Brexit : le Royaume-Uni peut-il vraiment se passer de main-d’œuvre étrangère ?
Le pays, en manque de chauffeurs routiers et d’ouvriers depuis la fermeture de ses frontières, s’est résolu à amender sa politique d’immigration et à accorder jusqu’à 10 500 visas de travail pour trois mois. Après ça, le grand flou : le gouvernement n’a aucune alternative pour remplacer la main-d’œuvre étrangère.
Les organisations d’employeurs et les chambres de commerce avaient multiplié les alertes au gouvernement. Le Brexit entraînerait une sérieuse pénurie de main-d’œuvre dans divers secteurs. Restauration, agriculture, santé, transport. Mais les autorités britanniques n’ont pas anticipé la fin de la libre circulation en janvier 2021.
« Le pari du Brexit consiste à remplacer l’immigration européenne par les travailleurs du Global Brittan, du Commonwealth, explique la chercheuse Virginie Giraudon, autrice du livre « Les politiques d’immigration en Europe ». Évidemment, ça ne se fait pas du jour au lendemain de recruter un camionneur canadien ou indien ! Ce mythe d’abandonner l’Union européenne pour revenir au Global Britain a fonctionné avec les sous-marins, mais moins avec des choses plus prosaïques, comme la livraison de gazole dans les stations-service. »