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Paroles de thèses – avec Louise Beaumais

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Thèse

L'utilisation des chiffres en politique étrangère (à travers l'étude des politiques Arctiques britannique et française)

 

Localisation(s) précise(s) de vos terrain(s) ou de vos lieux de recherche

De Paris à Londres, avec des petits passages par l'Écosse et l'Islande. Principalement dans les ministères.

 

Le terrain est-il important dans votre travail de thèse ?

Oui, c'est de là qu'ont émergées mes hypothèses de travail : je n'aurais pas pu obtenir une granularité si fine sans ce travail de terrain, ni une compréhension de ce qu'il se passe vraiment au sein des organisations et de la "fabrique" de la politique étrangère. Par ailleurs, mes passages en Écosse et en Islande m'ont permis de saisir littéralement et physiquement ce qui constitue l'identité Arctique.

 

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées sur votre terrain ou dans vos recherches ? Quelles techniques avez-vous développées pour les surmonter ?

Les acteur.ice.s que je cherche à rencontrer et à interroger sont assez difficiles d'accès, ce qui rend un peu particulier le terrain : j'ai effectué divers séjours très courts, m'adaptant aux disponibilités des personnes sollicitées. Cela implique nécessairement une grande flexibilité - et aussi de ne pas succomber à la frustration!

 

Qu'est-ce qui vous a amenée à choisir ce terrain ou ce sujet de thèse ? Qu'est-ce qui vous lie à ce terrain ou/et ce sujet ?

Mon sujet de thèse s'est un peu imposé à moi - je suis membre et financée par un programme de recherche, Datawar, qui s'intéresse aux analyses quantitatives des conflits. Si les possibilités étaient larges, je voulais  garder un lien avec mes sujets de prédilection précédents - à savoir, les organisations en charge de la politique étrangère, notamment le ministère des Armées et le ministère des Affaires étrangères.
L'objectif de départ était d'étudier l'influence des chiffres sur la perception qu'ont les praticiens des conflits contemporains. Mais ça s'est avéré compliqué : très rapidement, j'ai compris que peu de pans de la politique étrangère (et encore moins d'aspects impliquant des militaires et des diplomates) font usage des chiffres, et d'autant moins concernant les conflits. J'avais fini par trouver un bureau au sein du ministère des Armées qui me paraissait idéal pour une observation participante...
Le projet n'a finalement pas pu se concrétiser en raison de la guerre en Ukraine. En fin de deuxième année, j'ai donc procédé à une reconceptualisation de mon objet de recherche. Il me fallait identifier une politique étrangère où les praticiens utilisaient des chiffres... Ce qui m'a rapidement amenée à m'intéresser à l'Arctique. Finalement, le terrain n'a pas tant changé, mais il s'est élargi des ministères aux ambassades françaises et britanniques des pays Arctiques (à distance!).
En fait, si je devais résumer, je dirais que je ne suis pas entrée dans mon sujet de recherche par le terrain, plutôt, j'ai dû chercher le terrain adapté à mon sujet de recherche.

Quel souvenir le plus marquant gardez-vous de vos terrains?

Sûrement l'Islande ou l'Écosse et leurs paysages magnifiques.

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©Image : rybarmarekk for Shutterstock