Des voix pour la paix

Cet épisode se propose de montrer que toute une réflexion a été défendue par la mobilisation palestinienne non-violente à chaque fois que la lutte armée a entraîné des destructions, des régressions et des impasses tragiques. Un mouvement pacifiste très souvent mis à mal par ce que l’historien appelle « les politiques du pire ».

Une histoire du pacifisme palestinien

Il demeure une histoire de cet esprit pacifique qui peut nourrir les espoirs et les réflexions sur le monde d'aujourd'hui. Nous verrons que le pacifisme palestinien est aussi ancien que le nationalisme palestinien lui-même, dans le cadre de multiples tentatives de paix avec Israël. Bien avant l'OLP de  Yasser Arafat de la fin des années 1980, la mobilisation non-violente et les premiers engagements contre la lutte armée jugée absurde, contre-productive et immorale, étaient déjà défendus durant la Grande révolte arabe de 1936, d’abord pacifiste et non-violente.

C’était avant que les espoirs perdus liés au pacifisme ne produisent des effets contraires à ceux qu'on imaginait, liés à la montée du sionisme, la pression du mandat britannique, l'inaboutissement d'une nation arabo-palestinienne en 1939, un contexte où progressistes européens et Arabes manquèrent de se rencontrer.

Une nouvelle voix de réconciliation peut-elle à nouveau émerger ?

Aujourd'hui, dans la mémoire collective palestinienne, comment a évolué cette expérience de la non-violence et du pacifisme ? Dans le cadre de la terrible crise actuelle, est-ce qu'il reste à Gaza, en  Cisjordanie, des mouvements palestiniens non-violents qui pourraient porter, avec des non-violents Israéliens, une voie vers une paix ? Après l'espoir d'un processus de paix qui était fondé sur la réconciliation et la confiance entre les peuples, une nouvelle voix de réconciliation pourrait-elle émerger de nouveau et ainsi panser les coexistences de la haine ?

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Le poète Mahmoud Darwich, 'L'ennemi commun' dans 'La Trace du papillon', journal de 2006-2007, peu avant sa mort en 2008