Iran : les universitaires français Fariba Adelkhah et Roland Marchal face à leurs juges

L’artiste sénégalais Alioune Diagne au Trocadéro, à Paris, dans le cadre d’une manifestation de soutien aux universitaires Fariba Abdelkhah et Roland Marchal, détenus depuis le 5 juin 2019 en Iran. ©AFP - Thomas Samson
L’artiste sénégalais Alioune Diagne au Trocadéro, à Paris, dans le cadre d’une manifestation de soutien aux universitaires Fariba Abdelkhah et Roland Marchal, détenus depuis le 5 juin 2019 en Iran. ©AFP - Thomas Samson
L’artiste sénégalais Alioune Diagne au Trocadéro, à Paris, dans le cadre d’une manifestation de soutien aux universitaires Fariba Abdelkhah et Roland Marchal, détenus depuis le 5 juin 2019 en Iran. ©AFP - Thomas Samson
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Fariba Adelkhah est universitaire, spécialiste de l'anthropologie sociale et de l'anthropologie politique de l'Iran post-révolutionnaire. Roland Marchal, son compagnon, est également chercheur, africaniste. Tous deux sont détenus en Iran, où leur procès devrait s’ouvrir aujourd’hui.

Face aux accusations dont les chercheurs français Fariba Adelkhah et Roland Marchal font l’objet – "propagande contre le système" politique de la République islamique d'Iran et "collusion en vue d'attenter à la sûreté nationale" – la première a répondu par écrit "[Il faut] sauver les chercheurs, sauver la recherche, pour sauver l'histoire".

Mais selon les proches de la chercheuse d’origine iranienne, c’est Farida et Roland qu’il faut sauver. Car l’un et l’autre, emprisonnés depuis le 5 juin 2019 en Iran, sont en danger. Jean-François Bayart est universitaire et ami des détenus :

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En février, une militante écologiste a témoigné des traitements qu’elle a endurés pendant sa détention à Evine : des tortures psychologiques, des menaces d’ordre sexuel… Fariba nous a fait savoir que ce n’était rien par rapport à ce qu’elle-même avait subi.

Monnaie d'échange ? 

Leur sort est peut-être lié à celui d’un ingénieur iranien actuellement détenu en France et dont les États-Unis demandent l’extradition. La Cour de cassation se prononcera sur son cas la semaine prochaine…

En savoir plus : Otages de notre silence ?
Fariba Adelkhah et Roland Marchal, chercheurs français

Mais un échange de prisonniers, s’il permettrait peut-être de dénouer la crise, serait une mauvaise solution, selon Ahmad Salamatan, ancien député d’Ispahan, fin connaisseur de la vie politique iranienne.

La France doit défendre la liberté scientifique. Un chercheur ne peut pas faire l’objet d’un marchandage. On n’échange pas un universitaire sur un pont de la Guerre froide avec l’agent d’un autre pays.

Pour ce spécialiste, la France contreviendrait à ses principes en acceptant une telle opération. Mais si les proches de Fariba Adelkhah et Roland Marchal en sont conscients, ils ne voient pas d’autre issue à cette affaire à ce stade. 

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