Les lignes téléphoniques ont chauffé depuis deux jours entre Washington et Riyad. Avant et après l’appel, jeudi, entre le président américain Joe Biden et le roi Salman d’Arabie Saoudite. Pour ce premier contact depuis son élection, Biden n’a, selon le compte rendu officiel, pas évoqué le rapport de la CIA dont il s’apprêtait à autoriser la publication. Trump n’avait pas voulu déclassifier les preuves de l’implication du fils héritier préféré, Mohammed Ben Salman (MBS), dans l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, torturé, tué et démembré dans le bureau du consul saoudien à Istanbul le 2 octobre 2018. Pour préparer les dirigeants saoudiens et régler les détails de la publication du rapport, les Etats-Unis avaient dépêché à Riyad leur émissaire pour le Yémen et grand connaisseur de la région, Tim Lenderking.
Joe Biden n’est pas sur la même ligne que son prédécesseur. Critique du régime saoudien, poussé par les élus démocrates qui veulent faire payer à MBS sa proximité avec Trump, soucieux de prendre en compte «les droits humains», il avait déjà fait savoir qu’il ne s’adresserait pas au jeune prince, dirigeant autoritaire et brutal de fait du royaume, mais à son père, très affaibli mais toujours régnant. Une rebuffade pour signifier que les relations avec l’Arabie Saoudite devaient être «recalibrées».
Gages de bonne volonté
Elles l’avaient