Iran : la demande de libération des chercheurs français renvoyée devant la justice

Ils sont détenus en Iran depuis six mois déjà. La justice iranienne a renvoyé devant un tribunal de Téhéran une demande de libération sous caution des deux universitaires français Fariba Adelkhah et Roland Marchal selon l'agence semi-officielle iranienne Isna.

Ils sont respectivement accusés d'espionnage et de "collusion contre la sécurité nationale".  Selon l'organe de presse iranien, une demande de libération sous caution présentée pour les deux chercheurs a en effet été approuvée par un juge. "La caution pour mes clients avait été fixée et le juge avait accepté leur libération sous caution", a déclaré Saïd Dehghan, l'avocat des universitaires. 

Mais le parquet a fait appel de cette décision. La demande de libération sous caution "doit être renvoyée devant un tribunal compétent" pour trancher ce genre de litige, "en l'occurrence le tribunal révolutionnaire" de Téhéran, a ajouté Me Dehghan. 

Mardi, le président français Emmanuel Macron a demandé une nouvelle fois leur libération "sans délai", jugeant leur emprisonnement "intolérable". En vain. 

Qui sont les deux français retenus ?

L'anthropologue franco-iranienne Fariba Adelkhah est une spécialiste du chiisme et directrice de recherche au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po Paris. Son collègue Roland Marchal, est quant à lui spécialiste de la Corne de l'Afrique et chercheur au même institut. Ils son respectivement accusés d'espionnage et de "collusion contre la sécurité nationale". 

L'Iran, qui ne reconnaît pas la double nationalité, a accusé Paris "d'interférence inacceptable" dans ses affaires domestiques après que le gouvernement français eut tenté d'obtenir un accès à Fariba Adelkhah.

Samedi, un chercheur américain détenu en Iran pendant plus de trois ans, Xiyue Wang, a été libéré contre la remise en liberté d'un universitaire iranien spécialiste des cellules souches, Massoud Soleimani, détenus aux Etats-Unis depuis 2018, dans le cadre d'un échange de prisonniers entre Téhéran et Washington.

Des confrères de Fariba Adelkhah et Roland Marchal ont appelé en octobre la France à suspendre toute coopération scientifique et universitaire avec l'Iran en signe de protestation.
Mardi, la mairie de Paris a lancé une campagne de soutien aux deux universitaires, dont les portraits sont désormais affichés devant l'Hôtel de Ville.