International

En Italie, l’extrême droite remporte un franc succès aux législatives

[Reportage] La coalition des droites a remporté 44% des suffrages lors du scrutin du 25 septembre, dont 26% pour le parti d'extrême droite Fratelli d'Italia porté par Giorgia Meloni. En cours de dédiabolisation, il a séduit même en Lombardie, sur les terres de Matteo Salvini. 
Publié le 15/09/2022 à 14h07, mis à jour le 26/09/2022 à 09h13 • Lecture 10 min.
Le parti de Giorgia Meloni, Fratelli d’Italia, arrive en tête dans les sondages, avec environ 25 %.

Le parti de Giorgia Meloni, Fratelli d’Italia, arrive en tête dans les sondages, avec environ 25 %. • BRUNO ZANZOTTERA/PARALLELOZERO POUR LA VIE

C’est un grand bâtiment jaune, lumineux. Autrefois une école, il est devenu il y a 20 ans la fondation Casa della Carità (« Maison de la charité ») Angelo Abriani, dans un quartier en mutation, dans le nord-est de Milan. Les personnes sans domicile fixe s’y douchent deux fois par semaine. Le centre d’écoute reçoit les appels de citoyens en détresse. Dans ce havre où s’activent 100 salariés et autant de bénévoles, des étrangers, avec ou sans papiers, sont épaulés, hébergés. Mais aussi, de plus en plus, d’Italiens, que la crise économique lamine.

« Le contexte économique est difficile. Il y a beaucoup de précarité. Trouver du travail ou payer son loyer, son emprunt, devient un défi. Avec le Covid, les problèmes de santé mentale ont explosé. Nous logeons 80 personnes et une quinzaine de familles, accompagnées vers l’autonomie. L’arrivée de l’extrême droite nous fait peur pour les gens que nous aidons plus que pour nos activités. Elle pourrait libérer le racisme », explique Valentina Rigoldi, 37 ans, salariée.

« Une fracture entre la société civile et les partis »

À l’étage, Don Virginio Colmegna, 77 ans, célèbre curé du diocèse de Milan et président de la fondation depuis sa création, émet aussi des craintes. La justice sociale, ignorée des politiques, est son souci majeur.

Virginio Colmegna, fondateur de la Casa della Carità à Milan, déplore un sacrifice de la justice sociale dans son pays.

• BRUNO ZANZOTTERA/PARALLELOZERO POUR LA VIE

« Il existe une fracture entre la société civile et les partis. Ces derniers aspirent au consensus sans adopter les réformes nécessaires. Les intérêts privés dominent, les inégalités et l’individualisme croissent. Or on a besoin de solidarité, de fraternité,

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