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DUSAULT

Le multilatéralisme à l’épreuve du coronavirus

Par  et
Publié le 24 avril 2020 à 06h00, modifié le 26 avril 2020 à 05h18

Temps de Lecture 13 min.

Coronavirus impose, la réunion à huis clos du Conseil de sécurité s’est tenue en visioconférence. Finalement, dans la soirée du 10 avril, l’organe suprême de l’Organisation des Nations unies (ONU), chargé de la paix et de la sécurité dans le monde, discutait pour la première fois de la pandémie après de longues semaines d’« assourdissant silence », selon les mots de l’ambassadeur allemand aux Nations unies, Christoph Heusgen.

Le système onusien est déjà sérieusement ébranlé par le pays qui en fut le pilier : les Etats-Unis

La situation est pourtant inédite. Pour la première fois, toute l’humanité doit faire face au même moment à la même peur. « Un signal d’unité et de détermination du Conseil signifierait beaucoup en cette période d’anxiété », avait lancé Antonio Guterres, le secrétaire général, avant la réunion. Pourtant il fut impossible ce soir-là d’arriver à un texte commun. Washington insistait pour que l’origine chinoise du virus soit mentionnée, et Pékin refusait « toute politisation du virus ». Quatre jours plus tard, le président américain, Donald Trump, annonçait la suspension de la contribution américaine à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), accusée de complaisance à l’égard de Pékin et de « mauvaise gestion » dans la crise. Les Etats-Unis étaient les premiers donateurs assurant 17 % du budget.

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Cette impuissance à afficher, même symboliquement, la pleine conscience d’un destin partagé illustre la crise des institutions multilatérales. Elle est ancienne, profonde, et désormais plus évidente que jamais. « La rapidité avec laquelle le Covid-19 s’est répandu dans le monde nous montre la nécessité d’une réponse globale ; mais alors que le multilatéralisme serait plus nécessaire que jamais, il se détériore aussi bien au niveau international, en témoigne la crise du système onusien, que régional avec l’Union européenne dont les Etats membres ont agi – au moins pendant les premières semaines – en ordre dispersé », relève Bertrand Badie professeur émérite à Sciences Po Paris. « Nous sommes dans un cercle vicieux : un multilatéralisme faible face à des questions de plus en plus globales, des réponses nationales désordonnées et un concert de lamentations sur l’inefficacité du multilatéralisme », renchérit Guillaume Devin, professeur à Science Po Paris, évoquant « un moment régressif et vulnérable ».

« La Chine se positionne désormais comme le pays garant du multilatéralisme et celui qui va le sauver »
Alice Ekman, responsable de l’Asie à l’EUISS

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