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La passion algérienne de l’auteur de bande dessinée Jacques Ferrandez

Avec le dernier tome de ses « Suites algériennes », le dessinateur clôt brillamment une série de douze bandes dessinées qui couvrent l’histoire de l’Algérie depuis 1836.

Publié le 28 mai 2023 à 07h00, modifié le 29 mai 2023 à 11h11 Temps de Lecture 3 min.

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L’auteur de bande dessinée Jacques Ferrandez, lors du Festival du livre de Mouans-Sartoux, dans les Alpes-Maritimes, le 8 octobre 2017.

Jacques Ferrandez ne se doutait naturellement pas, lors de la publication de ses premiers Carnets d’Orient, en 1987, qu’il n’achèverait sa saga algérienne que trente-six ans plus tard. Né en 1955 dans une Algérie que ses parents ont quittée peu après, le dessinateur niçois vouait certes une passion précoce pour son pays natal. Mais c’est le souffle romanesque de sa fresque algérienne qui l’a poussé à d’abord publier une série de cinq albums sur l’Algérie de la colonisation française, puis cinq autres sur la guerre d’indépendance. Le cycle est désormais complété par les deux tomes de ses Suites algériennes, qui couvrent la période allant de 1962 à 2019, le second et dernier volume venant de sortir aux éditions Casterman.

La série des « Carnets d’Orient »

Ferrandez ouvrait ses Cahiers d’Orient avec la découverte de l’Algérie par un peintre aux fausses allures de Delacroix qui, tombé follement amoureux d’une belle Djemilah, traversait le pays pour la retrouver, non sans apprendre l’arabe et s’arabiser lui-même. Le lecteur suivait ce Joseph/Youssef du siège de Constantine, en 1837, jusqu’au camp de l’émir Abdelkader, alors autant en lutte contre l’envahisseur français que contre les autres chefs arabes. Préfacés par Jean-Claude Carrière, Jules Roy, Benjamin Stora et Louis Gardel, les quatre tomes suivants de ce cycle s’attachaient chacun à un moment charnière de l’Algérie coloniale : 1871 et l’arrivée des exilés communards en pleine insurrection de la Kabylie ; le début du XXe siècle d’une enfance entre Beni Ounif et Mascara ; 1930 et le centenaire de l’occupation française ; et enfin 1954 avant le déclenchement de la lutte armée par le Front de libération nationale (FLN).

Ferrandez pensait sincèrement en rester là, avant de se lancer, en 2002, dans un nouveau cycle de cinq albums, dont l’action est marquée par les différentes phases de la guerre d’Algérie. En se situant dans une chronologie plus ramassée, l’auteur, même s’il avait déjà suivi des personnages d’un album à l’autre, construit cette fois une saga plus dense, avec ses intrigues, ses rebondissements et ses secrets. Le charme du scénario et des illustrations est servi par une riche documentation et une solide recherche, au fil de nombreux séjours en Algérie et de relations de plus en plus confiantes avec des témoins de tous bords.

Non seulement le succès est au rendez-vous, mais les Carnets d’Orient trouvent aussi leur public en Algérie, en français comme dans une traduction locale en arabe. Le quotidien algérien El Watan salue le « travail tout simplement colossal » de Jacques Ferrandez, qui « nous invite à nous méfier de l’histoire officielle, à regarder en nous-mêmes, à affronter notre passé avec ses parts d’ombre ».

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