Crises en Indopacifique et au Sahel : la France est-elle toujours une grande puissance mondiale ?
Bousculée en quelques jours par ses alliés en Indopacifique, par les Russes au Mali et par les Chinois en Nouvelle-Calédonie, la France semble perdre de son influence sur la scène mondiale. Mais pour les spécialistes, les ressorts français sont plus complexes que cela.
En quelques jours, deux événements ont terni l’aura internationale de la France. Trahi dans « l’affaire des sous-marins », Paris a laissé éclater sa colère contre ses vieux alliés l’Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni. Puis la Russie est venue chasser dans son pré-carré historique, au Sahel, où plus de 5 000 de ses soldats sont engagés dans la lutte antiterroriste : le Mali envisage de faire appel à des miliciens privés russes pour combler le retrait d’une partie de la force Barkhane. Paris a bondi une deuxième fois.
En Océanie encore, il faut cajoler la Nouvelle-Calédonie, où la Chine mène une féroce entreprise d’influence comme un peu partout. Le terrain est sensible, fragile : dans moins de deux mois, les habitants choisiront définitivement entre la France et l’autodétermination, lors d’un troisième référendum. Cette fois, la crise des sous-marins a servi d’argument au ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu : « La vraie question est cette balance entre la Chine d’un côté et l’Occident tout entier de l’autre (…) : est-ce que les Calédoniens affrontent cette question dans la République ou seuls ? »