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Le séminaire d’écriture du CERI

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Qui ne s’est jamais senti paralysé à l’idée de se lancer dans l’écriture ? Qui n’a jamais été abattu par le refus d’un article soumis à une revue ? Qui ne s’est jamais interrogé sur les stratégies de publication et de valorisation de ses recherches ?Le séminaire d’écriture du CERI est ouvert à toutes celles et ceux qui souhaitent discuter de la cuisine de l’écriture en sciences sociales et qui sont prêts à « mettre les mains dans le cambouis » en entrant dans le détail de la production écrite des doctorants et doctorantes du CERI.

Lancé en octobre 2020 par Juliette Galonnier (Assistant Professor), Nadia Marzouki (CNRS) et Hugo Meijer (CNRS), très rapidement rejoints par Alix Chaplain (doctorante), le séminaire est né du constat d’un manque de formation récurrent sur la pratique de l’écriture en sciences sociales, alors même que celle-ci constitue une activité incontournable des métiers de la recherche. Contre l’idée que l’écriture irait de soi ou qu’elle relèverait d’un processus quasi « magique » et incommunicable, le séminaire vise à partager des techniques, « recettes » et autres « ficelles du métier » tout en (re)donnant aux doctorants et aux doctorantes du CERI le goût et le plaisir de l’écriture. Il leur apporte ainsi un soutien dans l’élaboration de leurs diverses productions écrites (chapitres de thèse, articles à soumettre à des revues, écrits d’intervention ou de vulgarisation, etc.).

Le séminaire s'inscrit dans la lignée d’autres initiatives menées par le passé au CERI, notamment les luncheon seminars organisés par Daniel Sabbagh et Gilles Favarel-Garrigues entre 2012 et 2014 au cours desquels un ou une doctorante présentait chaque mois son travail qui était discuté par un chercheur ou une chercheuse ou encore le soutien doctoral organisé au tout début des années 2010 par Cornelia Woll alors chercheuse au CERI et le regretté Bastien Irondelle (1973-2013), connu pour son engagement constant en faveur des jeunes chercheurs et chercheuses.

Grâce à Alix Chaplain, le séminaire s’est construit en collaboration étroite avec les doctorants et doctorantes et en partant de leurs besoins. Un sondage réalisé en septembre 2020 a permis de recenser les difficultés rencontrées au moment fatidique de « passer à l’écriture » : ont été pointés le « risque d’éparpillement », la crainte de « se perdre dans les ramifications du matériau », le « sentiment de paralysie face à un trop-plein d’informations » ou la nécessité « d’épurer le style ». D’autres ont souligné la difficulté de « gérer l’anonymat des enquêtés », de « formuler une problématique cohérente », de « positionner la recherche dans la littérature » et de « savoir ce que les revues attendent ». D’autres encore ont relevé l’épreuve que constitue le fait de « s’y remettre, après avoir reçu des commentaires », ainsi que la peur de « tomber dans le trop descriptif et ne rien apporter sur le plan conceptuel » ou au contraire de « généraliser trop hâtivement ». Tous ces enjeux sont abordés de façon frontale lors des séances du séminaire, qui offre aux doctorants et aux doctorantes du CERI un espace bienveillant où évoquer leurs doutes.

Chaque année, le séminaire s’organise en deux temps : une première partie consiste en séances collectives de cadrage autour de la publication et de l’architecture des textes de recherche. En 2020-2021, une séance d’introduction a permis de recenser les besoins ; elle a été suivie d’une séance sur la publication dans des revues et d’une autre sur l’administration de la preuve. En 2021-2022, des séances sur la publication dans des revues francophones et anglophones ont été ou vont être organisées, avec l’intervention de plusieurs rédacteurs et rédactrices en chef. La seconde partie du séminaire se divise en séances de travail en petits groupes : les doctorants et les doctorantes qui participent présentent une ébauche avancée de chapitre ou d’article qu’ils ou elles soumettent au regard de leurs pairs (chaque papier étant discuté par un chercheur ou une chercheuses et un doctorant ou une doctorante).

À l’heure où nous écrivons ces lignes, une vingtaine de textes sont passés à la moulinette de la discussion collective. Les retours des doctorants et des doctorantes en septembre 2021 après une année de fonctionnement ont été très enthousiastes : « c'était ce qui nous manquait et c'était très utile ! », « Le séminaire m'a vraiment aidée », « A big clap for the entire seminar! It must continue ».

Parmi les ajustements réalisés cette année, nous avons notamment décidé de réduire le nombre de textes par séance (deux au lieu de trois), de mobiliser des discutants et discutantes davantage spécialistes sur le fond (et qui ne se concentrent pas uniquement sur la forme du texte) et enfin d’ouvrir la possibilité de discuter des textes moins aboutis, à un stade d’écriture encore « jeune ».

Ce séminaire est en somme un bel effort collectif, issu d'une volonté de penser le processus d'écriture comme un sujet essentiel de nos métiers. Il faut souligner la très forte mobilisation des doctorantes et des doctorants pour assurer de son bon fonctionnement ainsi que l’implication des chercheurs et des chercheuses du CERI qui acceptent très volontiers de discuter des textes.

Bibliographie/Référence

Publications de Juliette Galonnier référencées sur SPIRE (portail de Sciences Po sur l’archive ouverte HAL)

Publications de Nadia Marzouki référencées sur SPIRE (portail de Sciences Po sur l’archive ouverte HAL)

Publications de Hugo Meijer référencées sur SPIRE (portail de Sciences Po sur l’archive ouverte HAL)

Mots clés
©Image : Bomg pour Shutterstock