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Ankara avance ses pions sur l’échiquier caucasien

L’accord de cessez-le-feu signé le 9 novembre par les dirigeants azerbaïdjanais, arménien sous l’égide de la Russie ne dit rien du rôle de la Turquie dans la nouvelle configuration régionale.

Par  (Istanbul, correspondante)

Publié le 10 décembre 2020 à 11h24

Temps de Lecture 2 min.

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Le président turc Recep Tayyip Erdogan et son épouse Emine sont accueillis à leur arrivée à Bakou, le 9 décembre.

En visite à Bakou, mercredi 9 et jeudi 10 décembre, pour célébrer la victoire de l’Azerbaïdjan, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’est entretenu avec son homologue azerbaïdjanais, Ilham Aliev, au sujet du rôle que la Turquie compte jouer dans la région. Ankara entend bien participer aux opérations de maintien de la paix, même si son rôle reste flou, soumis au bon vouloir de la Russie. L’accord de cessez-le-feu signé le 9 novembre par les dirigeants azerbaïdjanais, Ilham Aliev, et arménien, Nikol Pachinian, sous l’égide du président russe, Vladimir Poutine, ne dit rien du rôle de la Turquie dans la nouvelle configuration régionale.

L’accord laisse entier le problème du statut du Haut-Karabakh, conquis par les indépendantistes arméniens lors d’une guerre au début des années 1990, reconquis en partie par l’Azerbaïdjan lors de la guerre éclair – quarante-quatre jours – menée à l’automne avec l’aide de l’armée turque. « Aucune unité de maintien de la paix turque ne sera déployée dans le Haut-Karabakh », a prévenu en novembre le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

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Soucieux de ménager sa relation avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, Vladimir Poutine a donné son feu vert à la création d’un centre de coordination russo-turc chargé de veiller au maintien de la paix depuis le territoire azerbaïdjanais. Théoriquement, c’est là que les soldats turcs seront déployés. A cet effet, le Parlement turc a autorisé, dès le 17 novembre, l’envoi de troupes en Azerbaïdjan.

Diplomatie française hors jeu

Moscou, Ankara et Bakou ont un intérêt en commun : écarter le groupe de Minsk, coprésidé notamment par la France et les Etats-Unis, qui était chargé depuis vingt-huit ans de résoudre le conflit. « En Azerbaïdjan, la France n’est pas perçue comme un médiateur honnête », explique Mitat Celikpala, professeur à l’université privée Kadir Has à Istanbul. Vu de Bakou et d’Ankara, le soutien de Paris à la cause arménienne, réitéré lors d’un vote du Sénat en faveur de la reconnaissance de l’indépendance du Haut-Karabakh, a achevé de mettre la diplomatie française hors jeu.

Parrainé par Moscou, le cessez-le-feu a renforcé le rôle de la Russie dans son pré carré caucasien tandis que la Turquie, allié sans faille de l’Azerbaïdjan, espère voir son influence grandir. « La Turquie jouera un rôle majeur dans les futures négociations », estime l’universitaire. Car il faudra bien négocier, ne serait-ce que le statut de la partie du Haut-Karabakh désormais placée sous contrôle russe – 2 000 soldats russes déployés – où vit une importante communauté arménienne. « A l’évidence, l’existence d’un statut spécial pour le Haut-Karabakh n’est plus d’actualité », souligne Mitat Celikpala.

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