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Les COP, objets d’observation et d’analyse

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Ma recherche porte sur la participation des petits États insulaires aux négociations internationales sur le climat. Ces îles sont devenues, ensemble et en dépit de leur petite taille et de leur poids politique limité, de réels acteurs de la scène climatique internationale. Du point de vue de la science politique, cette réussite surprenante est riche en apprentissages, et pour comprendre la manière dont ces îles prennent part à la diplomatie climatique, la participation aux conférences des parties (COP) est cruciale. J’ai eu l’opportunité d’assister à quatre de ces conférences, toutes en Europe : à Bonn (sous la présidence des îles Fidji) en 2017, à Katowice en 2018, à Madrid en 2019 et à Glasgow en 2021.

Les deux semaines de COP sont extrêmement intenses, faites de réunions, de négociations, de tables rondes, de conférences de presse et d’autres évènements qui ont lieu sans interruption de 9h00 à 21h00. Ces deux semaines de COP sont également fascinantes et enrichissantes tant elles rendent possible des interactions avec des personnes du monde entier, y compris originaires de lieux aussi loin de tout que sont Kiribati (une république insulaire du Pacifique central) et Les Tokelau (un archipel du Pacifique Sud).

À Madrid, je me souviens m’être rendue à un évènement sur les atolls, et la délégation tokelauienne avait déjà quitté la COP car il lui fallait rentrer à temps pour les fêtes de fin d’année – un voyage de trois semaines ! Un évènement parallèle organisé par le gouvernement de Kiribati s’est achevé par un chant et une danse traditionnels impliquant l’ensemble des participants. On m’a alors expliqué que tous les évènements à Kiribati se terminent par du chant et de la danse.

À Glasgow, j’ai rencontré des Inuits qui avaient apporté leurs histoires traditionnelles et leurs chants de gorge de l’Arctique. Une présentation de l’expédition Mosaic, un voyage scientifique d’une année à travers l’Arctique m’a apporté un autre aperçu de ce continent.

Et à Bonn, je me suis trouvée à l’espace réservé aux pavillons lorsqu’Emmanuel Macron faisait sa tournée – j’ai même serré sa main.

Au final, les COP rapprochent une variété incroyable de personnes qui luttent contre le changement climatique d’une manière ou d’une autre, et elles sont en cela une expérience unique. Une expérience épuisante, mais tellement enrichissante !

Bibliographie/Référence

Publications de Carola Klöck référencées sur SPIRE (portail de Sciences Po sur l’archive ouverte HAL)

Mots clés
©Image : ©Carola Klöck