Pour la première fois de son second quinquennat, ce jeudi, Emmanuel Macron s’est adressé au corps diplomatique – dont il a engagé la suppression – lors de la traditionnelle Conférence des ambassadeurs. L’exercice, convenu, n’a pas révélé de «grande surprise», admet Christian Lequesne, professeur en relations internationales à Sciences-Po Paris : «On est dans la continuité du premier mandat et, plus largement, de la politique étrangère de la Ve République.» Entre les lignes, pourtant, le Président a insisté sur des thèmes et des concepts «qui lui sont chers». Décryptage de ses deux heures de discours.
Quelle est votre impression globale sur les thèmes de politique étrangère abordés ce matin ?
Comme à son habitude, sur la forme, le Président a été très analytique, presque académique. Sur le fond, il a renouvelé le serment européen, mais en le liant à cette notion très ancienne d’indépendance de la France, en défendant l’idée que l’engagement européen était un moyen de sauver la place de la France dans le monde. Il a utilisé à plusieurs reprises l’expression «Notre Europe». Emmanuel Macron a aussi beaucoup insisté sur le concept d’«attractivité» de la France. Il souscrit fondamentalement à la thèse de l’importance du soft power, économique, culturel