Quatre ans après l’assassinat du père Jacques Hamel, égorgé le 26 juillet 2016 à la fin de la messe, dans son église de Saint-Etienne-du Rouvray (Seine-Maritime), l’attentat contre des fidèles de la basilique Notre-Dame-de-l’Assomption, qui a fait trois morts à Nice, jeudi 29 octobre, confirme que les paroisses catholiques sont en France des cibles récurrentes des terroristes islamistes.
C’est en effet la quatrième fois en cinq ans qu’une église est visée par des djihadistes, si l’on compte l’attentat préparé contre une église de Villejuif (Val-de-Marne), en avril 2015, par Sid Ahmed Ghlam, dont le procès se tient en ce moment, et l’attentat manqué à la voiture piégée, contenant des bonbonnes de gaz, aux abords de Notre-Dame de Paris, en septembre 2016.
Après cette nouvelle agression meurtrière, les églises ont fait sonner le glas, à 15 heures, et proposé aux fidèles de prier pour « notre pays ». Avec des nuances dans l’expression, les représentants catholiques ont dénoncé le meurtre perpétré au nom de Dieu, sans pour autant recourir à des qualificatifs liés à l’islam. Dans un communiqué, la Conférence des évêques de France (CEF) a affirmé que les personnes assassinées jeudi l’ont été parce qu’« elles représentaient un symbole à abattre ». Les catholiques, a assuré l’épiscopat, « refusent de céder à la peur » face à « cette menace traître et aveugle ».
« Ce terrorisme vise à installer l’angoisse dans toute notre société, ont déclaré les évêques. Il est urgent que cette gangrène soit stoppée, comme il est urgent que nous retrouvions l’indispensable fraternité qui nous tiendra tous debout face à ces menaces. » Le président de la CEF, Eric de Moulins-Beaufort, s’est rendu à Nice, en compagnie d’Emmanuel Macron.
« Rester dans la confiance »
A Paris, l’archevêque Michel Aupetit a traduit un sentiment éprouvé par certains courants catholiques : les chrétiens, ce « sont eux qui (…) payent le plus lourd tribut à la haine et à la barbarie », a-t-il dit dans un communiqué, avant de célébrer une messe pour les victimes de l’attentat de Nice.
« La colère n’épargne pas les catholiques, mais je prie Dieu pour que nous ne nous laissions pas posséder par ce sentiment, déclare pour sa part, dans un entretien à La Croix, Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, aux premières loges lors de l’assassinat du père Hamel. Nous ne sommes pas les seuls visés et les autres confessions le sont aussi, tout comme les symboles de la nation : l’école, les forces de l’ordre et même le 14-Juillet. Nous ne pouvons pas nous croire le centre de la cible. »
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