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« L’absence d’avenir pousse les Palestiniens à regarder toujours plus en arrière »

Selon la politologue Stéphanie Latte Abdallah, dans une tribune au « Monde », le mouvement de protestation à Gaza rappelle que rien n’a changé pour les Palestiniens depuis la Nakba – l’expulsion de centaines de milliers d’entre eux lors de la création d’Israël –, en 1948.

Publié le 10 avril 2018 à 06h36, modifié le 10 avril 2018 à 15h58 Temps de Lecture 5 min.

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A Gaza, lors de la deuxième « Grande Marche du retour » des Palestiniens le long de la frontière avec Israël, le 6 avril.

Tribune. La « Grande Marche du retour » lancée le 30 mars à Gaza à l’initiative de groupes de la société civile, auxquels s’est rapidement joint l’ensemble des factions politiques palestiniennes, et notamment le Hamas qui gouverne la bande de Gaza, participe d’un mouvement de fond, qui ne se résume pas à l’instrumentalisation politique et à la bataille médiatique dont elle fait l’objet entre Israël et le Hamas.

Elle doit durer six semaines, jusqu’au 15 mai, jour de la commémoration de l’exode (nommé la Nakba, « la catastrophe ») de près de 900 000 Palestiniens lors de la guerre de 1948, selon les chiffres des organisations humanitaires et internationales alors présentes sur place (Croix-Rouge, Quakers, puis l’UNRWA – Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient).

Elle s’ancre sur la question du retour des réfugiés, alors que 1,3 million sur 2 millions de Gazaouis sont des réfugiés ; et qu’Israël s’apprête à fêter en mai ses 70 ans d’existence, quand les Palestiniens n’ont pas vu leurs aspirations nationales et étatiques se réaliser et que le territoire qu’ils contrôlent n’a cessé de se réduire comme peau de chagrin depuis le plan de partage des Nations unies de novembre 1947.

Remettre Gaza centre de l’attention internationale

Les conditions de vie désastreuses à Gaza ont largement participé du déclenchement de cette mobilisation qui entend remettre Gaza et son enfermement au centre de l’attention internationale. Des conditions de vie qui ne cessent d’empirer depuis le début du blocus israélien il y a plus d’une décennie, auquel s’ajoute celui maintenu par l’Egypte de Sissi.

La politique américaine actuelle, largement gouvernée par des hommes politiques favorables aux intérêts des colons, est également un facteur-clé quand elle enlève toute perspective d’avenir aux Palestiniens. Elle déclenchera sans aucun doute des manifestations plus importantes, également en Cisjordanie et à Jérusalem, sur les check-points et autres lieux de friction.

Cette forme de mobilisation n’est pas nouvelle et cette « Grande Marche du retour » fait suite à d’autres, lancées précédemment : celles du 15 mai 2011 dans le Golan et sur la frontière libanaise, suivies en juin 2011 par une autre manifestation similaire dans le Golan occupé lors de la guerre de six jours de juin 1967. Elles se soldèrent par plusieurs morts et de nombreux blessés. Elle fait également écho aux « marches du retour » des déplacés de l’intérieur, organisées chaque année depuis quasiment vingt ans le jour de l’indépendance d’Israël par une association de Palestiniens citoyens d’Israël.

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