Le troisième candidat, faisant suite à l’échec de l’accord de l’opposition visant à présenter un candidat unique, est Ko Wen-je. Avant de se lancer en politique il y a dix ans, Ko Wen-je était chirurgien traumatologue de renom et a même été maire de la capitale. En 2019, après avoir navigué entre les deux principaux partis, il fonde le Parti populaire de Taïwan (TPP), un parti centriste adoptant des positions populistes.
Ce médecin atypique n’a d’ailleurs pas hésité à publier une vidéo de rap entraînante pendant son mandat de maire de Taipei, où il encourageait les citoyens à "faire les choses correctement".
Ko Wen-je se présente comme l’alternative, une troisième voie, entre celle de la confrontation avec la Chine et celle de la soumission.
À la tête du Parti du peuple taïwanais (TPP), Ko Wen-je a gagné en popularité parmi les jeunes électeurs et a même, à un moment donné, surpassé M. Lai. Cependant, au fil de la campagne, il a perdu du terrain, les prévisions indiquant qu’il obtiendrait environ 20% des voix.
En 2014, Ko Wen-je s’est fait connaître en apportant son soutien au "Mouvement Tournesol" en 2014, lorsque des étudiants ont protesté contre ce qu’ils percevaient comme une influence grandissante de la Chine sur l’île.
Élu maire de Taipei plus tard cette année-là, bien qu’étant un novice en politique, il a bénéficié du soutien des militants du Mouvement Tournesol et du DPP. Au cours de ses huit années de mandat, sa politique a évolué. Il a développé les relations de Taipei avec la Chine continentale, en particulier avec la municipalité de Shanghai.
En 2019, il a créé le TPP, se positionnant comme une alternative au DPP et au KMT. Aux élections de 2020, le TPP a remporté cinq sièges sur 113, devenant ainsi le troisième parti au parlement taïwanais.
Reconnu pour son style concis, M. Ko a critiqué le DPP en le qualifiant de "pro-guerre", tout en reprochant au KMT son "trop de déférence".
Cynthia Wu, 45 ans, la colistière de M. Ko, est députée en exercice et héritière d’un des plus grands conglomérats de Taïwan, le groupe Shin Kong. Certains suggèrent que Mme Wu, ex-analyste en investissements chez Merrill Lynch à Londres, a été sélectionnée en raison de sa richesse.
Certains analystes estiment que M. Ko et Mme Wu, en tant que membres de l’élite aisée, pourraient avoir du mal à connecter avec l’électorat plus large, qui se préoccupe également des questions d’emploi et d’économie.
Bien que les sondages le placent actuellement autour de 20%, Ko Wen-je, avec son langage direct voire offensant, attire particulièrement les jeunes électeurs. Sa démarche peu conventionnelle séduit malgré une légère baisse dans les sondages.