Le nouveau visage de l'Italie

Un rassemblement à quelques jours des élections en Italie ©AFP - Piero CRUCIATTI
Un rassemblement à quelques jours des élections en Italie ©AFP - Piero CRUCIATTI
Un rassemblement à quelques jours des élections en Italie ©AFP - Piero CRUCIATTI
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Le 25 septembre prochain, les Italiens seront appelés aux urnes pour les élections législatives. Le parti post-fasciste de Giorgia Meloni risque de l'emporter. Un scrutin décisif pour un pays qui se trouve dans un contexte économique et social historiquement fragile.

Avec
  • Marc Lazar Professeur émérite d'histoire et de sociologie politique à Sciences po et à l'Université LUISS de Rome
  • Francesco Saraceno Directeur adjoint du département d’études de l’OFCE
  • Marie-Anne Matard-Bonucci Universitaire française, chercheuse à l’Institut français de géopolitique
  • Maurizio Ambrosini Professeur de sociologie des migrations à l’université de Milan

Les Italiens vont se rendre aux urnes le 25 septembre 2022 pour renouveler leur Parlement, et cette dernière semaine de campagne s’annonce cruciale pour tenter de comprendre les motivations électorales de nos voisins de la péninsule. Quelques jours après le virage vers la droite dure de la Suède, trop longtemps considérée comme le paradis de la social-démocratie, voilà que le prochain visage de l’Italie a toutes les chances d’être celui d’une femme. Giorgia Meloni, 45 ans, est la dirigeante des Fratelli d’Italia, parti politique de la droite extrême issu de la nostalgie mussolinienne, qui avait refusé l’union nationale incarnée par Mario Draghi.

Comme personne
4 min

Grâce à une coalition avec d’autres partis de droite, la voici qui s’apprête à prendre sa revanche. Revanche sur des politiques jugées trop laxistes en matière d’immigration et d’insécurité, revanche sur une Europe perçue comme dominée à l’excès par l’Allemagne, la France et la technocratie bruxelloise, revanche aussi sur une approche trop permissive des mœurs et le recul du catholicisme. "Dieu, famille, patrie", proclame Giorgia Meloni qui, en plein tumulte européen lié à la guerre en Ukraine et aux difficultés économiques, prend soin de ne plus applaudir Vladimir Poutine, de ne plus réclamer la sortie de l’Euro et encore moins de l’OTAN.

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Quels sont donc les ressorts mais aussi les limites de ce probable virage à droite de l’électorat italien annoncé par la plupart des observateurs ? Quelles perspectives pour une économie affaiblie par le coût de l’énergie mais aussi par le déclin démographique ? Quelles conséquences pour les rapports de force au sein de l’Union Européenne si l’Italie penche du côté de la Hongrie, quel impact sur les relations bilatérales entre Rome et Paris quand on se souvient des noms d’oiseaux fréquemment échangés avant la lune de miel Draghi-Macron ?

Le Reportage de la Rédaction
3 min

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