L'Iran et le reste du monde
Etat « hégémonique », « impérial » pour d'autres, l'Iran n'a pas pu, depuis la révolution de 1979, réaliser son potentiel géopolitique, gêné par son opposition systématique aux Etats-Unis et enfermé dans sa propre idéologie.
Le propos : « Etat voyou » pour Bill Clinton, membre de « l'axe du Mal » pour George W. Bush, « Etat préoccupant » pour Obama, et, pour Donald Trump, « Etat terroriste », depuis la révolution, l'Iran n'a pas trouvé sa place parmi les nations, non seulement dans son environnement proche, mais aussi dans le monde. Ce qui ne peut que susciter des interrogations. Certains estiment que l'Iran a des visions « hégémoniques », voire « impériales ». Plus de quarante ans après la chute du chah, la question n'est pas réglée. La République islamique a été placée dans une impasse à la suite de la décision du président Trump de réimposer des sanctions et de dénoncer l'accord nucléaire de 2015. D'après Clément Therme, chercheur au Ceri-Sciences Po qui dirige un ouvrage collectif sur « l'Iran et ses rivaux », si d'autres pays comme la Chine ou la Russie pouvaient compenser les pertes économiques, il est possible que le régime accepte de renoncer à sa surenchère actuelle en arrêtant l'enrichissement de l'uranium.
L'intérêt : Aujourd'hui, l'Iran s'enfonce dans les crises, politique, économique - la récession en 2019 a été de 9,5 % et l'inflation de 43 % - et désormais sanitaire en raison de l'épidémie de coronavirus. L'Iran semble isolé, son opposition systématique aux Etats-Unis l'empêche de « construire des relations de bon voisinage » avec les pays arabes du Golfe, et son idéologie révolutionnaire est un autre obstacle.
La citation : « Malgré une situation stratégique favorable - celle d'un pays carrefour -, l'Iran n'est pas parvenu à réaliser le potentiel lié à cette position géographique exceptionnelle. »