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Au Sahel, l’humanitaire, une autre tactique militaire

Sahel, terre d’humanitaires (3). Les armées française et américaine mènent des projets de développement partout où elles interviennent. Une question d’image autant que de stratégie.

Par  (Abidjan, correspondance)

Publié le 09 septembre 2020 à 18h00, modifié le 10 septembre 2020 à 12h01

Temps de Lecture 4 min.

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Un soldat de l’opération « Barkhane » visite un agriculteur qui a bénéficié de l’installation d’un réseau d’irrigation par l’armée française à Gao, au bord du fleuve Niger, dans le nord du Mali en mai 2015.

C’est un incident susceptible d’apporter de l’eau au moulin de tous ceux critiquant la présence des militaires français au Sahel. Le 1er septembre, un civil a été tué et deux autres blessés près de Gao, dans le nord-est du Mali, par des soldats français de la force « Barkhane » qui demandaient à un bus suspect lancé à pleine vitesse de s’arrêter. Un coup dur pour l’armée française qui cherche à « réduire la capacité d’influence des groupes armés terroristes et à encourager les populations à se tourner vers les armées partenaires pour assurer leur sécurité », comme le précise l’état-major des armées françaises.

La poursuite de cet objectif passe aussi par des actions de développement peu médiatisées : les opérations civilo-militaires, des missions de soutien à la population conduites par les armées dans leur périmètre pour favoriser son acceptation et maintenir la paix. Améliorer l’accès à l’eau, à l’énergie, à la santé, à l’éducation : plus de 86 actions de ce genre ont déjà été menées par l’armée française en 2020 dans les villages et les grandes villes du Sahel y compris, justement, dans la région de Gao. Des jeunes, premières victimes d’un chômage très élevé, ont ainsi bénéficié de formations rémunérées.

« Instaurer la confiance »

Les armées françaises et américaines se servent aussi de ces actions ciblées pour rétablir la confiance auprès des populations locales. « Les Occidentaux ont bien compris que la réponse ne pourrait pas être strictement militaire », note Léonard Colomba-Petteng, chercheur au Centre de recherches internationales (CERI), spécialiste des missions civiles de l’Union européenne au Sahel. Un budget résiduel de la mission « Barkhane » est donc alloué à ce genre d’actions, avant tout menées par les militaires. Les organisations non gouvernementales (ONG), elles, n’y prennent quasiment jamais part en vertu des principes de neutralité et d’impartialité qui les régissent.

En revanche, du côté américain, l’armée s’appuie notamment sur l’association Spirit of America, financée par les citoyens américains, pour réaliser des projets humanitaires de développement. Le but de cette institution est d’épauler les forces états-uniennes déployées sur le terrain et leurs partenaires dans plus de 80 pays, dont ceux du Sahel depuis les attentats du 11 septembre 2001. « Nous travaillons aux côtés des troupes et des diplomates américains pour instaurer la confiance », résume Andy Duhon, ancien soldat américain aujourd’hui membre de l’association. L’organisation forme également des militaires sahéliens, notamment au Niger, au Burkina Faso et au Mali. Elle est d’ailleurs aujourd’hui pointée du doigt pour avoir entraîné Assimi Goïta, le chef des putschistes maliens.

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