en contrat post-doctoral au CSO, sur le projet européen H2020 « Hecat » sur le chômage et l’emploi en Europe, collaboration internationale composée de membres issu·e·s de neuf institutions : https://cordis.europa.eu/project/id/870702/fr.

Hadrien Clouet publie également sa thèse de doctorat consacrée à La promotion du temps partiel par les services publics d'emploi allemand et français aux Éditions de la Maison des sciences de l'homme.
En comparant l’expérience respective des usagers et des conseillers dans les deux institutions française et allemande, il explique pourquoi un grand nombre de chômeurs sont dirigés vers des emplois à temps partiel, alors que les conseillers ne sont pas enthousiasmés par cette idée. Il souligne ainsi le rôle du service public d’emploi à l’égard de la précarisation sur le marché de l’emploi.
Hadrien Clouet, chercheur associé au CSO, est député de la Haute-Garonne aux dernières élections législatives.

Madeleine Sallustio a rejoint le CSO au 1er novembre 2021 en tant que post-doctorante du CNRS. Docteure en sciences politiques et sociales, spécialisée en anthropologie et diplômée à l’Université libre de Bruxelles, elle s’intéresse aux formes contemporaines de l’utopie, de la dystopie, de la nostalgie, ainsi qu’aux idées anarchistes, aux dynamiques rurales et aux alternatives à l’exploitation salariale. 
Elle vient de publier À la recherche de l'écologie temporelle. Vivre des temps libérés dans les collectifs néo-paysans autogérés : une analyse anthropologique aux Editions PUR. 
Dans un contexte de crise climatique, d’attaques croissantes des droits des travailleurs et du durcissement de la société de surveillance, la perspective du « retour à la terre » gagne en popularité. Si les justifications écologiques de ce phénomène social ont fait couler beaucoup d’encre, celles liées à la réappropriation d’un « temps choisi » sont en revanche moins étudiées. À travers une recherche anthropologique portant sur les rapports au temps, cet ouvrage propose une porte d’entrée originale sur les enjeux idéologiques et politiques des collectifs agricoles du sud-est du Massif central français.

Une rentrée sous haute tension climatique

Podcast avec Sophie Dubuisson-Quellier et Jean Jouzel sur France Culture
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Ce que télétravailler veut dire. Une sociologie du télétravail dans les organisations

Gabrielle Schütz - Laboratoire Printemps
Séance de l'axe Travail, emploi et profession - 16/09
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La rentrée s'ouvre avec le séminaire organisé par l'axe Travail, emploi et profession qui accueille Gabrielle Schütz.

Gabrielle Schütz est maîtresse de conférences en sociologie au Laboratoire Printemps à l'Université Versailles – Saint-Quentin-en-Yvelines et en délégation CNRS au CSO pour l'année universitaire.

Son intervention a pour titre :
Ce que télétravailler veut dire. Une sociologie du télétravail dans les organisations.

 

Résumé :

Entamée fin 2018, la recherche présentée prend pour objet les transformations organisationnelles qu’accompagne le télétravail ou qu’il provoque. Fondée sur deux monographies longitudinales, elle étudie les enjeux et les conséquences du déploiement du télétravail dans les organisations, en termes d’activité, d’identités professionnelles, de relations de travail, de management. Elle porte une attention particulière au caractère genré des organisations, à travers le cadre théorique développé par Joan Acker, et plus généralement aux rapports sociaux de domination qui les traversent.

La séance se tient le vendredi 16 septembre de 10h à 12h à la fois en présentiel sur le campus de Sciences Po et en distanciel sur zoom.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

Reprise du séminaire doctoral le 16 septembre

avec Gabrielle Schütz - Laboratoire Printemps
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Cláudia Sarrico (Université de Minho, Portugal) et Gabrielle Schütz (Université Versailles – Saint-Quentin-en-Yvelines), chercheuses invitées

  • Cláudia S. Sarrico et Gabrielle SchützCláudia S. Sarrico et Gabrielle Schütz

Au 1er septembre 2022, le CSO a le plaisir d'accueillir deux chercheuses invitées : 

Cláudia S. Sarrico est professeur titulaire de gestion à l'École d'économie et de gestion de l'Université de
Minho, au Portugal. Auparavant, elle était responsable du projet sur le Research Precariat du Global Science Forum à l'OCDE.
Ses recherches portent sur la gestion des opérations et sur la performance de gestion et de mesure, dans l'éducation, l'enseignement supérieur et la science. Elle s'intéresse plus particulièrement à l'élaboration des politiques et de stratégies dans ce domaine.

Des informations sur les publications, les projets et les activités d'évaluation sont disponibles sur :

ORCID: https://orcid.org/0000-0003-4463-8412
Researcher ID: https://publons.com/researcher/593201/claudia-s-sarrico/
Scopus: https://www.scopus.com/authid/detail.uri?authorId=6602341945

Claudia S. Sarrico est accueillie par Christine Musselin et est au CSO jusqu'au 30 juin 2023.

Gabrielle Schütz est Maîtresse de conférences en sociologie au Laboratoire Printemps à l'Université Versailles – Saint-Quentin-en-Yvelines.
En délégation CNRS au CSO, Gabrielle Schütz poursuit sa réflexion entamée en thèse, qui portait sur les transformations du salariat et leurs modalités socialement différenciées, en fonction notamment du genre et de la position socioprofessionnelle. Cette recherche s'intitule : Ce que télétravailler veut dire. Une sociologie du télétravail dans les organisations.

Gabrielle, dont le contrat prend fin au 31 juillet 2023, est accueillie par Emilie Biland-Curinier

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Podcast : Climat : peut-on sauver la planète avec des petits gestes ?

Sophie Dubuisson-Quellier via Le Monde
  • Podcast Chaleur humaine Le MondePodcast Chaleur humaine Le Monde

Vidéo sur la mobilité des fonctionnaires dans l'Union Européenne

Regards croisés entre Émilie Biland-Curinier et Florian Blazy, directeur adjoint à la Direction Générale de l’Administration et de la Fonction Publique
  • Actualité CSOActualité CSO

Travail forestier et réchauffement climatique

par Charlotte Glinel dans COGITO, magazine de la recherche de Sciences Po
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Travail forestier et réchauffement climatique

En mars 2021, l’Office National des Forêts (ONF) partageait sur les réseaux sociaux une photographie du ministre de l’Agriculture martelant un chêne pluricentenaire destiné à la rénovation de la charpente de Notre-Dame de Paris.

(Office National des Forêts, le ministre de l’Agriculture martèle un chêne destiné à la rénovation de la charpente de Notre-Dame de Paris, le 5 mars 2021, forêt de Bercé, Facebook.)

Le martelage, exercé en forêt publique par les gardes forestiers(1), consiste à désigner les arbres à couper ou à protéger, par une marque au marteau. Il représente à la fois l’emprise de l’État sur le territoire et un symbole central de la profession forestière. Toutefois, aujourd’hui, le martelage se transforme : les gardes forestiers, comme leurs collègues ingénieurs et ouvriers, doivent réviser leurs techniques de travail, face aux défis du réchauffement climatique et à la baisse de leurs effectifs. Au cœur d’une enquête qui m’a menée tant dans les administrations européennes, nationales et régionales que dans les cabines des abatteuses mécaniques, je propose ici une focalisation sur le travail des gardes forestiers à travers le martelage. Cet acte technique constitue en effet un objet idéal pour saisir l’inscription de l’action de l’État sur les forêts dans un contexte d’incertitude climatique dans la mesure où il constitue un moment clef de prise de décision dans la gestion forestière. L’étude du travail comme activité à l’échelle) des gardes forestiers permet de mieux comprendre la matérialité de l’action publique forestière et des débats qui la traversent.>

Le martelage : une empreinte de l’État sur ses forêts

Assuré en moyenne deux fois par semaine dans les régions de tradition forestière telles que les Vosges, il consiste à désigner les arbres destinés à être coupés (marquage en abandon) et plus rarement conservés (marquage en réserve). Les arbres récoltés permettent aux autres arbres de se développer ; les arbres conservés, vivants ou morts, sont valorisés pour la biodiversité (habitat d’oiseaux, d’insectes…). Activité collective, le martelage réunit tous les membres d’une unité territoriale qui, en « virée », en ligne, balayent les parcelles les unes après les autres. Les gardes forestiers suivent les consignes de martelage données par leur collègue chargé de la parcelle, selon le document d’aménagement réalisé par l’agence territoriale de l’ONF, qui doit lui-même correspondre aux directives et schémas régionaux d’aménagement et aux orientations nationales.

Une fois prise la décision sur le sort de chaque arbre évalué, celui-ci est martelé à l’aide d’un marteau forestier, constitué d’un côté d’une hachette, et de l’autre du sceau inscrit en lettres gothiques « AF » (pour « administration forestière »). Le martelage s’effectue en trois étapes. Dans un premier temps, le garde dégage un morceau d’écorce à l’aide du tranchant du marteau par un mouvement vertical (le flachis), puis y appose le sceau de l’État à hauteur d’homme afin qu’il soit visible des collègues puis des bûcherons. Dans un second temps, il renouvelle l’opération au pied de l’arbre, « au collet. » Ce deuxième signe permet a posteriori le « récollement » par le garde, c’est-à-dire le contrôle de la coupe, le bûcheron devant abattre l’arbre au-dessus de cette marque. Le garde peut ainsi s’assurer que seuls les arbres martelés, choisis par ses pairs, ont été coupés. S’il observe des souches sans martelage, il peut verbaliser l’entreprise de travaux forestiers. Le martelage incarne ainsi tout autant l’autorité de l’État (par le choix et le contrôle des opérations) que l’autonomie des travailleurs de terrain. Cette dernière repose sur le pouvoir discrétionnaire qu’ils peuvent exercer sur les arbres et l’indépendance de leur jugement sylvicole, qui est protégée par l’anonymat du sceau, celui de l’État. Les décisions sont prises « au service de la forêt » : les volumes de bois à marteler par hectare sont proposés par un aménagiste public, indépendant, et non par les acheteurs de bois. Ainsi, les martelages constituent des actes d’affirmation des convictions sylvicoles des gardes forestiers qui, comme l’exprimait un des forestiers que j’ai rencontrés, martèlent « en âme et conscience » au service de l’État.

Le martelage : une expertise complexe face au réchauffement climatique

Toutefois, avec le réchauffement du climat, les dépérissements biotiques (insectes parasites, champignons, etc.) et abiotiques (sécheresses, incendies, pollution…) imposés aux forêts, il est devenu plus complexe de marteler « en âme et conscience ». En effet, l’émergence du problème climatique ces vingt dernières années a accompagné le développement et la confrontation d’expertises techniques sur la « bonne gestion » des forêts. En France en particulier, les débats opposent les partisans d’une gestion rationalisée et centralisée qui promeuvent le renouvellement des forêts par plantation, aux promoteurs d’une sylviculture irrégulière soutenus par les syndicats de forestiers publics qui défendent la régénération naturelle des peuplements, demandent plus de personnels sur le terrain et dénoncent une « malforestation » industrielle. Ces débats amènent les professionnels forestiers à s’interroger sur leurs propres expertises, à les confronter, les redéfinir et parfois les affirmer, dans un processus constant de négociation de leur identité. Sur le terrain, quand il faut décider du sort matériel des arbres, c’est l’incertitude qui règne, à l’image de l’expérience d’un garde-forestier retraité rencontré : « Ce qu’on a appris à l’école, ce qu’on nous a dit avant, avec les changements climatiques, comme on dit, ben ça marche pas bien. (…) Est-ce qu’il faut conserver un couvert forestier dense, couper plus pour renouveler plus ? Ils sont pas d’accord les scientifiques, et nous, on doit faire notre popote quand on est sur le terrain. »

Le martelage consiste avant tout en l’exercice d’un regard affûté qui requiert du professionnel qu’il sache mettre en relation une multitude de variables : interprétation du travail des prédécesseurs, connaissances botaniques, géologiques, sylvicoles… Pour cela, le regard dirigé vers le sol, les alentours, puis vers le houppier des arbres, il estime l’état des feuilles ou des aiguilles, mais aussi la hauteur de l’arbre « à dire d’expert ». « Que se passe-t-il si je coupe cet arbre à côté ? va-t-il apporter de la lumière ? détériorer l’ambiance forestière en asséchant le sol ? » Telles sont les questions que se pose un garde qui m’explique au cours d’une virée qu’il conserve les hêtres pour « faire de l’ombre aux petits sapins. » La perception de la forêt est ainsi celle d’une configuration en réseau. Si un arbre retient particulièrement l’attention du garde en vue d’une coupe, celui-ci mesure son diamètre à l’aide d’un compas forestier. Sa décision de le marquer ou non s’effectue alors tout en appréhendant « l’urgence climatique » qui entraîne des dépérissements conséquents et inattendus, et des incertitudes quant à la bonne démarche à adopter. Pour répondre à ces questions, le garde doit marier les consignes qu’il a reçues pour le martelage (suivre une sylviculture régulière ou irrégulière, favoriser telle ou telle essence, désigner un certain volume total d’arbres), avec des connaissances extérieures à la situation. Ces dernières sont issues de constats qu’il a pu faire sur des parcelles similaires, des recommandations sylvicoles des responsables du service forêt, et de sa formation théorique. L’instant de quelques secondes, il anticipe alors le destin d’un morceau de forêt dans un climat réchauffé.

Le martelage : expression de la nécessité d’une présence sur le terrain

Les yeux rivés vers le houppier, évaluation d’un sapin, mars 2021. Photographie Charlotte Glinel

Ces savoirs se construisent particulièrement au cours des journées de martelage qui, comme la plupart des « journées de terrain » (inventaires de parcelles, descriptions naturalistes, formations), constituent des moments de convivialité et de partage de connaissances professionnelles. Les gardes forestiers, parfois accompagnés de supérieurs hiérarchiques ingénieurs ou de spécialistes, échangent et confrontent leurs savoirs abstraits à des cas concrets. Au-delà des discussions qui entourent le sort d’arbres particuliers, les sensibilités sylvicoles de chacun sont perceptibles au cours de la virée. Une fois l’arbre désigné, le garde crie au pointeur, qui note et synthétise l’ensemble des arbres martelés, son essence et son diamètre de manière qu’il soit également audible par ses collègues. En s’écoutant les uns les autres, un équilibre émerge sur la fiche de martelage, comme me l’explique un chef d’équipe (responsable d’unité territoriale) : « Il y a ceux qui martèlent plus fort, moins fort… et c’est ça qui fait la diversité d’une forêt ! »

Le martelage est régulièrement cité par les gardes forestiers comme étant « le cœur du métier », leur identité professionnelle se nourrissant d’un lien intrinsèque au territoire qu’ils gèrent. Chacun gère un ensemble de parcelles forestières appelé « triage » au sein d’une unité territoriale. Ils en connaissent l’histoire et y exercent un ensemble d’activités dans une relative autonomie, garantie par la nature de leur travail difficile à standardiser. Pour mener leurs missions, les gardes insistent sur l’importance de leur présence sur le terrain qui alimente une expertise expérientielle revendiquée. Or, le contact avec les parcelles gérées se raréfie en raison de la suppression des postes et de l’augmentation des surfaces à gérer. Depuis les années 2000, les travailleurs de l’ONF affrontent des réformes managériales successives qui ont entraîné la suppression de près d’un tiers des effectifs. Les plus touchés sont les personnels administratifs et de terrain, dont les gardes forestiers. Si ces derniers sont si présents dans le débat public, c’est autant le résultat de la fascination pour leur métier que l’expression de la nécessité de leur expertise dans la poursuite d’une gestion durable des forêts et la mise en œuvre des politiques publiques. Leur expertise est reconnue depuis une trentaine d’années par leurs supérieurs, ingénieurs forestiers qui ne participent plus aux opérations de martelage, mais aussi par d’autres acteurs publics participant à la définition des politiques publiques. Ainsi, en mars 2022, à l’occasion de la clôture des Assises de la Forêt et du Bois réunies par les ministères de l’Agriculture et de la transition écologique, une chercheuse de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) soulignait la nécessité des « besoins humains de terrain qui soient capables d’être au plus près de l’endroit où ça se fait pour accompagner les propriétaires publics et privés dans des stratégies ambitieuses d’adaptation. Ces gens-là, il faut les recruter et les former. » Dès lors, il apparaît que la controverse forestière actuelle porte non seulement sur l’aménagement du territoire, mais surtout sur les formes du travail forestier dans un futur climatique incertain dont il est nécessaire d’étudier les contours et les transformations.

Les défis imposés par le réchauffement climatique sur l’action publique forestière ne revêtent pas seulement une réalité discursive. Elle s’incarne également dans le destin individuel et collectif des arbres et des forêts, selon les décisions des professionnels forestiers prises sur le terrain qui alimenteront une vision ou une autre de la forêt. Celles-ci s’appuient sur leur socialisation sylvicole construite au fil de leur formation et de leur carrière. Cette esquisse succincte du martelage en forêt publique montre une façon par laquelle les débats relatifs à l’adaptation des forêts au réchauffement climatique prennent pleinement part dans les activités en recomposition des professionnels qui ont en charge leur gestion : dans les décisions prises au pied de chaque arbre, le partage de savoirs et d’incertitudes, et dans les conditions de sa réalisation. S’intéresser à la matérialité du travail, à ses instruments, pour comprendre l’incarnation de l’action publique, permet de saisir en quoi la crise climatique est dans les forêts françaises également une crise professionnelle. Les incertitudes que la situation climatique fait peser sur les choix de gestion à opérer s’illustrent avec d’autant plus d’intensité au sein de l’ONF que ses professionnels font face à un réajustement constant de leurs tâches. Cette tension est alors renforcée du fait que les expertises produites par l’établissement, du département de recherche et développement à l’accompagnement des communes rurales, demeurent incontournables et attendues par leurs partenaires étatiques, communaux, et privés.

Charlotte Glinel est doctorante au CSO où elle mène une thèse de sociologie consacrée aux forêts : Les forêts au service de la lutte contre le réchauffement climatique. Sociologie du travail et de la gouvernance des forêts sous la direction de Sylvain Brunier et Jean-Noël Jouzel. Elle vient de publier aux côtés d’Aliénor Balaudé et Julie Madon un article dans Socio-Anthropologie intitulé "Trois sociologues dans un fauteuil. Ce que le basculement numérique contraint fait aux conditions d’enquête et aux matériaux recueillis"

 

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Pauline Grimaud, docteure en sociologie

Titre de sa thèse : Des horaires dérogatoires ordinaires ? Sociologie des conflits et négociations autour du travail nocturne et dominical
1er juillet 2022
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Pauline Grimaud, docteure en sociologie

Des horaires dérogatoires ordinaires ? Sociologie des conflits et négociations autour du travail nocturne et dominical

Directeur de la thèse : Jérôme Pélisse

Jury :

Sophie BERNARD, Baptiste GIRAUD, Cécile GUILLAUME, Michel LALLEMENT, Jérôme PELISSE (Directeur de recherche), Jens THOEMMES.

La soutenance publique s'est tenue le 01/07/2022 à 14h00 à Sciences Po.

Contact : Pauline Grimaud pauline.grimaud@sciencespo.fr

Résumé

Cette thèse porte sur les conflits et négociations autour du travail dominical et nocturne qui concerne un nombre croissant de salariés depuis les années 1980 en France.

Mobilisant le marxisme sociologique tel que l’ont formulé M. Burawoy et E. O. Wright, la thèse montre l’intérêt d’articuler les notions d’exploitation et de marchandisation pour comprendre l’évolution actuelle de la relation salariale et de la conflictualité au travail. Dans cette perspective, les heures de travail dominical et nocturne sont appréhendées comme des horaires dérogatoires, dont la spécificité est d’être soumis à des normes légales, contrairement aux autres horaires dits atypiques.

La première partie propose une socio-histoire de la régulation du repos quotidien la nuit et hebdomadaire le dimanche. Si cette norme légale a d’emblée été soumise à de nombreuses dérogations, ces dernières ont connu une inflation remarquable ces quarante dernières années, dans un contexte de mobilisations du droit concurrentes des organisations patronales et syndicales.

La deuxième partie étudie les horaires dérogatoires comme un enjeu majeur des relations professionnelles dans le grand commerce parisien. Dans ce secteur, l’extension de l’amplitude potentielle de travail des salariés s’est accompagnée d’une détérioration de leurs conditions d’emploi, suscitant un affrontement durable entre les directions des grandes enseignes et les syndicats, les conduisant à renouveler leurs stratégies d’action.

Relativisant la spécificité du commerce, la troisième partie de la thèse analyse les horaires dérogatoires à partir des compensations (en repos ou en salaire) associées au travail dominical et nocturne. Se transformant de plus en plus en un enjeu quotidien de négociation dans les entreprises, les horaires dérogatoires contribuent à l’individualisation des rémunérations, et plus spécifiquement, accroissent des inégalités horizontales entre les salariés, au sein même de chacune des catégories socioprofesssionnelles.

Mots-clés : travail nocturne, travail dominical, horaires de travail, dérogations, négociations collectives, conflits, rémunération.

Les élus sont-ils indemnisés pour travailler ?

Par Didier Demazière dans COGITO, magazine de la recherche de Sciences Po
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Les élus sont-ils indemnisés pour travailler ?

Pour les sciences sociales, considérer et analyser les activités des élus et l’exercice des mandats comme un travail est devenu une évidence, en témoignent les expressions couramment employées telles que « métier d’élu », « professionnalisation politique », « division du travail politique », etc. Pourtant, une composante majeure de ce travail — l’indemnisation des mandats — est restée sous les radars. Aussi nous avons consacré une recherche récente à la rémunération des élus, pour enrichir l’analyse du travail politique : quelles sont les règles de calcul des indemnités, combien gagnent les élus, vivent-ils de leurs indemnités, et finalement, sont-ils indemnisés pour travailler ?

Exercer un mandat : un travail gratuit ou indemnisé ?

La très grande majorité des 516 595 mandats politiques en France (comptabilisés au 1er janvier 2018) sont exercés à titre gratuit ou quasi gratuit : plus des deux tiers n’offrent aucune indemnité, à peine plus de 5 % sont indemnisés à une hauteur supérieure à 1 000 euros mensuels brut, et moins de 0,25 % pour un montant supérieur à 5 000 euros pour les parlementaires, présidents des conseils régionaux et départementaux et maires de villes de plus de 100 000 habitants. En dépit de la règlementation, la connaissance des montants exacts des indemnités demeure parcellaire car les assemblées territoriales ont la faculté d’en moduler les montants — dans des proportions limitées et au sein d’une enveloppe fermée — et en raison de la variété des règles fixant l’indemnisation des mandats dans les établissements intercommunaux.

De plus, les données disponibles informent peu sur les indemnités effectivement perçues, en raison du cumul des mandats, traditionnellement répandu en France. Or, on ne dispose pas d’un tableau précis des pratiques de cumul, qui sont très inégales. Si la règlementation en la matière a été durcie, établissant l’incompatibilité entre certains mandats, elle ne vise pas la régulation des rémunérations mais encadre la concentration du pouvoir, sachant qu’elle ne prend pas en compte les mandats intercommunaux ou certaines fonctions exécutives (vice-présidence, maire adjoint).
Il reste que la plupart des 355 900 conseillers municipaux ne cumulent pas cette mission avec d’autres mandats. En ce sens, une forte majorité d’élus n’est pas ou peu indemnisée, ne peut vivre de ses mandats, et s’y consacre gratuitement ou presque.
Ces constats convergent avec des résultats d’enquêtes établissant que les élus ne définissent pas leurs activités comme un travail et à fortiori comme un travail rémunéré, mais les présentent comme un engagement gratuit.
Enfin, la plupart des élus, y compris parmi ceux qui ont des indemnités élevées ou font de la politique à temps plein, contribuent à entretenir une représentation idéalisée de l’activité politique, qui la situe aux antipodes du travail. Ils la présentent fréquemment dans le registre du désintéressement, de la vocation, du don de soi, du dévouement à la chose publique, d’un honneur et d’un service qui n’a pas à être rémunéré. Sans critiquer frontalement le principe de l’indemnisation, ils récusent toute assimilation de l’activité politique à un travail. Cette affirmation du désintéressement même lorsque que la rémunération est effective peut être interprétée comme une démarcation de la figure — socialement dévaluée — du professionnel de la politique engagé dans une carrière. Mais elle est aussi l’indice du statut spécifique de la rémunération des élus.

Des indemnités de mandat qui ne rémunèrent pas le travail ?

L’indemnisation des mandats a été instaurée en France au milieu du XIXe siècle pour les parlementaires(3) afin d’aménager des conditions favorables à l’engagement pour des personnes qui ont besoin de travailler pour vivre et n’ont pas assez de disponibilité pour exercer des mandats : elle est justifiée par le manque à gagner induit par les fonctions d’élu plus que par les activités réalisées dans le cadre du mandat.
C’est sur une logique de compensation qu’est adossée la légitimation de la rémunération des élus : le désengagement — éventuel, volontaire et non obligatoire — des activités professionnelles à la suite de l’investissement dans le mandat est, par principe, compensé par une indemnité associée à celui-ci.

Le montant de celle-ci est forfaitaire, indépendant de la perte de revenus résultant du retrait professionnel, et indexé sur le type de mandat.
Ainsi, les indemnités ne sont pas fixées selon les règles qui président habituellement au calcul de la rémunération du travail : ne sont pris en compte ni le volume de temps de travail ni des caractéristiques du travailleur comme l’ancienneté ou l’expérience accumulée, le niveau de qualification ou le degré d’expertise, la performance ou la productivité, le temps de travail effectif, etc.
L’indemnisation échappe à ces modulations, souvent perçues comme légitimes dans de multiples contextes d’activité : à l’échelle de chaque mandat, le niveau indemnitaire est indépendant du parcours de l’élu, déconnecté du temps consacré au mandat, dissocié des manières d’investir celui-ci. L’indemnisation ne fait qu’ouvrir la possibilité d’arbitrer entre temps consacré à l’emploi rémunéré et temps consacré à la politique, sans fixer de contrainte barémique en la matière. Malgré ces conditions, les élus mettent en équivalence indemnités de mandat et revenus du travail, dans certaines circonstances au moins.

Indemnités de mandats et revenus professionnels

En effet, l’indemnité perd ces spécificités quand elle devient un moyen d’existence équivalent aux revenus du travail (hors mandat), que ce soit en complément ou en substitution. Les manières dont les élus combinent travail politique et activité professionnelle, indemnités et revenus professionnels, ont été observées lors d’une enquête sur la professionnalisation politique. Elle montre des mises en équivalence et des arbitrages entre les deux sources de rémunération que sont les mandats et les emplois. Abandonner son emploi antérieur, ou en réduire le temps de travail et donc les revenus correspondants, sont des options envisagées par les élus quand les niveaux de rémunération issue de mandats d’une part et issue de l’emploi occupé d’autre part se rapprochent.
Différents paramètres sont pris en compte, comme le statut d’emploi, les conditions de retour éventuel vers celui-ci, la structure des revenus du ménage, la configuration familiale, le patrimoine et l’endettement, pour apprécier l’opportunité de faire de son ou ses mandats son activité principale ou exclusive. Mais c’est toujours dans un cadre caractérisé par de petits écarts : soit il s’agit de limiter les pertes, ou de compenser celles-ci par une baisse de la pression sur les agendas, soit il s’agit de maintenir ses revenus ou les améliorer, généralement de manière modérée.
L’enquête montre aussi que l’indemnisation des mandats ne signifie pas seulement compensation d’un sacrifice, que celui-ci soit temporel, de carrière professionnelle, de gains financiers, de vie personnelle. Elle inaugure aussi une dépendance économique, car « vivre de », selon la célèbre expression de Max Weber, c’est aussi « dépendre de » : d’abord, percevoir un revenu c’est s’attacher au statut qui en est la source même s’il est cumulé avec d’autres activités rémunérées ; ensuite, l’intensité de l’engagement politique ou militant qui favorise l’accès à des mandats est en retour renforcée par l’indemnisation ; enfin les rétributions financières se distinguent par leur fragilité structurelle puisqu’elles sont remises en jeu dans le cycle électoral. En ce sens, l’exercice de mandats à temps plein ou sur un mode quasi exclusif génère dépendance et incertitude, et n’est pas strictement équivalent à l’installation dans une activité professionnelle rémunérée ou un travail salarié.

Une autre différence majeure réside dans l’absence de tout référentiel de rémunération, en dehors du maximum légal autorisé (fixé à 1,5 fois l’indemnité parlementaire de base, soit 10 860 euros brut) et des montants conventionnels associés à chaque mandat (qui n’informent pas les situations individuelles du fait des possibilités de cumul). Ainsi, notre enquête montre que les niveaux de rémunération à partir desquels les élus envisagent de faire de la politique à temps plein, ou le font effectivement, sont très variables, certains le font dès que leurs indemnités atteignent 2 200 à 2 500 euros mensuels brut, quand d’autres ne commencent à y songer qu’à des niveaux trois fois plus élevés. D’autres encore cumulent des indemnités de mandat supérieures à 7 000 euros avec leur travail et revenus professionnels antérieurs.
Non seulement la rémunération est indépendante des caractéristiques individuelles — du capital humain — et des engagements et réalisations effectives, mais elle n’est pas cadrée par un ordre salarial formel, c’est-à-dire un ensemble de normes sociales auxquelles les acteurs font référence lorsqu’ils cherchent à évaluer les niveaux de salaires proposés ou admis. Certes, les montants indemnitaires sont codifiés pour chaque mandat, mais cela ne fixe pas, comme dans la plupart des mondes professionnels, un référentiel de rémunération ou un niveau indemnitaire de référence. Dès lors, les normes d’acceptabilité sont essentiellement définies par les élus eux-mêmes à travers leurs conduites et leurs arbitrages.

Finalement, l’indemnisation des mandats, et les usages qu’en font certains élus en se consacrant pleinement à la politique, ne contribuent guère à rapprocher les activités politiques de la figure classique du travail salarié. Au contraire les spécificités normatives du système de rémunération, soit la compensation, le calcul forfaitaire, l’opacité découlant des cumuls, l’absence de référentiel formel, renforcent la prise de distance avec la catégorie de « travail ». Elles soutiennent une revendication vivace de gratuité de l’engagement dans l’exercice des mandats, ce qui ne signifie pas mise en cause du principe d’indemnisation, qui reste solidement établi mais déconnecté de toute idée de travail.

Didier Demazière est sociologue au CSO et développe une sociologie du travail, de l’emploi et des groupes professionnels, centrée sur les marchés du travail. Ses terrains de recherche sont le chômage et la recherche d’emploi ; les parcours des élus politiques, saisis au croisement des incertitudes électorales et des mécanismes de sécurisation et au prisme des couts et rétributions matériels de l’engagement politique et les carrières des sportifs professionnels. En 2014, il a publié avec Patrick Le Lidec « Les mondes du travail politique : Les élus et leurs entourages » et en 2021, il coécrit avec Rémy Le Saout « Vivre de la politique. Rémunération des élus et indemnisation des mandats » dans la Revue française de science politique. Voir ses publications

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Replay du débat : Des lobbys au menu. Les entreprises agro-alimentaires contre la santé publique

Avec Daniel Benamouzig, Joan Cortinas Muñoz, Laure Ducos et Catherine André
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Comment espérer résoudre la crise climatique sans prendre en compte les savoirs sur la société?

Entretien avec Sophie Dubuisson-Quellier
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Sophie Dubuisson-Quellier est sociologue, directrice adjointe du Centre de sociologie des organisations et membre du Haut conseil pour le climat, organisme chargé d’apporter un éclairage indépendant sur la politique du Gouvernement en matière de climat.

Face à cet enjeu politique, comment le monde de la recherche et la formation des futurs décideurs peuvent devenir des leviers pour l’adoption de mesures fortes en France ? Premiers éléments de réponse.

Les sciences sociales sont-elles utiles pour comprendre la crise écologique ?

La crise écologique appelle des contributions de toutes les sciences, car il faut comprendre les manifestations de ces crises, leurs causes et leurs conséquences. Celles-ci sont à la fois géophysiques et bioécologiques mais aussi sociales. Par conséquent, les sciences sociales sont indispensables à la compréhension et à l’action.
La crise écologique est souvent imputée aux “activités humaines”, mais il ne s’agit pas là de l’action naturelle des Hommes sur leur environnement. C’est en réalité plus directement l’effet de choix de société, de ce dont nous (ou plutôt les sociétés occidentales) avons collectivement décidé en matière d’organisation sociale, politique et économique.
Ces trajectoires sociales ont institué des rapports à la nature dont on mesure aujourd’hui les effets néfastes non seulement pour la nature, mais aussi pour les sociétés elles-mêmes. Parce que les causes et les conséquences de la crise écologique sont sociales, sa prise en charge nécessite des transformations profondes qui doivent être appuyées sur les sciences sociales, parent pauvre de la recherche sur les enjeux climatiques. Dans un article paru en 2020 dans Energy Research & Social Science, Overland et Sovacool montrent qu’entre 1990 et 2018, seuls 0,12% de tous les financements de recherche sur le climat ont été attribués aux sciences sociales. Comment peut-on espérer résoudre la crise climatique sans prendre en compte les savoirs sur la société ? C’est absurde.

Concrètement, que peuvent apporter les sciences sociales ?

Plusieurs choses. Sur notre dépendance aux énergies fossiles, elles peuvent aider à comprendre comment les sociétés se sont progressivement organisées et structurées, matériellement et institutionnellement. De nombreux travaux existent sur l’histoire et le fonctionnement du capitalisme, de la consommation, sur l’organisation de la production et les rapports aux énergies fossiles ou aux ressources. Dans un article qui paraîtra prochainement dans la revue Consumption & Society, je montre que la consommation de masse a été largement produite par des instruments économiques qui ont encouragé une production matérielle sans cesse croissante. Des dispositifs marchands et des politiques publiques créent et activent chez les individus des dispositions, c’est-à-dire un goût et une inclination, à la consommation de masse afin d’écouler cette production et produire de la valeur. Les sciences sociales peuvent donc aider à bien identifier les éléments structurels qui font de l’abondance une valeur cardinale de nos sociétés : dans les instruments de décision, les régimes de production de la valeur, les coûts de reconversion des emplois ou des investissements.

Sur la transition écologique, les savoirs des sciences sociales permettent de comprendre les dynamiques de changement social pour mieux la penser et la piloter. On connaît le rôle joué par les mobilisations collectives.
Mais il faut aussi prendre en compte les politiques publiques et leur capacité à traiter les questions transversales (voir le programme du colloque consacré aux Politiques alimentaires en France - 23 & 24 juin à Sciences Po).
Enfin, la judiciarisation, comme le montrent les récents procès climatiques qui mettent l’Etat ou les entreprises face à leurs responsabilités ou défaillances dans la crise climatique, joue un rôle croissant..

Les sciences sociales peuvent aussi aider à comprendre les effets et les conséquences de ces crises sur les inégalités sociales. Les approches de la justice environnementale ou climatique permettent de saisir les structures sociales de la vulnérabilité face au changement climatique mais aussi aux politiques climatiques. Elles permettent de comprendre les différences de contributions à la crise environnementale entre les plus riches et les plus modestes. Il y aurait un intérêt évident à ce que les sciences sociales soient mieux mobilisées dans l’expertise climatique comme dans les politiques publiques de transition.

Sait-on aujourd’hui prendre les décisions qui s’imposent ?

Non ! Mais il est inutile de renvoyer cette situation uniquement à un manque de volonté. Il faut plutôt saisir les causes plus structurelles, autour de la construction des intérêts mais aussi des outils de la décision. La plupart de ces outils aujourd’hui utilisés dans l’administration ou dans les entreprises sont peu robustes pour garantir la prise en compte des enjeux de climat, d’environnement ou de biodiversité. Les systèmes d’information, les outils d’aide à la décision sont dans leur grande majorité organisés autour d'objectifs de rentabilité ou de performance économique et souvent faiblement articulés avec les outils qui servent à mesurer les impacts environnementaux.
Sans compter que nous disposons de peu d’outils de mesure des impacts pour certains enjeux comme la biodiversité.
Il est nécessaire que la recherche se penche sur ces questions, que les politiques publiques évoluent en conséquence, mais aussi que les nomenclatures comptables et financières soient plus favorables à la prise en compte des limites planétaires. Il y a des enjeux de savoirs autour de la construction de ces outils et des enjeux de formation des décideurs.

Pensez-vous qu'aujourd'hui, les décideurs sont correctement formés pour faire face au changement climatique ?

La formation des décideurs est cruciale et ce sont ces enjeux qu’une institution comme Sciences Po doit être en capacité de porter. Cependant, il est important de ne pas envisager cette formation de manière trop restrictive. Il faut bien entendu former les décideurs aux questions climatiques à travers ce qui est appelé “climat literacy”, une éducation au climat, pour leur transmettre une compréhension des enjeux et des mécanismes. Mais l’idée que de telles formations suffiraient à faire passer à l’action procède souvent d’une vision un peu naïve. La sociologie de l’expertise montre que la décision publique repose sur des formes d’appropriations institutionnelles des problèmes publics qui sont liées aux savoirs et aux outils mobilisés.

De même, il est crucial de ne pas saupoudrer quelques enseignements ici ou là, afin d’éviter que les étudiants soient ballottés entre des enseignements de type “business as usual” et des cours sur la transition qui leur expliquent au contraire les dangers d’un statu quo.
Il est important de structurer les cursus par des formations à la décision en contexte de changement climatique : comment prend-on aujourd’hui les décisions dans un monde dont le climat change ? Par exemple, comment envisage-t-on une politique publique, un investissement public ou privé, un aménagement urbain, une stratégie industrielle ou commerciale, une organisation d’un système de soin en prenant en compte les limites planétaires : les effets sur le climat, l’eau, la biodiversité ou encore la vulnérabilité des populations ?

Les mobilisations d’étudiants, au sein des grandes écoles notamment, montrent que les jeunes ne veulent plus envisager des carrières qui contribuent au réchauffement du climat, ou résoudre les problèmes posés par les activités de leurs entreprises. C’est un enjeu fort pour l’enseignement supérieur et notamment pour Sciences Po qui forme les décideurs du public et du privé. Nous ne sommes plus à l’époque où la transition écologique concernait des métiers de niche : chaque diplômé, quel que soit son secteur ou son métier, doit être en mesure d’intégrer les enjeux environnementaux, climatiques, et de biodiversité dans toutes ses décisions. Cette réflexion doit être intégrée au cœur des parcours de formation et non pas comme une spécialisation optionnelle pour quelques étudiants motivés.

Entretien réalisé par Anna Egea du Centre de sociologie des organisations

Juin 2022

The law of the household workplace

By Adelle Blackett (LLDRL, MacGill)
Séminaire DomesticitéS dans l’espace et dans le temps - 28/06/2022
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Cet atelier de recherche propose d’interroger les domesticités contemporaines – définies en tant qu’activités qui consistent à être rémunéré en faisant des tâches domestiques pour des ménages autres que le sien – en portant l’attention sur les formes qu’elle prend dans différents espaces nationaux (l’Argentine, la Jordanie, l’Égypte, la France, les États-Unis, le Japon…) et en situant ces variations nationales dans l’histoire de chacun des pays concernés. En fonction des aires géographiques, les domestiques sont salarié.e.s ou non ; ils/elles vivent ou non chez leurs employeurs/ses ; certain.e.s ont un.e seul.e employeur/se, d’autres plusieurs ; ils/elles ont des profils sociaux variés ; certain.e.s sont migrant.e.s, d’autres quittent des zones rurales pour travailler dans les grandes métropoles de leur pays....

Mardi 28 juin 2022, 15h-18h :

Communication de Adelle Blackett (LLDRL, MacGill) :

The law of the household workplace.

Organisation

Le séminaire est en distanciel sur le lien suivant (zoom) : 
https://sciencespo.zoom.us/j/8282735688?pwd=eXZlbHB5cWtZNDhVU09uVy8vZllDZz09

Des lobbys au menu. Les entreprises agro-alimentaires contre la santé publique

Inscrivez-vous au débat du 30 juin 2022 de 9h à 10h30 à Sciences Po
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Des lobbys au menu

Débat autour de l'ouvrage de Daniel Benamouzig et Joan Cortinas Muñoz.

Jeudi 30 juin de 9h à 10h30, à Sciences Po, 9 rue de la Chaise, Salle 900 - 75007 Paris

Événement organisé en partenariat avec la Chaire Santé

Ce qu’il y a dans nos assiettes échappe rarement à un marketing alimentaire qui tend à privilégier une consommation excessive en quantité et de pauvre qualité nutritionnelle. Les goûts sont déformés par l’apport de produits addictifs et l’absence d’information transparente sur la nutrition contribue à promouvoir les intérêts de l’industrie agro-alimentaire – ce qui revient à nous mettre, en quelque sorte, des lobbys au menu. Pour la première fois en France, ce livre offre une enquête d’ensemble sur les interventions mises en œuvre par l’industrie agro-alimentaire. Le résultat est édifiant.

 

 Nos invités :

Daniel Benamouzig,
Directeur de recherche en sociologie au CNRS, titulaire de la chaire Santé de Science Po Paris et co-auteur du livre.

Joan Cortinas Muñoz,
Maître de conférences en sociologie à Bordeaux Centre Émile Durkheim et co-auteur du livre.

Laure Ducos,
Chargée de campagne Alimentation à Greenpeace France.

Modératrice :
Catherine André,
Rédactrice en chef adjointe d'Alternatives Economiques.

Le débat sera également retransmis en direct sur zoom : formulaire à remplir pour recevoir le lien

Colloque ANR : Les Politiques Alimentaires en France

les 23-24 juin 2022 à Sciences Po - Inscription
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L’alimentation cristallise de nombreux débats : gaspillage, prix des produits, rémunération des producteurs, effets sur la santé, le climat et la biodiversité, végétarisme, précarité… Souvent abordées par le prisme des politiques agricoles, les politiques alimentaires ont été peu analysées par les travaux des sciences sociales.

Issu d’un projet financé par l’Agence nationale de la recherche, le colloque POLAL examinera comment se constituent aujourd’hui les politiques alimentaires en France. Quels en sont les acteurs et les instruments ? Quels en sont les enjeux et comment sont-elles mises en débat ?

Le colloque questionnera les articulations entre interventions publiques et privées autour de l’alimentation. Il s’agit de comprendre comment l’Etat se saisit des enjeux d’alimentation, comment les acteurs publics parviennent à structurer un secteur fortement investi par les ONG et très largement pris en charge par les opérateurs économiques : agriculteurs, industriels, distributeurs. Symétriquement, le colloque abordera aussi le rôle et les rapports de ces acteurs privés dans la construction et la mise en œuvre des politiques alimentaires. Enfin, il analysera les politiques alimentaires à la lumière de crises majeures : celle de la pandémie de Covid-19 et celle du climat et de la biodiversité.

Ce colloque présentera les travaux de chercheurs et chercheuses menés principalement dans le cadre du projet POLAL. Il sera aussi l’occasion de discussions et d’échanges avec les acteurs des politiques alimentaires : élus, décideurs publics, acteurs économiques, experts, ONG. 

 

 
Programme du 23 et 24 juin 2022 [PDF- 236 Ko] avec introduction par Mathias Vicherat, directeur de Sciences Po

Formulaire d'inscription

 

 

 Comité d’organisation :

Anne-Laure Beaussier, Pauline Barraud de Lagerie, Laure Bonnaud, Thomas Depecker, Marc-Olivier DéplaudeSophie Dubuisson-Quellier, Rémi Guillem, Nicolas Larchet, Etienne Nouguez,  Bastien Soutjis.

Replay du débat : Une société saturée d'organisations ?

Avec M. Anteby, O. Borraz, B. Leca, A. Ollier-Malaterre, A. Surubaru et V. Grimault
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Une société saturée d'organisations ?

Inscrivez-vous au prochain débat du 14 juin 2022 de 18h à 19h30 - zoom
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Débat : Une société saturée d'organisations ?

Mardi 14 juin de 18h à 19h30 - en visio

Le livre "Une société des organisations" qui vient de paraître est le fruit d'un travail collaboratif mené par les 28 chercheuses et chercheurs du CSO sous la direction de Olivier Borraz, son directeur.

Cas à l'appui, sociologues, politistes et historiens tentent d'expliquer la prolifération organisationnelle de notre société dans laquelle chaque activité, chaque mission est confiée à une nouvelle organisation avec ses codes, ses hiérarchies, ses procédures. 

Nos invités :

Michel Anteby, Professor of Management & Organizations and Sociology, Boston University Questrom School of Business
Olivier Borraz, directeur de Recherche CNRS, directeur du Centre de sociologie des organisations et sociologue. Co-auteur du livre
Bernard Leca, Professeur de Contrôle de Gestion, ESSEC Business School
Ariane Ollier-Malaterre, Professeure de Management et directrice du International Network on Technology, Work and Family à l’École des sciences de la gestion, Université du Québec à Montréal
Alina Surubaru, Maîtresse de conférences en sociologie, Université de Bordeaux.

Animateur : 
Vincent Grimault, Rédacteur à Alternatives Economiques.

Colloque international : Politiques de la machine agricole

Approches sociologiques et historiques des trajectoires de mécanisation de l’agriculture (1945-2021)
16 et 17 juin 2022 - Inscription
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Colloque international - 16 et 17 juin 2022

Comme hier avec le Plan Marshall, l’innovation technologique est aujourd’hui présentée comme la principale solution aux problèmes agricoles et alimentaires de notre temps. L’agriculture connectée, l’usage de drones et les biotechnologies doivent permettre d’affronter les problèmes globaux tels que le changement climatique, la sécurité alimentaire, la prévention des risques sanitaires, etc., sans affecter pour autant la compétitivité de l’agriculture. Bien que ses promoteur·rices assignent volontiers un tel rôle politique à la machine agricole, cette dernière échappe encore largement à la recherche en sciences sociales.

Le projet de recherche collectif Polma (Politiques de la machine agricole avec Sylvain Brunier pour le CSO), qui a bénéficié de financements de l’IFRIS et de la Fondation de France depuis 2018, et qui rassemble des chercheuses et des chercheurs à la croisée de l’histoire et de la sociologie. L’ambition de ce projet est de mettre à profit les outils et les méthodes de la sociologie économique, des STS et de l’histoire des sciences, de la sociologie rurale, de la sociologie et de l’histoire de l’environnement pour décaler le regard par rapport à la littérature existante sur les technologies agricoles.

Le colloque sera l’occasion de rassembler des études qui prennent pour objet les machines agricoles ou qui saisissent ces dernières à partir de problématiques connexes (foncier, travail agricole, conseil, environnement, etc.), ancrées aussi bien en sociologie économique, que dans les STS, l’histoire des sciences, la sociologie rurale ou l’histoire et la sociologie de l’environnement. Cette pluralité d’approches permettra d’engager une réflexion générale sur le rôle donné aux machines dans les politiques de transition agroécologique, qu’elles soient portées par des organisations productives (coopératives, industries agro-alimentaires, négoces) ou par des politiques publiques (agricoles, mais aussi industrielles et environnementales).

Le colloque s’organisera autour de trois principaux axes de réflexion :
Le premier axe, historique, invite les contributions à dénaturaliser la formidable motorisation agricole de l’après 1945, à lui retirer son caractère de nécessité technique et économique évidente.
Le deuxième s’intéresse aux politiques contemporaines de l’innovation agricole et à leur mise en œuvre.
Le troisième axe de réflexion porte sur l’économie des machines agricoles et les transformations du travail en agriculture qu’entraîne une mécanisation croissante des exploitations.

  • Programme (PDF - 645 ko)
  • Lien d'inscription (avant le 8 juin) - Il n'y aura aucune visioconférence pour ce colloque
  • Lieu : Université Paris Dauphine, Place du Maréchal de Lattre de Tassigny – 75016 Paris

Le 16 juin : salle A709 - le 17 juin : salle Raymond Aron

Dossier : Les mutations du travail et par le travail

Avec Henri Bergeron, Didier Demazière, Charlotte Glinel et Gwenaële Rot
COGITO, magazine de la recherche de Sciences Po
  • Warren Teitelman, inventeur de "Ctrl Z"Warren Teitelman, inventeur de "Ctrl Z"

Vidéo : L’entreprise : nouvelle frontière de la transition écologique

Avec Sophie Dubuisson-Quellier - En partenariat avec Sciences Po Alumni- 29 Mars 2022
  • L’entreprise : nouvelle frontière de la transition écologique - Sophie DubuissonL’entreprise : nouvelle frontière de la transition écologique - Sophie Dubuisson

The Second Demographic Transition and the Growth of Consumer Debt

Maude Pugliese, University of Québec / Discussion: Jeanne Lazarus
MaxPo/CSO joint seminar - Friday 3 June 2022
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The Second Demographic Transition and the Growth of Consumer Debt

MaxPo/CSO joint seminar 

Maude Pugliese, Assistant Professor of Population Studies at Institut national de la recherche scientifique (University of Québec) and the director of Observatoire des réalités familiales du Québec.

Discussion by: Jeanne Lazarus, Centre de Sociologie des Organisations (CSO)

When: Friday 3 June 2022, 10:00 a.m. - 12:00 p.m. (Paris time)

Location: Room K.011, 1 Place Saint Thomas d'Aquin 75007 Paris

Registration :

https://docs.google.com/forms/d/1kUw3-5wQkrM9_08Dg6QfspWR-78LfAE2M6gakWBzzOc/viewform?edit_requested=true

Vidéo : Travail et capitalisme : entre individus et collectifs

Rendez-vous de la Recherche à Sciences Po animé par Henri Bergeron
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Recrutement : contrat doctoral Cifre de trois ans sur l’histoire de la direction de la Sécurité sociale

Envoi du dossier avant le 31 mai 2022
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Appel à candidatures – Un contrat doctoral Cifre de trois ans sur l’histoire de la direction de la Sécurité sociale

Le Centre de sociologie des organisations recrute un.e doctorant.e pour la réalisation d’une thèse sur l’histoire de la direction de la Sécurité sociale. La thèse sera financée, via une convention Cifre, par le Comité d’histoire de la Sécurité sociale. La candidate ou le candidat devra disposer d’un master 2 recherche en histoire, en sociologie ou en science politique. Il ou elle devra être familier.e avec le travail sur archives et sur entretiens. La thèse sera dirigée par Marie-Emmanuelle Chessel et Jérôme Aust.

Un descriptif du projet de thèse et des détails pour candidater figurent ci-dessous.

Appel à candidatures – Sociologie historique de la direction de la Sécurité sociale

Le Comité d’histoire de la Sécurité sociale et le Centre de sociologie des organisations (CSO) proposent de lancer à Sciences Po une thèse, financée par le biais d’une convention Cifre, sur l’histoire de la direction de la Sécurité sociale (DSS). Cette direction, qui succède à la direction des assurances sociales en 1945, dispose d’une stabilité au sein des services de l’État qui en font l’un des acteurs administratifs essentiels de la définition et de la mise en œuvre des politiques de protection sociale.

La thèse aura pour but d’étudier l’exercice des missions assignées à la direction, leurs changements dans le temps, l’influence qui est la sienne.

La direction de la Sécurité sociale participe à la définition et à la mise en œuvre des politiques de protection sociale par les propositions de réformes qu’elle élabore et ensuite par la mise en œuvre juridique des décisions politiques. Son champ de compétences s’étend à l’ensemble des branches de la protection sociale (assurance maladie, accidents du travail et maladies professionnelles, retraite, famille). Elle prépare également les textes relatifs à l’organisation et au contrôle des protections complémentaires (mutualité, régimes complémentaires de retraite et de prévoyance). Elle a en outre la charge d’assurer le financement de la protection sociale de base par la préparation des lois de financement de la Sécurité sociale et d’en fixer les règles de gouvernance au moyen des conventions d’objectifs et de gestion. Elle est également en charge des négociations des conventions internationales de Sécurité sociale et du suivi à Bruxelles des règlements européens de Sécurité sociale. Pour l’accomplissement de ses missions, la DSS travaille avec la direction du Budget, mais aussi avec les autres directions du ministère de la Santé et avec les organismes de protection sociale, nationaux ou locaux, de base ou complémentaires.

L’évolution du rôle historique de la DSS dans le gouvernement des politiques de protection sociale pourra constituer un premier questionnement de la thèse. L’ampleur et l’évolution de ses missions ont conduit à une diversification des profils de ses agents qu’il conviendra également d’analyser. Les temporalités explorées restent à préciser, mais des réformes propres à la Sécurité sociale pourront faire l’objet d’investigations approfondies.

Cette thèse s’appuiera sur un ensemble de sources écrites et orales, en partie déjà identifiées, qu’il conviendra d’articuler. Le projet définitif de thèse sera préparé par le ou la candidate qui sera inscrit-e en sociologie à Sciences Po et préparera le dossier de convention Cifre, avec l’aide scientifique et administrative de l’équipe du CSO. 

Le contrat doctoral offert court à partir de l’acceptation du projet par l’Agence Nationale de la Recherche et de la Technologie (ANRT), idéalement avant la fin de l’année 2022. Le projet devra être formalisé et déposé par le ou la candidate, sous la responsabilité des directeurs. La thèse sera réalisée à l’école doctorale de Sciences Po et au CSO. Aucun autre travail n’est attendu par le Comité d’histoire que la réalisation de la thèse. 

Le salaire est de 1957 € brut. Le poste est à temps plein.

En plus de cette rémunération, et en fonction des besoins et des compétences du/de la doctorant(e), des charges de cours rémunérées pourraient être proposées. 

Cette thèse sera menée à bien par un ou une doctorant.e avec un profil d’historien.ne ayant aussi une formation de sciences sociales, ou bien un profil de sociologue ou de politiste ayant déjà travaillé sur archives. Le ou la candidate devra avoir une réelle autonomie de travail, le sens de l’initiative et une aptitude au travail collectif. Il ou elle sera dirigé.e, au CSO, par Marie-Emmanuelle Chessel et Jérôme Aust.

Procédure

1/ Envoi du dossier avant le 16 mai 2022 - prolongé jusqu'au 31 mai 2022 à : jerome.aust@sciencespo.fr

Le dossier doit comprendre :

- Un CV

- une lettre de motivation en une à deux pages ;

- un projet de recherche en deux à trois pages avec des pistes de recherche (indications sur le positionnement par rapport aux travaux existants, sur les questions potentielles, et sur les sources envisagées) ;

- pour les candidat.e.s en cours de M2 : le mémoire de M1 s’il existe + des éléments sur le mémoire en préparation (plan, introduction, chapitre rédigé…). Pour les candidat.e.s déjà titulaires d’un M2 (en 2021 ou 2020) : le mémoire du M2 soutenu (et s’il existe le rapport de soutenance). 

2/ Entretien oral mi-juin 2022.

L’entretien se tiendra devant au jury composé d’au moins deux personnes, dont Jérôme Aust et Marie-Emmanuelle Chessel.

 

Contact :

Jérôme Aust (jerome.aust@sciencespo.fr)

Marie-Emmanuelle Chessel (marieemmanuelle.chessel@sciencespo.fr)

Le Comité d’histoire de la Sécurité sociale, mis en place en 1973, a notamment pour objet d’encourager l’étude et la recherche sur l’histoire de la protection sociale avant et après 1945 et de promouvoir la diffusion des travaux historiques. Il est assisté par un conseil scientifique. Ses moyens d’action sont la publication d’ouvrages, l’organisation de colloques, l’attribution d’aides financières, de prix de thèses et de rapports de masters. Il publie chaque année une revue scientifique, la Revue d’histoire de la protection sociale. En 1974 a été créée une Association pour l’étude de l’histoire de la Sécurité sociale qui apporte au comité les moyens financiers de son action. Cette organisation bicéphale très originale permettra la prise en charge financière, par le biais d’une convention Cifre, d’une thèse.

Unité mixte de recherche de Sciences Po et du CNRS, le Centre de sociologie des organisations (CSO) est un laboratoire qui, après avoir bâti sa réputation dans l’étude des organisations, a progressivement étendu ses domaines d’investigation et ses questions de recherche. Il est aujourd’hui un laboratoire en sciences sociales qui rassemble des sociologues, mais aussi des politistes et des historiens. Les approches théoriques et les méthodes mobilisées au CSO reflètent aujourd’hui cette diversité, propice au développement d’approches multidisciplinaires. Dans le cadre de son programme doctoral, le CSO offre aux doctorants un encadrement académique de haut niveau reposant sur leur forte intégration dans le laboratoire et de multiples dispositifs de formation scientifique. Ce programme doctoral est par ailleurs articulé avec la politique de l’École de la recherche de Sciences Po qui offre de nombreuses opportunités aux doctorants, notamment en matière d'internationalisation.

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The Unholy Trinity: How State, Religion, and Employers Shape Pious Women's Employment

Michal Frenkel, The Hebrew University - 20/05/22
Séance de l'axe Travail, Emploi et Profession
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Séance organisée par l'axe Travail, Emploi et Profession le 20 mai de 10h à 12h

Présentation de Prof. Michal Frenkel, The Hebrew University of Jerusalem's Department of Sociology and Anthropology :
The Unholy Trinity: How State, Religion, and Employers Shape Pious Women's Employment.

Résumé :

Can secular states and employers integrate devotee women from conservative communities in modern organizations without jeopardizing their religious identity? With the growing presence of ultra-disciplinary and gender-conservative religions in the postindustrial society, the mission of integrating devotee women from these groups into high-quality employment is becoming both more urgent and more complicated. Claiming to represent God’s will in imposing a gendered division of labor, conservative denominations of Christianity, Islam, and Judaism equip their female members with sets of values and norms standing at odds with the requirements of most modern organizations.

Against religious leaders’ claims, historical studies demonstrate that these norms were often constructed and reconstructed in broader sociopolitical and economic contexts and are therefore more dynamic and negotiable than they are usually percived. In this paper, I draw on the case of Ultraorthodox women’s integration into the Israeli labor market to develop a theoretical approach to the study of gender-religiosity intersectionality. I first look into how modern states, employers, and institutionalized religions construct the matrix of domination that structures devotee women’s marginalization in the labor market. Then, I consider how the same matrix also offers women a ground for an agency that allows them to rise through the ranks while maintaining their religious identities and legitimate places in their communities.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

Travail et capitalisme : entre individus et collectifs

Participez au prochain "Rendez-vous de la Recherche" 30 mai 2022
  • Actualité Sciences PoActualité Sciences Po

Le monde du travail a profondément évolué. Les individus doivent désormais "co-construire" leurs conditions de travail. Il leur faut apprendre à s'auto-manager - d’où les coachs. Ils doivent aussi être heureux - d'où les Chief happiness officers. Autre évolution s’inspirant d’une philosophie similaire : l’appréhension, y compris juridique, du dialogue social comme un instrument de conciliation apaisée. Or, ces nouvelles pratiques ont des conséquences, tant psychologiques que productives ; tant individuelles que collectives et le conflit reste sans doute un élément consubstantiel au dialogue social.


Pour en débattre, la direction scientifique de Sciences Po avec l'appui de Henri Bergeron et Gwenaële Rot du CSO réunit six spécialistes, chercheurs et experts, autour de deux tables rondes, qui seront suivies d’échanges avec le public.

 

17h-18h - Responsables du et au travail ?

avec

  • Henri Bergeron, directeur de recherche CNRS au Centre de sociologie des organisations de Sciences Po, directeur du Master "Organisations et Management des Ressources Humaines"
  • David Muhlmann, docteur en sociologie des organisations, Senior expert chez McKinsey, psychanalyste. Auteur du Capitalisme et colonisation mentale (Presses universitaires de France, 2021).
  • Scarlett Salman, maîtresse de conférences en sociologie à l'Université Gustave Eiffel, chercheuse au Lisis, auteure d'Aux bons soins du capitalisme (Presses de Sciences Po, 2021).


18h-19h - Quel renouveau du dialogue social ?

avec

  • Élodie Béthoux, professeur de sociologie à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, , chercheuse au Laboratoire "Professions, Institutions, Temporalités" et directrice-adjointe "Formation" de la Graduate School Sociologie et Science Politique - Université Paris-Saclay
  • Hadrien Clouet, chercheur postdoctoral au laboratoire "Centre d’Étude et de Recherche Travail Organisation Pouvoir" (université de Toulouse – Jean Jaurès) et chercheur associé au Centre de sociologie des organisations de Sciences Po
  • Jérôme Pelisse, professeur des universités, chercheur au Centre de sociologie des organisations de Sciences Po

Amphithéâtre Chapsal - 27 rue Saint-Guillaume - 75007 Paris

Inscription pour les internes à Sciences Po

Inscription pour les externes à Sciences Po

Veuillez vous munir de votre invitation

Parution : La société des organisations

Un travail collectif mené par 28 chercheurs et chercheuses du CSO
  • La société des organisationsLa société des organisations

Epistemic limitations of the algorithm for profiling the unemployed in Poland

Karolina Sztandar-Sztanderska (University of Warsaw)
Séminaire Numérisation du service public de l'emploi - 9/05/22
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We are happy to invite you to the second session of the monthly seminar "Digitalization of Public Employment Service" with :

Karolina Sztandar-Sztanderska (University of Warsaw) :
"Sloppy statistics and black-boxing of algorithms. Epistemic limitations of the algorithm for profiling the unemployed in Poland".

Date and place of the seminar :

Monday 9th of May, 10-11.30 am Center for Sociology of Organization (or Online).

Please suscribe following this link to attend the seminar : 

https://docs.google.com/forms/d/1_bP7x6IoHzxYu1wa2bgoMY8YOZ7iFoZRQNKofFNhm8o/viewform?edit_requested=true

We will send the abstract of the communication, the zoom link and the room to the participants a few days before the event.

The organizers Hadrien Clouet, Jean-Marie Pillon & Alizée Delpierre

Parution : Des Lobbys au menu. Les entreprises agro-alimentaires contre la santé publique

Daniel Benamouzig et Joan Cortinas Muñoz
  • Des Lobbys au menu. Les entreprises agro-alimentaires contre la santé publiqueDes Lobbys au menu. Les entreprises agro-alimentaires contre la santé publique

Quels enseignements retenir pour les prochaines crises?

Analyse organisationnelle de la gestion de la crise du Covid-19 par Patrick Castel
Actes du séminaire 2021 du Haut Conseil de la Santé Publique
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Séminaire doctoral du 29 avril 2022

Mesurer et construire l'excellence
Marte Mangset, chercheuse invitée au CSO et Associate Professor à OSLOMET
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Présentation de Marte Mangset, chercheuse invitée au CSO et Associate Professor à OSLOMET :
Mesurer et construire l'excellence. Comment le processus de sélection pour des postes universitaires façonnent la qualité.

Résumé :

Les universités veulent recruter des universitaires excellents, mais comment l’excellence est-elle définie ?
Alors que de nombreuses études se concentrent sur les déviances du principe de mérite dans les processus de sélection académique, telles que le biais sur le genre ou l’ethnicité, cette étude porte sur la construction de la qualité académique dans un processus de sélection légitime.
A partir d’une étude de 48 processus de sélection dans trois universités norvégiennes, avec les documents associés, et 52 entretiens avec des membres des comités de sélection, nous analysons le processus de sélection étape par étape et aussi des différentes conceptions de la qualité académique. Les évaluateurs exposés au défi de comparer et de classer des formes de qualité incomparables ont de manière pagmatique recours à des instruments d’évaluation, et contribuent à une nouvelle construction de la qualité nettement plus étroite.

Cette présentation s’inscrit dans un cadre d’étude plus large sur la sélection dans le monde universitaire et l’espace pour le pluralisme cognitif en collaboration avec Julia Orupabo, Senior Research Fellow à Institute For Social Research.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

En savoir plus sur le programme doctoral

Séminaire doctoral du 15 avril 2022

Concrétiser « l’IA » : le rôle des consultants sur le marché de l’intelligence artificielle à destination des organisations
Louison Carroué, doctorant au CSO
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Présentation de Louison Carroué, doctorant CSO : 
Concrétiser « l’IA » : le rôle des consultants sur le marché de l’intelligence artificielle à destination des organisations.

Résumé : 

La seconde moitié des années 2010 a été marquée par une inflation des promesses autour de l'intelligence artificielle. De nombreuses organisations étrangères à ce secteur communiquent sur le déploiement en leur sein d’outils dits "intelligents" : moteurs prédictifs, agents conversationnels, et autres "feuilles de route" sur l’IA foisonnent et sont les avatars de cette quête de modernité.

Le secteur du conseil s'est emparé de cet objet et propose aujourd'hui de nombreuses prestations dans ce domaine, comme l'identification de cas d’application de ces technologies chez ses clients ou encore la formalisation de "stratégies" autour de l'IA.

Que vend-on et que fait-on lorsque l'on propose du "conseil en IA" ? Cette recherche analyse le rôle des acteurs du conseil dans la production et la circulation d’une injonction de "se mettre à l’IA" et montre les opérations par lesquelles les consultants la concrétisent.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

En savoir plus sur le programme doctoral

Conflits d'intérêts et objectivité des savoirs médicaux

Boris Hauray, Iris/EHESS
Séance de l'axe Savoirs, Science et Expertise du 8 avril 2022
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Séance organisée par l'axe Savoirs, Science et Expertise

Présentation de Boris Hauray, Iris/EHESS :
Conflits d'intérêts et objectivité des savoirs médicaux.

Résumé

Cette présentation analysera dans un premier temps les enjeux de la constitution du conflit d’intérêts en objet de recherche pour les sciences sociales. Dans un second temps, elle étudiera plus spécifiquement la manière dont les grandes revues médicales ont fait face à la mise en cause des conflits d’intérêts de leurs auteurs. Ce faisant, elle montrera qu’au cours des quatre dernières décennies, la question des conflits d’intérêt a été le support de trois problématisations distinctes de l’objectivité des savoirs médicaux.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

Martin Giraudeau : Soutenance d'Habilitation à Diriger des Recherches en sociologie

Scripted Enterprise : The Textual Foundation of the DuPont Corporation - 21/04/2022
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Le 21 avril 2022, Martin Giraudeau a soutenu une Habilitation À Diriger Des Recherches en Sociologie intituléee:
SCRIPTED ENTERPRISE The Textual Foundation of the DuPont Corporation.

Jury

M. Patrick CASTEL,Directeur de recherche de la Fondation nationale des sciences politiques, Centre de sociologie des organisations, Sciences Po

M. Jonathan LEVYJames Westfall Thompson Professor of US History, Fundamentals, Social Thought, and the College, University of Chicago (rapporteur)

Mme Andrea MENNICKENAssociate Professor, Department of Accounting, London School of Economics and Political Science (rapporteur)

M. Alain POTTAGEProfesseur des universités, École de droit, Sciences Po (garant et rapporteur)

Mme Susan ZIEGERProfessor of English, University of California, Riverside (présidente)

RÉSUMÉ

This memoir is the draft manuscript of a book on the founding of the DuPont corporation in the first years of the nineteenth century. It is the monograph of a venture, which carefully follows the entrepreneurs, Pierre Samuel and Irénée Dupont de Nemours, from the inception of their idea to emigrate from France to the United States in 1797, to the start of operations of the gunpowder manufactory they eventually founded – an early industrial concern in America, established near Wilmington, Delaware, in 1804. As such, the book is a contribution to the history of business and capitalism, but it is also a contribution to the theory of entrepreneurship, and more broadly of action in society. Challenging the traditionally individual, cognitive, and creative accounts of enterprise, it argues that the entrepreneur is first and foremost a bureaucrat: forming the new firms is formalizing it by producing scripts, starting with the business plan. While previous scholarship has repeatedly insisted on the informality of enterprise, Scripted Enterprise empirically demonstrates that, for the entrepreneur, the form is the norm. Further, the book shows that the scripts of enterprise are themselves scripted: they are generic documents, which comply with certain templates and models. Even, and perhaps even more so, in contexts of so-called “freedom of enterprise,” enterprise is thus a regular, normalized, and collective activity, rather than the creative act of an imaginative individual.

The first analytic emphasis of the book is on enterprise as process. It is a study of the progressive drift of the project, from an agricultural to a commercial and, in the end, to an industrial undertaking. While Pierre Samuel Dupont initially planned, from Paris, the establishment of a rural colony, destined to eventually become a new city, perhaps even a new State in the Union, he revised his plan upon arrival in the US in January 1800, to pursue instead a project in transatlantic commerce. His youngest son Irénée finally proposed to rather establish a gunpowder manufactory, which eventually turned into the DuPont corporation that historians have analyzed the crucial role of in American capitalism over the two following centuries. This foundational drift resulted from the difficulties encountered by the Duponts in raising funds for their initial projects, and gives us insights into the entrepreneurial context of the time – that is, into the thinking of both entrepreneurs and investors, regarding which projects were most worthy of attention, and investment. In a period of intense land speculation and diplomatic tensions across the Atlantic, industrial undertakings, however novel and uncertain, could appear as safer bets.

The second analytic emphasis of the book is on enterprise as bureaucracy. It argues that the two Duponts engaged in “entrepreneurial work,” which was essentially paperwork. The drifting of enterprise went along with its drafting: the entrepreneurs prepared a long series of scripts, akin to today’s “business plans,” thanks to which they reflected on their respective projects, but also discussed and agreed with potential investors and other parties. A key issue was the credibility of these scripts, which the Duponts attempted to strengthen by gathering information in what I call “sidescripts,” from maps of the New World to published travel journals, from stories of prior, comparable ventures to accounts of competing companies. The two entrepreneurs however mobilized the information from these sidescripts in different ways. While Pierre Samuel used it to precisely locate his proposed colony, in a specific valley, and outline the concrete steps of its economic but also demographic, social, and political development over a decade, Irénée conducted accounting simulations on a profit and loss account to prove that the manufactory would be profitable, in a normal year of operations, whatever the price of gunpowder, of raw materials, etc. While the father put forth a destination for his venture, the younger Dupont abstracted his own so as to make its future appear knowable, as a set destiny. The differences between the two scripts are explained by the different credit positions of the two men, but also of the two projects. While Pierre Samuel was a well-known and connected figure proposing a familiar type of venture, Irénée was a young man without credit proposing an unusual industrial enterprise. He was therefore compelled to make stronger demonstrative efforts in his plans.

The third analytic emphasis of the book is on the generic forms of enterprise. At the time when the Duponts prepared their projects, a number of legal constraints on the formation of new companies had been abolished. The requirement to apply for a privilege, or patent, had disappeared, especially. Yet this did not mean that they were not subjected to any “service windows” that would allow the projects to go ahead. They needed to raise funds from investors. They also had to morally authorize themselves to carry out their ventures. Such project appraisals imposed a number of requirements on the plans: the scripts were themselves scripted. The book traces the different textual genres and argumentation techniques that the entrepreneurs drew on in textually designing their projects. Through a careful review of the two Duponts’ respective biographies, it shows that the father, who had previously owned a print shop and been a leading Physiocratic economist, borrowed from the genre of subscription prospectuses which was common in the printing industry, as well as on the rhetoric of contemporary political economy pamphlets, to make the case for his rural colony; while the son borrowed from the genre of engineering quotes, as well as from the emerging, quantified rhetoric of experimental reports, which he had become familiar with as the student of Antoine Laurent Lavoisier at the French State’s gunpowder works. Although they were writing side-byside, in the same moment, and for the same purpose of generating revenues for the family, the two men operated in different textual economies of credit.

Overall, the book is an effort towards the elaboration of a sociology of formalities. Drawing on the incredibly fine grain of the archival materials available on the Dupont case and on its economic, intellectual, social, and political contexts, it shows that most of the “thinking” of entrepreneurs can be explained empirically by their position at the intersection of wide variety of texts.

Contact : Martin Giraudeau

Bilan de l'activité de l'axe Droit, normes et régulations du CSO 2017-2021

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L’axe Droit, normes et régulations du CSO existe depuis janvier 2017.

Animé par Jérôme Pélisse et Claire Lemercier (qui fait une pause en la matière en 2022), avec depuis 2020, Emilie Biland-Curinier, il regroupe activement une douzaine de membres du laboratoire, chercheur.ses, doctorant.es et postdoctorant.es, ainsi que quelques associés, anciens ou passés par le CSO.

Son activité est diverse depuis quatre ans, alternant séminaires où ont été présentés des thèses (enquêtes, articles ou chapitres de thèse), enquêtes de terrain de membres du laboratoire ou communications de collègues invités ; organisation de journées d’étude ou de colloques (sur « Les cultures juridiques et judiciaires », « L’Etat, le droit et le marché : la réforme du Code des marchés publics », « Se faire concurrence, de quel droit ? » ou « Droit et temporalités ») ; lectures de textes de sociologie du droit ; réflexion sur des outils bibliographiques ou méthodologiques.

En 2021, l’activité s’est concentrée sur l’organisation d’un colloque en avril, qui a donné lieu à un projet de dossier soumis à une revue en fin d’année. Plusieurs projets ont été également été déposés durant cette année, ouvrant à des travaux empiriques qui sont au cœur de l’axe : projets INJUVID : Injustices, conflictualités et expériences du droit en urgence sanitaire" (financé par l’ANR) ; TAXLAW : The Authority of Expertise in Professional Tax Law Practice (financé par le Research Council norvégien) ; AVOCONSEILS. Le rôle des avocats aux conseils (financé par l’ANR) ; Legalization of Organizations (Fonds France-Berkeley) ; postdoctorat sur les Data Protection Officers ; thèse sur les causes lawyers environnementaux et les procès pour la justice climatique ; thèse sur la mondialisation des politiques d’entreprise liées aux droits des personnes LGBT ; etc.

Pour l’année 2022, l’axe a vocation à accueillir des discussions autour de ces projets et d’autres actuellement en cours au laboratoire, en lien avec des thèses, des projets de recherche et d’autres axes, par exemples autour des relations entre science et droit, des questions de régulations des marchés et des organisations, des transformations de l’Etat et de l’économie public-privé, des professions ou des intermédiaires du droit.

Pour rappel, les années précédentes :

En 2017 :

Fondation de l’axe en janvier, construction d’une bibliographie dans Zotéro (mis en sommeil ensuite), d’un guide des ressources juridiques (Anna Egea

Journées d’étude « Cultures juridiques et judiciaires : étude de la circulation de modèles juridiques » (9 novembre), base d’un dossier paru dans Droit et société en 2020 

En 2018 :

Séminaires internes de présentation de thèse (Charles Reveillere, Amélie Marissal)

Séminaires de présentation d’enquête (Sebastian Billows, Gulserien Kozak-Isik, R. Juston & J. Pélisse)

Séminaire autour de Malcolm Feeley (Berkeley)

En 2019 :

Séminaire interne de présentation de thèse (Isaac Lambert, février)

Séminaire « L’État, le droit et le marché. Les enjeux de la réforme du code des marchés publics », organisé par Alina Surubara, Thomas Derichaux (Univ Bordeaux) et Jérôme Pélisse, mai

Séminaire de lecture (Abel, Felstiner et Sarat, « Naming, blaming, claiming » (1980) et Albiston, Edelman et Miligan, « The Dispute Tree and the Legal Forest » (2014), juillet)

Séminaire autour de Calvin Morill (Berkeley)

Un séminaire de présentation d’enquête (Emmanuelle Marchal) et de méthode (travailler à partir de dossiers et décisions judiciaires, par C. Lemercier et E. Biland-Curinier, octobre)

En 2020 :

Journée d’étude « Se faire concurrence, de quel droit ? » organisé par Hughes Bonnefon, Isaac Lambert et Jérôme Pélisse, janvier

Séminaire autour de Michal W. McCann (University of Washington), mars

Séminaire sur « Deux professions pour un Etat régulateur : avocats et économistes de la concurrence au travail », article de Sebastian Billows et Lola Avril (juin)

Séminaire interne de présentation de thèse de Nathan Rivet et Charles Reveillere (octobre)

Séminaire doctoral autour du dossier Legal Intermediation (Sebastian Billows, Lisa Buchter et Jérôme Pélisse)

En 2021 :

Colloque Droit et temporalités, organisé par Charles Reveillere, Lus Prauthois et Jérôme Pélisse (avril)

Deux séances du séminaire doctoral :
Julien Larrègue (Les usages profanes de la biologie par les acteurs du monde judiciaire, avril) et Corentin Durand (Incorporer le droit. Les ruses de la discipline pénitentiaire, sept.)

En 2022 : 

Deux séances du séminaire doctoral du vendredi matin : Cécile Vigour (février) ; Lus Prauthois (mars)

Séminaire interne sur les Data Protection Officers (Kevin Mellet et Alexis Louvion), (1er avril) 

Séminaire de lecture de textes classiques de sociologie du droit, 30 mai 2022

Workshop du projet INJUVID (21 juin 2022)

Séminaire Tax Law (28 juin 2022)

Contacts :

Emilie Biland-Curinier, Professeure des universités à Sciences Po [emilie.bilandcurinier@sciencespo.fr]

Jérôme Pélisse, Professeur des universités à Sciences Po [jerome.pelisse@sciencespo.fr]

 

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Replay de la conférence : Le Grand Défi Ecologique

pour les 30 ans de l'Ademe avec Sophie Dubuisson-Quellier
  • Le Grand Défi Ecologique - ADEMELe Grand Défi Ecologique - ADEME
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More Than Euros: Exploring the Construction of Project Grants as Prizes and Consolations

Peter Edlund, Université d'Uppsala
Séminaire "Enseignement supérieur et recherche" - 5 avril 2022
  • ERC European Research CouncilERC European Research Council

La prochaine séance du séminaire "Enseignement supérieur et recherche" est programmée le 5 avril de 12h30 à 14h, à la fois en présentiel, sur le campus de Sciences Po, 1 place Saint-Thomas d'Aquin 75007, en salle K.027 et en distanciel.

Peter Edlund, chercheur postdoctorant au département des études commerciales de l'université d'Uppsala et actuellement en visitng au CSO, présentera une communication intitulée :

More Than Euros: Exploring the Construction of Project Grants as Prizes and Consolations.

Summary :

The growth of project grants across Europe has implied that scientists experience considerable pressures to seek research funding. Such pressures suggest that scientists would devote most of their attention to the monetary amounts at play through various grants. But, while many scientists struggle to access funding, we also see indications that the allocation of certain grants invokes much more than issues reducible to pecuniary amounts. These indications highlight our need for new knowledge on the ways that scientists attribute meanings to funding and, in doing so, construct the status of grants. Through a comparative, interview-based study, I explore how early-career scientists in Sweden constructed the status of closely related and monetarily identical European Research Council (ERC) Starting Grants (StGs) and Swedish Research Council (SRC) Reserve Grants (RGs). My findings show that scientists ascribed their respective ERC and SRC grants with very different meanings, and that such meanings were specifically attributed on the basis of those evaluations through which StGs and RGs had been acquired. Both grants target top-graded proposals in Europe-level ERC evaluations, but budgetary shortages entail that StGs are distributed to first-ranked applicants, while RGs are allocated to second-ranked applicants. These minimal distinctions did not hinder scientists from constructing ERC StGs as ‘prizes’ and SRC RGs as ‘consolations’ that, respectively, signified successes and failures in elite circles of academia. Such construction persevered even though StGs were perceived as administratively burdensome for research group leaders and economically troublesome for university departments.

Séminaire doctoral du 1er avril 2022

L'Etat, ses citoyens et leurs vaccins. Etude comparée des politiques de vaccination contre l’hépatite B et les papillomavirus
Cécile Lavier, doctorante au CSO
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Présentation de Cécile Lavier, doctorante au CSO:
L'Etat, ses citoyens et leurs vaccins. Etude comparée des politiques de vaccination contre l’hépatite B et les papillomavirus.

Résumé

La pandémie de Covid-19 a remis au centre du débat public la politique vaccinale française. Source de nombreuses controverses sociales, scientifiques et politiques, la question de la vaccination met en jeu le rapport des citoyens aux institutions sanitaires et aux pouvoirs publics, et la capacité de l'Etat de mener à bien des politiques de santé publique de grande ampleur. 
Cette recherche vise à analyser dans une perspective socio-historique les trajectoires particulières des vaccinations contre l'hépatite B et les papillomavirus. A la croisée des sociologies de la santé, des sexualités et de l'action publique, elle s'intéresse aux acteurs qui se sont mobilisés pour l'élaboration et de la mise en œuvre de ces politiques, et aux évolutions de leur compréhension de ces enjeux. 

Ce séminaire qui se tient les vendredis de 10h à 12h est organisé à la fois en distanciel et en présentiel sur le campus de Sciences Po.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

En savoir plus sur le programme doctoral

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