JUSTICEAccusation d'espionnage levée contre la chercheuse Fariba Adelkhah

Iran : Accusation d’espionnage levée contre la chercheuse Fariba Adelkhah

JUSTICELes autorités judiciaires iraniennes ont levé l’accusation d’espionnage visant Fariba Adelkhah, une anthropologue franco-iranienne détenue en Iran depuis juin
Fariba Adelkhah, une anthropologue franco-iranienne détenue en Iran depuis juin 2019
Fariba Adelkhah, une anthropologue franco-iranienne détenue en Iran depuis juin 2019 - THOMAS ARRIVE / SCIENCES PO / AFP
Thibaut Chevillard

Thibaut Chevillard

L’accusation d’espionnage visant Fariba Adelkhah « a été levée » par les autorités iraniennes, a annoncé mardi à l’AFP l’avocat de cette anthropologue franco-iranienne détenue en Iran depuis juin. Me Saïd Dehghan s’est réjoui de l’abandon de ce chef d’accusation pouvant être passible, dans certains cas, de la peine de mort.

Selon cet avocat, le ministère public a abandonné ses poursuites contre Fariba Adelkhah pour « atteinte à l’ordre public ». La chercheuse, spécialise du chiisme au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po Paris, reste néanmoins poursuivie pour deux autres chefs d’accusation, a indiqué Me Dehghan : « propagande contre le système » politique de la République islamique, et « collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale ».

Un autre chercheur emprisonné

La première accusation est passible de trois mois à un an d’emprisonnement, la seconde, de deux à cinq ans. Fariba Adelkhah et son collègue Roland Marchal, spécialiste de la Corne de l’Afrique, lui aussi au CERI, ont été arrêtés en juin. Paris ne cesse de réclamer leur libération. Face à ces demandes répétées, Téhéran dénonce régulièrement ce qu’il présente comme une ingérence dans ses affaires intérieures.

L’Iran ne reconnaît pas la double nationalité. Les arrestations d’étrangers en Iran, notamment binationaux, accusés souvent d’espionnage, se sont multipliées depuis le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien et le rétablissement de dures sanctions américaines contre Téhéran. Roland Marchal est poursuivi lui aussi pour « collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale ».

Grève de la faim

Me Dehghan s’attend à ce que les actes d’accusations définitifs des deux chercheurs soient transmis dans les jours qui viennent par le parquet au tribunal révolutionnaire de Téhéran. Sur Twitter, le Comité de soutien à Fariba Adelkhah et Roland Marchal a salué l’abandon du chef d’accusation d’espionnage contre la chercheuse.

« Excellente nouvelle. Néanmoins, Fariba Adelkhah et Roland Marchal sont toujours détenus. L’Iran doit abandonner tous les chefs d’accusation » contre eux, écrit le Comité. Selon le CERI, Fariba Adelkhah et une universitaire australienne, Kylie Moore-Gilbert, détenue avec elle à la prison d’Evin à Téhéran, ont entamé une grève de la faim illimitée le 24 décembre. Me Dehghan a indiqué mardi à l’AFP que Fariba Adelkhah poursuivait cette grève de la faim.

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