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"La Chine veut être première puissance économique puis politique"

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"La Chine veut être première puissance économique puis politique"

Analyse

Propos recueillis par Jean-Luc Domenach et

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La Chine met en place une politique d'hégémonie, d'abord dans son environnement proche où elle réclame la même place qu'avait l'empire au XVIIIe siècle, puis vis-à-vis de l'Occident, qu'elle compte supplanter dans la prochaine décennie. Analyse avec Jean-Luc Domenach, sinologue et directeur de recherche émérite à Sciences-Po.

Jusqu'à présent les opinions publiques avaient le sentiment d'une Chine repliée sur elle-même. Mais les choses semblent changer depuis l'élection de Xi Jinping comme « grand leader ». Sommes-nous devant une nouvelle ambition de la Chine au niveau mondial, voire devant une nouvelle forme de domination ?

Jean-Luc Domenach. Avant de parler de domination, il faut reconnaître un fait historique : pour la première fois depuis la mort de Mao Zedong (en 1976), la Chine affirme une ambition mondiale. Mais cette ambition se décline en deux chapitres distincts. Le premier, c'est la région asiatique. Quand les Chinois pensent le monde, ils pensent d'abord leur monde, une aire géographique qui comprend le Japon, le Vietnam, les Philippines, les Corées, Taïwan, etc. Et ce n'est pas le plus simple pour eux. Car si leur influence a fait des progrès incontestables, c'est aussi là qu'ils rencontrent des difficultés considérables. Par exemple, avec les Vietnamiens, qui ne cessent de défier les Chinois à un point qu'on n'imagine pas. Un exemple : récemment devait avoir lieu une rencontre sur la question des frontières, au niveau des dirigeants d'un rang juste inférieur à celui de Xi Jinping. Eh bien les Vietnamiens ne sont pas venus, ni le premier jour, ni le deuxième. Pendant une semaine, les Chinois les ont attendus. En vain. Ça, c'est le premier monde des Chinois.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne