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Paroles de thèse, avec Robert Kluijver

Robert Kluijver est doctorant au CERI depuis 2016.

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Thèse

International Intervention and Statebuilding in Somalia, sous la direction de Luis Martinez et Roland Marchal.

Localisation(s) précise(s) de vos terrain(s) ou de vos lieux de recherche

Somalie et Somaliland.

Pourquoi le terrain est-il important dans votre travail de thèse ?

Le terrain est important dans mon travail de thèse, parce que mon approche de l'État en Somalie est proche de l'anthropologie politique. J'ai fait deux ans de terrain (2016-2018) et je suis ensuite retourné trois fois pour faire des recherches supplémentaires en 2019 et en 2020, à Mogadishu, Hargeisa et au Puntland.

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées sur votre terrain ou dans vos recherches ? Quelles techniques avez vous développées pour les surmonter ?

À Mogadishu et dans le sud du pays il est très difficile, mais pas impossible, de contourner les barrières sécuritaires qui empêchent les visites de terrain. De plus, le manque d'infrastructures et de données (notamment sur la population), et le fait que beaucoup d'interlocuteurs ne parlent qu'en tête-à-tête, rendent difficile la recherche scientifique. La situation est similaire au Somaliland et au Puntland.

De manière générale, la Somalie est très difficile d'accès ; si on s'y rend avec une organisation internationale par exemple, on est contraint de rester dans les zones de sécurité, où on ne rencontre que très peu de Somaliens. En revanche, si on s'y rend par un autre biais, il est possible d'accéder au terrain. Ce fut le cas lorsque je me suis rendu à Mogadishu, invité par une université locale pour y mener des enquêtes, libre de ces entraves. En réalité, le pays n'est pas si dangereux, mais les organisations de sécurité locales et internationales maintiennent un régime de protection mafieux.

Qu'est-ce qui vous a amené à choisir ce terrain ou ce sujet de thèse ? Qu'est-ce qui vous lie à ce terrain ou/et ce sujet ?

Lorsque je me suis décidé à m'inscrire en thèse, on m'a offert un poste d'analyste de la sécurité en Somalie. J'ai donc décidé d'en faire mon terrain. J'étais plutôt spécialiste de l'Afghanistan. Mon sujet résulte de vingt ans de participation à des missions de statebuilding ou de développement culturel – des projets qui échouent presque systématiquement. J'ai souhaité comprendre pourquoi. Avant cette offre de poste en Somalie, je prévoyais de travailler sur mon sujet en Afghanistan, mais la Somalie présentait un cas de figure au moins aussi intéressant, et plus caractéristique que l'Afghanistan, où l'intervention étrangère revêt un caractère plus exceptionnel.

Quel souvenir le plus marquant gardez-vous de cette recherche ?

C'est le fait de franchir des frontières où on ne voit jamais un blanc comme moi ; par exemple entre le Puntland et le Somaliland (officiellement en conflit) ou le Somaliland et la région éthiopienne de l'Ogaden.

Que souhaiteriez-vous dire de plus sur votre thèse au CERI ?

J'ai besoin de terminer rapidement! Sciences Po vient d'annoncer que des inscriptions en 7e année ne sont plus admises, alors que je suis à la fin de ma 6e année (je travaille et j'ai une vie de famille) et j'ai seulement terminé le premier draft...

Bibliographie/Référence

Publications de Robert Kluijver référencées sur SPIRE (portail de Sciences Po sur l’archive ouverte HAL)

Mots clés
©Image : sntes pour Shutterstock