Guerre Israël-Hamas : les États-Unis peuvent-ils réellement agir sur le conflit ?

En coulisses, le président Joe Biden multiplie les efforts pour éviter un embrasement de la région. En public, il affiche un soutien sans faille à Israël et menace d’une intervention militaire. Mais en a-t-il seulement envie ?

Tel Aviv (Israël), le 18 octobre 2023. Le président américain Joe Biden a démontré un soutien indéfectible à la sécurité d’Israël, comme le font les Etats-Unis depuis un demi-siècle. REUTERS/Evelyn Hockstein/File Photo
Tel Aviv (Israël), le 18 octobre 2023. Le président américain Joe Biden a démontré un soutien indéfectible à la sécurité d’Israël, comme le font les Etats-Unis depuis un demi-siècle. REUTERS/Evelyn Hockstein/File Photo

    Cela faisait 25 ans que les États-Unis s’étaient désintéressés de la question palestinienne, à l’exception d’une timide tentative de Barack Obama, à la fin de son mandat, de relancer un processus de paix. Mais les attaques sans précédent du Hamas en Israël, le 7 octobre, les ont forcés à replacer le Moyen Orient tout en haut de leur agenda diplomatique. Avec deux priorités : libérer leurs otages et éviter à tout prix une extension du conflit dans la région. Sur le premier point, les efforts américains ont payé. « La libération des deux Américaines constitue un résultat de la visite de Joe Biden », constate le politologue Bertrand Badie.

    Sur le deuxième point, l’efficacité des États-Unis ne fait pas l’unanimité. L’ouverture du poste-frontière de Rafah, destinée à permettre l’acheminement de l’aide humanitaire depuis l’Égypte vers Gaza, « semble être le résultat d’une médiation américaine », souligne Jean-Loup Samaan, spécialiste d’Israël et de la politique des États-Unis au Moyen-Orient à l’Ifri (Institut français des relations internationales).