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Décryptage

Libye : des parrains entre flop et jackpot

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Engagée sur le terrain au côté du gouvernement d’union nationale, la Turquie est la grande gagnante de la débâcle de Haftar dans l’Ouest libyen.
par Célian Macé, Veronika Dorman et Hala Kodmani
publié le 11 juin 2020 à 20h26

Le siège de Tripoli par les forces du maréchal Khalifa Haftar aura eu pour conséquence d’internationaliser à outrance le conflit libyen. Chacun des deux camps en présence est devenu entièrement dépendant de ses parrains, sur le plan militaire comme sur la scène diplomatique. Que ce soutien soit officiel, comme celui d’Ankara envers le gouvernement d’union nationale de Tripoli, ou plus ou moins discret, comme l’appui apporté par les Russes, les Egyptiens, les Emiratis ou les Français à Haftar, il est essentiel pour les belligérants. Mais la déroute militaire du maréchal en Tripolitaine vient rebattre les cartes : ses alliés vont-ils le lâcher ? Jusqu’où iront les forces loyalistes ? Dans quelles conditions négocier ? Passage en revue des intérêts des uns et des autres.

France : le pari manqué d’Emmanuel Macron

En matière de politique étrangère, la Libye ressemble pour l’instant au grand raté du mandat d’Emmanuel Macron. La déconfiture militaire de Haftar en Tripolitaine atteint par ricochet l’Elysée, qui avait officieusement misé sur le maréchal septuagénaire pour stabiliser le pays. La relation entre Paris et Haftar s’est nouée sous François Hollande : l’armée française avait apporté un soutien discret à ses forces, au nom de la lutte antiterroriste, pour reprendre Benghazi, alors contrôlé par une alliance de brigades révolutionnaires et de groupes islamistes. Jean-Yves Le Drian était ministre de la Défense. Devenu ministre des Affaires étrangères, il a continué à appuyer le commandant de l’autoproclamée «Armée natio

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