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L'étau se resserre autour de la ville de Marib au Yémen. Dernier bastion des forces loyalistes soutenues par l'Arabie Saoudite, ce point stratégique subit les assauts répétés de la rébellion houthiste appuyée par l'Iran. La guerre au Yémen qui dure depuis 2014 approche-t-elle de son terme?
- Laurent Bonnefoy Politologue spécialiste de la péninsule arabique. Chargé de recherche au CNRS, au CERI et au centre français d’archéologie et de sciences sociales de Sanaa (CEFAS), auteur notamment de Le Yémen, de l’Arabie heureuse à la guerre (Fayard)
Marib, ancienne capitale du royaume de Sana. Ville aux portes du désert, près de l’ancienne frontière entre le Yémen du nord et le Yémen du sud… Dans un territoire aujourd'hui largement contrôlé par les rebelles houthistes, Marib est encore le dernier bastion du gouvernement "légitime".
Les Houthis ont donc lancé en avril dernier, une offensive devenue guerre d’usure. Et depuis quelques jours, la coalition militaire qui soutient le gouvernement yéménite - coalition menée par l’Arabie saoudite - annonce toutes les 24 heures avoir tué quelque 150 rebelles…
Avec Laurent Bonnefoy, chercheur au CNRS et au CERI de Sciences Po, spécialiste de la péninsule arabique et du Yémen .
La ville de Marib a une importance dstratégique à plusieurs égards. C'est d'abord le dernier bastion du gouvernement que l'on appelle "légitime". C'est là que les principales forces pro-saoudiennes, prises en sandwich entre les houthistes et le Mouvement sécessionniste sudiste, se sont repliées. Il y a aussi une dimension économique : c'est le gouvernorat dans lequel se trouve l'essentiel des ressources en hydrocarbures. Enfin, Marib est une ville historique. C'est là que se trouvaient les vestiges de l'ancien royaume de Saba. Et cette dimension est évidemment importante pour l'ensemble des belligérants, pour reconstituer un grand Yémen qui serait fier de sa place dans l'histoire. Laurent Bonnefoy
Cette guerre confirme un mystère général que l'on découvre depuis quelques décennies : les grandes puissances, en particulier quand elles interviennent dans les airs, perdent ce qu'on appelle les "petites guerres". Au Yémen, cela se vérifie depuis bientôt sept ans. la coalition emmenée par l'Arabie saoudite ne parvient pas à mettre à genoux les Houthistes. Il y a des éléments des éléments plus locaux, que l'on avait mal maîtrisé initialement. Entre autres, la capacité de mobilisation propre des houthistes autour d'un discours identitaire. Laurent Bonnefoy
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