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La campagne moyen-orientale de Volodymyr Zelensky

Après s’être longtemps concentré sur Israël, le président ukrainien s’adresse désormais publiquement aux dirigeants arabes et à l’opinion iranienne.

Publié le 04 juin 2023 à 07h00, modifié le 04 juin 2023 à 07h00 Temps de Lecture 3 min.

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Mohammed Ben Salman et Volodymyr Zelensky lors du sommet arabe à Djedda, en Arabie saoudite, le 19 mai 2023.

Vladimir Poutine n’aurait jamais pu mener sa guerre d’agression contre l’Ukraine s’il n’avait pas patiemment consolidé une forme de base arrière dans une région aussi stratégique que le Moyen-Orient. Volodymyr Zelensky en paraît bien conscient, mais il a longtemps préféré se concentrer sur Israël, au nom de valeurs démocratiques partagées, ainsi que d’un même ennemi iranien. Mais les appels répétés du président ukrainien aux dirigeants d’Israël et à son peuple sont demeurés sans suite, les premiers ministres Naftali Bennett, puis Benyamin Nétanyahou ayant refusé de livrer une aide militaire à Kiev. M. Zelensky, prenant acte de cet échec, se tourne désormais vers les chefs d’Etat arabes et l’opinion iranienne.

Le sommet arabe de Djedda

Mohammed Ben Salman, le prince héritier, premier ministre et dirigeant de fait de l’Arabie saoudite, a organisé le sommet arabe de Djedda, le 19 mai, en consécration de sa position désormais dominante dans la région. C’est dans cet esprit qu’il y a invité Bachar Al-Assad, exclu de la Ligue arabe depuis douze années, cette réintégration relevant littéralement du « fait du prince » saoudien. Mais il a également suivi le conseil d’Emmanuel Macron de convier le président Zelensky, qui est arrivé en Arabie dans un avion français et accompagné de la conseillère pour l’Ukraine à l’Elysée, elle-même ancienne ambassadrice à Kiev. Mohammed Ben Salman a beau avoir noué un partenariat privilégié avec M. Poutine dans la régulation du marché pétrolier, il a tenu à démontrer, de manière éclatante, qu’il conservait toute son indépendance envers le Kremlin.

Volodymyr Zelensky a pu ainsi évoquer à Djedda les « dizaines de milliers d’étudiants arabes » qui fréquentent les universités ukrainiennes, en lointain héritage de la période soviétique. Il a souligné que la répression russe dans la Crimée occupée depuis 2014 ciblait plus particulièrement la communauté tatare, dont le chef, Moustafa Djemilev, l’accompagnait à Djedda. Appelant ses pairs arabes à « entendre les musulmans d’Ukraine », il les a tous invités à « jeter un regard honnête » sur l’invasion russe, y compris ceux qui « parmi vous, ferment les yeux sur ses prisons et annexions illégales ».

Bachar Al-Assad, le seul dirigeant arabe à avoir reconnu l’annexion par la Russie des provinces séparatistes du Donbass, a ostensiblement déposé ses écouteurs pour ne pas entendre un tel discours. Mais Mansour Ben Zayed, le vice-premier ministre qui représentait les Emirats arabes unis, a tenu à rencontrer M. Zelensky, malgré les liens étroits entre son pays et la Russie. Quant à la presse saoudienne, elle a insisté sur le « rôle éminent » que Mohammed Ben Salman pourrait jouer dans la crise ukrainienne, lui qui avait déjà parrainé, en septembre 2022, un complexe échange de prisonniers entre les belligérants.

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