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Les binationaux ou étrangers, des « pions » iraniens pour négocier avec l’Occident

Au moins seize étrangers et binationaux ont été placés en détention en Iran et font l’objet de tractations au sein du régime comme avec les autres pays concernés, notamment la France et le Royaume-Uni.

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Publié le 29 octobre 2019 à 02h38, modifié le 29 octobre 2019 à 06h10

Temps de Lecture 5 min.

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Le président iranien Hassan Rohani lors d’une conférence de presse à Téhéran, le 14 octobre.

Pour la première fois depuis l’arrestation en Iran, en juin, des deux chercheurs français Fariba Adelkhah et Roland Marchal, leur avocat, Saeed Dehghan, a donné, lundi 28 octobre, des détails les concernant, venant de la justice iranienne. L’anthropologue Fariba Adelkhah, qui a également la nationalité iranienne, est accusée d’espionnage. Quant au spécialiste de l’Afrique de l’Est, Roland Marchal, il est accusé de « porter atteinte à la sécurité nationale », « probablement en raison de son lien [d’amitié] avec Mme Adelkhah », a précisé à l’agence officielle iranienne ISNA l’avocat qui, jusqu’à présent, n’a pu les voir qu’à deux reprises. Saeed Dehghan soutient que « pour le moment, aucune preuve n’a été avancée » contre ces clients et dit espérer que ce « malentendu » sera bientôt résolu.

La détention de Roland Marchal n’a été rendue publique que le 15 octobre, après des mois de silence, au moment où les autorités iraniennes ont annoncé l’arrestation en Irak d’un opposant iranien exilé en France, Rouhollah Zam. L’interpellation de Fariba Adelkhah avait été dévoilée en juillet. Ces arrestations ont été réalisées par les gardiens de la révolution, et non par le ministère du renseignement, qui est placé sous l’autorité du président Hassan Rohani. Elles compliquent les efforts de Paris pour tenter de sauver l’accord sur le nucléaire iranien, affaibli par le retrait unilatéral du président américain Donald Trump, en mai 2018.

Une économie minée

Les sanctions américaines mises en place ensuite, visant notamment le pétrole et les transactions bancaires, mettent à mal l’économie iranienne, déjà minée par la mauvaise gestion et la corruption. Selon Ali Vaez, analyste à l’International Crisis Group (ICG), les gardiens de la révolution « cherchent, avec ces arrestations, à torpiller les efforts de médiation français entre l’Iran et les Etats-Unis ou à empêcher la France de rendre Instex [le mécanisme de troc créé par Paris, Berlin et Londres, pour contourner les sanctions américaines] opérationnel ».

Qu’un média iranien publie un entretien de l’avocat des deux Français est d’autant plus rare que Me Dehghan y livre une version qui va à l’encontre des accusations portées par la justice iranienne. Cela pourrait indiquer que les pourparlers entre Paris et Téhéran en vue de leur libération avancent.

Selon les médias persanophones hébergés à l’étranger, l’une des hypothèses est que l’Iran les utilise pour faire libérer deux de ses citoyens arrêtés en Belgique et en France. Il s’agit du diplomate Assadollah Assadi, incarcéré en Belgique et accusé d’avoir joué un rôle dans l’attentat déjoué contre un rassemblement en juin 2018 à Villepinte de l’organisation des Moudjahidin du peuple, ennemis jurés de Téhéran. L’autre prisonnier est l’ingénieur iranien Jalal Rohollahnejad, arrêté en février à Nice et accusé par Washington d’avoir cherché à exporter du matériel technologique, malgré l’embargo américain contre l’Iran.

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