C’est une guerre oubliée, mais loin d’être finie. Alors que ses fronts semblaient gelés, le conflit au Yémen se ravive, menaçant d’aggraver une situation humanitaire déjà catastrophique. Ces dernières semaines, les rebelles houthis, qui contrôlent la capitale, Sanaa, ont relancé leur assaut sur Marib, gouvernorat pétrolier et gazier, seule enclave encore contrôlée par les forces gouvernementales dans le nord du pays. Pour les contrer, l’Arabie Saoudite, principal soutien des forces loyalistes depuis 2015, a repris ses bombardements aériens. En représailles, les Houthis, soutenus par l’Iran, multiplient les tirs de missiles et de drones armés sur le territoire saoudien. Un cycle délétère qui illustre l’impasse d’une guerre où aucune solution diplomatique ne se dessine. «Il y a effectivement un regain des offensives militaires, explique Stéphane Lacroix, chercheur au CNRS. Les Houthis sont en position de force et ils n’ont pas atteint leur objectif qui est de conquérir le nord du pays, des territoires leur échappent encore. Ils ont compris que le camp d’en face est affaibli et veulent aller au bout pour faire du Yémen le Vietnam de l’Arabie Saoudite.»
Ce n’est pas la première fois que les Houthis lancent une offensive contre Marib, la province la plus stratégique du nord qu’ils ne contrôlent pas. Ils avaient déjà tenté au pr