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Pourquoi Israël refuse toujours d’aider militairement l’Ukraine

Le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, un moment tenté par des livraisons militaires à l’Ukraine, préfère s’abstenir et accorder la priorité à sa relation personnelle avec le président Vladimir Poutine.

Publié le 14 mai 2023 à 06h00 Temps de Lecture 3 min. Read in English

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Le président russe, Vladimir Poutine, le président serbe, Aleksandar Vucic (à gauche) et le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, lors du défilé militaire du 9 mai 2018, sur la place Rouge, à Moscou.

C’est l’histoire d’une incompréhension, d’une frustration et même d’un rendez-vous manqué qui risquent de peser lourd sur les relations entre Israël et l’Ukraine.

Un mois après le début, en février 2022, de l’invasion russe, Volodymyr Zelensky a solennellement appelé les députés israéliens à soutenir militairement son pays, ou au moins à appliquer les sanctions internationales à l’encontre de la Russie et de ses oligarques.

Mais le gouvernement de Naftali Bennett a refusé d’amender la ligne de neutralité ostensiblement adoptée par Israël, qui s’est contenté de livrer une aide humanitaire, par ailleurs limitée, à l’Ukraine. Même les campagnes aux relents antisémites de la diplomatie russe à l’encontre du président Zelensky, lui-même d’origine juive, n’ont pas changé la posture neutraliste d’Israël.

Le chef de l’Etat ukrainien n’en est pas moins revenu à la charge, en octobre, adjurant publiquement Israël de « choisir son camp » face à « l’alliance » entre la Russie et l’Iran, dont les drones sèment la terreur, entre autres à Kiev.

Les hésitations de Benyamin Nétanyahou

Benyamin Nétanyahou revient au pouvoir en décembre 2022, retrouvant la direction du gouvernement qu’il avait déjà assumée de 1996 à 1999, puis de 2009 à 2021. Il nomme un de ses fidèles à la tête de la diplomatie israélienne, Eli Cohen, qui devra, au bout d’un an, céder sa place à l’actuel ministre de l’énergie, dans le cadre d’un complexe accord de coalition.

Le premier ministre israélien conserve ainsi le contrôle des affaires étrangères, même s’il n’en détient plus le portefeuille, comme cela fut le cas en 2012-2013, puis en 2015-2019. C’est d’ailleurs à cette époque qu’il a noué des liens particulièrement étroits avec Vladimir Poutine, allant jusqu’à assister, en 2018, au défilé militaire de la victoire, le 9 mai, sur la place Rouge, aux côtés du maître du Kremlin. Nétanyahou justifiait un tel rapprochement par la vertu modératrice qu’aurait la Russie, désormais directement engagée en Syrie, sur les visées iraniennes dans ce pays.

Lire la précédente chronique de Jean-Pierre Filiu : Article réservé à nos abonnés La tentation antisémite de la diplomatie russe

Moscou, loin de brider l’activisme de Téhéran en Syrie, a, au contraire, consolidé sa coopération opérationnelle avec la République islamique sur ce théâtre, où fut développée la dernière génération de drones Shahed (« martyr », en persan), régulièrement utilisés contre les infrastructures civiles d’Ukraine depuis l’automne 2022.

Quant à Nétanyahou, il n’avait pu que prendre acte de l’approfondissement de cette collaboration entre Iraniens et Russes, se contentant de l’aval tacite de ceux-ci pour mener en Syrie des frappes aériennes contre ceux-là. Un tel arrangement avait beau être bien fragile, il avait justifié la ligne de neutralité adoptée par M. Bennett durant les dix premiers mois de l’invasion russe de l’Ukraine.

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