«Une crise identitaire qui touche l’ensemble des diplomates du monde démocratique»

INTERVIEW. Spécialiste du Quai d’Orsay, le professeur Christian Lequesne décrit une « interrogation existentielle » alors que le président Macron se rend ce jeudi au ministère des Affaires étrangères pour clore des Etats généraux
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Christian Lequesne 15/03/2023 Merchet
Christian Lequesne.  -  Sipa Press
Les faits -

Le chef de l’Etat clôture ce jeudi 16 mars les travaux des Etats généraux de la diplomatie, une initiative lancée après la décision — très mal reçue — de la suppression du corps diplomatique. Ces Etats généraux sont décrits comme « un large travail de consultation des agents — associant également les parties prenantes de l’action extérieure de la France ». Emmanuel Macron devrait « formuler ses attentes pour l’avenir de notre diplomatie, et réitérer son engagement pour que le ministère ait les moyens de ses ambitions », indique l’Elysée.

Emmanuel Macron se rend, ce jeudi matin, au Quai d’Orsay pour y clôturer les travaux des Etats généraux de la diplomatie. Cette visite, la troisième du genre pour le chef de l’Etat, vise à passer de la pommade à des fonctionnaires souvent choqués par la suppression du corps diplomatique, dans le cadre de la réforme de la haute fonction publique. Selon l’Elysée, ce « déplacement permettra au Chef de l’Etat de témoigner de la reconnaissance aux personnels diplomatiques et consulaires pour leur action en France et à l’étranger, dans cette période tendue où les crises s’additionnent ». L’action du ministère des Affaires étrangères connaît de profondes évolutions, liées à la diversification croissante de ses tâches, avec le besoin d’expertises (économie, climat, etc) au-delà de la diplomatie politique plus traditionnelle. Pour éclairer le débat, l’Opinion a rencontré selon le professeur de sciences politiques, Christian Lequesne, auteur d’une Ethnographie du Quai d’Orsay (CNRS Editions).

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