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Face à la Chine

A Taiwan, pas d’état de grâce pour le président William Lai

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Le dirigeant-candidat du PDP, qui prendra ses fonctions le 20 mai, va devoir composer avec une Assemblée sans majorité, une opposition remusclée et une Chine agacée par cette élection réussie qui a valeur de désaveu pour elle.
par Arnaud Vaulerin
publié le 14 janvier 2024 à 20h45

La blague est venue d’un responsable taïwanais à l’annonce des résultats samedi : «Finalement, tout le monde a gagné.» Le Parti démocrate-progressiste (PDP) a conservé la présidence en faisant élire William Lai avec 40% des voix pour succéder à Tsai Ing-wen. De son côté, le Kuomintang (KMT) s’empare de 52 sièges (sur 113 et 51 pour le PDP) à l’Assemblée nationale. Enfin, le Parti populaire taïwanais (TPP) marque des points au Parlement avec 8 députés, et Ko Wen-je, son candidat, obtient une très honorable troisième position à la présidentielle avec 26,4% des suffrages. De quoi satisfaire tout le monde ? Pas si sûr et probablement pas longtemps. Le futur gouvernement de William Lai, qui prendra ses fonctions le 20 mai, devra composer avec une Assemblée hétéroclite et remuante. Et il pourrait avoir besoin de temps pour trouver ses marques et asseoir un début de légitimité.

Si le PDP a réussi l’exploit historique de remporter trois présidentielles de suite, il est difficile pour autant de parler d’un vote d’adhésion à Lai. Par rapport à la réélection de Tsai Ing-wen en 2020, le PDP a perdu plus de 2,5 millions de voix. «Etre élu président avec 40% des suffrages, ce n’est pas très bon, analyse Françoise Mengin, directrice de recherche à Sciences-Po. Cette victoire à la présidentielle cette année est à relativiser car Tsai, il y a q

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