Et si les sons avaient aussi leur place au CERI ?

En avril 2016, le CERI accueille en partenariat avec le CERLIS (Centre de recherche sur les liens sociaux) de l’Université Paris Cité/ Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle, un colloque international intitulé « Sons et voix de la scène internationale : comprendre les diplomaties musicales ».

Ces deux journées de travaux associant jeunes chercheurs et universitaires ayant marqué le champ par leurs travaux, à l’instar de l’historienne Jessica Gienow-Hecht qui a offert la conférence inaugurale de cet événement scientifique, ont été clôturées par un concert de musique classique. Une idée au premier abord un peu saugrenue. Et pourtant… Il s’agit là d’une autre façon d’apporter de la vie à un laboratoire, et ce au prisme des objets de recherche étudiés.

Accueilli sous les toits du 27 rue Saint-Guillaume (les salles Leroy-Beaulieu et Sorel), ce moment musical a été l’occasion de mettre en valeur le Chœur et Orchestre de Sciences Po (COSP) dirigé par Branislava Strizak, une femme à l’énergie incroyable et qui offre aux étudiantes et aux étudiants de Sciences Po d’autres formes d’expression et de réalisation de soi. La première partie du concert a privilégié un programme classique avec, comme œuvre majeure le Gloria de Vivaldi. Une pièce dont la voix soliste fut assurée par Michal Okon - une cantatrice israélienne dont le parcours universitaire à l’époque l’avait menée à Sciences Po pour réaliser un mémoire sur Wagner en Israël ! La deuxième partie de la soirée musicale a pris la forme d’une scène ouverte. Plusieurs intervenants à la conférence se sont alors transformés en instrumentistes. Rebekah Ahrendt était venue des Pays-Bas avec sa viole de Gambe. J’avais, pour ma part, ressorti ma flûte à bec alto en 415. Nous avons alors interprété ensemble l’une des plus belles sonates baroques composée par Corelli : La Follia après avoir accompagné Michal dans une cantate du 17^ème siècle. Emilija Pundziūtė-Gallois chanta un air traditionnel de sa Lituanie natale.

Faire résonner autrement les murs d’un Centre de recherche à Sciences Po, c’est montrer que l’activité scientifique, qui s’apparente elle-même bien souvent à une forme de création, peut permettre d’inviter l’art musical au cœur de l’institution et de faire dialoguer sciences humaines et art. Si la musique n’adoucit pas toujours et totalement les mœurs, elle ouvre à un autre langage, à une autre manière d’aborder mais aussi d’être au monde. Une reconnaissance de la sensibilité in vivo…

Les photos présentées ici ont été prises le 21 avril 2016 et présentent Rebekah Ahrendt (viole de gambe), Michal Okon (chant), Branislava Strizak (cheffe du COSP), Emilija Pundziūtė-Gallois (chant), Frédéric Ramel (flûte à bec), le Chœur et Orchestre de Sciences Po.