Crises en Indopacifique et au Sahel : la France est-elle toujours une grande puissance mondiale ?

Bousculée en quelques jours par ses alliés en Indopacifique, par les Russes au Mali et par les Chinois en Nouvelle-Calédonie, la France semble perdre de son influence sur la scène mondiale. Mais pour les spécialistes, les ressorts français sont plus complexes que cela.

L'Amérique de Joe Biden a d'abord choisi le Royaume-Uni, au nom de la "relation spéciale" qui unit les deux pays depuis 1945, et l'Allemagne, en raison de son poids économique, comme partenaires privilégiés en Europe. Ludovic MARIN/AFP
L'Amérique de Joe Biden a d'abord choisi le Royaume-Uni, au nom de la "relation spéciale" qui unit les deux pays depuis 1945, et l'Allemagne, en raison de son poids économique, comme partenaires privilégiés en Europe. Ludovic MARIN/AFP

    En quelques jours, deux événements ont terni l’aura internationale de la France. Trahi dans « l’affaire des sous-marins », Paris a laissé éclater sa colère contre ses vieux alliés l’Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni. Puis la Russie est venue chasser dans son pré-carré historique, au Sahel, où plus de 5 000 de ses soldats sont engagés dans la lutte antiterroriste : le Mali envisage de faire appel à des miliciens privés russes pour combler le retrait d’une partie de la force Barkhane. Paris a bondi une deuxième fois.

    En Océanie encore, il faut cajoler la Nouvelle-Calédonie, où la Chine mène une féroce entreprise d’influence comme un peu partout. Le terrain est sensible, fragile : dans moins de deux mois, les habitants choisiront définitivement entre la France et l’autodétermination, lors d’un troisième référendum. Cette fois, la crise des sous-marins a servi d’argument au ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu : « La vraie question est cette balance entre la Chine d’un côté et l’Occident tout entier de l’autre (…) : est-ce que les Calédoniens affrontent cette question dans la République ou seuls ? »