Procès du 11-Septembre : fin de partie pour l’état d’exception ? : épisode • 102/102 du podcast Table ronde d'actualité internationale

Photo prise par des responsables militaires américains le 7 septembre 2021, où un panneau indique la station navale américaine de Guantanamo Bay, à Cuba. ©AFP - Paul Handley
Photo prise par des responsables militaires américains le 7 septembre 2021, où un panneau indique la station navale américaine de Guantanamo Bay, à Cuba. ©AFP - Paul Handley
Photo prise par des responsables militaires américains le 7 septembre 2021, où un panneau indique la station navale américaine de Guantanamo Bay, à Cuba. ©AFP - Paul Handley
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Première étape en Birmanie, où le gouvernement d'union nationale a appelé à prendre les armes contre la junte. Puis direction Guantanamo, où reprend l'attendu procès du cerveau présumé des attentats du 9/11.

Avec
  • Maya Kandel Historienne, spécialiste de la politique étrangère américaine et du congrès, chercheuse indépendante associée à l'Université Sorbonne Nouvelle Paris 3 et chroniqueuse à Mediapart
  • Laure Siegel Journaliste, correspondante en Asie du Sud Est pour Mediapart.
  • Sharon Weill Maitresse de conférence en droit international à l’Université américaine de Paris, chercheuse associée au CERI, Sciences-Po

Première partie - Retour de Birmanie

Au mois de février dernier, un putsch de la junte militaire birmane chassait du pouvoir la présidente Aung Sang Suu Kyi et la mettait en prison. Ce coup d'État marque le retour des militaires au pouvoir après la fin de la dictature militaire en 2011.

Si pendant plusieurs mois, la contestation du coup d’État était pacifiste, il semble qu’elle ait pris cette semaine un tour décisif, avec l’appel du NUG, le gouvernement d’unité nationale du Myanmar, à prendre les armes contre la junte. Pour la première fois, les armées des différentes minorités s’unissent avec le mouvement de contestation, ouvrant une période de guerre civile. 

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Des femmes portant des flambeaux lors d’une manifestation contre le coup militaire à Yangon, le 14 juillet 2021.
Des femmes portant des flambeaux lors d’une manifestation contre le coup militaire à Yangon, le 14 juillet 2021.
© AFP - STR / AFP

Cet appel aux armes du gouvernement d’union nationale ne fait pas totalement l’unanimité dans le camp démocratique : on dit que c’est un risque énorme d’envoyer des gens sans aucune expérience, on se demande si c’est nécessaire. Il y a un autre camp qui travaille notamment à pousser à la défection. Laure Siegel

Avec Laure Siegel, journaliste, correspondante en Asie du Sud Est pour Mediapart.

Seconde partie - Table ronde d'actualité internationale 

Alors que les États-Unis commémorent les vingt ans du 11-Septembre et que s’ouvre en France le procès des accusés des attentats du 13 novembre 2015, celui du cerveau présumé des attentats contre les tours jumelles, Khalid Cheikh Mohammed, a repris ce mardi à Guantanamo. 

Mais contrairement au procès du 13-Novembre, celui du 11-Septembre est pris en charge par un tribunal spécial afin de préserver la justice et le droit. En effet, échappant au droit fédéral du fait de son extraterritorialité, dénoncé pour son recours à la torture, et promis – en vain – à la fermeture depuis 2008, Guantanamo est devenu le symbole de l’état d’exception instauré par les États-Unis à la suite du 11-Septembre.

Que peut-on attendre de ce procès ? Quelle justice pour les détenus de Guantanamo – dont les promesses de fermeture d’Obama n’ont pas été tenues ? Et au-delà de l’enjeu sécuritaire incarné par Guantanamo, les États-Unis peuvent-ils espérer sortir de l’état d’exception né avec le 11/9 ?  

La page de l’Afghanistan est peut-être tournée pour les Américains, mais la guerre contre le terrorisme n’est pas finie. On est toujours dans une problématique de pouvoirs exceptionnels, pour certains régularisés et validés par le Congrès, et de batailles juridiques où certaines décisions de la Cour Suprême ont même été contournées par le Congrès. Maya Kandel 

Lors du procès du Bataclan en France, on juge des gens d’ici. Il ne s’agit pas d’un régime militaire ou de droit international, mais bien de droit pénal local. Alors qu’à Guantanamo, les détenus ont été arrêtés pendant l’opération militaire et viennent d’ailleurs. Sharon Weill

Florian Delorme s'entretient avec Sharon Weill, maitresse de conférences en droit international à l’Université américaine de Paris et chercheuse associée au CERI, Sciences-Po, et Maya Kandel, historienne des États-Unis, chercheuse à l'Université Sorbonne Nouvelle et responsable du programme États-Unis à l’Institut Montaigne. 

Le dessin du jour 

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Références sonores

  • Annonce du procès à Guantanamo par Norah O’Donnell de CBS News mercredi dernier (CBS, 08 septembre 2021)

Références musicales 

  • « Min Nyo Sin » du collectif birman Si Wa Project (autoproduit)
  • « A base de Guantànamo » de Caetano Veloso (Label : Universal)

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