Femmes combattantes et révolutions féminines : épisode • 4/4 du podcast Femmes révoltées, l'histoire à réinventer

 La guerre d'Algérie à Alger, 1962 ©Getty - Dominique BERRETTY / Gamma-Rapho
La guerre d'Algérie à Alger, 1962 ©Getty - Dominique BERRETTY / Gamma-Rapho
La guerre d'Algérie à Alger, 1962 ©Getty - Dominique BERRETTY / Gamma-Rapho
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Dans l’imagerie révolutionnaire, les femmes sont souvent réduites à des rôles d’égéries. Aujourd'hui nous nous penchons sur les femmes en lutte pour retracer les attributs non-virils du combat révolutionnaire, dans le cadre des luttes anticoloniales et des luttes pour l’émancipation.

Avec
  • Leyla Dakhli Historienne, spécialiste du monde arabe contemporain, chercheuse au CNRS (centre Marc Bloch, Berlin)
  • Natalya Vince
  • Silvia Bruzzi Historienne associée à Institut des mondes africains (IMAF/CNRS)
  • Stéphanie Latte Abdallah Historienne, politologue, anthropologue, directrice de recherche au CéSor (EHESS/CNRS)

Femmes combattantes et révolutions féminines, c’est le sujet qui nous intéresse aujourd’hui, une histoire qui s’écrit sur la langue durée, avec des échos de nos jours. Nous y trouvons des héroïnes légendaires, telle la sublime Aïsha Kandisha, au Maroc : cette fée un tantinet sorcière aurait lutté contre les colonisateurs portugais. À la recherche des soldats égarés, elle ère aujourd’hui encore à la rencontre des hommes perdus dans les lieux désertés… Il y d’autres combattantes, comme par exemple Kahina, cette fois nous nous trouvons dans l’univers berbère : elle a lutté contre l’arrivée des Arabes au VIIe siècle. Il y a tant et tant d’héroïnes, mais aux figures légendaires ont succédé d’autres femmes révoltées : elles aussi ont pris la parole ou qui ont pris les armes, contre d’autres dominations et toujours contre l’oppression. Qu’elles soient égéries ou anonymes, elles écrivent l’histoire, car leur parole est un cri, souvent laissé dans le silence, mais que les historiens et les historiennes entendent !

Dans le cadre des journées de l’Histoire de l’Institut du Monde Arabe qui se sont déroulées le dimanche 1er mars, Xavier Mauduit et Leyla Dakhli, historienne et universitaire française et tunisienne, chargée de recherche au CNRS, affectée au Centre Marc Bloch (à Berlin), se sont entretenu avec : 

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  • Natalya Vince, lectrice en études nord-africaines et françaises à l'université de Portsmouth. Son livre Our Fighting Sisters : Nation, Memory and Gender in Algeria, 1954-2012 a été publié 2015 (Manchester University Press) et a remporté le « Women's History Network Annual Book Prize » en 2016. Pendant plusieurs années elle a interrogé de nombreuses femmes algériennes ayant participé à la guerre d’indépendance entre 1954 et 1962.  
  • Stéphanie Latte Abdallah, historienne et politiste française, chargée de recherche au CNRS, auteure de nombreux articles et ouvrages sur le Moyen-Orient et les sociétés arabes. Elle a travaillé sur les engagements féminins, puis sur les féminismes, notamment islamiques, et sur le genre en Jordanie, au Moyen-Orient et dans les sociétés arabes.
  • Silvia Bruzzi historienne associée à Institut des mondes africains (IMAF/CNRS). Au carrefour de l’histoire sociale et culturelle, ses travaux portent sur l’histoire des femmes, de leurs constructions sociales et juridiques, en Afrique nord-orientale. Elle a récemment publié l’ouvrage Islam and Gender in Colonial Northeast Africa. Sitti ‘Alawiyya, the uncrowned queen (2018, Brill). Actuellement, elle travaille au projet de recherche « Femmes et mobilité entre la Méditerranée et la mer Rouge (Italie, Érythrée et Libye), XIX-XX siècles » au Centre d’Excellence « Mobility and Humanities » de Université de Padoue.

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