Brexit : le Royaume-Uni peut-il vraiment se passer de main-d’œuvre étrangère ?

Le pays, en manque de chauffeurs routiers et d’ouvriers depuis la fermeture de ses frontières, s’est résolu à amender sa politique d’immigration et à accorder jusqu’à 10 500 visas de travail pour trois mois. Après ça, le grand flou : le gouvernement n’a aucune alternative pour remplacer la main-d’œuvre étrangère.

Un camion-citerne recharge les stocks d'une station-service à Coventry, dans le centre de l'Angleterre, le 28 septembre 2021. Face aux pénuries d'essence, le gouvernement britannique a déclaré que le personnel de santé, la police, les enseignants et autres professions essentielles seraient prioritaires aux pompes à essence. L'armée a été mise à contribution pour remplacer les chauffeurs routiers et acheminer le carburant. Paul ELLIS/AFP
Un camion-citerne recharge les stocks d'une station-service à Coventry, dans le centre de l'Angleterre, le 28 septembre 2021. Face aux pénuries d'essence, le gouvernement britannique a déclaré que le personnel de santé, la police, les enseignants et autres professions essentielles seraient prioritaires aux pompes à essence. L'armée a été mise à contribution pour remplacer les chauffeurs routiers et acheminer le carburant. Paul ELLIS/AFP

    Les organisations d’employeurs et les chambres de commerce avaient multiplié les alertes au gouvernement. Le Brexit entraînerait une sérieuse pénurie de main-d’œuvre dans divers secteurs. Restauration, agriculture, santé, transport. Mais les autorités britanniques n’ont pas anticipé la fin de la libre circulation en janvier 2021.

    « Le pari du Brexit consiste à remplacer l’immigration européenne par les travailleurs du Global Brittan, du Commonwealth, explique la chercheuse Virginie Giraudon, autrice du livre « Les politiques d’immigration en Europe ». Évidemment, ça ne se fait pas du jour au lendemain de recruter un camionneur canadien ou indien ! Ce mythe d’abandonner l’Union européenne pour revenir au Global Britain a fonctionné avec les sous-marins, mais moins avec des choses plus prosaïques, comme la livraison de gazole dans les stations-service. »