More Than Euros: Exploring the Construction of Project Grants as Prizes and Consolations

Peter Edlund, Université d'Uppsala
Séminaire "Enseignement supérieur et recherche" - 5 avril 2022
  • ERC European Research CouncilERC European Research Council

La prochaine séance du séminaire "Enseignement supérieur et recherche" est programmée le 5 avril de 12h30 à 14h, à la fois en présentiel, sur le campus de Sciences Po, 1 place Saint-Thomas d'Aquin 75007, en salle K.027 et en distanciel.

Peter Edlund, chercheur postdoctorant au département des études commerciales de l'université d'Uppsala et actuellement en visitng au CSO, présentera une communication intitulée :

More Than Euros: Exploring the Construction of Project Grants as Prizes and Consolations.

Summary :

The growth of project grants across Europe has implied that scientists experience considerable pressures to seek research funding. Such pressures suggest that scientists would devote most of their attention to the monetary amounts at play through various grants. But, while many scientists struggle to access funding, we also see indications that the allocation of certain grants invokes much more than issues reducible to pecuniary amounts. These indications highlight our need for new knowledge on the ways that scientists attribute meanings to funding and, in doing so, construct the status of grants. Through a comparative, interview-based study, I explore how early-career scientists in Sweden constructed the status of closely related and monetarily identical European Research Council (ERC) Starting Grants (StGs) and Swedish Research Council (SRC) Reserve Grants (RGs). My findings show that scientists ascribed their respective ERC and SRC grants with very different meanings, and that such meanings were specifically attributed on the basis of those evaluations through which StGs and RGs had been acquired. Both grants target top-graded proposals in Europe-level ERC evaluations, but budgetary shortages entail that StGs are distributed to first-ranked applicants, while RGs are allocated to second-ranked applicants. These minimal distinctions did not hinder scientists from constructing ERC StGs as ‘prizes’ and SRC RGs as ‘consolations’ that, respectively, signified successes and failures in elite circles of academia. Such construction persevered even though StGs were perceived as administratively burdensome for research group leaders and economically troublesome for university departments.

Séminaire doctoral du 1er avril 2022

L'Etat, ses citoyens et leurs vaccins. Etude comparée des politiques de vaccination contre l’hépatite B et les papillomavirus
Cécile Lavier, doctorante au CSO
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Présentation de Cécile Lavier, doctorante au CSO:
L'Etat, ses citoyens et leurs vaccins. Etude comparée des politiques de vaccination contre l’hépatite B et les papillomavirus.

Résumé

La pandémie de Covid-19 a remis au centre du débat public la politique vaccinale française. Source de nombreuses controverses sociales, scientifiques et politiques, la question de la vaccination met en jeu le rapport des citoyens aux institutions sanitaires et aux pouvoirs publics, et la capacité de l'Etat de mener à bien des politiques de santé publique de grande ampleur. 
Cette recherche vise à analyser dans une perspective socio-historique les trajectoires particulières des vaccinations contre l'hépatite B et les papillomavirus. A la croisée des sociologies de la santé, des sexualités et de l'action publique, elle s'intéresse aux acteurs qui se sont mobilisés pour l'élaboration et de la mise en œuvre de ces politiques, et aux évolutions de leur compréhension de ces enjeux. 

Ce séminaire qui se tient les vendredis de 10h à 12h est organisé à la fois en distanciel et en présentiel sur le campus de Sciences Po.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

En savoir plus sur le programme doctoral

Nouveau projet :

OrA-NEAT (Organization and Attitudes in Nursing homE Antibiotic sTewardship)
Coordination : Université de Lorraine et Henri Bergeron, Claire Bodelet, Patrick Castel, Renaud Crespin et Etienne Nouguez au CSO
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Le projet OrA-NEAT (Organization and Attitudes in Nursing homE Antibiotic sTewardship) porte sur le développement et l'évaluation d’un programme personnalisable de bon usage des antibiotiques adapté aux besoins des EHPAD français à partir d’une évaluation globale des organisations et des perceptions des professionnels de santé. 

Géré par l'Université de Lorraine, il fait intervenir plusieurs partenaires dont le CSO sur une durée de 6 ans avec Henri Bergeron, Claire Bodelet, Patrick Castel, Renaud Crespin et Etienne Nouguez.

Résumé 

Malgré les preuves croissantes de leur efficacité en médecine animale et humaine, l’implantation des programmes de bon usage des antibiotiques (BUA) reste suboptimale. Les interventions de ces programmes visent à modifier les comportements de divers professionnels et des patients/usagers, comme la prescription d'antibiotiques (AB). Elles sont sujettes à des interactions avec le contexte, comme quand elles sont adaptées aux moyens de l’établissement dans lesquelles elles sont mises en oeuvre, modérant ainsi leur impact une fois transférées dans d’autres établissements disposant d’autres moyens. Elles nécessitent donc des méthodes de développement et d'évaluation particulières, et de porter une attention particulière au renforcement des capacités et au contexte dans lequel elles s'inscrivent. Jusqu'à présent, les études évaluant des programmes de BUA ont accordé peu d'attention à la théorie sous-jacente à leur développement et à leur déploiement. Alors que l'épidémiologie et l’infectiologie sont essentielles pour développer et évaluer de tels programmes, les sciences sociales sont particulièrement intéressantes pour démêler les facteurs socioculturels et psychologiques motivant l’usage d’AB, et pour développer des interventions visant à modifier les comportements.

Le projet OrA-NEAT qui propose une approche interdisciplinaire vise à :
(i) Comprendre les comportements des professionnels de santé qui conduisent à l'usage d’AB et leurs attitudes envers le BUA en EHPAD afin d'identifier les opportunités dans le champ ;
(ii) Développer un programme de BUA multi-composante, adaptable aux attitudes des professionnels de santé envers le BUA et au contexte de chaque EHPAD ;
(iii) Évaluer l'efficacité, la pérénnité, l’implantation et la transférabilité d'un tel programme dans l’ensemble des EHPAD français.

Séminaire doctoral du 25 mars 2022

L'égalité au prix de la différence. La reconnaissance partielle de l'homoparentalité par la justice en France de 2013 à 2021
Lus Prauthois, doctorante du CSO
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Présentation de Lus Prauthois, doctorante au CSO : 
L'égalité au prix de la différence. La reconnaissance partielle de l'homoparentalité par la justice en France de 2013 à 2021.

Résumé 

La loi du "mariage pour tous" a ouvert le mariage et l'adoption aux couples de même sexe tout en continuant à marginaliser les minorités sexuelles. C'est ce paradoxe que la thèse de Lus Prauthois analyse à la lumière d'une enquête de terrain auprès de parents homo/bisexuels et de professionnel·les de la justice dans plusieurs juridictions française.

Ce séminaire qui se tient les vendredis de 10h à 12h est organisé à la fois en distanciel et en présentiel sur le campus de Sciences Po.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

En savoir plus sur le programme doctoral

L’entreprise : nouvelle frontière de la transition écologique. Les nouveaux visages de l’engagement citoyen

Avec Sophie Dubuisson-Quellier - En partenariat avec Sciences Po Alumni- 29 Mars 2022
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Réformer les architectures territoriales en Europe et en France. Des politiques de rationalisation, à la croisée des influences européennes et des dynamiques politiques nationales

Patrick Le Lidec, CEE
Séance de l'axe Action publique et transformations de l'Etat - 18 mars 2022
  • Wikimedia Commons/M.Minderhoud, CC BY-SA 3.0 Wikimedia Commons/M.Minderhoud, CC BY-SA 3.0

La prochaine séance de l'axe Action publique et transformations de l'Etat est fixée le 18 mars 2022 dans laquelle intervient Patrick Le Lidec, Chargé de recherche CNRS et chercheur au Centre d’études européennes de Sciences Po.

Titre de son intervention :

Réformer les architectures territoriales en Europe et en France. Des politiques de rationalisation, à la croisée des influences européennes et des dynamiques politiques nationales.

Résumé :

Depuis une trentaine d’années, les politiques de réformes des architectures territoriales ont connu un renouveau très marqué dans les Etats européens. Ce regain a largement été porté par les gouvernements libéraux et relayé par différentes organisations supranationales et par la Commission européenne, qui ont érigé en norme les fusions, censées être gages d’économies budgétaires. La « rationalisation » par fusion a été très inégalement appropriée à l’échelle des Etats par les gouvernements d’Europe du nord et du sud, avant que la crise des dettes souveraines ne contribue à en faire un impératif auquel il est devenu difficile de se soustraire. En France, les gouvernements ont mené des politiques ambigües, contraintes au plan européen par une quête de crédibilité et sur la scène nationale par des contraintes constitutionnelles, parlementaires et partisanes qui ont relégué la recherche d’économies budgétaires à l’arrière-plan.

Ce séminaire qui se tient de 10h à 12h est organisé à la fois en distanciel et en présentiel, sur le campus de Sciences Po, 1 Place Saint-Thomas d'Aquin 75007, en salle K.011.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

Replay du webinar : L’enseignement supérieur et la recherche face au Covid-19. Retours d’acteurs et d’actrices de l’ESR

  • Actualité CSOActualité CSO

La session sur les Retours d’acteurs et d’actrices de l’ESR, lors de la journée d'étude du 8 mars consacrée à L’enseignement supérieur et la recherche face au covid-19, est disponible sur Youtube Sciences Po

La discussion était animée par Anaïs Gérard, directrice de la rédaction Enseignement et Recherche d’AEF-Info avec pour invités :

- Anne-Sophie Barthez (DGESIP),

- Bernard Dizambourg (Consultant France Universités),

- Jacques Fayolle (Directeur de Télécom Saint-Etienne et Président de la CDEFI),

- Thomas Froehlicher (Directeur général de Rennes School of Business, représentant de la CGE),

- Guillaume Gellé (Président de l’URCA et Vice-Président de France Universités),

- Valérie Gibert (DGS de l’Unistra). 

 

En savoir plus

Lire le rapport de recherche financé par l'ANR (accessible sur ce lien -PDF - 4 Mo)

Gouverner les données dans l'organisation : quel(s) rôle(s) pour le DPO ?

Chaire Good In Tech - Séminaire du 24 mars 2022 animé par Kevin Mellet
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La chaire Good In Tech vous invite à son séminaire intitulé 

Gouverner les données dans l'organisation : quel(s) rôle(s) pour le DPO ?

qui aura lieu le jeudi 24 mars de 17h00 à 18h30 (Séminaire en ligne)

Lien d'inscription

Descriptif de l'événement : 
Les Data Protection Officer (DPO), chargés de mettre en œuvre la conformité au RGPD au sein de l’organisme qui les a désignés, veillent à l’ensemble des traitements mis en œuvre par leur organisation. Chargés de nombreuses tâches, en lien avec leur mission principale consistant à veiller au respect des règles relatives à la protection des données, ils et elles sont assurément le visage de la gouvernance des données personnelles dans les organisations. 

Qui sont ces professionnels ? Comment construisent-ils leurs compétences, leur expertise et leur éthique professionnelle ? Quelle(s) formation(s) ont-ils suivie(s) et quelles sont les exigences du RGPD en matière de formation ? Comment, concrètement, exercent-ils leurs missions au quotidien ? Quel est leur positionnement au sein de l’organisation ? De quelle légitimité et de quelle autonomie disposent-ils, et à quelles résistances se confrontent-ils ?

C'est sous l'angle de la professionnalisation que ce webinaire entend apporter un éclairage sur ces questions, et interroger les conditions de mise en œuvre d'une gouvernance des données personnelles au sein des organisations. 

Ce webinaire sera l'occasion de présenter les premiers résultats d'une enquête sociologique effectuée par Alexis Louvion (avec le soutien de la chaire Good in Tech) auprès de DPO, pour comprendre les différents enjeux de leur professionnalisation. Se joindront à la discussion Paul Olivier Gibert, Président de l'AFCDP, principale association professionnelle du secteur, et Xavier Strubel, Professeur de droit du numérique, fondateur et directeur d'une formation spécialisée dans le management de la protection des données à l'Institut Mines-Télécom Business School.

Interventions 

  • Paul Olivier Gibert, président de l'Association Française des Correspondants à la Protection des Données (AFCDP)
  • Alexis Louvion, chercheur post-doctorant en sociologie, Chaire Good in Tech, Sciences Po (CSO) / Institut Mines-Télécom Business School (IMT-BS)
  • Xavier Strubel, Professeur, Fondateur et directeur du Mastère Spécialisé Data Protection Management (MS DPM), Institut Mines-Télécom Business School (IMT-BS)

L'animation de la table ronde sera assurée par Kevin Mellet, Assistant Professor de sociologie (Sciences Po)

Le Cycle webinar de recherche de Good In Tech est un ensemble de séminaires de recherche où des chercheurs présentent leurs travaux récents sur les axes de recherche de Good In Tech, à savoir l'innovation numérique responsable, le développement de technologies responsables et la gouvernance du numérique responsable.

Pour vous inscrire, rendez-vous sur notre page Good In Tech


L'équipe Good In Tech

Changer la société par la famille et par le droit ? Minorités sexuelles et de genre d'un continent à l'autre

Par Émilie Biland-Curinier
Axe Discriminations et politiques catégorielles du LIEPP - 23 mars 2022
  • Actualité CSOActualité CSO

L'axe Discriminations et politiques catégorielles du LIEPP a le plaisir de vous inviter au séminaire :

Changer la société par la famille et par le droit ? Minorités sexuelles et de genre d'un continent à l'autre.

Mercredi 23 mars 2022 16:00 - 17:30 En ligne

Inscription obligatoire 

Présentation :

Émilie Biland-Curinier, Sciences Po, CSO

La reconnaissance croissante des droits conjugaux et parentaux des minorités sexuelles et de genre constitue une dynamique majeure de changement social, à l'intersection de deux institutions conservatrices à bien des égards, le droit et la famille. Comment les personnes concernées, comment les juristes qui interviennent dans leur vie privée, appréhendent-elles et participent-elles à cette transformation de leur statut social, et plus largement des sociétés auxquelles elles appartiennent ?

Ce séminaire rendra compte d'une recherche en cours qui analyse les expériences des parents LGBT et des intermédiaires du droit, au Chili, en France et au Québec afin de prendre la mesure des conditions, de la portée et des limites du changement social par la famille et par le droit.

Discussion :

Laurence Brunet, Juriste, chercheuse associée à l'ISJPS, Université Paris 1/ CNRS, UMR 8103

Lancement du séminaire « Numérisation des services publics de l’emploi »

Self-Service in Action: Characteristics and Implications of Face-to-Screen Encounters in the Welfare State
By D. Böhringer from IAQ - march 14, 2022
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Le séminaire propose de saisir les enjeux de la dématérialisation des services publics d’emploi. Il engage une double critique de l’équipement numérique du service public d’emploi : une critique externe, consacrée à l’articulation entre les logiciels et le recours à l’administration ou le marché de l’emploi, ainsi qu’une critique interne, consacrée aux effets sociaux propres des logiciels sur les rapports de force ou les interactions au sein du service public d’emploi.

SÉANCE

La première séance du séminaire est fixée le lundi 14 mars 2022 de 10h à 11h30, dans la salle de réunion du Centre de sociologie des organisations (1, place Saint Thomas, 75007 Paris).
Un plan des locaux est accessible ici.
  • Intervention de Daniela Böhringer, de l'IAQ (Institut sur le travail et les qualifications) à l'université de Duisburg, pour une présentation en anglais intitulée " Self-Service in Action: Characteristics and Implications of Face-to-Screen Encounters in the Welfare State ".
Le séminaire est à la fois en présentiel et via Zoom. Le lien d'inscription, que vous souhaitiez y assister en présentiel ou par voie numérique, est ici.

ORGANISATEURS : 

Hadrien Clouet, chercheur postdoctorant à l'IDHES (Paris Nanterre)
Alizée Delpierre, chercheuse postdoctorante au CSO (Sciences Po)
Jean-Marie Pillon, maître de conférence à l'Irisso (Paris Dauphine)

A lire : L’État en France et aux États-Unis : si loin, si proche

Par Nicolas Barreyre (EHESS) et Claire Lemercier
Parution dans COGITO, magazine de Sciences Po Recherche
  • United States Capitol – 1846 © Architect of the CapitolUnited States Capitol – 1846 © Architect of the Capitol

L’État en France et aux États-Unis : si loin, si proche

par Nicolas Barreyre, EHESS, et Claire Lemercier, Centre de sociologie des organisations.

Article paru dans COGITO, le magazine de Sciences Po

Opposer le mode de vie politique de la France à celui des États-Unis est un classique du débat politique français qui ne date pas d’hier : Alexis de Tocqueville (1805-1859) mettait déjà ce face-à-face au centre de son livre De la démocratie en Amérique. À ses yeux, la vitalité des associations et des assemblées communales aux États-Unis s’opposait à l’individualisme français, qui conduisait, de façon en apparence paradoxale, à l’étatisme.

Près de deux siècles plus tard, les États-Unis restent présentés comme un contre-modèle d’une France qui serait, depuis Napoléon voire Louis XIV, hyper centralisée et interventionniste, régentée par un État quadrillant le territoire avec des fonctionnaires contrôlant les entreprises et la société civile. Par contraste, les États-Unis seraient un pays emblématique du capitalisme dérégulé, de la vie associative et où règne une méfiance profondément ancrée envers toute administration centrale.
Les chercheurs et chercheuses en sciences sociales se sont réapproprié cette opposition, souvent présente dans les discours politiques, et en ont tiré des modèles nationaux, dans le but d’expliciter des trajectoires historiques différentes. Or, lorsqu’on essaie de reconstituer l’expérience de l’État vécue par les habitant·es de chaque pays à différents moments du passé, une telle opposition ne tient pas.

Ce n’est pas seulement que les choses sont plus nuancées. Il est bien évident que l’État central n’est pas totalement absent aux États-Unis et que devenir fonctionnaire n’est pas de toute éternité le rêve de chaque Français ! C’est surtout que l’approche en termes de modèles nationaux mène à une impasse historique. Dans notre article The Unexceptional State : Rethinking the State in the Nineteenth Century (The American Historical Review, 2021), fondé largement sur des historiographies en plein renouvèlement, nous explorons conjointement les cas français et étatsunien dans la première moitié du XIXe siècle. De cette étude, il ressort que, loin d’être opposés, ces modèles participaient au contraire à un répertoire commun de formes étatiques, caractérisant un moment historique particulier. Cette approche historicisante de l’État nous semble pouvoir aider à mieux comprendre les articulations d’aujourd’hui entre État central, collectivités locales, associations et entreprises.

Les États-Unis : un État si unique ?

Depuis une trentaine d’années, le milieu de la recherche étatsunien fait preuve d’un regain d’intérêt pour l’histoire de l’État aux États-Unis. Précédemment, le XIXe siècle était largement considéré comme une époque des tribunaux et des partis politiques. Les travaux récents ont montré l’importance de multiples formes d’action de l’État. Les États fédérés exerçaient des pouvoirs de « police » qui pouvaient aller jusqu’à prescrire des comportements moraux. L’État fédéral, via l’armée, orchestrait la violente conquête de l’Ouest, son exploration, sa mise en cartes et son aménagement ; et la poste, service public national, jouait un rôle économique, social et politique de premier plan. Mais, si l’État étatsunien d’avant 1860 était puissant et interventionniste dans certains domaines, il n’était pas bureaucratique. Ainsi, même ces recherches les plus récentes, qui réévaluent l’État étatsunien de manière assez drastique, continuent à le caractériser comme fondamentalement différent de l’État européen, et particulièrement français. Comme s’ils obéissaient à deux logiques bien distinctes. Nous avons repris la discussion, en nous demandant si, dans les pratiques, cela se vérifiait dans la première moitié du XIXe siècle. Notre entreprise, reposant sur les publications existantes des deux côtés de l’Atlantique, s’est avérée délicate car elle nécessitait de faire dialoguer des travaux qui, d’un pays à l’autre, ne posent pas les mêmes questions. Rapprocher ainsi les deux perspectives historiques sur la base d’interrogations communes est riche d’enseignements.

Des administrations qui travaillent avec les élites

United States Capitol – 1846 © Architect of the Capitol

Tout d’abord, nous discutons de l’opposition classique entre une France centralisée et des États-Unis fédéraux. La différence constitutionnelle ne fait pas de doute — les États fédérés avaient des pouvoirs que les départements français n’avaient ni ne revendiquaient — et les discours dominants divergeaient. Mais il est notable que les États-Unis avaient aussi, parmi leurs élites, des défenseurs d’un État central plus fort, alors que la France connaissait de forts courants décentralisateurs.
Surtout, en examinant les pratiques administratives sur le terrain, on se rend compte de réalités plus mixtes. En France, les discours insistant sur l’uniformité entre territoires n’empêchent pas de nombreuses exceptions (les colonies en particulier) et accommodements. La principale tâche des préfets, représentants du pouvoir central, est d’obtenir un consentement minimal des maires et autres notables afin de pouvoir appliquer les mesures décidées à Paris. Ils cherchent ainsi à savoir ce que pensaient ces élites, pour faire remonter cette information aux ministères, et négocient avec elles. Ce n’est pas si différent des discussions qui ont lieu aux États-Unis lorsque, par exemple, certaines communautés s’opposent pour des raisons religieuses à la règle générale selon laquelle le courrier est distribué tous les jours de la semaine. Cette autonomie locale dans les pratiques administratives est une pratique largement répandue dans les deux pays à cette période.

Une fonction publique réduite, aux frontières floues

Cette situation résulte d’un choix politique, mais aussi d’une contrainte : même les préfets français, souvent présentés comme l’incarnation de la bureaucratie centralisatrice, n’ont pas les moyens d’agir seuls. Imaginer une France couverte de fonctionnaires et ruisselante de dépenses publiques est anachronique. S’il est difficile de chiffrer ce point, nous avons tenté de l’estimer. Nos résultats montrent que, là où davantage de personnes sont payées par l’État en France qu’aux États-Unis, ce n’est pas l’effet d’une inflation de la paperasse dans les bureaux parisiens ni d’une intervention plus grande dans l’économie. Ainsi, jusqu’en 1905, une partie du salaire des prêtres catholiques, des pasteurs calvinistes et luthériens et des rabbins relève de la dépense publique, alors que rien de tel n’existe outre-Atlantique. Les employés des services fiscaux de l’État central sont nettement moins nombreux aux États-Unis, où la plupart des impôts sont prélevés par les États fédérés. Malgré tout, rapporté à la population de chaque pays, on remarque que le nombre de personnes qui travaillent pour l’État est approximativement proportionnel dans la plupart des secteurs où celui-ci intervient.
Ce que ces chiffres montrent surtout, c’est la faible part des fonctionnaires qui sont payés à temps plein par l’État et qui travaillent à Paris ou à Washington. Bien plus nombreuses sont les personnes qui travaillent pour l’État, mais hors des capitales ou, surtout, sans être salariées de l’État. Les statistiques qu’on peut compiler pour le milieu du XIXe siècle excluent le plus souvent les employés considérés comme subalternes, beaucoup n’étant pas payés du tout, ou bien étant payés sur le salaire de leur chef, ou encore par les usagers. En revanche elles incluent, voire mettent au centre du service de l’État les parlementaires, ou encore, en France, les juges non professionnels (juges de paix, prud’hommes, juges du commerce). Par ailleurs, même les fonctionnaires au sens plus étroit sont rarement recrutés sur concours ou soumis à des procédures d’avancement uniformes.
Ce qui relève ou non du service de l’État n’était donc pas délimité de la façon qui nous semble évidente, la frontière entre les définitions d’emplois publics et privés ne datant que du début du xxe siècle. Cela rend assez vaine la caractérisation d’un État comme fort ou faible par la mesure de dépenses ou d’effectifs. En revanche, ces formes d’organisation où nombre de fonctions publiques étaient remplies par des notables exerçant par ailleurs d’autres métiers (marchands, avocats, etc.) correspondaient à une manière de gouverner centrée sur la fabrique du consentement, notamment des élites locales.

Mieux décrire les imbrications entre public et privé

Caricature anglaise représentant un parlementaire britannique habillé comme un juge de paix français : un type de juge de proximité tout récemment créé (1798) © The Trustees of the British Museum, CC BY-NC-SA 4.0

Dès lors, pour le XIXe siècle, il est probablement vain de chercher à mesurer la taille de l’État, comme si c’était un objet distinct aux frontières bien définies. Au contraire, un grand nombre des activités de l’État se font dans une imbrication plus ou moins grande avec (des parties de) la société civile. Notre proposition est d’étudier les formes que prennent ces imbrications, et leurs effets historiques. Nous en proposons un premier inventaire de ces formes, que l’on retrouve dans les deux pays. Dans certains domaines, l’État confère une autorité exclusive à certains éléments de la société et s’interdit d’intervenir. C’est le cas de l’autorité que le chef de famille exerce sur sa femme, ses enfants, et, aux États-Unis et dans les colonies françaises, sur ses esclaves. Dans d’autres domaines, l’État reconnaît une capacité d’action sans supervision des collectifs, en échange d’engagements à agir dans l’intérêt général. C’est sous cette forme de corporation que des Églises et des Universités, notamment, ont acquis aux États-Unis l’autonomie prisée par Tocqueville. C’est moins possible en France avant 1870 pour des associations, à l’exception de certains groupements charitables ; mais les entreprises concessionnaires de services publics, par exemple de chemins de fer, bénéficient d’un statut voisin. Enfin, dans d’autres domaines encore, l’État met en place un organisme décrit comme public, mais dont les membres, plutôt que d’être fonctionnarisés, agissent comme experts à temps partiel, et le plus souvent de façon bénévole. La question centrale ici est moins la forme exacte de ces arrangements que le fait que l’État organise une collaboration, sur un domaine précis de l’autorité publique, avec des parties spécifiques de la société civile. C’est aussi l’État qui organise ces dernières, par des reconnaissances différenciées. La « société civile » n’étant pas d’un bloc, comprendre les formes d’action de l’État nécessite de comprendre ces hiérarchies.
Le propos n’est pas ici de dire que les pratiques de l’État étaient identiques des deux côtés de l’Atlantique, mais au contraire de comprendre que les différences, réelles, ne font pas système. Se concentrer sur les pratiques permet de faire émerger un répertoire partagé — et spécifique de la période — de manières d’organiser l’État. Les catégories habituelles d’État fort ou faible, fondées sur la notion de bureaucratie telle que définie par Max Weber au début du xxe siècle, sont peu pertinentes pour décrire ces répertoires plus anciens ; elles empêchent même de les voir.

Partir du fait que, de chaque côté de l’Atlantique, les États (pourtant postrévolutionnaires) sont moins bureaucratiques qu’il n’y paraît et travaillent avec les élites « privées » permet de mieux regarder, ensuite, comment ils le font. Ce travail de description précise est également porteur d’enseignements pour l’étude du présent. Aujourd’hui, les gouvernements revendiquent aussi un travail avec la société civile ou les entreprises. Mais ces partenariats public-privé prennent de formes très différentes, bien plus bureaucratiques et impliquant des flux d’argent plus important. Plutôt que de redécouvrir régulièrement que l’État moderne n’est pas toujours wébérien, ou d’opposer des modèles nationaux, il nous paraît utile de comparer systématiquement, dans le temps, les formes des frontières — toujours poreuses — de l’État.

Claire Lemercier, directrice de recherche CNRS au Centre de sociologies des organisations (CSO), consacre ses recherches à la sociologie et l’histoire des entreprises françaises et de leur dirigeant·es, notamment du point de vue de leurs rapports au droit et à l’État ; elle travaille également à une histoire de l'apprentissage en France aux xviiie et xixe siècles.

Nicolas Barreyre, maître de conférences à l’EHESS au Centre d’études nord-américaines (Mondes Américains) travaille sur l’économie politique étatsunienne et la construction de l’État au xixe siècle. Ses recherches en cours portent sur la dette publique et les transformations du capitalisme étatsunien.

Séminaire du département de sociologie de Sciences Po du 11 mars 2022

Les établissements d’enseignement supérieur et de recherche face à la crise sanitaire avec S. Mignot-Gérard, Ch. Musselin et A. Waltzing.
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Séminaire du département de sociologie de Sciences Po du 11 mars 2022 DE 12h30 à 14h30 (avec un accueil dÈs 12h00)

Cette séance est organisée par le CSO.

Les établissements d’enseignement supérieur et de recherche face à la crise sanitaire.

Interventions de :
Stéphanie Mignot-Gérard, Maître de conférences à l'Institut de Recherche en Gestion, UPEC,
Christine Musselin, Directrice de recherche CNRS et sociologue au CSO,
Aline Waltzing, Post-doctorante au CSO. 

Résumé

Le 12 mars 2020, Emmanuel Macron annonce la fermeture des établissements d'enseignement supérieur à partir du 16 mars, puis quelques jours plus tard il décide d'un confinement de l'ensemble de la France à partir du 17 mars. Comment cette situation inédite a-t-elle été traversée par l'enseignement supérieur français ?
L'enquête menée dans quatre universités et une grande école avec les étudiants du master 1 de sociologie de Sciences Po et le suivi de différents réseaux et de réunions au ministère permettent de contribuer à la réflexion sur la gestion organisationnelle des crises à travers trois questionnements inédits : comment des organisations loosely coupled réagissent-elles aux crises ? Que montre la comparaison de la gestion de crise dans des organisations confrontées à la même crise au même moment ? Quelle est l'incidence de la crise sur le pilotage du secteur de l'enseignement supérieur ?

Organisation :

La séance se déroulera à la fois en distanciel et en présentiel, sur le campus de Sciences Po, salle K011, 1 Place Saint-Thomas d'Aquin 75007. 

L'inscription est obligatoire, des sandwichs seront proposés. Merci de vous inscrire avant le mardi 8 au soir.
Pour les utilisateurs de Zoom, le lien sera envoyé un jour avant.

Accès au formulaire d'inscription

 

Visiting : Peter Edlund-Uppsala University, Michal Frenkel-The Hebrew University of Jerusalem and Mike Zapp-University of Luxembourg

  • Peter Edlund, Michal Frenkel and Mike ZappPeter Edlund, Michal Frenkel and Mike Zapp

 Peter Edlund is a postdoctoral researcher at the Department of Business Studies at Uppsala University. He wrote his PhD thesis at Uppsala University, focusing on issues related to status, organization, and competition, employing an extensive qualitative dataset to analyze how the European Research Council’s (ERC) funding was constructed in Swedish science during the European Commission’s Seventh Framework
Program. After defending his thesis in 2018, he has developed it into a book that was recently released by Edward Elgar Publishing. To consult his Curriculum Vitae [PDF - 80 Ko].
He will be at the CSO for a research stay at the CSO during the spring of 2022, in order to collaborate with Christine Musselin and Jérôme Aust

 Michal Frenkel is an Associate Professor and the Chair of the Department of Sociology and Anthropology at the Hebrew University of Jerusalem. Her current work examines intersectionality of gender and religiosity in the contexts of the segregated ultra-Orthodox colleges and in the high- tech industry in Israel. She has published extensively on gender, race, nationality, and religiosity within and around organisations, on centre–periphery relations in organisation studies, international management, and on organisational space and aesthetics. Her articles have appeared in Academy of Management Review, Organization Science, Gender, Work & Organization, Organization Studies, Organization, and many others.
She is in visiting scholar at the CSO between mid-February and then end of May 2022. She will be able to engage with Professors
Emilie Biland-Curinier and Jérôme Pelisse.

Mike Zapp is a postdoctoral researcher at the Department of Social Sciences at the
University of Luxembourg (UL). He hold a PhD from the University of Koblenz-Landau (UKL) and a MA in Social Sciences from UKL and Paris Diderot. His researchs are on the global risk society and the role of international organizations as knowledge producers and risk managers. And He's working on changes in higher education (governance) for multiple years. In various publications, He has analyzed how universities are transforming themselves into strategic and increasingly social actors which (often awkwardly) simultaneously move at the local, national and global levels combining (equally awkwardly) humanistic, public–good and profit–oriented missions.
He will be at the CSO from february to the end of march 2022. He will deepen collaboration with Jérôme AustOlivier Borraz and Christine Musselin.

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Vidéo : Crise sanitaire : les causes d'une impréparation

par Olivier Borraz, directeur du CSO
Sur Youtube Sciences Po
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Projet de recherche : AVOCONSEILS : Accès à la justice et défense devant les hautes cours. Le rôle des avocats aux conseils

Coordonné par Liora Israël et conduit par Claire Lemercier et Ana Maria Falconi au CSO
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Ce projet, financé par l'Agence Nationale de la Recherche sur 3 ans, est coordonné par Liora Israël du Centre Maurice Halbwachs. 

Prévu pour se dérouler sur trois ans (octobre 2021-octobre 2024), il sera conduit également par Claire Lemercier, historienne de la justice et des marchés au CSO et Laure Blévis, maîtresse de conférences à l’Université Paris Nanterre (ISP), sociologue du droit et des migrations.
L'équipe bénéficiera de l'appui d'Ana Maria Falconi, recrutée comme ingénieure de recherche au CSO pour un an sur ce projet.

En savoir plus

Lire la fiche projet

Journée d’étude du 8 mars 2022 :

L’enseignement supérieur et la recherche face au Covid-19
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Journée d’étude - L’enseignement supérieur et la recherche face au Covid-19

Mardi 8 mars 2022 sur le Campus Sciences Po,
salle K.011, 1 Place Saint-Thomas d’Aquin 75007 Paris

Les inscriptions sont closes. Néanmoins, vous pouvez suivre le webinar sur "Les retours d’acteurs et d’actrices de l’ESR" qui débute à 9h. Voici le lien zoom pour vous connecter: https://sciencespo.zoom.us/j/95375076190

Cette journée d’étude, organisée par l’équipe du projet de recherche ANR Covid-in-Uni, vise à faire un point, environ deux ans après le début de la crise sanitaire, sur des enquêtes menées depuis le premier confinement sur la manière dont l’ESR a affronté cette crise. Nous y réunirons quatre équipes de recherche afin de les faire dialoguer et de réfléchir ensemble aux conclusions à tirer de leurs travaux.
Avant cela, une prise de parole par plusieurs représentants d’institutions de l’ESR nous permettra de construire nos réflexions en lien avec leurs témoignages (cette session est également proposée en webinar. Cliquez sur ce lien pour en savoir plus)

En savoir plus

Lire le rapport de recherche financé par l'ANR (accessible sur ce lien -PDF - 4 Mo)

Webinar : L’enseignement supérieur et la recherche face au Covid-19

Retours d’acteurs et d’actrices de l’ESR
En direct le 8 mars de 9h à 10h
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Lors de la journée d'étude du 8 mars consacrée à L’enseignement supérieur et la recherche face au covid-19, une session en directe est proposée sur les retours d’acteurs et d’actrices de l’ESR

La discussion est animée par Anaïs Gérard, directrice de la rédaction Enseignement et Recherche d’AEF-Info avec pour invités :

- Anne-Sophie Barthez (DGESIP),

- Bernard Dizambourg (Consultant France Universités),

- Jacques Fayolle (Directeur de Télécom Saint-Etienne et Président de la CDEFI),

- Thomas Froehlicher (Directeur général de Rennes School of Business, représentant de la CGE),

- Guillaume Gellé (Président de l’URCA et Vice-Président de France Universités),

- Valérie Gibert (DGS de l’Unistra). 

Rendez-vous le 8 mars de 9h à 10h sur le lien zoom suivant : https://sciencespo.zoom.us/j/95375076190

 
En savoir plus sur l'organisation de la journée d'étude

Voir le programme [PDF - 51 Ko]

Lien pour s'inscrire à l'événement et venir sur le campus

Les rapports des citoyens à la justice : expériences, représentations et réceptions

Cécile Vigour, Centre E. Durkheim - 18 février 2022
Séance de l'axe Droit, Normes et Régulations
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La prochaine séance du séminaire est organisée par l'axe Droit, Normes et Régulations au cours de laquelle Cécile Vigour du Centre Emile Durkheim interviendra au nom du collectif qui inclue aussi B.Cappellina, L.Dumoulin et V.Gautron.

Titre de l'intervention
Les rapports des citoyens à la justice : expériences, représentations et réceptions.

Résumé

Qu’est-ce qui fonde la confiance dans la justice, son autorité, sa légitimité et celles des personnes qui l’exercent ? Qu’est-ce qu’une peine juste ? A quelle justice citoyennes et citoyens aspirent-ils ?

Dans une perspective de réception de l’action publique, l’ouvrage examine « par le bas » comment les citoyens français perçoivent l'action et les politiques de justice, et comment leurs représentations et expériences alimentent ou ébranlent la confiance qu'ils ont dans la justice, et affectent l'autorité et la légitimité de cette institution en tant qu'elle structure le pacte social.

A partir d’un protocole d’enquête mixte, cette recherche collective s’appuie sur des données recueillies lors de 17 entretiens collectifs et d’un questionnaire soumis auprès d’un échantillon aléatoire de 2 770 personnes représentatives de la population française (panel ELIPSS). Les focus groups permettent d’établir certaines des modalités d’élaboration et d’expression d’un jugement public sur la justice et plus largement sur le système judiciaire (qui inclut aussi la police), quand les réponses au questionnaire permettent de préciser les facteurs qui influencent les jugements portés sur le système judiciaire, et d’identifier des rapports au droit, à la justice et à la police contrastés, ainsi que des variables explicatives de ces derniers.

Quels enjeux dans la valorisation du travail domestique?

Florence Jany-Catrice (CLERSE)
Séminaire DomesticitéS - 15 février à 10h
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Le séminaire DomesticitéS vous attend le mardi 15 février de 10h à 13h pour une séance avec Florence Jany-Catrice (CLERSE) autour de la question suivante : Quels enjeux dans la valorisation du travail domestique ?

L'objectif cette année est de questionner plus largement les enjeux sociaux, juridiques et politiques des emplois domestiques dans une perspective globale.

La séance aura lieu en présentiel, au Centre de Sociologie des Organisations, 1 place Saint Thomas d’Aquin, 75007 Paris, dans la salle de réunion du laboratoire.
Attention, pour les habitué·es, le CSO a déménagé, prenez bien note de cette nouvelle adresse !  Voir l'accès sur le campus.

Voici le lien pour s’inscrire au séminaire :
https://forms.office.com/Pages/ResponsePage.aspx?id=3sTngckmMUWwdrcOLXWWbshTpqxDvidNi5kCuaOyMgNUMExaMTMyRUpETFMxOFAzSE1VS0FQMVRWNi4u

Il y a une possibilité de suivre la séance à distance pour celles et ceux qui ne peuvent pas se déplacer -nous vous encourageons sinon fortement à venir sur place. Merci de nous l’indiquer dans le formulaire ou retour de mail afin que nous mettions en place la visio-conférence.

Alizée Delpierre et Hélène Malarmey, les organisatrices

Replay : Quelle est la valeur de notre service public ?

Débat du 27 janvier 2022
  • Actualité Sciences PoActualité Sciences Po

Autour de "La valeur du service public", Julie Gervais, Claire Lemercier et Willy Pelletier.

Ce livre raconte les services publics : ceux qui ont fait vivre des villages et ceux qui ont enrichi des entreprises, les guichets où on dit « non » et ceux qui donnent accès à des droits. Il combat les fausses évidences qui dévalorisent pour mieux détruire – les fonctionnaires trop nombreux, privilégiés, paresseux. Il mène l’enquête pour dévoiler les motifs des crimes et leurs modes opératoires, des projets de réforme à leurs applications.
On entre dans les Ehpad, aux côtés des résidents et du personnel soignant, on pousse la porte des urgences, on se glisse dans les files d’attente de la CAF ; on s’aventure dans les grandes écoles, on s’infiltre dans les clubs des élites, au gré de récits et d’images qui présentent les recherches universitaires les plus récentes.

A partir du haut, de gauche à droite : Catherine André, Claire Lemercier, André Laignel, Laure de la Bretèche, Christophe Delecourt, Willy Pelletier, Emilie Biland-Curinier et Emilien Ruiz.

Nos invités :

Émilie Biland-Curinier, professeure des universités à Sciences Po et affiliée au CSO,

Laure de la Bretèche, membre fondateur du think tank Sens du service public et ancienne secrétaire générale pour la modernisation de l’action publique (SGMAP),

Christophe Delecourt, secrétaire général de l'UFSE CGT,

André Laignel, premier vice-président délégué de l’Association des Maires de France, maire d’Issoudun, ancien ministre,

Émilien Ruiz, assistant professor à Sciences Po et affilié au Centre d'Histoire.

En présence des auteurs : 

Claire Lemercier, historienne et directrice de recherche CNRS au CSO et Willy Pelletier, sociologue et enseignant à l'Université de Picardie

Le débat est modéré par Catherine André, rédactrice en chef adjointe d'Alternatives Economiques.

Replay : Comment les établissements d'enseignement supérieur et de recherche ont-ils géré la crise du COVID ?

Débat du 10 février 2022
  • Actualité CSOActualité CSO

Comment les établissements d'enseignement supérieur et de recherche ont-ils géré la crise du COVID ? 

Le jeudi 10 février 2022 de 17h à 18h30 - Evènement en ligne

Autour de la publication du rapport de recherche financé par l'ANR (accessible sur ce lien -PDF - 4 Mo)

Accéder au replay (durée : 1:48)

La question de la gestion des crises – quelle que soit leur nature – par les universités est très peu étudiée. Il est apparu donc pertinent de s’y intéresser. 

Comment réagissent des organisations loosely coupled (la faible interdépendance fonctionnelle qui les caractérise) à une crise : sont-elles moins affectées ou plus réactives que des organisations au sein desquelles les interdépendances fonctionnelles ou technologiques sont plus fortes ? Les reconfigurations des rapports de force que soulignent nombre de travaux sur les crises (Bergeron et Borraz, à paraître) sont-elles moins fréquentes, moins fortes, moins intenses que dans d’autres organisations ? La gouvernance propre à chaque établissement est-elle modifiée et si oui dans quel sens ? Enfin, comment les universités arbitrent-elles entre sécurité sanitaire et continuité de leurs activités et stratégies de plus long terme ? Autrement dit, la crise les détourne-t-elle de leurs projets de développement ou de transformation ou bien ceux-ci sont-ils malgré tout poursuivis ?

Ce sont toutes ces questions auxquelles ont répondu nos invités.

Mathilda Bedin, Vice-Présidente Étudiante d'Université de Paris et Docteur en Sciences,

Simone Bonnafous, ancienne Rectrice déléguée pour l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation de la région académique Île-de-France,

Samuel Sponem, Professeur à HEC Montréal, 

Damien Verhaeghe, Directeur de cabinet du Président Aix-Marseille Université.

En présence des auteures : 

Stéphanie Mignot-Gérard, Maître de conférences à l'Institut de Recherche en Gestion, UPEC,
Christine Musselin, Directrice de recherche CNRS et sociologue au CSO,
Aline Waltzing, post-doctorante au CSO. 

Le débat est modéré par Catherine André, rédactrice en chef adjointe d'Alternatives Economiques.

De gauche à droite : Catherine André, Stéphanie Mignot-Gérard, Damien Verhaeghe, Aline Waltzing, Simone Bonnafous, Samuel Sponem, Christine Musselin et Mathilda Bedin.

 

Women in Corporate Networks (20th-21st Centuries)

By Stéphanie Ginalski University of Lausanne- Discussion by Pierre François
A joint MaxPo/CSO seminar - 11 February 2022
  • ©shutterstock-Flamingo Images©shutterstock-Flamingo Images
Friday, 11 February 2022 from 10:00-12:00 in room K.011 at 1 place Saint Thomas d'Aquin*. 

*There will also be a Zoom option to enable a hybrid seminar.

Stéphanie Ginalski, Institute of Political Studies, University of Lausanne

Discussion by: Pierre François, Centre de Sociologie des Organisations (CSO) and Dean of the School of Research, Sciences Po

Abstract: 

This presentation will introduce the project "Women in corporate networks", which gathers a group of scholars from different regions of the world to analyse women’s inclusion on corporate boards in a historical and comparative perspective. After a general introduction on the theoretical and methodological issues, I will present the empirical results for the Swiss case. The aim is to discuss the effect of the Swiss corporate network on the entry of women into the boardrooms, and the process of board feminisation across the past hundred years. The results show that during the 20th century, a dense corporate network and a strong class cohesion within the male economic elite made it very difficult for women to get on boards. The few female directors were first in family firms. Then, women active in politics and in the feminist movement entered the boardrooms of cooperatives in the distribution and retailing sector. Three main factors contributed then to the progressive increase in female directors. During the 1990’s, gender equality was seen as profitable for the firms because of the shortage of skilled labour. Increasing globalisation of the economy also contributed to weaken the cohesion of Swiss corporate elite, opening a breach for women and foreigners. Finally, the 2007-2008 financial crisis and the rise of a “transnational business feminism” contributed to make the concept of board diversity more popular. As we will see, however, this assertion of a board diversity must be tempered for several reasons.
Stéphanie Ginalski is a senior lecturer at the Institute of Political Studies, University of Lausanne, and a co-founder and member of the Swiss Elites Observatory (https://www.unil.ch/obelis). Her main research interests focus on business elite and the transformation of capitalism during the 20th century. She is currently co-leading a research project on local power structures and transnational connections of Swiss elites in a historical perspective (1890-2020), in which she investigates a new field of research on art societies (https://wp.unil.ch/sinergia-elites). 

Valerie Arnhold, docteure en sociologie

31 janvier 2022
  • Tsunami : 04/30/2011 Fukushima japan ©shutterstock-Fly_and_DiveTsunami : 04/30/2011 Fukushima japan ©shutterstock-Fly_and_Dive

 

Le 31 janvier 2022, Valerie Arnhold a soutenu une thèse de sociologie dont le titre  est  : Normaliser l’apocalypse : organisations et recompositions du secteur nucléaire  face aux accidents.

 


Membres du Jury :

Jenny ANDERSSON, 
Olivier BORRAZ (Directeur de recherche), 
Sylvain LAURENS,
Turo-Kimmo LEHTONEN,
Christine MUSSELIN,
Sezin TOPCU

Résumé

En partant de l’accident de Fukushima Dai-ichi en mars 2011, cette thèse interroge les manières dont le secteur nucléaire a pu surmonter cette catastrophe sans remise en cause majeure. Pour en rendre compte, la thèse retrace les modalités de prise en charge des accidents nucléaires par les agences de contrôle et de régulation depuis leur constitution en objet d’action publique à la suite de l’accident de Three Mile Island en 1979. Ce travail repose sur une étude du cas français, doublement élargie par l’étude d’espaces européens et internationaux de coopération autour des accidents, d’une part, et par la prise en compte du cas allemand comme contre-point, de l’autre. L’analyse s’appuie sur une enquête ethnographique multi-située, qui a permis d’observer le travail sur Fukushima au concret. Cette enquête a été complétée par un travail d’archives ainsi qu’une analyse des productions médiatiques.

La thèse montre comment la prise en charge des accidents enclenche un processus de normalisation au terme duquel les organisations nucléaires intègrent les accidents graves à leurs pratiques ordinaires, les transformant en événements surmontables et in fine acceptables, qui ne remettent plus en cause la continuité des politiques et des institutions du secteur nucléaire. L’étude des pratiques professionnelles des experts nucléaires et des relations entre les acteurs du secteur nucléaire éclairent les conditions de possibilité de ce processus. Premièrement, les experts de la sécurité nucléaire abordent les accidents nucléaires avant tout comme des enjeux de production de savoirs et d’écrits selon une logique qui écarte leurs effets matériels et évite la confrontation aux données empiriques, produisant ainsi une vision d’un horizon « apocalyptique » qui demeurerait contrôlable. Deuxièmement, la création d’organisations de contrôle et de régulation du secteur nucléaire a contribué, paradoxalement, à l’autonomisation du secteur à l’égard du pouvoir exécutif, afin d’empêcher un gouvernement à distance et d’éloigner des crises futures.

La thèse contribue à la sociologie de l’action publique, en étudiant les conditions d’autonomisation d’agences de régulation et de l’expertise vis-à-vis du politique. Elle contribue aux STS en soulignant les dimensions politiques du travail de maintenance et à la sociologie des organisations en montrant comment les organisations transforment les matérialités et temporalités des événements indésirables. Elle contribue à la compréhension des crises, en montrant comment les organisations inversent le sens des injonctions à « l’adaptation »: ce ne sont pas les organisations qui s’adaptent pour envisager réellement la survenue de catastrophes, mais les accidents qui sont abordés sous l’angle de ce que les organisations sont capables de gérer, déplaçant les mandats de protection des organisations publiques.

Séminaire doctoral du 4 février 2022

La propriété au travail : l'écriture scénaristique en actes
Maxime Besenval, doctorant au CSO
  • ©shutterstock-Gorodenkoff©shutterstock-Gorodenkoff

Présentation de Maxime Besenval, doctorant au CSO : 
La propriété au travail : l'écriture scénaristique en actes

Résumé :

L’écriture scénaristique est au cœur des bouleversements qui traversent l’industrie de la production audiovisuelle, entre reconfiguration du marché de la diffusion ; recomposition des critères d’évaluation des biens ; et transformation des temporalités et des modes d’organisation du travail. Dans ce contexte, les organisations professionnelles du secteur nourrissent de nombreux conflits autour des normes régulant le processus d’écriture. Le droit d’auteur (qui repose sur la mise en vente des droits d’exploitation du scénario), qui encadre historiquement cette activité, est lui-même mis en cause, et se voit opposer le contrat de louage d’ouvrage (en référence à l'article 1710 du code civil), qui déplacerait la rémunération vers l’acte de travail. 

Naviguant entre les sociologies du travail et de la marchandisation, les études des sciences et techniques, et l’anthropologie de l’écriture, cette recherche s’attache à appréhender les enjeux qui traversent l’écriture scénaristique, partant du suivi ethnographique du geste d’inscription et de la circulation de l’objet. Il s’agira de mettre en lumière le rôle joué par le scénario dans la coordination des collectifs productifs qui œuvrent à la création des séries télévisées, et ce que génère la contractualisation à partir d’un objet intermédiaire sur les régimes d’engagement dans le travail.

Ce séminaire qui se tient les vendredis de 10h à 12h est organisé à la fois en distanciel et en présentiel dans le respect des conditions sanitaires actuelles.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

En savoir plus sur le programme doctoral

Save the date :

Colloque ANR POLAL, les politiques alimentaires en France
23 et 24 juin 2022 à Sciences Po, Paris
  • POLAL, les politiques alimentaires en FrancePOLAL, les politiques alimentaires en France

Colloque ANR POLAL 

Les politiques alimentaires en France

23 et 24 juin 2022 à Sciences Po, Paris

L’alimentation cristallise de nombreux débats : gaspillage, prix des produits, rémunération des producteurs, effets sur la santé, le climat et la biodiversité, végétarisme, précarité… Souvent abordées par le prisme des politiques agricoles, les politiques alimentaires ont été peu analysées par les travaux des sciences sociales.

Issu d’un projet financé par l’Agence nationale de la recherche, le colloque POLAL examinera comment se constituent aujourd’hui les politiques alimentaires en France. Quels en sont les acteurs et les instruments ? Quels en sont les enjeux et comment sont-elles mises en débat ?

Le colloque questionnera les articulations entre interventions publiques et privées autour de l’alimentation. Il s’agit de comprendre comment l’Etat se saisit des enjeux d’alimentation, comment les acteurs publics parviennent à structurer un secteur fortement investi par les ONG et très largement pris en charge par les opérateurs économiques : agriculteurs, industriels, distributeurs. Symétriquement, le colloque abordera aussi le rôle et les rapports de ces acteurs privés dans la construction et la mise en œuvre des politiques alimentaires. Enfin, il analysera les politiques alimentaires à la lumière de crises majeures : celle de la pandémie de Covid-19 et celle du climat et de la biodiversité.

Ce colloque présentera les travaux de chercheurs et chercheuses menés principalement dans le cadre du projet POLAL. Il sera aussi l’occasion de discussions et d’échanges avec les acteurs des politiques alimentaires : élus, décideurs publics, acteurs économiques, experts, ONG. 

Comité d’organisation :
Anne-Laure Beaussier, Pauline Barraud de Lagerie, Laure Bonnaud, Thomas Depecker, Marc-Olivier Déplaude, Sophie Dubuisson-Quellier, Rémi Guillem, Nicolas Larchet, Bastien Soutjis.

Programme et inscriptions à venir

Médaille d'honneur du CNRS décernée à Emmanuelle Marchal

  • Médaille d'honneur du CNRS - Emmanuelle MarchalMédaille d'honneur du CNRS - Emmanuelle Marchal

Emmanuelle Marchal s'est vue décerner la médaille d'honneur du CNRS pour l'ensemble de sa carrière. 

Emmanuelle Marchal a dirigé ses recherches vers l’analyse du fonctionnement du marché du travail en prenant pour point d’entrée la question du recrutement. Elle a développé de nombreux travaux sur la manière dont s’opèrent les mises en relation entre candidats et recruteurs, et sur la construction des jugements de compétences en mettant l’accent sur les incertitudes qui entourent les épreuves d’évaluation.

Ses travaux, tant quantitatifs que qualitatifs, s’inscrivent dans une double filiation : celle de l’économie des conventions avec laquelle elle a noué des liens étroits sous la forme de nombreuses collaborations, et celle de la sociologie économique des marchés. L’accent est mis, d’un côté, sur ce qui contribue à faire tenir le marché du travail et à l’équiper (le rôle des dispositifs et des intermédiaires), à fonder la confiance et à stabiliser les transactions, et de l’autre, sur ce qui contribuer à faire varier la valeur des candidats sur le marché. Emmanuelle Marchal adopte également un point de vue comparatif, mettant en évidence l’évolution des modes de recrutement, les spécificités françaises et la variabilité des pratiques selon les types d’entreprises, d’emplois et de candidats.

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De l’indépendance à la dépendance des chauffeurs Uber : des salariés déguisés ?

Sophie Bernard, Dauphine et IRISSO - 28 janvier 2022
Séance de l'axe Gouvernance et organisations Economiques
  • ©shutterstock-TonelsonProductions©shutterstock-TonelsonProductions

Séance organisée par l'axe Gouvernance et organisations Economiques

Présentation de Sophie Bernard, Dauphine et IRISSO :

De l’indépendance à la dépendance des chauffeurs Uber : des salariés déguisés ?

Résumé :

Alors qu’ils sont entrés dans le métier pour accéder à l’indépendance, l’enquête menée auprès des chauffeurs Uber à Paris et Montréal démontre qu’ils ne disposent pas d’autant de liberté que ne le laisse supposer leur statut d’emploi. Leur travail est encadré par la plateforme par le biais d’un management algorithmique qui vise à contrôler et orienter leurs comportements à distance. Si les chauffeurs tâchent d’y résister, leurs tentatives sont mises à mal par leur dépendance économique à la plateforme. Celle-ci est en effet parvenue à se construire une position quasi-monopolistique sur le marché du transport de personnes. La situation de dépendance économique des chauffeurs à Uber induit dès lors leur subordination à la plateforme.

Ce séminaire qui se tient les vendredis de 10h à 12h est organisé à la fois en distanciel et en présentiel dans le respect des conditions sanitaires actuelles.

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

En savoir plus sur le programme doctoral

Séminaire doctoral du 21 janvier 2022

Apprendre le français pour (s')intégrer ? Les politiques de formation linguistique des migrant.es
Ulysse Bical, doctorant au CSO
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Présentation de Ulysse Bical, doctorant au CSO :
Apprendre le français pour (s')intégrer ? Les politiques de formation linguistique des migrant.es.

Résumé :

L'apprentissage du français par les migrant.es est considéré unanimement comme preuve, et comme vecteur, de leur intégration. À ce titre, c'est l'objet de plusieurs politiques publiques qui d'une part conditionnent l'obtention de statuts administratifs à l'apprentissage de la langue - et d'autre part entendent développer et professionnaliser l'offre de formation gratuite.

Empruntant à la sociologie du travail, des mondes associatifs et de l'immigration, cette recherche vise à interroger le travail d'intégration réalisé dans les formations (tant par les formateur.ices que par les "apprenant.es") en entrant dans la salle de classe. Elle s'appuie sur une enquête ethnographique menée dans plusieurs associations et organismes de formation d'Île-de-France.

Ce séminaire qui se tient les vendredis de 10h à 12h est organisé actuellement en distanciel via zoom. 

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

En savoir plus sur le programme doctoral

 

Quelles sont les conditions pour une lutte commune autour d’une délégation du travail plus juste ?

François-Xavier Devetter (CLERSE) et Julie Valentin (CES)
Séminaire DomesticitéS - 18 janvier à 10h
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Le séminaire DomesticitéS, en pleine forme en ce début d’année, vous attend le mardi 18 janvier de 10h à 13h pour une séance avec François-Xavier Devetter (CLERSE) et Julie Valentin (CES), autour de la question suivante : Quelles sont les conditions pour une lutte commune autour d’une délégation du travail plus juste ?

Elle s’inscrit dans la continuité de nos réflexions autour du politique, de la lutte, du droit et de la justice dans les domesticités, et offre une réflexion qui touche plus largement le travail.

Cette séance se fera cette fois-ci entièrement à distance (en attendant, on l’espère, de basculer plus tard dans l’année en présentiel).

Pour recevoir le lien vers la visio-conférence, merci de bien vouloir vous inscrire ici : https://forms.office.com/Pages/ResponsePage.aspx?id=3sTngckmMUWwdrcOLXWWbshTpqxDvidNi5kCuaOyMgNURUxCSkVENVNXSzE4SldKUzBHRTJEQUZPVi4u

Légion d'honneur et médaille du mérite

Daniel Benamouzig, Sophie Dubuisson-Quellier et Christine Musselin
  • Légion d'honneur et médaille du mériteLégion d'honneur et médaille du mérite

Le CSO a le plaisir de vous annoncer les nominations au grade de Chevalier de la Légion d'honneur par décret du 31 décembre 2021 de Daniel Benamouzig sur proposition du Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation et de Sophie Dubuisson-Quellier sur proposition du Ministère de la transition écologique.

Christine Musselin a été nommée officier de l'ordre du mérite par décret du 31 décembre 2020. Nous avons attendu la cérémonie de remise pour faire l'annonce de sa nomination mais celle-ci a été reportée à plusieurs reprises en raison de la crise du COVID. Nous profitons de ce moment pour la saluer également.

Toute l'équipe leur présente ses plus vives félicitations.

Who Cooperates with Whom in Mixed-Gender Teams? Paying to Cross the Gender Gap / CANCELLED

Talk with David C. Stark, Columbia University - February 8, 2022
  • David C. StarkDavid C. Stark

David C. Stark will be visiting the CSO to give a talk on: 
Who Cooperates with Whom in Mixed-Gender Teams?: Paying to Cross the Gender Gap.

David C. Stark is professor of sociology at Columbia University and professor of social science at the University of Warwick. He studies economic and cultural networks, innovation, and processes of valuation in finance and other settings.

Talk on February 8 at 14h, 2022. The room will be at Sciences Po, (on the new campus), K.011 in building M, 1 place Saint Thomas d'Aquin, Paris. 

Registration

Quelle est la valeur de notre service public ?

Inscrivez-vous au débat du 27 janvier de 17h à 18h30 sur zoom
  • Débat : Quelle est la valeur de notre service public ?Débat : Quelle est la valeur de notre service public ?

Quelle est la valeur de notre service public ?

Le jeudi 27 janvier 2022 de 17h à 18h30 - Evènement en ligne

Autour de "La valeur du service public", Julie Gervais, Claire Lemercier et Willy Pelletier.

Ce livre raconte les services publics : ceux qui ont fait vivre des villages et ceux qui ont enrichi des entreprises, les guichets où on dit « non » et ceux qui donnent accès à des droits. Il combat les fausses évidences qui dévalorisent pour mieux détruire – les fonctionnaires trop nombreux, privilégiés, paresseux. Il mène l’enquête pour dévoiler les motifs des crimes et leurs modes opératoires, des projets de réforme à leurs applications.
On entre dans les Ehpad, aux côtés des résidents et du personnel soignant, on pousse la porte des urgences, on se glisse dans les files d’attente de la CAF ; on s’aventure dans les grandes écoles, on s’infiltre dans les clubs des élites, au gré de récits et d’images qui présentent les recherches universitaires les plus récentes.

Nos invités :

Émilie Biland-Curinier, professeure des universités à Sciences Po et affiliée au CSO,

Laure de la Bretèche, membre fondateur du think tank Sens du service public et ancienne secrétaire générale pour la modernisation de l’action publique (SGMAP),

Christophe Delecourt, secrétaire général de l'UFSE CGT,

André Laignel, premier vice-président délégué de l’Association des Maires de France, maire d’Issoudun, ancien ministre,

Émilien Ruiz, assistant professor à Sciences Po et affilié au Centre d'Histoire.

En présence des auteurs : 

Claire Lemercier, historienne et directrice de recherche CNRS au CSO et Willy Pelletier, sociologue et enseignant à l'Université de Picardie

Le débat est modéré par Catherine André, rédactrice en chef adjointe d'Alternatives Economiques.

Lien vers le formulaire d'inscription

A la suite de votre inscription, vous recevrez un email de confirmation dans lequel vous trouverez les informations de connexion.

Parution : Les politiques de l'argent, Jeanne Lazarus

Aux éditions Puf
  • Les politiques de l'argent, Jeanne LazarusLes politiques de l'argent, Jeanne Lazarus

Les politiques de l'argent, Jeanne Lazarus (Puf)

De l’action des banques dans les politiques sociales.

Si la protection sociale semble reculer, l’État n’a pas pour autant renoncé à protéger ses citoyens. De la réglementation du compte jusqu'à l'éducation budgétaire en passant par l'inclusion bancaire ou la procédure de surendettement, cet ouvrage met en lumière la part bancaire des politiques sociales. Il analyse un périmètre d'action publique qui prend une importance croissante : les politiques publiques de l'argent des ménages, destinées à protéger l'argent des citoyens et leurs capacités de consommation, en même temps qu'à lutter contre la pauvreté. 

Mais parce que ces politiques publiques de protection ne sont pas collectives et s'appuient sur des dispositifs et des institutions marchandes, elles illustrent la transformation des sociétés contemporaines : il ne s'agit pas tant de diminuer les risques que de préparer les individus à les affronter. Jeanne Lazarus montre ainsi comment les pouvoirs publics tentent de réduire la pauvreté, non par la redistribution, mais en transformant les usages des citoyens.

Un débat est en cours de préparation pour vous présenter cette publication.

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A lire : FACE AU COVID-19. Les établissements d’enseignement supérieur et de recherche face à la crise sanitaire

Rapport du projet financé par l'ANR
Par Stéphanie Mignot-Gérard, Christine Musselin et Aline Waltzing
  • Rapport FACE AU COVID-19Rapport FACE AU COVID-19

Les universités face aux crises, une question très peu étudiée

L’idée de cette recherche est née début mai 2020, alors que nous commencions à apercevoir la fin du premier confinement. Après une rapide revue de littérature, il nous est apparu que la question de la gestion des crises – quelle que soit leur nature – par les universités était un terrain quasi-vierge. Parallèlement la consultation des travaux sur la gestion organisationnelle des crises montrait qu’ils peuvent être organisés en deux grandes catégories : d’une part ceux qui analysent les causes et la gestion des crises dans des organisations caractérisées par leur haut degré de complexité et d’interdépendance technologiques (entreprises chimiques, centrales nucléaires, navettes spatiales…) et qui se penchent également sur les manières de prévenir ces risques ; d’autre part ceux qui portent sur les services qui interviennent lors de crise (administration préfectorale, pompiers, services d’urgence, etc.) afin de comprendre comment ils se préparent et se coordonnent (ou pas) en cas de crise.

À la lecture de ces travaux, il est apparu encore plus pertinent de s’intéresser aux universités et à leur gestion de la crise sanitaire : non seulement elles n’avaient jamais été concernées par ces recherches, mais de plus une de leurs spécificités organisationnelles, le loose coupling, c’est-à-dire la faible interdépendance fonctionnelle qui les caractérise, est souvent présentée comme un facteur facilitant la gestion des crises dans les univers bureaucratiques ou à haute technologie (Quarantelli, 1977 ; Perrow, 1984 et 1999). Comment réagissent alors des organisations loosely coupled à une crise : sont-elles moins affectées ou plus réactives que des organisations au sein desquelles les interdépendances fonctionnelles ou technologiques sont plus fortes ? Les reconfigurations des rapports de force que soulignent nombre de travaux sur les crises (Bergeron et Borraz, à paraître) sont-elles moins fréquentes, moins fortes, moins intenses que dans d’autres organisations ? La gouvernance propre à chaque établissement est-elle modifiée et si oui dans quel sens ? Enfin, comment les universités arbitrent-elles entre sécurité sanitaire et continuité de leurs activités et stratégies de plus long terme ? Autrement dit, la crise les détourne-t-elle de leurs projets de développement ou de transformation ou bien ceux-ci sont-ils malgré tout poursuivis ?

C’est fortes de ces questions que nous avons conçu une vaste enquête empirique qui a couru de mai 2020 à septembre 2021 et bénéficié d’un financement d’une année par l’Agence nationale de la recherche (ANR) dans le cadre de l’appel RA-COVID.

Stéphanie Mignot-Gérard (IRG, UPEC)
Christine Musselin (Sciences Po, CSO, CNRS)
Aline Waltzing (Sciences Po, CSO, CNRS).
Avec la collaboration d’Aliénor Balaudé (Sciences Po, CSO, CNRS) et de Anne Moyal (Sciences Po, CSO, CNRS) et des étudiant·e·s du master de sociologie de Sciences Po.

Séminaire doctoral du 14 janvier 2022

Des financements expérimentaux pour réformer les soins primaires : de la fabrique à la mise en œuvre de nouvelles modalités d’action publique
Noémie Morize, doctorante au CSO
  • ©shutterstock-Andy Dean Photography©shutterstock-Andy Dean Photography

Présentation de Noémie Morize, doctorante au CSO :

Des financements expérimentaux pour réformer les soins primaires : de la fabrique à la mise en œuvre de nouvelles modalités d’action publique.

Résumé : 

Depuis une quinzaine d’années, les pouvoirs publics déploient des politiques successives de
régulation des soins primaires. En 2017, une nouvelle modalité d’action publique est mise en place,
l’article 51, visant à déployer un ensemble d’expérimentations dans le secteur de la santé. Parmi
elles, deux expérimentations s’intéressent aux modes de rémunération des professionnels de soins
primaires. Cette enquête s’intéresse à la fabrique puis à la mise en œuvre de ces expérimentations,
s’appuyant sur une enquête qualitative articulant le recueil de documents, des entretiens et des
observations, au sein des administrations nationales d’une part ; et d’organisations de santé d’autre
part.

Ce séminaire qui se tient les vendredis de 10h à 12h est organisé actuellement en distanciel via zoom. 

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

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Séminaire doctoral du 7 janvier 2022

La Société du Grand Paris: tentative d'un Etat stratège de se faire coordinateur à l'échelle de la Région Île-de-France
Jean Ecobichon doctorant CSO
  • Grand Paris Par Hektor — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, wikimediaGrand Paris Par Hektor — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, wikimedia

Le premier séminaire doctoral 2022 s'ouvre sur une présentation de Jean Ecobichon, doctorant au CSO : 

La Société du Grand Paris: tentative d'un Etat stratège de se faire coordinateur à l'échelle de la Région Île-de-France.

Résumé : 

La Société du Grand Paris a été créée en 2010 avec la loi 3 juin 2010 afin de mener un projet de transport en rocade autour de Paris.
Ce projet est présenté comme structurant pour mener une politique publique urbaine. Alors que la décentralisation avait franchi une étape supplémentaire en Ile-de-France, l'Etat revient en tentant à travers un projet et une organisation de coordonner les différents acteurs de la région pour mener à bien une politique publique.
En s'inscrivant dans la sociologie de l'action organisée et de l'action publique, il s'agit d'interroger dans quelle mesure la SGP parvient à structurer son environnement et dans quelle mesure cela constitue un changement institutionnel. Par changement institutionnel, nous entendons une transformation significative (« 
divergent » vis-à-vis des logiques institutionnelles existantes) des règles institutionnelles à partir desquelles se structure un champ, selon lesquelles les acteurs sociaux règlent leurs interactions (y compris les relations de pouvoir), et par lesquelles ils pensent et calent leurs attentes et comportements e. Notre hypothèse portant sur le fait que les structures relationnelles établies par la SGP induisent un changement institutionnel.

Ce séminaire qui se tient les vendredis de 10h à 12h est organisé à la fois en présentiel dans les respect des mesures sanitaires actuelles et en distanciel via zoom. 

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

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Le CSO déménage du 19 rue Amélie...

pour le campus Sciences Po au 1 Place Saint-Thomas d’Aquin Paris 7e
  • CSO 19 rue Amélie et le campus Sciences Po du 1 Place Saint-Thomas 7eCSO 19 rue Amélie et le campus Sciences Po du 1 Place Saint-Thomas 7e

A partir du 3 janvier 2022, le Centre de sociologie des organisations emménage sur le nouveau campus de Sciences Po au 1 Place Saint-Thomas d'Aquin dans le 7ème arrondissement, après plus de 40 années passées rue Amélie. C'est en 1980, en effet, que le CSO s'installe au 19 rue Amélie, dans les anciens locaux des éditions Denoël. Le bâtiment est loué par le CNRS jusqu'en 2016, puis ensuite par Sciences Po. Nous l'avons partagé un temps avec le Centre d'Études Arctiques (CEA) de Jean Malaurie (et sa formidable bibliothèque) puis le Centre International de Recherche sur l'Environnement et le Développement (CIRED) dirigé alors par Olivier Godard. Puis grâce aux efforts d'Erhard Friedberg, nous avons pu occuper l'ensemble du bâtiment. Celui-ci est original dans sa structure avec l'aménagement pour une partie des bureaux dans une chapelle, des lambris, des fenêtres en ogives et des dédales de couloirs où le visiteur peut parfois se perdre. "Mal foutu", il offrait pourtant de nombreuses occasions de se croiser dans les couloirs ou dans le coin café, participant d'une ambiance conviviale à laquelle nous étions tous très attachés. Exposés au froid l'hiver, au chaud l'été, aux fuites d'eau et au bruit des voisins toute l'année, il n'en demeurait pas moins un espace de travail unique.

En 42 ans, le lieu est marqué par un grand nombre d'événements organisés dans la salle du rez-de-chaussée, notamment la tenue du séminaire hebdomadaire qui reste un élément fort de l'identité du CSO, mais également des moments festifs se terminant parfois tard dans la nuit.

Le CSO a également hébergé le secrétariat de SASE, notre partenaire historique, qu'a brillamment animé pendant de nombreuses années Martha Zuber.

Devant la croissance de ses effectifs, le CSO s'était également implanté sur d'autres sites: d'abord place St Thomas d'Aquin, rue de la Chaise, puis au 13 rue de l'Université et enfin au 84 rue de Grenelle.

Le 17 décembre, nous fermerons donc définitivement la porte de notre adresse historique du 19 Rue Amélie. Symboliquement, ladite porte a choisi de rendre l'âme juste avant notre départ !

Début janvier 2022, les équipes du CSO seront réunies sur un même étage, dans des bureaux neufs, au cœur d'un campus moderne proche des autres centres de recherche de Sciences Po. C'est une nouvelle page qui s'ouvre et c'est avec plaisir que nous vous retrouverons dans nos nouveaux locaux.

En attendant, nous vous souhaitons de belles fêtes de fin d'année.

Olivier Borraz, directeur du CSO

Les espaces au CSO avec les fauteuils oranges de Michel crozier 

Les espaces de la rue Amélie avec les fauteuils oranges de Michel Crozier, le fondateur du centre.

Project : The Authority of Expertise in Professional Tax Law Practice

Managed by Marte Mangset and in association with Jérôme Pélisse & Corentin Durand
  • ©shutterstock-Lee Charlie©shutterstock-Lee Charlie

Projet : Conjuguer la perspective de l’effondrement avec l’engagement contestataire

Avec Madeleine Salustio, post doctorante
INSHS CNRS
  • ©shutterstock-Naglagla©shutterstock-Naglagla

Séminaire annulé : À l’ombre du tournant néolibéral de la politique hospitalière, les recompositions des frontières de l’État hospitalier dans les années 2000

Renaud Gay, EHESP
Séance de l'axe Actions publiques et transformations de l'Etat - 17/12/21
  • ©shutterstock-ricochet64©shutterstock-ricochet64

- Séminaire annulé -

 

L'axe Actions publiques et transformations de l'Etat organise la prochaine séance en recevant Renaud Gay, post-doctorant à l'EHESP :

À l’ombre du tournant néolibéral de la politique hospitalière, les recompositions des frontières de l’État hospitalier dans les années 2000.

Résumé : 

La politique hospitalière initiée dans les années 2000 est fréquemment analysée en termes de tournant néolibéral se manifestant dans la mise en concurrence des hôpitaux par des outils de financement et leur réorganisation industrielle avec l’appui de sociétés privées de conseil.

À partir d’une analyse de l’élaboration du « plan hôpital 2007 » réalisée dans le cadre d’une thèse sur la trajectoire des réformes hospitalières depuis les années 1970, notre intervention montre la façon dont cette dynamique de marchandisation s’articule à des processus de rationalisation administrative qui se déploient sur différentes échelles temporelles, sont à l’origine de luttes juridictionnelles entre organisations de l’administration sanitaire et modifient les frontières de « l’État hospitalier ».

Ce séminaire se tient exceptionnellement en salle 900, au 9 rue de la Chaise, le 17 décembre de 10h15 à 12h15. Il est organisé à la fois en présentiel dans le respect des mesures sanitaires actuelles et en distanciel via zoom. 

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

Marion Gaboriau, docteure en sociologie :

L’inaptitude au travail comme dispositif. De la production institutionnelle aux jugements en situation : le cas de la ville de Paris
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Le mercredi 8 décembre 2021, Marion Gaboriau a soutenu une soutenance de thèse réalisée sous la co-direction de Marie Cartier et Jérôme Pélisse et intitulée :

« L’inaptitude au travail comme dispositif. De la production institutionnelle aux jugements en situation : le cas de la ville de Paris »

Le jury était composé de :

Émilie Biland-Curinier, Professeure des universités de sociologie, CSO, Institut d’études politiques de Paris

Marie Cartier, Professeure des universités de sociologie, CENS, Université de Nantes (Directrice)

Nicolas Dodier, Directeur d’études à l’EHESS, Directeur de recherche à l’INSERM, CEMS (Rapporteur)

Odile Join-Lambert, Professeure des universités d’histoire, Printemps, Université de Versailles Saint Quentin en Yvelines

Jérôme Pélisse, Professeur des universités de sociologie, CSO, Institut d’études politiques de Paris (Directeur)

Isabelle Probst, Professeure associée, Haute École de Santé Vaud (HESAV) et Haute école spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO)

Delphine Serre, Professeure des universités de sociologie, CERLIS, Université de Paris (Rapporteure)

Résumé de la thèse :

Cette thèse porte sur la reconnaissance de l’inaptitude au travail pour raison de santé dans la fonction publique territoriale. Elle explore ce phénomène à la ville de Paris, employeur de plus de 51 000 agents publics permanents qui reconnaît chaque année plus de 500 travailleurs et travailleuses inaptes à leurs fonctions. Cette recherche s’appuie sur une enquête ethnographique de trois ans mêlant observations de situations de travail et d’expertise, entretiens avec divers professionnels et travailleurs reconnus inaptes à leurs fonctions, analyses qualitatives de dossiers médico-administratifs et traitements statistiques de bases de données. Plutôt que d’être pensée comme une décision figée et ponctuelle, l’inaptitude est envisagée dans la thèse comme un dispositif composite (au croisement du droit, de la santé et du travail), processuel et dynamique (en ce qu’il implique de nombreux acteurs qui, par jeu d’alliance, négociation ou contestation, peuvent en changer l’issue). L’analyse vise à comprendre les logiques institutionnelles (juridiques, financières et gestionnaires) qui sous-tendent le dispositif tout comme ce qui nourrit les jugements d’inaptitude en situation. La thèse explore différentes scènes d’expertise médico-statutaire (consultation médicale et commission de réforme), traversées par des rapports de force dissymétriques et par des jeux avec l’information sources de malentendus et d’incertitude. Elle met enfin au jour un effet de (re)production d’inégalités sociales (notamment entre hommes et femmes) en matière de reconnaissance et de prise en charge des problèmes de santé au travail dont les causes potentiellement professionnelles sont souvent ignorées.

Mots clés :

Inaptitude au travail ; fonction publique territoriale ; médecin agréé ; expertise ; droit ; emploi public subalterne ; retraite pour invalidité ; reclassement professionnel ; dispositif

Séminaire DomesticitéS du 14 décembre 2021

Maid in Maharashtra: Domestic labour relations and position of paid domestic workers in Maharashtra, India
Anwita Dinkar, OSC Sciences Po
  • ©shutterstock-Andrey Bayda©shutterstock-Andrey Bayda
Pour la troisième séance de l’année du séminaire « DomesticitéS », nous sommes ravies d’accueillir Anwita Dinkar (OSC-Sciences Po) autour de son travail sur le droit des travailleur·es domestiques en Inde : 
«Maid in Maharashtra: Domestic labour relations and position of paid domestic workers in Maharashtra, India».

La séance aura lieu mardi 14 décembre de 10h à 13h en présentiel à Sciences Po (attention changement d’adresse !) au 28 rue des Saints Pères, salle H402, 75006 Paris.

Nous proposerons également un accès à la séance en distanciel (si le présentiez n’est pas possible, mais merci de le privilégier !). 
Merci de vous inscrire et de renseigner vos modalités de participation à la séance afin de que nous puissions ajuster notre organisation : https://forms.office.com/Pages/ResponsePage.aspx?id=3sTngckmMUWwdrcOLXWWbshTpqxDvidNi5kCuaOyMgNUMVozVFQzVkNPSEZIUkJXMEhMTzU4SElGWC4u

Les organisatrices :
Alizée Delpierre (CSO)
Hélène Malarmey (IRISSO)

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Séminaire doctoral du 10 décembre 2021

Les professionnels de l’art contemporain. Analyse du travail de co-production des œuvres d’art
Par Brianne Dubois, doctorante au CSO
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Brianne Dubois, doctorante au CSO, intervient en séminaire : 

Les professionnels de l’art contemporain. Analyse du travail de co-production des œuvres d’art.

Résumé : 

La production des oeuvres d’art contemporain est un travail collectif. Je m’intéresse à cet ensemble de professions varié (artistes, chargé·es de coordination et de production, régisseur·ses, artisan·es, monteu·sers, technicien·nes), au contenu et à la coordination de leur travail, à leurs statuts et conditions d’emploi. Je m’appuie pour cela sur une enquête par entretiens et sur des observations. Je mobilise également des traitements quantitatifs, une base de données constituée par le scraping du site LinkedIn pour étudier les carrières de professionnel·les et une base de données portant sur la programmation de musées. 

Ce séminaire qui se tient les vendredis de 10h à 12h est organisé à la fois en présentiel dans les respect des mesures sanitaires actuelles et en distanciel via zoom. 

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

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Les professionnels de la publicité face au Règlement Européen sur les données personnelles : Réguler le marché par le consentement ?

Kevin Mellet
FacSem de Sciences Po - 9 décembre 2021
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La direction scientifique de Sciences Po vous invite au FacSem de Kevin Mellet, Assistant Professor au Centre de sociologie des organisations (CSO)
Les travaux de Kevin Mellet s’appuient principalement sur la sociologie économique et les science & technology studies pour étudier les techniques marchandes à l’ère numérique. Ses recherches actuelles portent sur le paysage émergent du data marketing et sur la formation et la régulation de l’économie des données personnelles.

Son exposé sera discuté par Jean-Philippe Cointet, Associate Professor au médialab.

Séminaire en zoom

Inscription obligatoire: marina.abelskaiagraziani@sciencespo.fr

Audrey Harroche

Docteure en sociologie
Le 16 novembre 2021
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Le 16 novembre, Audrey Harroche a soutenu une thèse de sociologie à Sciences Po qui s'intitule : 

Gouverner par les inégalités, la mise en œuvre d’une initiative d’excellence dans l’enseignement supérieur et la recherche. 

Composition du jury :

M. Jérôme Aust, Chargé de recherche Sciences Po, CSO

M. François Dubet, Professeur émérite de sociologie à l’Université de Bordeaux

Mme Gaële Goastellec, Maître d’enseignement et de recherche HDR à l’Université de Lausanne, Institut des sciences sociales (rapporteur)

M. Patrick Hassenteufel, Professeur des universités en science politique, Université Paris-Saclay (UVSQ), laboratoire PRINTEMPS (rapporteur)

Mme Christine Musselin, Directrice de recherche, CNRS, CSO

Mme Kathia Serrano-Velarde, Professeure des universités, Université d’Heidelberg,Max-Weber-Institute of Sociology.

Résumé

Tandis que la reproduction et l’accroissement des inégalités sont souvent considérés comme des effets pervers des institutions publiques, de nombreuses réformes dites néomanagériales visent aujourd’hui à gouverner le secteur public en créant, creusant, ou prenant appui sur des inégalités parmi les professionnels, les organisations, ou les usagers. L’enseignement supérieur et la recherche figurent parmi les secteurs à l’avant-garde de ces recompositions de l’action publique. En France, le lancement de la politique des Initiatives d’excellence (Idex) en est une illustration emblématique : en recourant à des appels à projets mettant en compétition les universités pour faire émerger des établissements « de classe mondiale », ce programme concentre les ressources sur une dizaine d’établissements et accroit la mise en concurrence des chercheurs, des laboratoires et des établissements. En recourant à l’analyse longitudinale d’une Idex, cette thèse prend pour objet ces nouvelles politiques inégalitaires, interroge les conditions sociales et politiques de leur mise en œuvre et prend la mesure des inégalités créées à l’échelle d’un site universitaire.

Nous démontrons ainsi qu’à travers les Idex, l’État gouverne par les inégalités. Cependant, ce gouvernement n’est possible qu’à certaines conditions mettant fortement à contribution les dynamiques et les acteurs locaux. Nous avons également montré que cette politique repose sur une réforme organisationnelle, dans le sens où l’administration d’une Idex revient essentiellement à mettre en place des règles, des procédures, des structures afin de rendre les universités plus inégalitaires. Plus précisément, les inégalités étudiées ne résultent pas seulement du fonctionnement des organisations, mais s’appuient sur un travail organisationnel qui vise, tout à la fois, à les produire et à les légitimer. Sur le site, cela a abouti à une mise en organisation partielle de l’université visant à tracer des lignes d’inclusion et d’exclusion parmi la communauté académique. Les lauréats faisant partie des projets d’excellence bénéficient alors de ressources supplémentaires et de traitements privilégiés, ceci de façon durable. Ainsi, les professionnels favorisés par cette politique n’éprouvent pas les effets délétères décrits par beaucoup de travaux sur les réformes néomanagériales, et voient s’accroître leurs marges d’autonomie. En effet, cette politique gouverne davantage les contours des projets d’excellence que les conduites des chercheurs à l’intérieur de ces derniers. En définitive, les Idex gouvernent des périmètres, et c’est à l’intérieur et entre ces derniers que les inégalités se jouent.

Mots-clés :
Initiatives d’excellence, politiques d’excellence, inégalités, instruments d’action publique, enseignement supérieur et recherche, inégalités de genre, élites, organisations.

Industrie nucléaire et santé au travail : un risque sous-traité ? Production, usages et occultation de savoirs inconfortables

Maris Ghis Malfilatre, CEMS-EHESS - 3 décembre 2021
Séance organisée par l'axe Savoirs, sciences et expertise
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L'axe Savoirs, sciences et expertise du CSO organise la prochaine séance et reçoit Maris Ghis Malfilatre, docteure du Centre d'étude des mouvements sociaux (CEMS-EHESS).

Titre de la présentation :
Industrie nucléaire et santé au travail : un risque sous-traité ? Production, usages et occultation de savoirs inconfortables.

Résumé :

Maris Ghis Malfilatre montrera, dans cette intervention, comment s’engage dès les années 1970 une dynamique d’alerte et de contre-expertises médicale, scientifique et syndicale sur les risques du travail dans l’industrie nucléaire en France. Les connaissances produites ont successivement mis en lumière l’augmentation de l’exposition au risque radio-induit dans les installations et ses effets sur la santé des travailleurs, l’inégalité dans l’exposition à ce risque en fonction du statut ou encore des problèmes relevant de la sûreté du parc nucléaire. Maris Ghis Malfilatre analysera comment ces connaissances d’abord plébiscitées par les différents acteurs de la filière sont devenues des « savoirs inconfortables » conduisant à des logiques d’occultation tant de la part des représentants patronaux que des organisations syndicales. 

Ce séminaire qui se tient les vendredis de 10h à 12h est organisé à la fois en présentiel dans les respect des mesures sanitaires actuelles et en distanciel via zoom. 

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

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Séminaire Domesticités du 30 novembre 2021

Comment enquêter sur la violence dans les domesticités ?
Par Laura Carpentier-Goffre - 30 novembre de 10h à 13h
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Cet atelier de recherche propose d’interroger les domesticités contemporaines – définies en tant qu’activités qui consistent à être rémunéré en faisant des tâches domestiques pour des ménages autres que le sien – en portant l’attention sur les formes qu’elle prend dans différents espaces nationaux (l’Argentine, la Jordanie, l’Égypte, la France, les États-Unis, le Japon…) et en situant ces variations nationales dans l’histoire de chacun des pays concernés.
En fonction des aires géographiques, les domestiques sont salarié.e.s ou non ; ils/elles vivent ou non chez leurs employeurs/ses ; certain.e.s ont un.e seul.e employeur/se, d’autres plusieurs ; ils/elles ont des profils sociaux variés ; certain.e.s sont migrant.e.s, d’autres quittent des zones rurales pour travailler dans les grandes métropoles de leur pays....

Mardi 30 novembre de 10h à 13h 

Communication de Laura Carpentier-Goffre du CERI-Sciences Po :

Comment enquêter sur la violence dans les domesticités ?

Organisation

Le séminaire est en présentiel au Centre de Sociologie des Organisations, 19 rue Amélie 75007 Paris (métros Invalides ou La Tour Maubourg). Il est également proposé en distanciel, aussi, merci de vous inscrire et de renseigner vos modalités de participation à la séance pour des questions d'organisation. 

Formulaire : 

https://forms.office.com/Pages/ResponsePage.aspx?id=3sTngckmMUWwdrcOLXWWbshTpqxDvidNi5kCuaOyMgNUQjA0NDdPRjBHSE1COFVQODBVTTExMzVMMi4u

Podcast : Les politiques aux prises avec la crise sanitaire

Avec Henri Bergeron, Olivier Borraz et Stéphanie Hennette-Vauchez (Université Paris Nanterre)
Les Rendez-vous du politique de la BnF
  • Actualité Sciences PoActualité Sciences Po
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Séminaire doctoral du 26 novembre

Réforme sociale et réforme de soi. Sociologie historique du mouvement végétarien en France, années 1870-années 1930
Alexandra Hondermarck, CSO
  • L’approvisionnement avant le siège de 1870 - BNFL’approvisionnement avant le siège de 1870 - BNF

Alexandra Hondermarck, doctorante au CSO, fera une présentation intitulée :
Réforme sociale et réforme de soi. Sociologie historique du mouvement végétarien en France, années 1870-années 1930.

Résumé :

Ce séminaire présente une recherche doctorale en cours portant sur le mouvement végétarien en France, de l’apparition des premiers groupes organisés autour de la revendication de l’abstinence de viande dans les années 1870 à l’entre-deux-guerres.
La thèse s’interroge sur le sens donné à l’engagement dans le mouvement végétarien et l’articulation de ces engagements avec la mise en pratique du régime et la modification de son mode de consommation. Alors qu’à la fin du xixe siècle, l’engagement dans le végétarisme revient à lutter contre les grands fléaux sociaux qui touchent en priorité les classes laborieuses, dans l’entre-deux-guerres, l’action des végétariens se focalise sur l’amélioration des corps individuels et le perfectionnement moral des militants eux-mêmes. Les moteurs de cette évolution sont questionnés au travers d’une approche prosopographique et de la mobilisation de sources permettant de comprendre les différentes appropriations du végétarisme sur la période.

Ce séminaire qui se tient les vendredis de 10h à 12h est organisé à la fois en présentiel dans les respect des mesures sanitaires actuelles et en distanciel via zoom. 

Si vous souhaitez y assister, merci de contacter Samia Ben.

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