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Israël-apartheid : la grande confusion

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Israël-Palestine, conflit sans fin?dossier
Pour Samy Cohen, politologue, directeur de recherche à Sciences-Po, une politique ségrégationniste existe en Cisjordanie mais l’intention et l’idéologie ne sont pas comparables à celles de l’Afrique du Sud.
par Samy Cohen, Directeur de recherche émérite à Sciences Po, CERI
publié le 5 octobre 2021 à 12h22

Israël, Etat apartheid ? La polémique fait rage. Il y a ceux, comme l’ONG B’Tselem, qui accusent Israël d’avoir établi un régime d’apartheid dans tout l’espace qui s’étend de la Méditerranée au Jourdain. D’autres estiment qu’il faut distinguer les territoires occupés de Cisjordanie, où sévit l’apartheid, de l’Etat d’Israël, entité démocratique. Et il y a ceux qui jugent ces accusations infondées.

«Apartheid», «apartheid partiel» ou «mythe» ? C’est plutôt la confusion qui domine. Aucune de ces interprétations ne s’appuie sur une définition rigoureuse de l’apartheid, et ne prend en compte la complexité de la situation sur le terrain. Le terme d’apartheid («séparation» en afrikaans) désigne la politique ségrégationniste mise en œuvre par le régime raciste d’Afrique du Sud pour asseoir la suprématie blanche sur les populations non-blanches. En novembre 1973, l’Assemblée générale des Nations unies adoptait un projet de convention, soumis par l’URSS et la Guinée, pour l’élimination et la répression du crime d’apartheid. Celui-ci renvoie expressément à des «actes inhumains […] commis en vue d’instituer ou d’entretenir la domination d’un groupe racial d’êtres humains sur n’importe quel autre groupe racial d’être humains et d’opprimer systématiquement celui-ci». Parmi ces actes, sont mentionnés notamment les atteintes à la dignité, les arrestations arbitraires, les restrictions des libertés et droits fondamentaux de l’homme, les expropriations de biens.

Tribunaux israéliens et militaires

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