Brésil : le choc des élections

Jair Bolsonaro et Lula Da Silva, les deux candidats à l'élection présidentielle au Brésil ©AFP
Jair Bolsonaro et Lula Da Silva, les deux candidats à l'élection présidentielle au Brésil ©AFP
Jair Bolsonaro et Lula Da Silva, les deux candidats à l'élection présidentielle au Brésil ©AFP
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Les Brésiliens voteront demain pour élire un nouveau président. Le Congrès sera également renouvelé ainsi que les gouverneurs et les parlements régionaux. L’ancien président de gauche Lula est le grand favori du scrutin. Face à lui, Jair Bolsonaro, le Donald Trump des tropiques.

Avec
  • Ana Carolina Freires Ferreira Doctorante en sociologie du centre Emile Durkheim de l’université de Bordeaux et du LAPS de l’université de Sao Paulo
  • Gaspard Estrada Directeur exécutif de l'OPALC, l’Observatoire politique de l'Amérique latine et des Caraïbes - Sciences Po.
  • Frédéric Louault Directeur du Centre d'étude de la vie politique (CEVIPOL), co-directeur du Centre d'étude des Amériques (AmericaS) à l’Université Libre de Bruxelles.
  • Cristina Terra Professeur d'économie, directrice du programme de bachelor à l'ESSEC et chercheuse associée au CEPII
  • Silvia Capanema Historienne spécialiste du Brésil contemporain, maîtresse de conférence en civilisation brésilienne à l'université Sorbonne Paris-Nord

C’est un choc frontal auquel les Brésiliens se préparent demain, non sans appréhension : l’élection présidentielle va se jouer entre deux candidats que tout sépare, à commencer par la conception de la démocratie – Jair Bolsonaro, le président sortant, qui crie à la fraude électorale avant même que le scrutin n’ait lieu, et Luiz Inacio Lula da Silva, l’ancien syndicaliste élu deux fois à la tête du pays entre 2003 et 2010, emprisonné ensuite pour corruption avant d’être blanchi par la Cour Suprême.

"Lula c’est le diable en personne !" clame Bolsonaro, surnommé le Donald Trump des tropiques, qui emprunte à son ami nord-américain nombre de caractéristiques, à commencer par le soutien des églises Evangéliques, toutes puissantes au Brésil.

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"C’est un choix entre démocratie et barbarie !" réplique Lula, donné gagnant par la plupart des instituts de sondages.

Peut-il l’emporter demain dès le premier tour, ou un second tour sera-t-il nécessaire à la fin du mois – une période suffisamment longue pour que fermentent à l’envi troubles et contestations en tous genres ?

Dans cet immense pays riche en ressources où, pourtant, la pauvreté ne cesse d’augmenter, ses partisans attendent des miracles – quelle sera sa marge de manœuvre ?

D’autres élections se joueront aussi demain pour renouveler la majeure partie du Parlement et la totalité des postes de gouverneurs, aux pouvoirs importants.

Quels sont donc les rapports de force entre les partis en présence, quel rôle peut jouer l’armée, volontiers courtisée par le président sortant ? Quels enjeux économiques, sociaux, environnementaux dans un Brésil écartelé par des inégalités croissantes ? La Chine est aujourd’hui le premier partenaire économique du pays. Le Brésil joue-t-il un rôle dans la rivalité entre Pékin et Washington ? Quel impact ces résultats peuvent-ils avoir au niveau régional, dans un sous-continent où l’alternance a jusqu’ici favorisé la gauche ?

L'équipe