Carnet de chantier : épisode 1, premiers travaux

« En face de nous se trouve l’aile ouest de la cour Sébastopol qui longe l’église. À droite, l’aile nord, commencée en 1682. Elle est réalisée en maçonnerie de moellons, recouverte d’un enduit de chaux. Lors de la construction des trois autres ailes, en 1735, on peut imaginer que l’économie du projet s’était améliorée : celles-ci ont pu être bâties en pierre de taille. En 1924, les militaires ont ajouté 2 étages à l’aile sud, qui n’en comportait qu’un seul jusqu’ici. » Crédit : Martin Argyroglo / Sciences Po

« Comme tous les ouvrages à caractère patrimonial, ces portes monumentales sont préservées des possibles avaries liées au chantier. Elles seront déposées pour être restaurées en atelier. » Crédit : Martin Argyroglo / Sciences Po

« Les menuiseries dont les ailes nord et est, à gauche de l’image, gardent l’empreinte, révèlent les aménagements réalisés à l’issue de la Première Guerre mondiale par le ministère des Armées, soucieux d’optimiser l’usage des lieux. Des bureaux ont été installés dans la galerie du cloître. Les militaires n’avaient pas un rapport très précautionneux aux lieux : si l’une des pierres au sol se brisait, elle était remplacée par du béton. Les arches ont été rouvertes dans les années 1990. » Crédit : Martin Argyroglo / Sciences Po

« Voici l’escalier de l’entrée actuelle, quand on accède au bâtiment par la place Saint-Thomas d’Aquin. Lié à l’ajout en 1924 d’un étage supplémentaire au cloître de la cour Sébastopol, il se caractérise par un style Art déco. » Crédit : Martin Argyroglo / Sciences Po

« Cette photo est prise à l’intérieur du cloître, dans un étage de l’aile sud, qui longe la voie d'accès à la cour Gribeauval. On voit, vu l’état de la pièce, que les travaux de désamiantage n’ont pas encore commencé dans cette zone. La barre orange positionnée transversalement à la fenêtre garantit la sécurité des intervenants sur le chantier : le gabarit de la baie n’a pas la hauteur réglementaire pour protéger contre les chutes. » Crédit : Martin Argyroglo / Sciences Po

« Voici la cour Treuille de Beaulieu. Comme la cour Gribeauval, elle sera évidée et creusée : le projet architectural retenu y prévoit l’aménagement de sous-sols. C’est dans la cour Sébastopol que seront installés les cantonnements du chantier. Les bungalows seront empilés à la façon d’un petit immeuble provisoire. » Crédit : Martin Argyroglo / Sciences Po

« Les canalisations en rouge courant le long de la façade abritent les câbles d’alimentation électrique. Pour faire aux besoins énergétiques du chantier, un transformateur a été installé impasse Sébastien Bottin. En effet, 200 ouvriers seront présents au plus fort des travaux. Il faudra compter une vingtaine de bungalows pour les vestiaires, autant pour les réfectoires, une dizaine encore pour les sanitaires… Une grue sera également mise en fonctionnement. » Crédit : Martin Argyroglo / Sciences Po

« Prise depuis une aile mitoyenne du 13, rue de l’Université, cette vue montre le bâtiment au centre de la cour Gribeauval, quelques jours avant que ne commence sa déconstruction. » Crédit : Martin Argyroglo / Sciences Po

« Ce gros engin est une croqueuse à qui il ne manque que la mâchoire. Elle est dimensionnée pour descendre un immeuble de 4 niveaux, en grignotant le bâtiment morceau par morceau : en deux semaines le voilà à terre. L’utilisation d’une croqueuse prend tout son sens dans le cadre d’un chantier qui pratique la « déconstruction sélective ». Deux pelleteuses vont servir à trier les déchets qu’elle génère. On est loin de l’époque des démolitions réalisées avec un bulldozer ou une grue à boule. » Crédit : Martin Argyroglo / Sciences Po

« Ce bâtiment, qui se dresse au milieu de la cour Gribeauval, est prêt à être déconstruit. Tous les curages ont été réalisés. La fibre d’amiante a longtemps fait figure de produit magique dans la construction. On en retrouve dans les colles, les mastics, les peintures… Elle a été définitivement bannie des chantiers français en 1999 avec l’application de textes régissant strictement son élimination. Désormais, tout chantier dans les bâtiments anciens impose son traitement. » Crédit : Martin Argyroglo / Sciences Po

« Dans le monde du BTP on pratique aussi le tri sélectif ! Toute la partie de curage et de démolition obéit à un ensemble de procédés dits de « chantier vert ». Récupérés dans des bennes distinctes selon la nature des matériaux, les déchets sont orientés vers les filières idoines : amiante, plomb, béton, acier, bois, plâtre…Dans la mesure où les sols de l’Artillerie contiennent des matériaux nocifs, les terrassements comprendront eux aussi le traitement soigneux des terres pollués. » Crédit : Martin Argyroglo / Sciences Po

« Nous sommes à l’intérieur du bâtiment donnant sur la cour Gribeauval. On en a aperçu précédemment la façade, qui se caractérise par une couleur jaune orangé et un rez-de-chaussée rythmé de hauts châssis en demi-lunes. Ici, on se trouve au premier étage. Il a été ajouté à la construction initiale en 2008 : tous les volumes du bâtiment ont alors été remaniés. La construction d’un entre-sol a réduit la hauteur sous plafond : cette demi-lune constitue la partie supérieure du châssis. » Crédit : Martin Argyroglo / Sciences Po

« Un jour ces vitres donneront sur la cour Gribeauval. En attendant, comme tous les éléments encoffrés, elles sont protégées afin d’être maintenues en parfait état le temps que les travaux s’achèvent. » Crédit : Martin Argyroglo / Sciences Po

« Après curage, la structure est à nu : les éléments d’habillage et de doublage en plaques de plâtre plaque ont été déposés. » Crédit : Martin Argyroglo / Sciences Po

« Ici, les travaux de curage sont en cours. Le plafond a été déposé : nous voyons sa sous-face, floquée d’une laine minérale qui augmente sa résistance au feu. » Crédit : Martin Argyroglo / Sciences Po

« Nous voici toujours dans le bâtiment jaune orangé donnant sur la cour Gribeauval, mais cette fois-ci au rez-de chaussée. En haut à droite, on voit nettement la structure de l’entresol, qui a permis de gagner de la surface en diminuant la hauteur du rez-de-chaussée. C’est un plancher « collaborant bac acier », soit l’assemblage d’une tôle en acier et d’une dalle en béton. La légèreté d’une telle combinaison est un bon moyen de limiter les charges supplémentaires pesant sur les fondations. » Crédit : Martin Argyroglo / Sciences Po

« Il ne se passe pour le moment pas grand-chose dans la cour Treuille de Beaulieu, à part la pose d’un escalier de chantier qui contient un sas pour le désamiantage : il disparaîtra une fois les travaux finis. » Crédit : Martin Argyroglo / Sciences Po

« Nous voici de nouveau dans le cloître. La partie droite de l’image représente son aile ouest, achevée en 1735. Elle ne comporte qu’un seul étage. À la faveur des travaux, le plafond historique est de nouveau visible : situé directement sous le toit, en voûte, il est bordé d’une frise qui en fait tout le tour. » Crédit : Martin Argyroglo / Sciences Po

Cette fois-ci, voici l’aile est. Autrefois, la galerie du cloître organisait la déambulation des frères autour de la cour. Là encore, pour gagner de la surface, les militaires l’ont cloisonnée : nous distinguons sur le sol le dessin du couloir étroit qui existait auparavant. Les trois galeries du rez-de-chaussée et des deux étages sont classées monuments historiques. Elles devront être restituées dans leur volumétrie d'origine afin de renouer avec l’idée de circulation. » Crédit : Martin Argyroglo / Sciences Po

« Du fait de sa forte valeur patrimoniale, l’escalier nord est en cours d’encoffrement total. Pour le moment protégées, les marches et contremarches feront ultérieurement l’objet d’une restauration. Sur le mur à droite en bas de l’escalier, on reconnaît la trace des sondages faits par Pierre Bortolussi, architecte en chef des Monuments historiques. Sonder un mur permet entre autres d’identifier les différents matériaux qui le composent, et l’évolution de sa colorimétrie au fil du temps. » Crédit : Martin Argyroglo / Sciences Po

« Deux ambiances, deux époques dans cette entrée à l’angle des ailes est et sud du cloître. Ce bel escalier est un héritage du XVIIIe siècle. La bande led qui zèbre le plafond et la rampe assure l’éclairage de sécurité. Elle est quant à elle l’un des heureux fruits de la modernité : longtemps, les chantiers s’effectuaient sous la lumière de grandes guirlandes d’ampoules en verre qui se cassaient très facilement. L’économie d’énergie s’ajoute à l’économie sur les consommables. » Crédit : Martin Argyroglo / Sciences Po

« Sur ce cliché pris depuis la galerie du cloître dans la cour Sébastopol, on aperçoit les protections en bois sur les piliers du rez-de-chaussée. C’est un moyen d’éviter ce qu’on appelle les ‘épaufrures’, les dégradations qui pourraient survenir si la pierre subit des impacts. Le processus de désamiantage est lancé, qui devrait s’achever début avril : tous les volumes sont confinés et étanches, les fenêtres sont colmatées. » Crédit : Martin Argyroglo / Sciences Po