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Métabolismes

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Ma thèse porte sur les transformations du métabolisme urbain des matériaux de chantier à Paris et à Bruxelles. Le métabolisme est une métaphore qui désigne « l’ensemble des flux d’énergie et de matière mis en jeu par le fonctionnement d’un territoire donné ».[1]BARLES Sabine, 2017, « Écologie territoriale et métabolisme urbain : quelques enjeux de la transition socioécologique », Revue d’économie régionale et urbaine, 5, p. 821. Le métabolisme urbain mobilise d’importantes quantités de matières minérales comme le sable et les granulats, utilisés pour la réalisation du béton, mais aussi de grands volumes de terres excavées pour réaliser les multiples ouvrages souterrains sur lesquels sont bâties nos villes. Il est fortement consommateur de matières non renouvelables et générateur de déchets volumineux. Les deux premières photos que j’ai choisies rendent compte de ces enjeux matériels et de leur inscription paysagère dans les deux territoires que j’étudie, Paris et Bruxelles. La photo 1 montre les espaces de stockage des matières premières nécessaires à l’approvisionnement des chantiers urbains, souvent situés le long des axes fluviaux permettant un transport à moindre coût de ces matières pondéreuses. On y voit la grande proximité spatiale avec le centre d’affaires, caractéristique de Bruxelles. À l’autre bout de la chaîne, la photo 2 montre un exemple d’utilisation des terres excavées provenant des chantiers franciliens. Considérées comme des déchets, elles sont transportées en périphérie de l’agglomération pour alimenter d’importants remblais pouvant, comme ici, servir de support à la réalisation d’un futur parc paysager.

Pour comprendre le fonctionnement de ce métabolisme et de ses transformations, je me suis principalement appuyée sur une enquête par entretiens et par observation participante. Les deux dernières photos soulignent l’importance des personnes rencontrées dans le parcours de thèse, que je souhaite ainsi remercier. Celles-ci acceptent parfois de sortir du cadre de l’entretien, comme dans la photo 3, pour ouvrir les portes de leur lieu de travail. Ici, une centrale à béton bruxelloise. Ces visites constituent des moments privilégiés qui sont l’occasion d’échanger au-delà de la grille d’entretien et de palper la dimension concrète des objets étudiés. L’observation participante produit également de belles rencontres. La photo 4 a été prise au début de l’observation participante réalisée au sein du projet Cycle terre, qui expérimente la création d’une filière francilienne de construction en terre crue à partir de déblais. En montrant le travail de la terre crue à travers la technique du pisé à laquelle l’organisme de recherche et de formation amàco a initié toute l’équipe du projet Cycle terre, elle illustre la dimension collective et concrète de la recherche qui est l’occasion de multiples apprentissages !

Lire également Paroles de thèse, avec Agnès Bastin

Notes

Notes
1 BARLES Sabine, 2017, « Écologie territoriale et métabolisme urbain : quelques enjeux de la transition socioécologique », Revue d’économie régionale et urbaine, 5, p. 821.
Bibliographie/Référence

Publications d’Agnès Bastin référencées sur SPIRE (portail de Sciences Po sur l’archive ouverte HAL)

Mots clés
©Image : ©Agnès Bastin