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« Il est préoccupant que l’Union européenne n’ait pas une politique étrangère unique à l’égard de la Russie »

Les discussions sur la sécurité en Europe se tiennent à Genève entre négociateurs russes et américains sans les principaux intéressés, déplorent, dans une tribune au « Monde », Christian Lequesne, professeur de science politique, et Tomasz Orlowski, ancien ambassadeur de Pologne.

Publié le 25 janvier 2022 à 18h00 Temps de Lecture 5 min.

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Tribune. Les premiers frimas de janvier donnent l’impression de nous ramener à l’ambiance d’une guerre que l’on qualifiait de froide. Grâce à l’éloquence de la diplomatie russe, nous revenons soudainement un quart de siècle en arrière. Le ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, pleure les « orphelins du pacte de Varsovie » ; son adjoint, Sergueï Riabkov, demande à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) de revenir sur l’accord de 1997 établissant une coopération avec la Russie. Ces déclarations pourraient être traitées comme celles d’enfants gâtés si elles ne cachaient pas une menace grave pour la sécurité européenne.

Derrière ces feintes apparemment capricieuses se cache en effet un ultimatum aussi glacial que l’hiver. Le président Poutine exige que les Etats-Unis donnent des « garanties juridiques fiables et fermes » et que l’OTAN abandonne sa liberté de jugement et d’action. L’objectif russe est quadruple : recouvrer le territoire soviétique autant que faire se peut, transformer l’Europe centrale en zone grise de sécurité, diviser l’Union européenne et semer la discorde entre cette dernière et l’allié américain.

Cette crise a été méticuleusement préparée par la Russie. Elle se déroule selon des termes dictés par cette dernière. Ainsi évite-t-on de parler d’agression contre un Etat souverain, comme la Géorgie ou l’annexion illégale de la Crimée, à un moment où l’Occident se trouve dans une situation particulièrement difficile.

L’ensemble de l’Union européenne est en effet plongé dans une nouvelle phase de la pandémie de Covid, dont l’incidence quotidienne est forte. Les populations sont fatiguées des nouvelles restrictions imposées par la force des choses. L’approvisionnement en gaz russe a été brutalement réduit selon la bonne vieille méthode de la fermeture du robinet. Selon l’opérateur slovaque Eustream, le volume quotidien moyen des livraisons en provenance de Russie au début de janvier est tombé à 54 millions de mètres cubes, soit deux fois moins qu’il y a un an. Le gazoduc Yamal-Europe, qui traverse la Pologne, ne pompe plus du tout de gaz russe depuis fin décembre.

Le souvenir de Munich et Yalta

La crise des réfugiés couve à la frontière extérieure de l’Union européenne, montée cyniquement de toutes pièces par un dictateur biélorusse agissant comme un passeur de clandestins. Un acte moralement répugnant qui permet aux nationalistes polonais de créer artificiellement une fièvre patriotique et de faire oublier les atteintes à l’Etat de droit.

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