Guerre en Ukraine : Sergueï Lavrov, l’insaisissable homme de main de Poutine

LE PARISIEN WEEK-END. Subtil et raffiné pour certains, arrogant et cassant pour d’autres. Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, est difficile à cerner. Depuis le début de la guerre en Ukraine, le discours de ce diplomate aguerri s’est nettement durci. Au point d’être surnommé le «Monsieur Niet» du Kremlin.

Sergueï Lavrov, ici lors d’une conférence de presse à Moscou, le 18 janvier dernier, occupe son poste de ministre depuis 2004. Russian Foreign Ministry/Sputnik/Abaca
Sergueï Lavrov, ici lors d’une conférence de presse à Moscou, le 18 janvier dernier, occupe son poste de ministre depuis 2004. Russian Foreign Ministry/Sputnik/Abaca

    Ses mâchoires sont presque aussi carrées que ses épaules, son visage reste impassible et fermé. Le 2 mars, Sergueï Viktorovitch Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, tourne une vidéo à l’attention des médias occidentaux. Index pointé vers les caméras, il affirme que, s’il devait y avoir une troisième guerre mondiale, elle serait nécessairement « nucléaire et dévastatrice ». Deux mots qui sidèrent l’Europe.

    À chacune de ses interventions, l’homme d’État arbore un air plus menaçant que la fois précédente. Le 28 mars, quelques jours après avoir fêté ses 72 ans, ce « Monsieur Niet » du gouvernement Poutine distribue des fins de non-recevoir à tour de bras lors d’une conférence de presse donnée la veille des pourparlers organisés à Istanbul (Turquie).