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La longue histoire d’Israël contre l’ONU

Benyamin Nétanyahou, ambassadeur d’Israël auprès de l’Organisation des Nations unies de 1984 à 1988, a choisi de pousser sa campagne de discrédit systématique de l’institution à un niveau d’agressivité sans précédent.

Publié le 24 décembre 2023 à 07h00, modifié le 24 décembre 2023 à 08h15 Temps de Lecture 3 min. Read in English

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Benyamin Nétanyahou, lors d’une déclaration au Conseil de sécurité des Nations unies, à New York, le 22 septembre 1986.

Israël est paradoxalement un Etat créé par une décision de l’Organisation des Nations unies (ONU) qui n’a cessé depuis sa fondation, en 1948, de contester la primauté des Nations unies. Mais l’histoire des relations entre Israël et l’ONU a beau avoir été émaillée de crises, c’est une provocation inédite à laquelle s’est livré, le 30 octobre à New York, l’ambassadeur israélien auprès des Nations unies. Gilad Erdan, ancien ministre du Likoud et fidèle du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a en effet arboré l’étoile jaune dont les nazis stigmatisaient les juifs comme un « symbole de fierté » face aux critiques de l’ONU à l’encontre de la campagne israélienne sur Gaza.

Cette accusation à peine voilée d’antisémitisme participait d’une escalade verbale à l’encontre des Nations unies et d’Antonio Guterres, son secrétaire général, qualifié de « danger pour la paix mondiale » et de « soutien à l’organisation terroriste Hamas », le 6 décembre, par Eli Cohen, le chef de la diplomatie israélienne. En outre, les bombardements israéliens sur Gaza ont déjà tué 134 employés locaux de l’ONU au 15 décembre, un bilan sans aucun précédent.

C’est pourtant l’ONU qui, par le vote de son Assemblée générale, en novembre 1947, a adopté un plan de partage de la Palestine, alors sous mandat britannique depuis un quart de siècle. Ce plan, approuvé par la direction sioniste, divisait ce territoire anciennement ottoman entre un Etat juif et un Etat arabe, l’ONU continuant de gérer une zone internationalisée à Jérusalem. La partie arabe rejeta un tel plan, au motif que la population juive, qui ne constituait alors qu’un tiers des habitants de la Palestine, recevait un Etat sur 55 % de ce territoire.

L’assassinat de Bernadotte

Les hostilités éclatèrent bientôt entre Juifs et Arabes, un conflit qui changea de nature à la fin du mandat britannique, en mai 1948, avec la proclamation de l’Etat d’Israël, contre lequel les six Etats arabes voisins entrèrent en guerre. L’ONU désigna comme médiateur Folke Bernadotte, qui avait négocié avec les autorités nazies, comme numéro deux de la Croix-Rouge suédoise, en février-mars 1945, le sauvetage de 21 000 prisonniers, dont 6 500 juifs.

Folke Bernadotte obtint une trêve dans les combats, à l’occasion de laquelle il proposa un règlement du conflit, fondé sur l’internationalisation de Jérusalem (dans l’esprit du plan de partage) et le retour des réfugiés palestiniens (qui se comptaient déjà par centaines de milliers). Il fut assassiné, en septembre 1948 à Jérusalem, par un commando israélien du groupe extrémiste Lehi. Deux des meurtriers furent condamnés par la justice israélienne à dix et huit ans de prison, mais libérés peu après dans le cadre d’une amnistie générale.

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