La guerre en Ukraine met-elle la mondialisation à l'épreuve ?

Betrand Badie - Pauline Le Goff
Betrand Badie - Pauline Le Goff
Betrand Badie - Pauline Le Goff
Publicité

Avec Bertrand Badie, politiste, spécialiste des relations internationales, professeur à Science-Po Paris et auteur de "Les Puissances mondialisées. Repenser la sécurité internationale" (Odile Jacob, 2021) .

Avec

Bertrand Badie est professeur des universités à l’ IEP de Paris (Sciences Po). Auteur de nombreux ouvrages de référence et conseiller de la rédaction de " L’état du monde", il s'est imposé comme l'un des meilleurs experts en relations internationales.

Il a notamment dirigé avec Dominique Vidal Nouvelles guerres. Comprendre les conflits du XXIe siècle (édition de poche La Découverte, 2016, qui reprend l’édition 2015 de "L’état du monde"), Quand le Sud réinvente le monde, Essai sur la puissance de la faiblesse (La Découverte, 2018) ou encore Les Puissances mondialisées. Repenser la sécurité internationale (Odile Jacob, 2021).

Publicité

S’il prône de prendre un certain recul et d’attendre que la fièvre soit retombée pour voir les conséquences réelles du conflit en Ukraine, Bertrand Badie revient avec sur nous les effets de celui-ci et de la crise du Covid 19 qui l’a précédé sur la mondialisation.

Selon lui, la guerre en Ukraine prend une dimension nouvelle du fait que "c'est peut-être la première guerre de la mondialisation, dans la mondialisation _… Appelons-la la "guerre mondialisée". (…) Elle est en train de se construire et de s'accomplir en utilisant les ressources de la mondialisation._"

Il souligne aussi le rôle déterminant des sociétés, "grandes médiatrices" dans le jeu conflictuel : "on a l'impression que le social aujourd'hui court plus vite que le politique, (…) qu'il dépasse l'ankylose des armées." En outre, ce sont les civils qui pâtissent le plus de cette forme de guerre. "Menacer un Etat agresseur de la mondialisation c'est par ricochet faire très mal à ceux qui sont les moins bien lotis dans la mondialisation" dit Bertrand Badie.

Enfin, Bertrand Badie suggère de repenser le jeu de l'interdépendance : "quand on peut produire soi-même, autant le faire. Plutôt que de vendre ses ressources à l'autre bout du monde, autant les utiliser."

La Grande Table culture
28 min

Extraits sonores :

L'équipe